Salut tout le monde
J'ai écrit cette fic dans le contexte de Captain Tsubasa, elle est yaoi, les seuls perso que je n'ai pas inventé sont Schneider, Kartz et Wakabayashi
Régalez vous et n'hésitez pas à me donner des conseils !
Il était 20h00. Mon ventre était noué. Je me regardai dans un miroir pour y voir le reflet d'un adolescent de 17 ans, des cheveux blonds un peu foncés encadrant mon fin visage et mes deux yeux couleur soleil, une silhouette efféminée, avec un style androgyne, en gros un garçon pas comme les autres.
« - Marc-Antoine est appelé dans la cuisine par sa mère qui veut lui donner quelque chose avant son départ pour l'Allemagne ! »
Et oui, vous avez bien entendu. Mais reprenons un peu plus tôt dans ma vie, une semaine plus tôt pour être exact, où j'avais reçu une bourse d'étude qui me permettrait d'aller au lycée en première à Hambourg. Au départ, j'avais refusé, trop peureux pour partir loin de chez moi. Cependant, vu que je parlais presque couramment allemand grâce à mes cours de niveau supérieur, j'avais fini par accepter la proposition. Donc, aujourd'hui, samedi 2 décembre 2008, je quittais Paris direction un pays qui m'était totalement inconnu, et seul qui plus est. Je devais être accueilli par une famille d'accueil qui avait bien voulu m'héberger. Durant les vacances, j'avais l'autorisation de revenir voir ma petite tribu adorée qui comptait ma mère et mes deux frères de 8 et 15 ans.
« - Marc-Antoine !
- J'arrive Moon ! »
C'est le surnom que je donne à ma mère, allez savoir pourquoi. C'est une femme assez petite, plus que moi (je ne suis déjà pas très grand : 1m65, ce qui est peu pour un garçon de mon âge), elle a une longue chevelure blonde et de grandes prunelles noires. Elle me fit un sourire et me tendit une boite dans laquelle se trouvait une fine chaîne en argent qui soutenait une note de musique en or.
« - Elle appartenait à ton père, il l'a porté le jour où nous nous sommes rencontré. Vu que tu fais de la guitare je pensais qu'elle serait parfaite pour toi.
- Merci, je la garderais toujours sur moi, répondis-je en l'accrochant autour de mon cou.
- Bien, allons-y, ton avion décolle dans une heure. »
Nous prîmes la voiture et allâmes vers l'aéroport. Pendant le trajet, je restai cloîtré dans mes pensées. Mes mains commencèrent à trembler et je dus prendre sur moi pour les calmer avant que Charles ne le remarque, il voit toujours tout. Antoine, le plus jeune des deux, était chez un ami à lui et je lui avais dis au revoir le matin même. Tout ces changements dans ma vie m'angoissaient au plus au point mais une chose plus que tout : mon insertion dans mon nouveau lycée auprès des autres élèves qui allaient sans doute me trouver un peu bizarre avec mes vêtements habituels : ce qui signifie ici « slims et T-shirts près du corps ». Mais bon, c'est moi, je suis comme ça que ça leur plaise ou non. Cependant, penser comme ça n'était pas moi, j'étais d'un naturel assez timide, faisant tout pour me faire oublier et pour éviter les ennuies. Je savais pourtant que mon départ rimait avec « nouvelles découvertes plus ou moins plaisantes ».
« - Nous sommes arrivés ! Allo satellite Marco, ici planète Maman qui vous appelle !
- De…de quoi ?
- Nous sommes arrivés, répéta t-elle.
- Oh euh oui. »
C'était l'ébullition autour de nous, vu que c'était le retour pour les retardataires des vacances de la Toussaint. Je fis enregistrer mes bagages puis, avec un petit sac contenant un cahier à partition et un stylo, et ma guitare que je gardais toujours sur moi, cadeau de mon père décédé, je me dirigeai vers la salle d'attente de la porte numéros 7. Je m'assis sur une banquette, Charles sur mes genoux et écoutant distraitement les conseils de ma mère dans le genre « soit gentil avec ta famille » ou encore « travail bien mon cœur ». J'acquiesçais à chaque phrase, perdu dans mes pensées.
« Pourquoi mon cœur est-il aussi affolé ? Qu'est-ce qui m'arrive ? »
Une voix dans un haut parleur me sortie de ma torpeur :
« - Les passagers pour le vol en direction de Hambourg sont priés de se présenter porte 7. »
Je me levai et pris mes quelques affaires. Ma mère m'enlaça tellement fort que j'en perdis mon souffle et mon frère m'embrassa sur les joues.
« - Fais attention à toi.
- Moon ! Je ne pars pas à la guerre, je vais juste étudier en Allemagne ! Je te téléphonerais demain soir pour te raconter mon arrivée et mon premier jour d'accord ?
- Oui. Fais bon voyage mon chéri.
- Arrête de m'appeler comme ça, tu sais très bien que je déteste ce surnom débile ! »
Elle me sourit et je me dirigeai avec les autres personnes dans un corridor qui nous mena dans une petite navette. Une fois dans l'avion, je m'assis à ma place et c'était parti pour une heure et demi de vol ! J'avais toujours eu la frousse des avions et mes jambes se remirent à danser la salsa quand l'appareil décolla. Je respirai un grand coup puis fermai les yeux. Une fois que je nous sentis à peu près stable dans les airs, je retirais ma ceinture de sécurité et me mis à écrire un nouveau morceau, c'était le seul moyen de me calmer et de me faire oublier mes soucis. J'étais prêt du hublot et les nuages gris qui défilaient devant mes yeux étaient ma source d'inspiration. Ma nouvelle chanson, je ne savais pas d'où elle venait mais les paroles et les notes coulaient automatiquement sur la feuille de papier. Elle parlait d'un amour déchu, il y avait aussi une histoire avec un ange, bref un truc classique et romantique comme je ne les aime pas. A ma gauche, une vieille femme d'environ soixante ans était penchée sur moi depuis que j'avais commencé à composer, c'est-à-dire depuis une bonne demi-heure. Du coin de l'œil, je vis qu'elle souriait en lisant ma composition et je pris mon courage à deux mains pour demander :
« - Est-ce qu'elle vous plait ?
- Elle…elle est magnifique, » répondit-elle en relevant la tête.
Je m'aperçus alors qu'elle pleurait en silence.
« - Excuse ma réaction. Tu as beaucoup de talent pour un jeune garçon de ton âge.
- Merci.
- Puis-je…puis-je te demander un service ?
- Bien sûr, je vous écoute.
- J'ai vu que tu avais une guitare, tu…tu pourrais essayer de jouer ce morceau s'il te plait ? »
Elle me tendit une partition assez vieille, le papier était jaunie et déchirait dans les coins. Sans me préoccuper des autres passagers, je sortis mon instrument, l'accordai puis lus et relus les notes avant de commencer à les jouer. La mélodie était douce et lente, très belle, elle me transportait dans un autre monde, comme les musiques dans les films à l'eau de rose. Ma voisine ferma ses paupières et ses traits ridés se détendirent. Le silence se fit dans tout l'avion durant les trois minutes qui suivirent et, quand le dernier accord sonna, tout le monde m'applaudit. Je me levai pour saluer, aussi rouge qu'un coquelicot. Quand je me fus assis de nouveau, la dame me sourit en disant :
« - Merci.
- Pas de quoi. Je…je peux vous poser une question ?
- Oui.
- Pourquoi…m'avez-vous demandé ce service ?
- Et bien en réalité, c'est mon mari qui a écrit cette musique. Il jouait de la guitare lui aussi et il était très doué. Cette mélodie était ma préférée et il la jouait tous les jours. Cependant, voila dix ans que je ne l'ai pas entendu, depuis sa mort en fait.
- Je comprends, si c'est lui qui l'a créé, il devait être un vrai géni de la musique.
- C'était comme cela qu'il était appelé. S'il te plait j'aimerais te faire cadeau de cette partition.
- Pourquoi moi ?
- Je ne sais pas, tu lui ressembles et puis comme ça tu pourras la rejouer, tu avais l'air de prendre tellement de plaisir !
- Comment pouvez-vous le savoir puisque vous aviez les yeux fermés ?
- Cela s'entendait, le rythme était souple et léger. Tu as un grand avenir dans ce domaine, crois moi.
- Vous le pensez vraiment ? Nous sommes tous un peu musicien dans la famille.
- Vraiment ?
- Oui, ma mère joue de la flûte traversière, mon petit frère Antoine du violon et mon père faisait de l'alto. Seulement il est mort quand j'ai eu 10 ans.
- Une famille d'artistes, c'est super je trouve. »
Nous continuâmes de parler de tout et de rien, tant et si bien que toute ma frousse s'était envolée quand nous atterrîmes à 22h30, comme si elle était restée dans les nuages. Ma nouvelle amie partie à travers la foule après avoir glissé un objet entre mes doigts : un bracelet en or, une simple chaîne mais très belle et dont on pouvait sentir une certaine aura en sortir. Après avoir récupéré ma valise, je me dirigeai vers la sortie et, une fois dehors, je dus repérer mon tuteur. Je vis un homme avec une pancarte sur laquelle était inscrite mon nom et je me dirigeai vers lui. Il devait avoir quarante ans, peut-être un peu plus, un peu rondouillard, le visage souriant et l'air sympathique.
« - Tu es Marc-Antoine Chafort ? me demanda t-il en allemand.
- C'est moi.
- Bienvenu dans notre beau pays mon p'tit gars.
- Merci, c'est gentil de prendre soin de moi.
- C'est tout à fait normal. Suis moi. »
Il porta mon sac encombrant puis m'amena vers une grosse voiture noire. Je m'assis à l'avant et il nous conduisit dans les dédales de rues de la ville. J'admirais tout autour de moi, c'était si différent de Paris, plus animé, plus conviviale. Le rire de l'homme me fit sursauter.
« - Si c'est ça Hambourg je veux bien y rester toute ma vie, murmurai-je.
- A ce point là ? »
J'acquiesçai, ce qui fit redoubler son rire. Toute la ville était illuminée des décorations précoces de noël, ce qui lui donnait un aspect enfantin. Nous tournâmes dans une rue assez grande et il se gara devant une maison assez modeste mais chaleureuse. Dans le salon, une femme grande et blonde se leva pour m'accueillir.
« - Bonjour, appelle moi Annette. Tu es Marc-Antoine je suppose.
- Ou…oui c'est moi. Enchanté.
- KARTZ ! DESCEND IMMEDIATEMENT ! IL EST ARRIVE ! » criai-t-elle en direction d'un escalier.
Un garçon de mon âge entra dans la pièce, les cheveux légèrement plus foncés que ceux de sa mère, un corps tout en puissance et un visage carré. Il me sourit en me serrant, ou plutôt en me broyant la main.
« - Tu as faim ? » me demanda Annette.
Mon estomac répondit pour moi et elle me prépara du riz avec des légumes que je dévorais comme si je n'avais pas mangé depuis des jours. La seule femme de la maison me posait des questions sur moi et ma vie en France et je répondais avec un immense plaisir. Elle me raconta ensuite leur quotidien :
« - Comme tu vas au lycée de Kartz, tu partiras avec lui le matin, il te montrera le chemin. Cependant ne l'attend pas en soirée car il a des entraînements de foot après les cours.
- Je…j'ai des séances de musique moi alors je pense que nous rentrerons aussi ensemble, dis-je.
- Tu fais de la musique ?
- Oui, de la guitare.
- C'est formidable ! Fréïa va être si contente quand elle va l'apprendre ! C'est ma fille, elle a 10 ans.
- Ça ne va pas trop me changer de mes deux petits monstres, même si je doute que quelqu'un peut être pire qu'eux ! » rigolai-je.
La soirée se passa dans une bonne humeur constante et, à minuit, Kartz me montra ma chambre : une pièce carré, simple, avec un lit, un bureau sur lequel était posé un ordinateur et une commode. Sur la table de chevet trônait une lampe que j'allumai pour me mettre en pyjama, ou tout du moins en bas de pyjama, avant de me glisser sous les draps.
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Le lendemain, c'est une chute sur la moquette de ma chambre qui me réveilla. Après quinze minutes d'un combat acharné contre ma couverture, je me levai, d'une humeur passablement négative. Il me fallut un temps de réflexion pour me remettre dans le bain et réaliser que je n'étais plus chez moi.
« Je me disais, c'est bien calme pour un dimanche matin ! »
Je pris une rapide douche dans la salle de bain de l'étage avant de descendre dans la cuisine où une fillette aussi brune que son père me sauta au cou.
« - BIENVENU !
- Freïa laisse le respirer un peu, plaisanta Kartz alors qu'il buvait un café. Notre belle au bois dormant est enfin sortie de son sommeil réparateur ! C'était toi le grand bruit de tout à l'heure ?
- Oui, je suis tombé du lit dans le sens propre du terme, répondis-je en m'asseyant à côté de lui, les joues légèrement rosies d'avoir fait un tel boucan.
- Aujourd'hui, je vais au terrain pour m'entraîner mais j'imagine que maman pourra te faire visiter la ville.
- Ouiiiiii ! s'exclama la petite. Je viens aussi !
- Bonne idée, affirma Annette en me servant une tasse.
- Avec plaisir. »
Toute la journée je la passai dans les rues, à faire les boutiques pour la jeune fille ou à juste flâner en racontant tout et n'importe quoi à mes deux interlocutrices. Elles rigolaient de bon cœur et cela me faisait un bien fou, je ne m'étais pas senti aussi décontracté depuis un bout de temps.
« - Dis Marc, tu viendras samedi prochain ? me demanda Fréïa.
- Samedi prochain ?
- Oui, notre fils joue un match amical et nous y allons tous. Nous te paierons la place, demain je te donnerais le journal des petites annonces pour que tu te trouves un petit boulot si tu veux.
- J'accepte, je veux pouvoir me payer mes affaires sans être dépendant de vous. Je…je dois vous avouez que je ne m'y connais pas du tout en foot.
- Ce n'est pas très grave, l'important est d'encourager Kartz, il en a bien besoin.
- Vous pouvez compter sur moi.
- Il va être ravi et il te présentera à ses coéquipiers. Tu verras, ils sont tous adorable.
- Ils sont tous physiquement comme Kartz ?
- Non ne t'en fais pas, même si tu vas faire un peu crevette, même à côté du plus maigrichon.
- Je m'en doute, je suis très efféminé, il suffit de voir mes vêtements.
- En effet, il est rare de voir des garçons habillés de cette façon ici, sauf bien entendu Bill du groupe Tokio Hotel.
- On m'a souvent comparé à lui.
- Ce n'est pas très étonnant. Il commence à se faire tard, nous devrions rentrer pour préparer le dîner.
- Je…je pourrais vous aider ?
- Tu sais cuisiner ?
- J'adore ça, c'est un des rares plaisirs.
- Avec joie ! »
Une fois à la maison, je me mis aux fourneaux pour faire un délicieux fondant au chocolat avec l'aide de la fillette qui ne me lâchait pas d'une semelle depuis mon arrivée ici.
« - Maintenant tu mets le chocolat fondu avec le sucre et le beurre dans le mélange farine-œufs, expliquai-je. Doucement. Parfait. Ensuite tu remues lentement pour qu'il n'y ai pas de grumeaux. »
Mon apprentie semblait bien s'amuser et prit un malin plaisir à lécher le plat une fois la patte dans le four. Elle en avait partout sur le visage, du bas du menton jusqu'au bout du nez. Je rigolai et elle se nettoya.
« - Je vais prendre une douche avant de manger, dis-je en sortant de la cuisine. Kartz n'est toujours pas là ? m'étonnai-je.
- Entraînement, » répondit son père depuis le salon.
Sans autres mots, je pris une bonne douche brûlante pour ensuite mettre des habits décontractés, ce qui signifie « à l'opposé de ceux que je porte d'habitude, c'est-à-dire un baggy noir et un T-shirt blanc trop long pour moi et qui contrastait avec le bronzage de ma peau » avant de retourner dans la cuisine pour mettre la table. Mes cheveux étaient toujours un peu mouillés et gouttaient de temps à autre sur mes épaules. La porte d'entrée s'ouvrit et je me précipitai pour accueillir Kartz accompagné d'un autre garçon, brun avec des grands yeux noirs qui me fit un sourire en me voyant.
« - Bienvenue à la maison !
- Salut Marco, je te présente Genzo Wakabayashi, le gardien de but de notre équipe. Il vient du Japon.
- Bonjour.
- Salut ! dit le brun en enlevant ses chaussures.
- M'man ! Genzo peut rester manger ce soir ?!
- Bien sûr ! Marc-Antoine et ta sœur nous ont préparé un bon gâteau en plus, annonça Annette en arrivant pour saluer le goal.
- C'est vrai ? Tu ferais une parfaite épouse, » me taquina le joueur allemand.
Je détournai la tête, faussement vexé. Soudain, je sursautai en me rappelant un détail que j'avais oublié. Je montai dans ma chambre quatre à quatre et saisit mon portable.
« - Allo maman ?
- Marco, c'est toi ?
- Bonjour Moon, désolé je n'ai pas pensé à t'appeler plus tôt.
- Cela veux dire que tu t'amuses bien.
- En effet, m'exclamai-je en descendant pour rejoindre les autres dans la cuisine. Comment vont Charles et Antoine ?
- Bien, Antoine n'arrête pas de parler de toi.
- Tu me le passes ?
- Bien sûr. Antoine ! Marc pour toi !
- Salut mon petit monstre !
- Grand frère !entendis-je. Alors c'est bien à Habarg ?
- C'est Hambourg, Toni !
- C'est pareil ! Alors c'est bien ?
- Oui, génial ! Il me tarde que vous veniez me voir pour que je te fasse visiter la ville ! Elle est vraiment splendide, ça change de Paris !
- Tu as trop de chance ! Moi aussi je veux partir dans un autre pays !
- Pour ça étudies bien.
- Mais c'est nul l'école !
- Je trouve aussi mais tu n'as pas le choix ! Fais attention, j'ai un forfait illimité le soir alors je pourrais te faire travailler ta prononciation d'allemand !
- Tortionnaire !
- Bon je te laisse, nous allons bientôt nous mettre à table. Dis bonjour à Charles de ma part d'accord ?
- Salut frérot !
- Salut mon grand. »
Je raccrochai et me tournai vers mes hôtes qui me regardaient d'un air stupéfait, je me rendis alors compte que j'avais parlé en français et qu'ils n'avaient sans doute rien compris à ma discussion.
« - Je…j'appelais ma mère et mes frères pour les rassurer, me sentis-je obligé de me justifier.
- Dis tu m'apprendras ! s'écria Fréïa.
- De quoi ?
- Ta langue ! Je veux parler comme ça moi aussi ! S'il te plait !
- Poussin, ne cris pas si fort, dit le père de famille. Cela dit je dois bien avouer que ça m'a coupé le sifflet, tu parlais tellement vite.
- Normal papa c'est sa langue natale ! Genzo aussi parle vite quand il s'exprime en japonais !
- Kartz arrête de me parler comme si j'étais un attardé mental !
- Quand vous aurez fini votre dispute, venez tous manger, c'est prêt, » annonça la femme blonde.
Le repas fut un vrai délice, Annette était un super cordon bleu et elle nous nourrissait très bien. Genzo raconta leur séance d'entraînement où Karl-Heinz avait « pété son câble » contre l'entraîneur.
« - Qui est Karl-Heinz ? demandai-je.
- C'est notre capitaine tête de mule, répondit Kartz. Plus mauvais caractère tu meurs.
- C'est vrai qu'il n'est pas très tendre quand il joue au foot. Son nom de famille c'est Schneider. Tu le connais sans doute.
- Oui, c'est lui le Kaiser ? Il est très populaire en France, on parle plus de lui que de Pierre Leblanc, ce qui le rend vert de jalousie. il est quand même assez populaire en vu de son statut de capitaine de l'équipe junior de France.
- Tu connais Leblanc ? interrogea l'adolescent aux cheveux d'ébène.
- Oui, j'étais dans sa classe en seconde, il était d'ailleurs en très bon ami à moi. Comme tu peux le constater, le football me poursuit.
- Pourquoi ?
- Il sera dans notre lycée, lui répondit son coéquipier.
- Vraiment ? Cool, tu pourras venir nous encourager aux entraînements.
- Désolé Wakabayashi mais j'ai mes cours de musique en même temps et comme je n'ai pas le pouvoir de me dédoubler, je ne pourrais pas. Mais je viendrais aux matchs par contre !
- On a gagné un nouveau supporter ! Génial ! » s'extasia t-il.
Cela me fit rire, Genzo était décidément quelqu'un d'imprévisible et de très joyeux, il allait sans doute prendre une grande place dans ma nouvelle vie. Quand le dessert arriva, les compliments fusèrent, ce qui me fit rougir. Tout le monde de régalait et la petite me demanda :
« - Tu pourras en faire un tous les soirs ?
- Non et cela pour deux raisons : un, Kartz va grossir et cela même si il fait du foot tous les jours et deux, tu t'en lasserais. Mais une fois de temps en temps, je pourrais faire quelque chose, pour les anniversaires et les occasions spéciales aussi. Et puis je sais aussi cuisiner des plats salés, je pourrais vous préparer quelques une de mes spécialités.
- Je maintiens se que j'ai dis tout à l'heure ! répliqua l'allemand.
- Quoi donc ?
- Que tu ferais une parfaite épouse !
- Il n'a pas tout à fait tort, acquiesça Genzo.
- Les garçons calmez vous, vous allez l'effrayer alors qu'il n'a même pas passé une journée dans sa nouvelle classe !
- On va pas le dévorer maman !
- Non mais faites attention à vous, il n'est pas question que vous l'embobiniez dans vos combines à deux balles c'est clair ?
- Je ne suis pas tout blanc non plus, rigolai-je. Sans avoir tué personne je dois avouer que les bêtises ne me sont pas étrangères !
- Le petit ange cache bien son jeu ! me taquina Kartz.
- En effet, tu ne sais même pas de quoi je suis capable !
- Est-ce une menace ou un défi pour que je découvre ?
- Va savoir ! » dis-je mystérieusement.
Il rit un moment avant d'avaler de travers, se qui le calma directement.
« - Ben fais attention Kartzounet, tu vas t'étouffer, murmurai-je avec un sourire taquin.
- Comment tu m'as appelé !
- Ça te va bien.
- Ferme la Genzo !
- Prends pas la mouche Kartz je plaisantais, » dis-je doucement pour le calmer.
Il fit semblant d'être vexé mais ne tint pas longtemps et se remit à parler bientôt avec nous. En fin de soirée, Genzo dû repartir.
« - Tu es sûr que tu ne veux pas que l'on te raccompagne ? m'inquiétai-je pour la troisième fois.
- Ne t'en fais pas Marc-Antoine, je suis un grand garçon, je sais me débrouiller seul !
- Bien, à demain alors, j'imagine que l'on va se voir au lycée.
- Salut. SALUT KARTZ !
- BYE A PLUS ! » répondit ce dernier depuis le salon.
Je lui souhaitai une bonne nuit et il partis dans la nuit de décembre. J'allai rejoindre le reste de la famille et m'affalai sur le divan. Dans ma cheminée ronflait un feu d'enfer qui chauffait toute la pièce. La cadet était déjà au lit depuis une bonne demi-heure déjà, se qui rendait l'atmosphère bien calme. Je lus un peu avant de moi aussi monter pour me coucher, épuisé par ma cavalcade dans les rues.
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Je suis dans une ruelle sombre et sale, entouré de murs aussi noirs que les ténèbres qui m'enlacent de leurs bras vengeurs. J'avance lentement, mes pas résonnent sur les parois, mais je n'ai pas peur, je ne tremble pas. Je continu seulement mon chemin vers un point très lumineux en face de moi. Soudain, je me mets à courir et mon cœur s'affole. Je suis traqué, je le sais. Il arrive. Il me rattrape malgré mon accélération. J'entends des pas dans mon dos. Puis tout se renverse. Je me fais plaqué brutalement au sol. Au dessus de moi se dresse un loup au pelage d'ébène, ses crocs aussi tranchants que des lames de rasoirs à deux centimètres de mon visage, ses yeux brillant de haine. Je tente de crier mais aucun son ne sort de ma bouche, je suis paralysé. Son souffle brûlant me chatouille le cou tandis que ses longues griffes acérées s'enfoncent dans la chair de mes épaules. Il s'approche, il va mordre, je le sais et ma gorge se débloque tout à coup :
« - AAAA… »
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« - AAAAAH !
- Marc-Antoine ! Réveille toi, ce n'est rien ! »
Je me relevai en sursaut, tremblant et en sueur. Annette et Kartz étaient près de moi et me regardaient comme si j'avais un nez en trop. Mon souffle se calma ainsi que mon cœur.
« - Ca va ? demanda l'adolescent.
- Ouais. Je…je crois, » répondis-je, toujours dans les horreurs de mon cauchemar.
« C'était quoi ce rêve bordel ! »
La femme, qui était sortie, revint avec un grand verre d'eau que je bus d'une traite. Mon rythme cardiaque semblait être enfin revenu à la normale et je portai une main à mon réveil pour regarder l'heure : 5h00.
« - Exc…excusez moi de vous avoir réveillé, je suis désolé, murmurai-je.
- Ce n'est rien, me rassura la mère. Tu as juste fait un mauvais rêve, ça arrive à tout le monde. Tu as encore deux heures avant de devoir te lever alors prend ton temps. »
Elle ressortis, me laissant seul avec Kartz qui me demanda de l'aide pour son devoir de français. Il m'apporta sa feuille et me dit que comme il avait deux heures de français de huit heures à dix heures, il fallait absolument qu'il termine maintenant. L'exercice était d'une simplicité enfantine pour quelqu'un qui parlait la langue couramment mais mon ami avait l'air d'avoir du mal avec les différents temps verbaux. Nous restâmes sur le lit, moi étendu sur le ventre, lui assis en tailleur.
« - Et là c'est juste ?
- Oui mais attention à la phrase suivante, il y a un piège. »
Nous rigolâmes bien durant ce temps. Dehors, le temps était toujours très froid, malgré le fait qu'il ne neigeait plus. A sept heures, je pris une rapide douche avant d'enfiler un slim, un T-shirt et un pull puis de descendre manger un peu. Ensuite, je mis un court manteau et mes converses ; j'étais habillé tout en noir, sauf ma grande écharpe et mon bonnet qui eux étaient blancs. Je pris mon sac à bandoulière et mon instrument de musique avant de suivre Kartz dans la rue. Tout était déjà très animé et je me concentrais pour retenir le chemin. Mes mains étaient crispées, l'une dans ma poche, l'autre autour de la hanse de l'étui de ma guitare et je sentais la chaîne en or autour de mon poignet droit devenir aussi froide que de la glace. Je frissonnai à chaque pas et je faillis tomber au moins trois fois à cause du verglas. Il faut dire que Paris n'est pas une ville très enneigée et donc je n'avais pas l'habitude de faire attention à chacun de mes pas. Mon voisin rigola en me rattrapant par les épaules à mon quatrième dérapage pour m'éviter de chuter sur le trottoir et je tournai faussement la tête ailleurs.
« - C'est ça moque toi de moi !
- Allez, je plaisante ! Tu ne dois pas être habituer à ce temps là.
- En effet, dis-je avec un sourire en me retournant vers lui, les joues rosies par le vent d'hiver.
- Welcome to Hambourg mon cher !
- Thank you mister foot à fond!
- Je crois que tu vas devoir appeler tout le monde comme ça au lycée.
- Je m'en doute ! Tu m'apprendras à jouer un peu ?
- Si tu veux, ça me fera un entraînement en plus. Mais attention je suis très exigeant comme professeur !
- Je crois que j'ai vu pire ne t'en fais pas pour ça.
- Dans ce cas ne viens pas te plaindre !
- Ok teacher !
- Good boy ! »
Cela me fit rire et, pour de bon, je m'écrasai pitoyablement sur le bitume. Je me remis sur mes jambes difficilement.
« - Aïe ! Ça commence bien !
- Fais gaffe la prochaine fois !
- C'est de ta faute, c'est toi qui m'as déconcentré !
- Quoi ! N'importe quoi ! Si tu n'es pas capable de faire trois pas sans te casser la figure j'y peux rien moi !
- Je te déteste ! sifflai-je, à moitié en train de sourire.
- Tu n'es absolument pas crédible Marco.
- Tant pis, je te le dis quand même.
- Quel gamin j'vous jure ! »
Nous arrivâmes enfin devant un immense bâtiment où se pressaient déjà bon nombre d'élèves. Il me conduisit au bureau du proviseur et, appelé par la sonnerie, il me laissa là en me souhaitant bonne chance.
« - On se retrouve dans ma classe à midi, je suis dans la 112.
- D'accord. A toute à l'heure et bonne chance avec ton devoir.
- Ouais, merci de m'avoir aidé. A toute. »
Il partit en courant et j'entrai dans une pièce ronde après avoir frappé trois coups. Un grand bureau en bois sombre me faisait face et un homme assez âgé était assis derrière, un grand sourire au visage. Il me fit signe de m'asseoir sur un petit fauteuil et pris mon dossier entre ses mains. Un petit silence se fit, durant lequel il relut quelque chose dans mes fiches.
« - Bien. Bienvenu dans notre établissement Marc-Antoine Chafort. Je suis le proviseur (« Pas possible, j'avais pas remarqué dit moi ! ») alors viens me voir si tu as un problème. Tiens, ton emploi du temps, ton calendrier et ta carte de cantine. Maintenant suis-moi, je vais te présenter à tes camarades. »
Il me conduisit dans un dédale de couloirs vides puis entra dans une salle, la 112. Tous les élèves me regardèrent et je vis avec soulagement Kartz assis vers le fond à côté d'un garçon un peu plus petit que lui mais quand même bien baraqué, le visage fin entouré de mèches soleils.
« - Voici un nouvel élève, annonça le professeur de français. Allez vous asseoir près de Wakabayashi. »
Je ne me le fis pas dire deux fois et pris place derrière mon colocataire, près du mur. Il se retourna immédiatement vers moi, ainsi que son voisin et le mien.
« - C'est cool que tu sois dans la même classe que nous !
- Oui, je dois dire que je suis une peu rassuré.
- Je te présente Karl-Heinz Schneider, notre très cher capitaine. »
Je plongeai alors mon regard dans celui bleu translucide de l'adolescent et nous nous fixâmes un bon moment.
« - Quand monsieur Schneider et monsieur Chafort auront fini de se dévorer des yeux, je pourrais éventuellement songer à commencer le cours. Vous ferez votre demande en mariage à la pause de dix heures. » dit le professeur.
Je détournai la tête vers le tableau, rouge comme une pivoine sous le ricanement de Genzo, auquel je balançai un bon coup de pied dans le tibia afin de le calmer. Pour la correction des exercices, se fut Kartz qui dû aller au tableau et, quand il revint, son voisin ne manqua pas de le féliciter.
« - C'est normal c'est moi qui ai tout fait, chuchotai-je en m'avançant.
- Pas tout !
- Tu as raison, toi tu as fait les fautes et moi je les ai corrigé ! »
Les deux autres éclatèrent de rire devant toute la classe, ce qui ne plus pas du tout à notre professeur qui envoya Genzo à l'autre bout de la salle (« De toute manière ils sont jamais content les prof ! »). Durant la pause de dix heures, il retourna près de nous et je reçus un appel de Charles :
« - Elle est bien ta classe ?
- Ca va, pas mal.
- T'es avec ton copain ?
- Oui, et tu vas être jaloux mais je suis aussi avec Schneider.
- KARL-HEINZ SCHNIEDER ! PASSE LE MOI S'IL TE PLAIT !
- Tu ne sais même pas parler allemand et lui ne te comprendras certainement pas.
- Passe le mwaaaaaa ! Please !
- Désolé, les cours vont reprendre, je dois te laisser. Tu le verras quand tu viendras à Hambourg.
- C'est pas juste !
- La vie est injuste !
- Allez juste un petit mot !!
- Je crois que tu es amoureux mon p'tit gars.
- Brother !! Allez !!
- Arrête de me supplier c'est non.
- Tu veux le garder pour toi tout seul par-ce que tu le trouves mignon pas vrai !
- Qu…QUOI ! m'exclamai-je, les joues en feu. Tu dis n'importe quoi. Ferme la si c'est pour raconter des bêtises pareilles !
- On sait tous les deux que tu es attiré par les mecs, sinon tu ne t'habillerais pas comme une fille !
- Je ne m'habille pas comme un fille ! T'as fini oui ! Et je ne suis pas gay !
- On y croit tous !
- Dis-moi, je fais quoi là je rentre en France pour te tuer ? Oh non meilleure idée : je vais te laisser tranquille mais t'empêcher de voir ton idole ! dis-je d'un ton diabolique, ce qui fit frémir mes trois amis.
- T'as pas le droit ! Nooooon !
- Alors arrête avec tes conneries c'est clair !
- A vos ordres chef ! Bon je rentre en classe, à plus.
- Ciao petit monstre. »
Je raccrochai en me faisant dévisagé par le Kaiser.
« - Impressionnant pas vrai, le taquina Genzo. Nous aussi on a halluciné en l'entendant parler aussi vite.
- Ouah ! » fut le seul son cohérent qui sortit de sa gorge et la belle couleur de mon visage qui s'était pour un moment envolé revint à la charge sous son regard perçant.
La suite de la matinée se passa très bien, dans le calme absolu (enfin le calme c'est quand Kartz et Genzo parle de foot alors que le capitaine prend les cours pour eux). A midi, nous allâmes au self pour manger un peu avant de retourner en classe un quart d'heure plus tard. Il nous restait 45 minutes de pause et se fut à ce moment que mon hôte me demanda :
« - Tu nous joues un morceau ?
- Quoi ?
- S'il te plait, il n'y a que nous quatre ici, joues un peu de guitare ! supplia le goal en ayant deviné la pensée de son coéquipier.
- Ok, je veux bien. »
Je sortis mon instrument, m'assis sur un bureau entouré de mes trois amis et pris une partition totalement au hasard dans mon sac. Je la reconnus facilement : un papier un peu vieillot, des notes plus ou moins effacées…
« Celle que j'ai reçu dans l'avion ! Pourquoi pas après tout. »
Schneider tint la feuille à hauteur de mes yeux et mes doigts commencèrent à glisser sur les cordes. Plus le morceau avançait, plus je sentais un plaisir et un bien-être m'envahir, comme la première fois. Je plongeai mon regard dans celui azur du capitaine durant tout le reste de ces trois minutes qui furent magiques. Au dernier accord, mon cœur battait tellement vite que j'avais l'impression d'avoir couru un marathon. Notre contact visuel se brisa sous l'insistance et les compliments des deux autres et je leur souris en les remerciant.
« - Tu as musique tous les jours ? interrogea Genzo.
- Non, seulement le lundi, le mardi et le jeudi de 16h00 à 18h00.
- Tu pourras venir nous voir le vendredi soir alors ! s'exclama t-il. Génial !
- Ouais, avec plaisir.
- VIVE LA FRANCE ! » s'écria Kartz en me faisant sursauter.
Sursauter tellement violement d'ailleurs que je me serais écroulé au sol si le brun ne m'avait pas rattrapé.
« - Merci Wakabayashi, » dis-je en me remettant à ma place, c'est-à-dire bien en sécurité sur une chaise, et en rangeant ma guitare.
Notre discussion, ou plutôt leur discussion, dévia vers le match de samedi au stade et la stratégie à adopter. J'écoutai d'une oreille, composant sur mon cahier à partitions déjà presque rempli.
« Il faudra que j'en rachète un autre ! »
À ce stade là de l'histoire, vous vous dîtes sans doute que je ressemble beaucoup à une fille dans mon caractère n'est-ce pas ? Vous n'avez pas tout à fait tort, vu que je m'occupais beaucoup de ma famille en France et que je ne sortais que très rarement et seulement avec des copines. Cependant, ne vous méprenez pas, je ne suis pas gay pour autant et mes nombreuses aventures en sont la preuve.
Mais revenons à nos moutons. Je fus coupé en pleine créativité par un groupe de filles qui entrèrent dans la salle en gloussant. Elles étaient quatre, toutes plus maquillées les une que les autres, et vinrent s'asseoir avec nous, prenant des chaises en plus. Les trois footballeurs faisaient cosette avec les nouvelles venues mais moi je replongeai bien vite dans mon monde, celui dans lequel je me reconnaissais vraiment et qui me rassurait lors de mes périodes de doute, bien que le dernière en date soit bien loin derrière moi. Au bout d'un moment, je soupirai puis ressortis ma guitare pour tester mes nouvelles combinaisons.
« Alors…là c'est bon, par contre…il faudrait rectifier le rythme à la deuxième portée. Voila, comme ça c'est parfait ! Marco le pro ! En plus ça rime ! »
Quand je m'arrêtai se fut pour m'apercevoir que le silence régnait autour de moi.
« - Quoi ? demandai-je d'un ton un peu inquiet.
- Rien, on t'écoutait c'est tout. C'est tellement beau ! »
Le compliment du Kaiser me fit plaisir et je lui adressai un grand sourire qu'il me rendit.
« - Et les amoureux, vous dîtes si on est de trop ! s'exclama Kartz.
- Vous êtes de trop, le taquina son capitaine. Non je plaisante.
- T'es sûr ? »
La réflexion de Genzo me fit bien rire et nos quatre compagnes, ayant compris qu'elles n'avaient plus rien à faire ici, allèrent à leurs places respectives pour discuter de leurs dernières conquêtes. Durant les quinze minutes qui nous restaient j'appris quelques accords au gardien de but qui y prit un grand plaisir alors que les deux autres se moquaient copieusement de lui.
« - Vous êtes durs avec lui, ce n'est pas évident vous savez ! Tu n'as pas intérêt à te moquer de moi quand tu m'apprendras à jouer au foot Kartz !
- Ne t'inquiète pas, je n'ai pas oublié ce que tu m'as dis hier soir, que je ne savais pas de quoi tu étais capable. Et je vais te dire je n'ai même pas envie de la savoir !
- C'est mieux pour toi en effet, » rigolai-je.
L'entrée dans la classe de notre professeur de philosophie et du reste des élèves nous coupa net et nous nous remîmes bien à nos places. L'après-midi, je pris des notes bien sagement, comme un bon petit garçon, mais mes pensées étaient en ébullition, en vu de mon dernier cours de la journée. Quand la sonnerie de 16h00 retentie, je restai un peu avec les garçons pendant la récréation avant de me rendre dans la salle de musique. C'est là que je l'ai vue pour la première fois. Le premier mot qui me vint pour la décrire fut « un ange » : elle avait de longs cheveux aussi roux que les miens étaient blonds et ses prunelles noisettes reflétaient toute sa gaieté. Elle était installée devant un piano et m'avait regardé dès mon entrée. Il y avait aussi un garçon avec un saxophone et une autre fille, apparemment plus âgée que nous, tenant en main une basse acoustique.
« - Salut, me dit la rousse d'une voix cristalline. Tu dois être Marc-Antoine, l'élève qui vient de France ? Je m'appelle Sandra et voici Anne-Lise et Grégoire.
- Enchanté de vous rencontrer. »
Je fus interrompu (« c'est une véritable manie dans ce pays ma parole !! ») par une femme brune d'environ trente ans que arriva dans mon dos. Elle me souhaita la bienvenue et me demanda de jouer un peu pour que je lui montre mon niveau. Je décidai de jouer une de mes compositions dont j'étais particulièrement fier et, à la fin du morceau, elle ne manqua pas de me complimenter :
« - Quel talent ! C'est incroyable, tu as un telle dextérité, une telle faciliter dans tes mouvements !
- Merci mademoiselle.
- Tiens, voici la partition que nous sommes en train de travailler, tu peux écouter les autres puis tu essaieras de lui suivre.
- D'accord. »
Ce n'était pas particulièrement rapide comme rythme mais la difficulté résidait dans la complexité des accords, je devais me tordre les mains pour arriver à bien tout faire sans omettre une seule note. J'eu beaucoup de mal avec ça et ma prestation du début s'envola bien vite devant ma pitoyable représentation durant les deux heures qui suivirent. Sandra me rassura en me disant que tout le monde avait un peu galéré au départ mais que j'allai vite m'y faire. Elle était toujours souriante et sa bonne humeur était contagieuse. Elle m'apprit que normalement, il y avait deux jumelles avec nous en cours qui faisaient du violon mais qu'elles avaient eu un empêchement aujourd'hui. A la sortie du cours à 18h00, je ne sentais plus le bout des mes doigts de gauche à force d'appuyer sur les cordes de mon instrument. Ma nouvelle amie m'accompagna au terrain de foot où je devais attendre Kartz et ce dernier me trouva en pleine discussion bien animée avec elle. Elle me salua puis repartie du lycée en courant. Nous rentrâmes en parlant avec entrain, il me racontait comment s'est passé son entraînement (ou comment il s'était fait engueulé par le coach car il avait fais un tacle un peu musclé à l'un de ses coéquipiers) et je lui fis part de mes difficultés durant mon cours de musique.
« - Sandra a raison, tu n'as eu la partition que aujourd'hui alors que les autres doivent la travailler depuis quelques semaines déjà.
- Je sais bien mais je me suis senti vraiment nul tu sais.
- Ça va passer, et puis non tu n'es pas nul, tu es même très doué, même si je ne m'y connais presque pas en musique. »
Cette remarque eue le don de me faire rire de bon cœur. Une fois rentré, je me mis directement au travail pour avoir le temps de bosser mon morceau pour le lendemain. Je dus demander de l'aide pour faire mes exercices de mathématiques et ceux d'allemands (j'avais encore quelques difficultés avec certains détails) puis je fis ma rédaction de français pour enfin, après un délicieux repas, me poser dans le salon avec mon instrument. Je jouai et, à chaque fois que je faisais une seule faute, je reprenais depuis le tout début, tant et si bien que je finis par le connaître par cœur, ce qui me facilita un peu la vie. Seulement, malgré les compliments de ma professeur, je doutais sérieusement de ses dires, n'ayant pas l'impression d'être si exceptionnel que ça étant donné que je n'étais pas capable de jouer trois accords d'une partition sans me planter lamentablement. Je finis par m'énerver quand, pour la dixième fois, je ripai sur le même passage. Et bien entendu, quand je m'énerve moi, c'est en français. Du coup, toute la famille présente ne comprit pas un seul mot, ce qui n'était pas un mal d'ailleurs vu le nombre d'injures que j'avais proféré. Je m'excusai et me remis à la tâche après un bon bol de chocolat chaud préparé par Fréïa. La petite m'écoutait attentivement tandis que son frère essayait tant bien que mal de calmer mes excès de fureur et de frustration exagérés. A onze heures, exaspéré de me bagarrer avec des notes et en vue d'éviter de me dégoûter pour de bon de la musique, je souhaitai la bonne nuit avant de monter avec la plus jeune. Elle s'allongea dans son lit et je lui lus une histoire pour l'aider à s'endormir. Par la suite, je rejoignis ma chambre et, après m'être changé, je laissai le sommeil prendre le dessus sur mon corps et ma fatigue m'emporter dans les bras de Morphée.
Marco : pourquoi je suis aussi nul en musique par rapport aux autre ?
Manga 1804 : par-ce que c'est comme ça, arrête de râler de toute manière c'est moi qui écrit alors vous avez tous juste le droit de la fermer
Marco : t'es méchante #boude dans son coin#
Schneider : J'AI UN FAN !
Marco : de qui il parle ?
Genzo : de ton frangin je crois. Pour une fois qu'il y a quelqu'un qui s'intéresse à lui
Manga 1804 : et après c'est moi la méchante !
Kartz : laisse tomber
Dans le prochain chapitre :
« - Mais qu'est-ce qui t'es arrivé ! Tu…tu n'as pas fais ce que je pense ! »
Reviews please #tête de petit chiot trop mignon#
