Une montagne mélancolique apparaissait à l'horizon. Murdoc faisait sa randonnée pédestre matinale, quand il aperçut l'eau ruisselante qui coulait dans son petit coin de paradis, «Some kind of Nature». Les feuilles de chêne et les écureuils peuplaient ce jardin. Des choses aussi simples lui donnaient le sentiment le faire parti de tout l'univers et d'être tout seul en même temps. «The feeling, the love ! » comme l'on dit en anglais. Cet amour pour la nature n'était apparu à Murdoc seulement depuis quelques jours. Depuis qu'il avait découvert la Plastic Beach, tout le monde urbain lui semblait trop « plastifié ».

Bref, Mudoc décida de poser ses pieds verdâtres dans l'eau claire. Il alla plus loin. Il se déshabilla complètement et sauta dans la rivière. Une trentaine de minutes plus tard, Murdoc sortit. Ses cuisses humides scintillaient sous le soleil brûlant. Il se mit à bronzer. Ne te perds dans le paradis, Murdoc.

2D posa le pinceau mouillé proche du tableau. Il était allé beaucoup trop loin. Peindre un membre satanique de son groupe nu autour d'une ruisseau de foret, c'était complètement absurde ! On aurait dit un quelconque dessin de règle 34 de derrière les fagots. Mais c'était trop tard, 2D bandait passionnément.

Il s'était réveillé depuis seulement 30 minutes, et avait exécuté machinalement sa routine matinale. 7:15, le réveil sonnait. 2D se levait dans sa chambre dérangée, sortait de son lit en titubant, et se dirigeait vers la salle de bain, avant de partir s'habiller. Il était passé devant le sous-marin utilisé pour atteindre la Plastic Beach et avait croisé le BoogieMan en train de lire un journal en écoutant « DARE ». Noodle dormait toujours.

Il se fit un toast. Proche du toaster se trouvait une boite de nouilles et un bol rempli d'oreilles, dont une se retrouva sur la tranche de pain, de quoi mélanger le gourmand et le croquant. Si seulement il pouvait manger des chocolatines, des flancs, des flancs, des noisettes ou des fruits secs comme tout le monde. Il s'assit et prit son journal tandis que Murdoc apparût torse nu, une chaussure à la main. Il frappa violemment 2D avec, sans aucune raison.

2D n'en pouvait plus. Il n'en pouvait plus de cette maison aux murs détruits, aux verres teintés brisés, aux vieilles horloges déréglées, aux rideaux froissés, aux tiroirs dérangés. Il fallait que ça cesse. Alors que le bassiste animait son émission de radio, 2D quitta la pitoyable demeure. Devant la porte d'entrée, un singe lui donna un avis d'expulsion. L'homme aux cheveux bleus sourit, enfin, il allait pouvoir se libérer de la tyrannie et de la peur qui le hantait et quitter la ville. Accroché à une des fenêtres de la maison était l'île volante de Noodle, surveillée de près par le gigantesque Russel, allongé allègrement sur le toit.

Après quelques heures de marche, il arriva dans une immense ville aux allures modernes, peuplée de créatures aquatiques étranges. Ils étaient tous différents, hommes et femmes, ou plutôt garçons et filles, à en juger par leurs jeunes ages. Il vit un panneau sur lequel était affichée une sorte d'arme, un pistolet à eau précisément, sur lequel reposait une vaguelette rouge. Il continua de marcher, aveuglé par la beauté des bâtiments. La semelle de sa chaussure se colla à un liquide visqueux. Il baissa lentement les yeux, et vit une tache d'encre orange sur le sol. Une tache d'encre ?! Le chanteur tenta tant bien que mal de décoller sa chaussure de cette éclaboussure, mais elle lui donnait du fil à retordre. Une fois apte à marcher de nouveaux, il lut un panneau sur lequel était écrit en gras. « Inkopolis »