Tribu

Partie 1 : Ça commence avec un !

Chapitre 1 : Conséquences.

Pas de conséquences, on oublie, on fait comme s'il ne s'était rien passé. C'est ce qu'ils avaient décidé. Seulement voilà, maintenant elle était seule face à ce petit bout de plastique et elle allait devoir faire face à la plus grosse conséquence possible, le genre qui bouleverse toute votre vie.
Il y a encore deux mois tout allait bien. Jonathan Kent gagnait les élections de gouverneur et tout le monde était heureux. Sauf qu'en rentrant chez elle après la petite fête, Chloé avait eu la bonne idée de manquer d'emboutir une Porche flambant neuve et dont le conducteur s'avéra être le perdant de l'élection, milliardaire, chauve et ivre.
- Lex ? Non mais ça va pas la tête ? Tu te rends compte que tu as faillit me percuter avec ton engin de mort ! On aurait pu avoir un accident ! Tu m'écoutes au moins ?
Lex avait, comme qui dirait, l'air complètement à côté de ses pompes. Ce qui, malgré la colère qu'elle ressentait, eut pour effet d'inquiété Chloé. Ça n'était pas tous les jours, qu'on se retrouvait face à un Luthor totalement désorienté et donc en état de faiblesse.
- Lex ? Ça va ?
Il haussa les épaules avec dédain.
- Lex ? Qu'est-ce qu'il se passe ? Tu es sûr que tout va bien ?
Sans prévenir, il l'agrippa violemment par les bras.
- Qu'est-ce que ça peut bien de faire Chloé ? Et d'abord qu'est-ce que tu fiches là ? Tu n'es pas avec les autres, en train de fêter la belle et écrasante victoire de Jonathan Kent ?
Il était si près qu'elle pouvait sentir son haleine alcoolisée.
- Alors c'est pour ça que tu t'es saoulé ? Parce que pour la première fois dans ta vie tu n'as pas obtenu ce que tu voulais. Pathétique, tu n'es qu'un sale petit gosse de riche capricieux ! Tu te rends compte que tu aurais pu blesser quelqu'un ou même tuer quelqu'un ?
Il resserra la prise sur ses bras, à tel point qu'en plus de causer une vive douleur, Chloé était persuadée qu'il y laisserait des bleus.
- Mais n'est-ce pas ce que les gens attendent de moi ? Que je fasse le mal ? Je suis un Luthor après tout.
- C'est le discours le plus ridicule que j'ai entendu. Ce n'est pas toi qui clamais haut et fort que tu n'étais pas comme ton père ?
Il relâcha ses bras et s'éloigna.
- À quoi bon ? L'élection l'a prouvé, les gens ne me verrons jamais que comme le fils du diable en personne.
À cet instant, Chloé eut presque pitié de lui. Elle savait parce qu'il le lui avait lui-même dit, que tous ce que Lex recherchait c'était l'amour et l'approbation de son père. Elle savait aussi que comme il ne l'obtiendrait sans doute jamais, il cherchait inconsciemment et par substitution, l'approbation des autres. Elle prit alors conscience que la défaite de ce soir était bien plus qu'un caprice inassouvi, c'était une preuve de plus que, comme le lui avait répété son père si souvent, les gens ne pouvaient pas l'aimer. Elle le regardait se diriger vers sa voiture…
- Oh, non, non, non, non, non ! Ne t'imagine pas que je vais te laisser reprendre ta voiture dans cet état. Je te ramène. Tu trouveras bien quelqu'un dans ton personnel, pour venir chercher ta voiture.
Elle l'obligea à monter dans sa voiture et conduisit jusqu'au manoir. Lex n'avait pas dit un mot de tout le trajet. Une fois arrêtée devant le manoir, Chloé posa son regard sur Lex, il avait la tête posée contre la vitre et le regard dans le vide. S'il avait été n'importe qui d'autre, Chloé aurait dit qu'il pleurait, un Luthor ne pleure pas, c'est même à se demander s'ils connaissaient la signification de ce mot.
- Lex ça va ?
Il sortit alors de sa léthargie et comprit qu'ils étaient arrivés. Il sortit de la voiture sans un mot et se dirigea vers le manoir. Contrariée de se sentir aussi concernée par son mal-être, Chloé sortit de la voiture et le suivit. Elle entra à sa suite dans le manoir.
- Lex, tu es sûr que ça va aller ?
Il se retourna brusquement.
- Qu'est-ce que ça peut bien te faire Chloé ? Rentre chez toi ou mieux, retourne faire la fête avec les autres.
- Oh, excuse-moi d'avoir un peu d'empathie et de ne pas me montrer insensible avec les gens qui m'entourent.
- Je n'ai pas besoin de ta pitié. Je n'ai besoin de personne.
- On a tous besoin de quelqu'un. Et ce n'est pas de la pitié, je ne te méprise pas assez pour ça.
Elle put percevoir la surprise sur son visage.
- Alors c'est quoi ?
- De la compassion ? Mais je ne suis pas sûre que tu connaisses la signification de ce mot.
- Outch Chloé ! On sort les griffes.
- Tu sais quoi ? Démerde-toi, si tu veux te noyer dans l'alcool, c'est ton problème après tout.
- Et bien Sainte Chloé, on abandonne ? On renonce à consoler le pauvre Lex Luthor ?
- Qu'est-ce que tu veux Lex ? J'essaye de t'aider, tu m'envois chier. Je veux te laisser tranquille, tu m'envois de nouveau chier. Mais qu'est-ce que tu veux, à la fin ?
Comment s'était-elle retrouvée, avec lui l'embrassant comme s'il n'y avait pas de lendemain et surtout elle le laissant faire ? Elle ne saurait le dire. Elle avait même finit par lui rendre son baiser et même par participer activement. Elle n'avait pas non plus reculé lorsqu'il l'avait attirée jusqu'à sa chambre. Pas plus que lorsqu'il avait commencé à la déshabiller.
Mais lorsqu'au petit matin, elle s'était réveillée, nue, dans le lit de Lex, elle avait su qu'elle venait de faire la plus grosse erreur de sa jeune existence. C'est pourquoi, ils avaient décidé d'un commun accord, que cette nuit n'avait jamais existée.
Seulement voilà, maintenant elle était face à deux bandes bleues et elle était enceinte.

- MER-DE !!!
Cet abrutit aurait voulu lui pourrir la vie qu'il n'aurait pas agit autrement. Mais quelle idée elle avait eut de coucher avec Lex ? Parce que l'enfant était de lui, sans l'ombre d'un doute. Certes ils s'étaient protégés, mais personne d'autre ne l'avait touchée depuis des mois, donc pas d'erreur possible. Elle était enceinte de Lex ou alors c'était une nouvelle immaculée conception. Autrement dit impossible, quoi qu'on était à Smallville quand même, tout était possible. On pouvait toujours rêver. Chloé se laissa tomber sur son lit.
- Je suis dans une merde noire. Mais qu'est-ce que j'ai fait au ciel (et surtout aux auteurs), pour me retrouver constamment dans des situations impossible ?
Bon pour l'instant elle n'avait qu'une chose à faire, prendre rendez-vous chez le médecin, pour qu'il confirme ou qu'il infirme (on pouvait toujours rêver) la terrible nouvelle.

Et bien voilà, elle était définitivement et irrémédiablement enceinte et dans la merde. Bon, la première chose à faire, c'était le dire à son père, parce que de toute façon ça ne servait à rien de le lui cacher, il finirait par l'apprendre. Il le prit bien mieux qu'elle ne l'aurait crue, même si elle savait qu'il y avait peu de chance pour qu'il la mette à la porte ou ce genre de chose. Il ne lui fit pas de reproche, ni même la moral. Il agit comme le père aimant et intelligent qu'il était, c'est à dire en lui apportant son amour et son soutien quelque soit la décision qu'elle prendrait. Même s'il avait désormais envie de briser un par un et avec une grande minutie, les os de Lex.
Chloé se laissa dorloter par son père pendant deux jours avant de se décider à aller voir Lex. Même si elle ne savait pas encore ce qu'elle allait faire, Chloé se devait de le dire à Lex. Ne serait-ce que par respect pour lui, bien qu'il ne soit pas réciproque.
Voilà, plus qu'une porte et elle serait face à lui. Elle entra dans son bureau.
- Chloé !Le ton était certes poli, mais il était surtout froid et distant. Cette attitude ne facilitait pas la tâche de Chloé. Autant en finir vite, plus vite se serait fait, plus vite se serait oublié et elle pourrait passer à autre chose.
- Tu te souviens de la nuit qui n'a jamais existé, il y a deux mois ?
Lex acquiesça d'un vague signe de tête.
- Je sais que nous avions décidé que ça n'aurait aucune conséquence, seulement voilà, il y en a eu. Je suis enceinte.
- Et ?
Chloé s'était attendu à beaucoup de chose de la part de Lex, de la colère, de la joie, Chloé savait que Lex souhaitait par dessus tout avoir une famille, mais certainement pas à cette indifférence froide.
- Comment ça et ?Je viens t'annoncer que je suis enceinte, de toi, et c'est tout ce que tu trouve à dire ?
- Viens en au fait Chloé, qu'est-ce que tu veux ?
- Comment ça qu'est-ce que je veux ?
- Ne joue pas les naïves, s'il te plaît, ça ne te va pas. Donc je réitère ma question, qu'est-ce que tu veux ? De l'argent ? Un contrat de mariage ? Quoi ?
Chloé sentit la colère monter en elle.
- Comment oses-tu ?
- Après la naïveté, l'outrage . Tu vas m'en jouer combien des cliché, avant de me dire ce que tu veux ?
- Je me contrefiche de ton fric ou de ce que tu pourrais avoir à m'offrir. Si je suis ici, c'est parce que j'estimais que tu avais le droit de savoir et que, même si j'ignore si je vais garder ou non l'enfant, tu voudrais peut-être être impliqué dans cette histoire. Visiblement j'avais tord.
Sans lui laisser le temps d'ajouter quoi que ce soit, Chloé se dirigea vers la sortie.
- Au plaisir de ne jamais te revoir...
Et elle partit en claquant la porte.

Elle réussit tout de même à rentrer chez elle sans encombre, avant de s'effondrer en sanglotant dans les bras de son père. Gabe ne posa aucune question, il n'en avait pas besoin, il se doutait bien de la raison de ses pleurs.
Chloé fut surprise de constater que dans l'ensemble ses amis prirent la nouvelle plutôt bien. Ils se montrèrent supportif. Clark alla même jusqu'à conseiller à Chloé d'être patiente avec Lex, de lui laisser le temps de se faire à l'idée qu'elle était enceinte. Depuis la mort de son père, Clark se montrait plus tolérant, plus ouvert. Il semblait avoir prit conscience de certaines choses, il avait confié son secret à Lana et essayait de renouer des liens avec Lex.
Heureusement qu'elle avait le soutien de son père et de ses amis, sinon Chloé aurait été perdue. Elle avait eut environ deux semaines pour décider si elle allait ou non garder l'enfant. Si seulement elle s'était rendue compte de sa grossesse plutôt ! Il lui avait fallu presque deux mois pour s'en rendre compte soit huit semaines, et comme le délai légal pour avorter aux États Unis était de dix semaines, résultat, il ne lui était resté que deux semaines pour prendre une décision.
Et après deux semaines d'intense réflexion, elle avait prit une décision que jamais elle n'aurait cru prendre dans une telle situation, elle avait choisit de garder l'enfant. Non seulement de le garder, mais aussi de l'élever. Elle savait pertinemment que la chose ne serait pas facile, mère célibataire à dix-neuf ans, ça n'était pas une position des plus enviable, surtout quand on avait l'ambition de faire carrière. Mais malgré ses rêves journalistiques et son ambition Daily Planesque, Chloé avait décidé de garder cet enfant, même si elle ne savait pas vraiment pourquoi.
Elle s'était aussi faite à l'idée que son enfant grandirait sans père, mais elle ne se faisait pas trop de soucis. Elle-même avait passé une grande partie de sa vie avec seulement son père et elle ne s'en était pas trop mal tirée. Et puis peut-être qu'elle rencontrerait un gentil garçon, qui tomberait fou amoureux d'elle et qui choisirait d'élever son enfant comme-ci c'était le sien... Mouais on pouvait toujours rêver.
Désormais il lui fallait s'organiser, elle pouvait sans trop de problème arriver à la fin de son année universitaire, dans un mois et demi, mais l'année suivante était compromise. Il lui serait sans doute nécessaire de faire un break d'un an. La question était de savoir si elle pourrait reprendre ses études ensuite. Et puis il y avait la question de l'argent. Son père était bien évidemment prêt à l'aider autant qu'il le pourrait, mais elle allait sûrement être obligée de travailler, ce qui compromettait un peu plus ses chances de reprendre ses études. Mais elle avait fait le choix de garder cet enfant et elle en assumerait les conséquences, quelqu'elles soient.

Elle en était maintenant à trois mois de grossesse et elle ne pouvait s'empêcher de se regarder plus que régulièrement dans un miroir, afin de voir si on décelait ses rondeurs naissantes. Elle était justement en train de regarder son ventre, sous toutes les coutures, dans le miroir de la salle de bain, quand on sonna à la porte. Elle se dépêcha d'aller ouvrit, se demandant qui pouvait bien passé à cette heure tardive, il était déjà plus de neuf heures du soir et que son père était sorti. Elle ouvrit la porte et se retrouva face à la dernière personne qu'elle pensait trouver là : Lex.