Seule.
Je suis seule à contempler cette neige qui, devant moi, reste immobile, figée au sol ; tandis que, dans le ciel, des milliers et des milliers de flocons cristallins tourbillonnent en une spirale infernale, chassés d'un côté, puis de l'autre.
Je soupire.
Ils m'abandonnent, un à un. J'ai été, je suis et je serais éternellement seule.
Petit à petit, ils sont libérés de ce lien qui me préservait de la glaciale solitude.
Qu'est ce que je souhaite, au fin fond de mon être ? Qu'est ce qui m'importe ?
Le bonheur ? Ben voyons… Ce n'est pas ça. J'ai beau chercher, me torturer l'Esprit, mais rien n'y fait. Rien ne m'importe plus maintenant. Maintenant que tous me quittent, plus aucun ne reviendra vers moi.
Ils me haïssent tous. Sans exception. Aucun d'entre aux ne me pardonnera jamais. Et si ils me haïssent, alors je les haïrais, jusqu'à mon dernier souffle. Tous. Pourtant… J'ai une malencontreuse envie d'être acceptée auprès d'eux. De ne plus jamais me sentir supérieure.
Je sens mes genoux se dérober sous la douleur que j'éprouve au fond de moi.
Quelle est l'expression, déjà ? Cette expression si niaise qui qualifie tout ce que je ressens en ce moment même ? Ah, oui…
Mon cœur saigne.
J'aimerais tant pouvoir être normale, qu'on arrête de me traiter comme un Dieu… Car sans eux, je ne suis qu'une femme banale…
Moi, Akito Soma, je n'existe que grâce à eux…
