Disclaimer : Les personnages appartiennent à leur créateurs de chez Marvel Comics, mais plus particulièrement à ceux qui les ont adaptés pour le grand écran, chez Marvel Studio's, qui appartient à Disney. Les citations sont à leurs auteurs. Je ne tire aucun bénéfice financier de ce texte.
Rating : T
Pairing : Steve Rogers/Tony Stark. Autres sous-entendu et/ou en background.
Note : Cette nuit est dédiée à la publication. Et je vous présente un gros bébé. Un très gros bébé. Beaucoup d'heures sur la table de travail. Ceux qui n'aiment pas les longues fics peuvent donc prendre la fuite maintenant. Ceux qui ont accepté de rester, je suis anxieuse et heureuse de vous présenter cet UA, en projet depuis plus d'un an. La publication a lieu maintenant pour célébrer dirons nous, l'année entière d'écriture derrière mais aussi la clôture du premier arc narratif, ou de la "Phase I". Somme toute, même si la fic, pour une raison quelconque, devait être abandonnée, toute la première phrase se suffirait à elle-même et sera publiée quoi qu'il arrive.
Peu de palabre, je vous laisse vous plonger dedans. Juste, naturellement, un remerciement profond et sincère à Lady-Lawy et Zazaaaah qui me soutiennent depuis le début de cette aventure métallique.
En espérant que cela vous plaise, je vous souhaite une très agréable lecture.
The girl with the sharp thorn in her flesh
I met you at your story
Behind the hatred there lies a murderous love
Do you kill your friends, if you can fulfill your wish ?
Can you die for someone ?
They are synonymous words
Dead End – Faylan
Prologue – Procès en blanc
Tony Stark avait envie de rire. Tout simplement. Il avait envie de laisser un sourire courir sur ses lèvres, gonfler ses poumons, puis agiter son thorax de soubresauts, lorsqu'il éclaterais enfin de rire. Naturellement, il expirerait par à coup et reprendrait son souffle dans un sifflement pour faire durer le plaisir. Parce que le rire, le rire fou qu'il avait désespérément envie de provoquer, serait indéniablement le meilleur remède qu'on pourrait jamais lui fournir, avant qu'il ne devienne définitivement fou. Pour la simple et bonne raison qu'il n'avait pas la moindre idée de ce qu'il faisait là.
Il se retrouvait au milieu d'une gigantesque salle blanche et lumineuse à s'en arracher la rétine, debout, des menottes magnétiques aux poignets qui brouillaient son système nerveux au point de l'empêcher de bouger, et vêtu de la tenue grise des prisonniers. Sur les côtés se déployaient des tribunes, blanches elles-aussi, probablement faites d'un alliage de polymères, ou d'inox –au fond, il s'en moquait- et face à lui, un gigantesque bureau surélevé derrière lequel personne n'avait encore prit place.
Plutôt que rire, Tony se contenta de retenir un soupir et de conserver un air digne. Tous ceux qui s'entassaient autour de lui étaient vêtus d'uniformes noirs qui ressemblaient à des uniformes militaires sans en être réellement. Quoique, certains portaient également des yukatas. Avec, bien sûr, deux ou trois rangées de quelques drôles en smoking. Mais impossible de dire s'il se retrouvait au milieu d'un groupuscule armé qui se contentait de jouer aux soldats, ou dans quelque chose qui le dépassait complètement.
Tony avait vécu les jours précédents dans le noir complet. Et il était incapable de dire si c'était des jours, des semaines ou des mois qu'il avait passé dans les ténèbres. Son esprit semblait réduit à néant. Il se souvenait avoir étudié des jours durant dans son laboratoire, comme il avait coutume de le faire. D'avoir fait des expériences sur du métal. Et...
Oui, c'était certainement de là que venait le problème. Ses expériences sur le métal. Mais même si c'était le fond du problème, il ne savait pas comment il avait fait pour passer de son laboratoire aux ténèbres, et des ténèbres à ce qui ressemblait un peu trop à un tribunal. Quoique pour ce dernier point, il se souvenait très bien avoir été bâillonné puis aveuglé avant d'être traîné comme une bête de somme jusqu'ici.
Mais des questions restaient indéniablement en suspens. Où étaient Pepper et Rhodey, par exemple ? Et ses robots ? Même Dummy lui ferait du bien à cet instant. Pourtant, malgré tout, ces questions n'étaient, à ses yeux, pas les plus importantes.
La première et la prioritaire était indéniablement : qu'était-ce donc ce que cette chose ronde et plate, encastrée dans son thorax, qui luisait d'une douce lueur bleutée en émettant un léger ronronnement ? Il avait beau y réfléchir depuis qu'il avait détecté sa présence, rien ne lui venait. Vraisemblablement, il s'agissait d'un réacteur à énergie auto-générée -à moins qu'il ne soit lui-même le générateur-, mais que faisait-il dans sa poitrine ? Et pourquoi l'y avait-on placé ?
Trop de questions s'enchaînaient dans son esprit et Tony avait horreur des questions qui restaient sans réponse. Surtout si elles s'entassaient et proliféraient en autant qu'autres questions qui resteraient, elles aussi, en suspend. Tony était un homme de science, un génie, il se targuait de pouvoir répondre à n'importe quoi dans la minute, même par une boutade, mais là, il n'arrivait même pas à plaisanter. Il devait s'être passé quelque chose d'autrement grave pour qu'il se retrouve là avec une énorme pile dans le thorax, alors si son humour s'était émoussé, il n'y pouvait pas grand-chose.
Une porte s'ouvrit dans un coin de la salle et parut un homme vêtu d'une large combinaison noire –au vu des différents symboles sur son plastron, Tony identifia immédiatement un colonel- à la peau sombre et à l'œil torve. L'œil, parce que si le gauche réussissait à dégager tout le mépris qu'il semblait avoir pour le monde, le droit était soigneusement protégé par un cache-œil de cuir. Certainement pour ne pas s'unir avec son voisin et mitrailler tous ceux qui avaient le malheur de croiser ce regard, qui était –littéralement- noir. Un œil meurtrier, passait encore, les deux, c'était peut-être médicalement dangereux. Tony serra les dents. Il était donc bel et bien aux mains de l'armée. Quel corps, en revanche, il ne pouvait pas réellement le dire.
Le colonel s'installa derrière le grand bureau face à Tony et croisa les mains devant son nez, le sondant de son œil unique. Dans cet environnement immaculé, il s'imposait terriblement.
Il se saisit d'un marteau de bois et frappa plusieurs coups sur le socle de même matière, jusqu'à ce que le brouhaha environnant devienne un silence de plomb. Tony déglutit. Avec les interférences provoquées par ses menottes, il ne parvenait même pas à serrer les poings. Au moins, il pouvait cligner des yeux et ravaler la salive, c'était un bon début. Il n'y avait plus qu'à espérer qu'il pouvait aussi parler distinctement.
« Bienvenue à tous pour cette commission extraordinaire, s'exclama le colonel d'une voix forte contrastant avec son calme apparent. En vertu des circonstances exceptionnelles qui ont conduites à sa composition, moi, le colonel Nicholas J. Fury, serait le seul à décider du sort de l'accusé ci-présent, Anthony Edward Stark. »
Bon, ça s'annonçait encore mieux que prévu. Tony s'autorisa à soupirer le plus calmement possible. Le silence prouva que la décision du colonel Fury était approuvée à l'unanimité. Ou bien que tous ces idiots en uniformes étaient trop stupides ou apeurés pour contester. D'autant plus que les deux n'étaient pas totalement incompatibles. La multitude de regards assemblés dans la salle se dirigea vers l'ingénieur, qui déglutit et s'autorisa à leur offrir un immense sourire d'enfant innocent.
« Anthony Edward Stark, déclara Fury, vous êtes accusés par notre cour d'avoir pratiqués des expériences illégales sur des métaux rares. »
Dans le mille, Toto, se dit Tony en souriant encore plus largement. D'une part parce qu'il était toujours fier de voir clair dans une situation floue ou opaque, d'autre part parce que son interlocuteur avait fait un élégant pléonasme. Le colonel le fixa, semblant attendre de lui une réponse. L'accusé ne se fit pas prier deux fois.
« Pour commencer, je vous félicite pour votre verve, colonel, déclara-t-il, mais je crois qu'à l'heure actuelle, il n'y ait pas un métal qui ne soit pas classé dans la catégorie « rare ». Ensuite, mes expériences n'étaient pas illégales. Elles étaient simplement non-déclarées.
- Dans votre cas, monsieur Stark, ces deux notions se rejoignent, corrigea Fury en fronçant les sourcils. Surtout pour vous.
- Et qu'est-il advenu du droit à la vie privé dont devrait jouir chaque citoyen de chaque Métropole, ricana Tony en levant le menton fièrement, heureux de pouvoir jouer à l'enfant terrible avec les autorités.
- Le droit à la vie privé s'annule dès lors qu'il est question de métal monsieur, soupira le colonel. Et vous le savez très bien. Puisque vous êtes un fugitif à Séoul. »
Tony roula des yeux d'un air complètement désabusé, comme si c'était lui qui se retrouvait face à quelqu'un de foncièrement agaçant.
« Dans ce cas puis-je savoir avec exactitude quel est le problème ?
- Le problème est que, de fait, aucun gouvernement humain ne bénéficiait de vos recherches pour assurer une quelconque défense territoriale. (Il marqua un léger silence) A moins, que les bénéficiaires de vos recherches ne soient les Ultrons, ou même les Doombots, dans ce cas vous serez officiellement accusé de haute trahison et de crime contre l'humanité. »
Les sourcils de Tony tressautèrent, et si son corps en était capable, il aurait certainement tressailli. Effectivement, le jeu se corsait. Mais l'ingénieur se targua de ne pas perdre les pédales. Il était Tony Stark tout de même.
« Je suis le seul bénéficiaire de mes recherches, répondit-il. Et si j'estime qu'elles peuvent me rapporter de l'argent, je les vends, je ne les donnes pas au premier soldat venu.
- Oui, nous sommes au courant de vos états de service, persifla Fury en appuyant sur un bouton à côté de lui. Cela faisait un moment que nous tentions de vous mettre la main dessus. Mais votre égoïsme, en plus de nous permettre de vous retrouver, vous as coûté bien plus à vous qu'à nous. »
Au-dessus de sa tête se déploya un écran holographique. Apparut alors à l'image un chaos insondable d'or et de titane, d'immenses pics s'élançaient vers le ciel, donnant à la chose l'apparence d'une couronne maléfique. Tony fronça les sourcils, reconnaissant l'alliage sur lequel il travaillait.
« Qu'est-ce que c'est, s'étonna-t-il cependant.
- Ceci est tout ce qui reste du quartier où vous viviez, rétorqua Fury. »
Tony se raidit. Ses yeux s'écarquillèrent et un frisson glacial lui lacéra le dos alors que son cœur faisait un bon inconsidéré dans sa poitrine. Il en eut momentanément le souffle coupé, comme lors de ces fois où il tombait sur le dos et où ses poumons se vidaient de leur air.
« Il n'y a aucun survivant à la catastrophe que vous avez provoquée. »
Tout avait été dit. En une seule phrase. Il avait provoqué une catastrophe, parce qu'il ne s'était pas déclaré, et son irresponsabilité avait pris des vies. Sur le coup, Tony eut l'impression de n'avoir été posé au milieu de cette pièce que pour assister à ce spectacle de désolation. Fury se tourna de nouveau vers lui, lui servant un sourire autrement condescendant qui mit les nerfs de l'ingénieur en boule.
« Dites-le nous à présent. Sur quoi travailliez-vous ? »
Sur le moment, Tony n'entendit pas la question. Une réalité venait de s'imposer à son esprit. Aucun survivant.
Pepper.
Rhodey.
Ils étaient justes au-dessus du laboratoire. Juste. Au-dessus.
Il les avait tués. Il avait tué ses deux meilleurs et seuls amis. Tout en rayant tout un quartier de la carte de la ville. Tony eut soudainement un haut le cœur. La température de son corps sembla chuter brutalement et seules les menottes magnétiques le maintenaient debout. Mais sur le coup, il n'eut qu'une envie : s'écrouler et retourner dans les ténèbres. Quand il ne savait rien, quand il était dans l'incertitude. Quand il ne savait pas que son laboratoire était en miette.
Quand Pepper et Rhodey étaient encore vivants.
Mais alors, qu'est-ce qu'il faisait là ? Il était celui qui était le plus proche de ce métal d'expérimentation. Il aurait dû y rester le premier. Que faisait-il ici ?
Fury répéta sa question. Tony sursauta. Les contours du décor se dessinèrent de nouveau autour de lui et la réalité le happa brusquement. L'ingénieur reprit rapidement pied, ou tout du moins, réussit à faire croire que c'était le cas. Il inspira un grand coup et dit d'une voix blanche :
« Je suis depuis plusieurs mois sur un projet d'auto-génération métallique. Je tentais de mettre au point un générateur qui multiplierait les molécules de façon à ce que le métal se créé lui-même, ainsi, plus besoin d'extraire quoi que ce soit dans des mines épuisées. »
Un murmure qui avait quelque chose d'étonné secoua l'assemblée. Tony se mordit le bout de la langue. Ah finalement, ils étaient bien vivants et capables de réagir. C'était presque rassurant. Le colonel Fury, de son côté, secoua la tête.
« Et vous étiez prêt à revendre cette découverte au plus offrant, soupira-t-il.
- Nous savons tous que vous auriez été les plus offrants, rétorqua Tony du tac-au-tac. Et je constate que mon expérience a porté ses fruits. »
C'était au moins ça. Vu la taille de cette chaotique montagne de métal, le moins que l'on pouvait dire, c'était que sa réussite était complète. Quant au prix, il préférait ne pas s'y attarder. Pas tout de suite. Il aurait temps de s'effondrer plus tard. Quand il serait loin d'ici et proche d'un bar illégal. Ou bien, Fury mettrait fin à ses jours, ce qui était une possibilité à ne pas exclure.
« Vos recherches n'étaient pas déclarées, aussi une légion de Technovores a eu le temps de s'emparer de près de 90% de vos ressources -en terrassant bien entendu les forces de l'ordre- avant que notre unité spéciale n'intervienne et récupère ce qui pouvait l'être. »
Tony Stark pencha la tête sur le côté. Non pas que le discours de Fury était incohérent, loin de là, le colonel s'efforçait d'être didactique, mais un détail ne tarda pas à turlupiner l'ingénieur.
« Votre unité spéciale ? Répéta le brun. Pourquoi ne pas envoyer un bataillon standard ? »
Il était sûr que Fury n'avait pas laissé échapper cette information de manière fortuite. A voir son sourire en coin, il était évident que le colonel n'attendait que ce retour pour embrayer. Il était évident que le borgne était de ceux qui aimaient jouer avec plusieurs coups d'avance. S'il le gardait en vie suffisamment longtemps, ils allaient certainement bien s'amuser tous les deux, c'était évident.
« Nous en arrivons au cœur du problème, monsieur Stark. Il y avait quelque chose auquel je n'avais pas envie de confronter un bataillon standard. Quand notre service a été alerté, il a été dit qu'un robot non répertorié affrontait les Technovores qui s'en prenaient à lui. »
Tony fronça les sourcils. Là encore, il se retrouvait jeté en pleine incertitude. Il détestait ça. Il détestait l'idée même de ne pas savoir. Fury jouait avec ses nerfs comme un chat avec une pelote de laine.
« Mon équipe est allée sur place et a réalisé qu'il ne s'agissait pas d'un robot. Mais d'un homme au corps recouvert d'or et de titane. »
Sur le coup, Tony se dit qu'au lieu d'être colonel, Nicholas J. Fury aurait pu se lancer dans une carrière littéraire ou faire du théâtre, car c'était visible comme le nez au milieu de la figure : il adorait ménager des effets et créer des mises en scène pour placer les bonnes répliques au bon moment. Tony décida de se prêter au jeu et de lui faire croire qu'il avait encore quelques coups d'avance :
« Cet homme, c'était... Moi ? Se contenta-t-il de dire.
- Vous êtes réellement un génie, monsieur Stark. »
Et un air de satisfaction pure se peignit sur son visage. Le colonel était heureux de le prendre de haut et de le rabaisser. Juste parce qu'il n'avait pas eu son jouet en or et titane pour Noël. Comme c'était triste.
Cependant Tony acceptait de le laisser à ses vils plaisirs car les questions et les équations à plusieurs inconnues s'enchaînaient dans son esprit trop rapidement pour l'instant. Il venait juste d'être jeté quelque part et savait qu'il aurait toutes les peines du monde à s'en dépêtrer. Un homme d'or et de titane ? Comment avait-il pu se retrouver dans cet état ? Et comment l'en avait-on libéré ? Il y avait certainement un rapport avec ce réacteur.
Il leva les yeux vers Fury. Allez mon vieux, pensa-t-il, c'est le moment des révélations. Lâchez-vous.
« Nous avons réussi à vous libérer de cette gangue métallique, expliqua le colonel, mais l'éclat de métal source est profondément implanté dans votre chair, ne semblant faire plus qu'un avec elle. Cela ne serait pas grave...si elle ne se déplaçait pas. Sa nature semble plus appartenir au liquide qu'au solide. Pour l'empêcher d'atteindre votre cœur ou un autre de vos organes vitaux, nous vous avons implanté ce réacteur à aimant, dont votre énergie est le générateur. »
Et encore une fois, Tony sourit parce qu'il avait vu juste. Sur la manière dont le colonel allait lui balancer tout ça, sur le moment où il allait le faire, mais aussi sur ses spéculations vis-à-vis du réacteur. Même si l'ensemble était tout de même légèrement dur à avaler.
Pour oublier la migraine qui semblait le gagner, Tony s'attarda sur un détail léger mais qui pouvait revêtir d'une certaine importance quand on s'intéressait au cas de Fury. Il parlait incessamment en « nous ». Il y avait deux hypothèses à cela. Soit il pensait son équipe et lui-même comme faisant partie d'un tout et ne se considérait que comme entité faisant partie d'une collectivité. Soit il envoyait ses pions faire le ménage et s'accordait tout le mérite en utilisant le « nous » tout en sachant qu'il n'avait aucunement participé aux événements décrits.
La seconde solution était indéniablement la plus plausible. Fury était de ceux qui adoraient tout contrôler. Raison pour laquelle il avait choisi l'armée plutôt que la littérature sans doute.
« Monsieur Stark, reprit cependant Fury d'un ton ferme. Vous affirmez ne pas travailler pour les légions robotiques, quelle que soit leur nature, mais comment voulez-vous que l'on vous croie sur parole si vous refusez de céder vos recherches à l'humanité ? N'êtes pas pour cela que vous êtes poursuivi après tout ? »
Tony se retint de ricaner. On y arrivait enfin.
« Toutes mes recherches sont perdues, comme vous avez pu le constater, se contenta-t-il de répondre. »
Enfin, il pourrait certainement récupérer le tout sur son serveur si jamais on lui laissait accéder à un ordinateur, mais ça prendrait du temps, et il était peu sûr qu'on le laisse faire sans des conditions qu'il n'accepterait jamais. Alors pour le moment, oui, ses recherches étaient perdues.
« Ce qui ne serait pas arrivé si vous aviez travaillé pour nous… commença le colonel.
- Je refuse d'être votre singe savant, Fury, l'interrompit sèchement Stark. Alors pendez-moi, arrachez moi la tête, la langue, emparez-vous de mon cerveau si ça vous chante, mais je ne serais pas l'âme damnée d'un corps de l'armée. Jamais je ne répondrais à vos coups de sifflet ni dépendrais de vous pour mes recherches. »
Le visage du colonel Fury se referma succinctement. Tony se mordit le bout de la langue. Le militaire croisa de nouveau ses doigts et les plaça juste sous son nez, ne laissant apparaître que son unique œil où brillait un éclat violent et furieux. L'ingénieur se refroidit instantanément. Mais au fond, l'issue de ce semblant de procès lui était complètement égale. Il avait tout perdu. Et un morceau de métal ni liquide ni solide se baladait dans son corps, en ayant manifestement la capacité de se multiplier. Et au moins de l'emprisonner dans une gangue de métal. Alors, c'était comme s'il était déjà condamné.
« Bien, argua Fury. Il est temps de statuer pour le sort de M. Stark. »
D'abord, un lourd silence s'empara de la salle. Il était évident que malgré la multitude présente, très peu savait quoi faire de lui. Puis enfin, quelqu'un prit la parole. Il déclara que Stark était un individu suspect dont la production possible de métal rendait potentiellement dangereux en plus d'être un appât à robot. Dès lors, le débat s'embrasa. D'autres dirent qu'il fallait directement lui extorquer des informations, certains allèrent jusqu'à avancer qu'il était un nouveau type de robots espions. On en rajouta des tonnes et des tonnes. Sur son passé de criminel et de trafiquant de métal à Séoul, surtout.
Cette fois-ci, Tony ricana réellement. S'il y avait bien une chose qu'il adorait foncièrement, c'était bien semer le trouble dans ce genre d'organisation. Et il avait bien réussi son coup. Maintenant, il n'y avait plus qu'à attendre de savoir à quelle sauce il serait mangé.
Une main se leva cependant au milieu du bruit, et le silence retomba aussi sec. Ce mutisme soudain fit ouvrir les yeux de Tony – il ne s'était même pas rendu compte qu'il avait les paupières closes.
C'était un homme, à l'air manifestement jeune, qui venait de parler. Tony se retint, pour la troisième fois, de rire franchement en avisant son allure. Il était autrement droit et rigide, ce qui contrastait avec son jeune âge apparent. Sa coiffure était d'ailleurs lisse, soigneusement dirigée vers l'arrière avec toutefois une raie sur le côté, pile entre le milieu du crâne et l'oreille. Sur le coup, Tony eut simplement envie de mesurer, voir si l'écart de centimètre était parfait. Le regard du jeune homme, qui de surcroît était blond, était très sérieux. Il avait un menton carré et volontaire, des pommettes saillantes, un nez droit et un front haut et lisse. Le sourire de Tony s'élargit. Il voulut s'approcher pour voir si même ses sourcils étaient taillés.
« Capitaine Rogers ? »
Cette fois, Tony tiqua. Capitaine ? Cet homme n'avait rien d'un capitaine. Il n'avait même pas l'air d'être gradé. Tony n'était pas du tout un grand spécialiste de l'armée, mais le blondinet n'avait qu'une grande étoile pour orner son plastron bleu nuit. Et puis, il était certainement trop jeune pour être capitaine. Rhodey avait fait l'armée, il avait l'âge de Tony –comprendre qu'il approchait de la quarantaine- et était commandant. Ou tout du moins, avait été commandant.
De nouveau assailli par des sensations désagréables, Tony se tourna vers Fury. Et lui alors ? Il devait bien avoir deux fois l'âge dudit Capitaine, alors pourquoi n'était-il que colonel ? Quelque chose ne tournait pas rond, c'était évident, mais plus le temps passait, plus Tony se demandait s'il n'avait pas atterrit dans un endroit d'où on ne le laisserait pas ressortir.
« Il est plus que possible, déclara le Capitaine Rogers, que les Ultrons ou que Doom –certainement d'autres, mais ceux-ci sont les plus probables- tentent de s'emparer du potentiel de M. Stark et de s'en servir contre l'humanité. Je propose de le placer sous la garde de la Section Spéciale des Avengers au moins jusqu'à ce que le mystère de cet éclat de métal soit élucidé, et que nous puissions déterminer s'il s'agit d'un allié ou d'un ennemi. »
Ce fut un tonnerre de protestations qui s'ensuivit. Le Capitaine haussa un simple sourcil et se contenta de sonder l'assemblée du regard d'un air relativement serein. Tony voulut se pencher en avant. Mince, il voulait vraiment savoir si ses sourcils étaient taillés ou non !
« Capitaine Rogers, intervint un homme en costume. Si vous le permettez, je ne crois pas que garder cet individu louche au milieu de votre repaire de fous soit la meilleure des… Initiatives. »
Tony plissa les yeux. Il y avait quelque chose d'étrange dans l'intonation de sa voix, au moment où il avait prononcé le dernier mot. L'ingénieur eut, pendant une seconde, l'impression d'être le dindon de la farce. Et ce serait bien qu'on lui demande son avis aussi. Parce que même s'il n'avait qu'une moyenne envie de mourir ou d'être étudié par l'armée, il n'avait pas non plus forcément envie de suivre un jeune blond parfaitement rasé en combinaison moulante. Il avait bien prit le temps de regarder. Cet uniforme bleu nuit était réellement, terriblement moulant.
« Que M. Stark soit un allié ou un ennemi, répondit le Capitaine tandis que Stark se perdait dans ses conjectures, il est un atout précieux que je refuse de sacrifier ou de faire enfermer, en particulier sur vos ordres, si vous le permettez. S'il est un allié, nous n'avons rien à craindre. S'il est un ennemi, nous sommes ceux qui seront le plus aptes à le maîtriser. »
Le détracteur se renfrogna et sembla, sur le moment, ne rien trouver à redire. Tony, lui, continuait d'essayer de comprendre ce qui se tramait. En tout cas, Fury avait beau l'avoir blâmé pour expérience illégale, Tony était de moins en moins sûr que ce qui se passait ici était toujours officiellement déclaré. Puis une femme en yukata sourit.
« Dans ce cas, laissons le colonel Fury rendre son verdict. »
Le Capitaine hocha la tête en guise d'approbation et l'ensemble des regards, y compris celui de Tony, se dirigèrent vers le Colonel. Celui-ci n'hésita que trente secondes, son œil noir planté dans les orbes brunes de Stark.
« J'accède à la demande du Capitaine Rogers. Anthony Stark est désormais à la charge de la section spéciale des Avengers. »
Et voilà pour ce prologue ! Je ne vois rien d'autre à ajouter, hormis, bien sûr, que j'attends avec impatience votre avis sur la chose et que j'espère que cela vous as plu. Que ce soit le cas ou pas, vous êtes tous invités à laisser une petite review, et j'espère vous voir au prochain chapitre pour le vrai début de l'aventure !
