Disclaimer: L'univers et les personnages sont à J.K.R., même si je me permets de contrarier ses vœux, ce n'est que pour faire un étude psychologique des persos, et pour passer le temps pendant les congés, je ne gagne pas d'argent (non, pour ça, je fais le ménage... Youpi!)
Pour le rating je ne suis pas sûre, rien de vraiment violent, mais comme c'est triste et qu'il y a un mort, je n'ai pas pris le risque de mettre seulement K.
Je m'excuse si il y a des fautes ou des incohérences, mais je n'ai pas internet là où je travaille, donc si je veux poster, c'est maintenant, ce qui implique que je n'ai pas beaucoup relu.
Dites-moi ce que vous en pensez, c'est ma deuxième fic et je ne sais pas du tout ce que ça donne.
Voilà, bonne lecture!
Partie 1
Les pleurs
Je veux être muette si je ne peux pas te dire que je t'aime.
Je veux te voir tous les jours, je veux dormir avec toi, te serrer das mes bras dès que l'envie m'en prend. Je veux te raconter ma journée en rentrant le soir, te dire ce qui me passe par la tête.
J'en ai marre d'être seule, j'en peux plus de ne parler à personne, j'en ai marre d'avoir froid, je veux être avec toi.
Pourquoi est-ce que je fais ce boulot qui ne me plaît pas? Pour faire semblant. Comme si je continuais à vivre, aux yeux des autres, un leurre pour moi aussi. Parce que tu n'aurais pas voulu que je tombe dans la dépression, que je sois une épave sans but, comme cela me tentait au début. Bien que je n'aie toujours pas de but...
Langue de Plomb. Oui, évidemment, cela sied parfaitement à ma condition. Je n'ai plus jamais produit un son depuis ce jour-là. Le choc. Je suis devenue muette. Par manque de toi, parce que rien ne peux exprimer la perte que j'ai ressentie.
Plus un son. Jusqu'à cette nuit. Pourquoi maintenant? Je ne sais pas, faut-il une explication logique? Je m'étais murée dans le silence. Mais le mur a craqué. Explosée, volé en éclats, ma belle protection. Elle devait se fendiller depuis longtemps certainement. Mais je me voilais la face, comme d'habitude.
Ron ne comprend pas ma détresse. Il ne comprend pas que je sois distante avec lui. Je le suis avec tout le monde de toute façon. Il pense que comme il est mon meilleur ami, je lui devrai un traitement de faveur, une ouverture, que je devrais lui parler, au moins à lui. Mais tout le lie à toi. Justement parce qu'il était notre meilleur ami. Était? Oui, certainement au passé. Car il ne peut plus être le tien. Car il n'a jamais su pour nos sentiments, pour notre amour. A un meilleur ami, on aurait dû l'avouer. Mais il est tellement têtu. On en riait. On se disait qu'on lui dirait après, que c'était plus sûr, qu'on ne pouvait se permettre de fragiliser qui que ce soit, ni d'offrir à Voldemort un moyen de t'atteindre par moi. On se disait que ce n'était pas grave, qu'on mettrait tout au clair après, qu'on rattraperait le temps perdu. Après.
Après? Il n'y a jamais eu d'après pour nous. Ni pour toi, ni pour moi.
Je n'ai jamais eu la force de révéler ce qui nous unissait une fois que c'est devenu du passé. Quand c'est devenu un amour à sens unique.
Après cette maudite bataille. Pour beaucoup une victoire, une libération de ce mage damné. Un jour damné qui a causé la destruction de notre union. Une victoire qui a coûté le héros de cette bataille. Tous ces morts étaient et restent des héros. Ce qui en sont sortis vivants également. Mais qui aurait cru que le Survivant allait périr? Cette seule pensée me replonge dans des crises de larmes. Oh, pas nous, non, on croyait trop en notre amour, en notre jeunesse, en notre force. Tellement de réussites dans nos jeunes années. Toujours un peu de casse, certes, mais on en riait. Jamais on n'aurait pensé sérieusement que la casse pourrait s'élever à un niveau aussi élevé. Jamais nous n'aurions pu le concevoir. Comment nous serions-nous battus autrement?
Bien sûr, nous avions nos doutes, nos peurs... Nous pleurions dans nos moments de faiblesse, des crises d'angoisse, comme une terreur sourde qui montait et nous paralysait. Des pensées noires en boucle dans notre esprit, un moment incapables d'espoir, une terreur qui croissait, se nourrissait d'elle-même. Pour finir par se rétracter avec du temps, parce que c'était trop harassant pour que notre corps le supporte indéfiniment. Parce que l'autre était toujours là pour amener du réconfort, parce que sentir tes bras qui m'enserraient était toujours rassurant, bénéfique, calmant. Parce que l'amour de l'autre était toujours une source d'espoir et d'énergie pour se battre, parce qu'on y puisait la force d'aimer encore et de vivre toute une vie.
Mais ce n'est plus le cas. Ce ne sera plus jamais le cas. Au début j'ai eu des hallucinations, je croyais par moments que tu étais revenu près de moi. Mais tu ne me tiendras plus jamais tout contre toi. Les crises d'angoisse sont encore là, mais les visions de folie sont passées, alors j'ai renoncé à en parler. Peut-être aurais-je dû tout raconter à quelqu'un? Un ami? Un psy? Peut-être alors que j'aurais mieux fait mon deuil. Mais c'était tellement dur. Comprends-moi Harry. Je n'ai pas réussi. Et mon silence, lorsqu'il se sont rendus compte qu'il était devenu total, les a refroidis, ils ont cessé de vouloir me faire parler. Je me suis sentie moins harcelée, moins agressée, même s'ils avaient tous été compréhensifs et patients, je voulais ne penser à toi que par moi-même. Peut-être une façon détournée de garder une intimité, une unicité entre nous deux. Comme si ç'aurait été infidèle de ma part de parler de toi avec quelqu'un d'autre. C'est stupide comme raisonnement, je le sais. Mais j'étais tellement bouleversée. Ça m'a détruite tu sais. Je ne me suis toujours pas relevée, les miettes de moi-même sont toujours éparpillées aux quatre vents, un an après. Elles ont dû être emportées loin depuis tout ce temps. Je n'ai gardée que mes souvenirs de toi. Et ma douleur si intense. Je n'ai pas su la surmonter. Peut-être encore une fois n'ai-je pas vraiment essayé, comme si la volonté de dépasser ton décès était un manque d'amour, de fidélité. Comment savoir si on ne fait pas son deuil trop vite?
Mais quelques bribes de moi semblent être comme revenues, après avoir visité le monde, le néant, ou que sais-je encore. Je n'ai jamais tenté de les chercher pour les rassembler. Pas l'envie, pas le courage, pas la force, pas l'espoir non plus. Pas très Gryffondor tout ça hein? Mais si ces lambeaux de mon moi passé reviennent d'eux-mêmes, ne dois-je pas me pencher pour les ramasser? Au moins les aurais-je pour les recoller le jour où je m'en sentirai capable.
Tiens, je n'avais jamais pensé pouvoir un jour être capable de repartir de l'avant. Est-ce un signe de progression? Est-ce un devoir de l'envisager? Tu me dirais que oui. Tu trouverais les mots pour me remettre sur mes pieds, tu me guiderais vers ces morceaux d'âme, de passé, d'esprit, de volonté que j'ai perdus. Mais tu n'es pas là. Voldemort t'a volé à moi et au reste du monde, comme il détruisait tout ce qu'il touchait. Au moins est-il détruit lui aussi. Mais j'ai du mal à me dire que c'est une compensation. Je ne digère pas le fait qu'il t'ai emporté. Je ne conçois pas que tu aies disparu à jamais.
Non, je n'ai jamais pensé te rejoindre dans la mort, parce qu'on ne sait pas ce qu'on y trouve. Si c'est pour être juste morte, sans rien après, cela apaiserait ma souffrance, mais je te dois de rester en vie, pour ta mémoire, pour ton amour. Si je te rejoins mais que je le fais trop tôt, sciemment, tu m'en voudras, et je ne me le pardonnerai pas. Si je passe l'éternité sans toi, alors je m'en voudrais de ne pas avoir profité de ma vie avant, comme tu l'aurais voulu et fais toi-même.
Tu remarqueras Harry, que je progresse dans ma réflexion. Cette nuit était-elle un signe? Je commence à admettre que je pourrais repartir de l'avant et me remettre à vivre, au lieu de survivoter comme je le fais depuis la « Bataille Finale », fin de ta vie, et que je croyais fin de la mienne aussi. Cette nuit, ce rêve, ce cauchemar que je n'avais pas fait depuis des mois, que j'avais réussi à enterrer, est revenu. Mon esprit a-t-il songé que j'avais trouvé la force de supporter cette vision? Toujours est il que j'ai prononcé un son. Pour la première fois depuis près d'un an. J'ai hurlé ton nom en me réveillant en sursaut. J'ai hurlé « Harry », puis je l'ai chuchoté, étonnée du son de ma propre voix. Depuis tout ce temps, je n'aurais pas cru l'entendre à nouveau. Certains pensent qu'un sort m'a touché lors du combat, et que c'est cela qui m'a rendue muette. Mais moi je sais bien que la seule chose qui m'a touchée c'est toi.
