La plupart des notes de ce chapitre concernent soit des expressions japonaises, soit des explications relatives à l'univers de Naruto, Si vous êtes calés sur les deux sujets, il ne vous sera pas nécessaire de les lire.
Sur ce, bonne lecture et n'hésitez pas à me laisser des commentaires
Miou-Miou BLACK...
Mon amour? Un Secret...
La lune était particulièrement resplendissante ce soir-là. Sa lumière bleutée dessinait dans la cour des ombres plutôt inquiétantes. Assise au bord du petit couloir extérieur, je les regardais en me demandant à quel moment surgiraient les monstres de mon enfance. Je me souviens avoir souri à ma propre bêtise. Tout était si calme cette nuit-là... Oui, si parfaitement calme. Rien ne laissait présager les bouleversements qui changeraient toute ma vie et mon caractère.
Ce jour est à jamais inscrit dans ma mémoire. Je revenais d'une de ces missions sans grand intérêt qui jalonnait notre vie de ninja. La paix instaurée, Orochimaru vaincu, Akatsuki défait (1), nous avions repris le petit cours tranquille de nos vies. Personne n'aurait pensé à s'en plaindre, évidemment, mais les missions n'avaient vraiment rien de passionnant. Je revenais donc courbatue des combats que, Kiba-kun et moi, nous nous étions livrés pour passer le temps, quand ma vieille servante m'avait interpellée. Elle m'avait forcée à m'asseoir et avait coiffé mes cheveux avec beaucoup plus d'attention que d'habitude.
« Des bruits courent, Hinata-sama.(2) »
C'était une drôle d'introduction. Des bruits, il y en avait toujours dans une famille telle que la mienne. La famille Hyûga, une si vieille famille avait bien des secrets inavouables qui intriguaient les curieux et agitaient les langues. Je me rappelle donc lui avoir lancé un regard interrogateur, qu'avait-il de spécial ce bruit-là? La cuisinière lui avait dit que Sôchiro de la Bûnke(3) avait entendu dire qu'Hisashi-sama avait pris une grande décision. J'étais intriguée, mais quand je sus de quoi il s'agissait, je faillis tomber à la renverse. Otosama(4) avait pris une « grande décision »... et quelle décision! Il voulait faire de Neji-nii-sama(5) son successeur. Bien sûr ce n'était que de méchants bruits de couloir. « Vous êtes l'aînée des Hyûga, Hinata-sama, de la digne Sôke, vous succéderez donc, c'est certain. »
Aujourd'hui encore je ris d'une telle naïveté. Bien avant que Neji-nii-sama n'entre en ligne de compte, Otosama avait abandonné l'idée de faire de moi l'héritière ce qui, soit dit en passant, me convenait à merveille. Qu'Hanabi-chan, ou même Neji-nii-sama, deviennent chef de la famille si cela pouvait leur plaire. Moi, ma petite vie tranquille de Chunnin(6) me convenait largement.
Je relevais les yeux vers la lune, Neji-nii, chef... N'était-ce pas pour lui la plus belle des récompenses? Je souris aux étoiles. Mon cher Neji-nii-sama. Il n'y avait que sept ans que, suite au combat qui avait opposé Onii-sama et Naruto-kun, Otosama avait prit Neji-nii sous son aile. Il l'avait entraîné avec acharnement et lui avait même, à la surprise générale, demandé de venir vivre à la maison principale. Il y avait donc quatre ans que Neji-nii et moi vivions sous le même toit.
Bien des choses avaient changé en moi durant ces quatre années. A commencer par mes sentiments. Il m'avait fallu peu de temps pour comprendre que ce que j'avais pris pour de l'amour pour Naruto-kun fondait sous un tout nouveau brasier. Un feu bien plus grand et plus pur. J'admirais et j'admire toujours autant Naruto-kun, mais enfin je ne confondais plus mes sentiments. J'étais éblouie par Naruto-kun et j'étais amoureuse de...Lui.
Lui... il m'avait fallu peu de temps pour l'admettre. De tels sentiments n'avaient pas lieu d'être... mais chaque jour qui passait confortait cet amour. Je le trouvais si beau, si fier et courageux. Il me paraissait si fort et généreux. Son sourire était si pur... Neji-nii-sama, je vous aimais tant!
Je n'avais évidemment rien pu lui dire. J'avais beau avoir dix-neuf ans, ma timidité me jouait encore de sales tours. Il était de toute façon impossible d'aborder un tel sujet, Otosama serait devenu fou. Neji son protégé, Neji son héritier, s'acoquiner avec le mouton noir de la famille ! Les années ont passé, mais mon cœur éprouve encore la même douleur que ce soir-là sous ce clair de lune. Sept années d'effort pour rien, j'étais, aux yeux de ma famille, la même, sans force, indigne du sang des Hyûga. Il aura fallu attendre ce jour, une telle extrémité, pour qu'enfin sur moi les regards changent...
Je fermais les yeux sous la brise fraîche. Le printemps touchait à sa fin, mais l'air restait frais cette année-là... Cette année où Neji-nii-sama fêtait ses vingt ans. Il entrait dans la majorité. Quelques semaines nous séparaient de cette date fatidique, quelques semaines nous séparaient de la vérité. Car si Otosama devait annoncer à tout Konoha que Neji-nii était son héritier, ce serait ce jour-là. Pour moi il n'y avait aucun doute, Neji-nii serait le nouveau chef de famille. Tout l'intérêt d'Otosama ne pouvait être gratuit. Oui, Neji-nii serait...
- Hinata-hime!
Je sursautai, retenant de justesse un cri de surprise. Face à moi, sourire aux lèvres, vêtements sales, se tenait l'objet de mes désirs. J'en suis certaine, oui je pourrais l'affirmer aujourd'hui encore, Neji-nii remarqua mon trouble. Comment aurait-il pu en être autrement? J'avais rougi comme une pivoine. Il s'assit juste à côté de moi. Que faisait-il là ? Face à ma chambre, en plein milieu de la nuit, d'autant que...
- Ne… Vous… n'étiez-vous pas en... en mission, Neji-nii-sama?
- Si, répondit-il de sa voix grave et calme, nous en revenons tout juste. Elle était moins longue que prévu. J'ai pu rentrer.
- C'est... C'est formidable, Onii-sama! Cela s'est-il déroulé selon vos souhaits?
- Oui, je vous remercie de vous en inquiéter, Hinata-hime.
Je me sentis rougir. Il était toujours si gentil et courtois. J'étais embarrassée par tant de distinction. La Bûnke, comment pouvait-il en faire partie? Il avait toute l'aisance d'un noble. Je me mordis les lèvres et respirai un grand coup. Il me fallait beaucoup de courage pour tenir avec lui toute une conversation sans bafouiller à chaque mot et ne pas rougir à chaque respiration. Je tentai un regard vers lui...
Kami-sama(7), qu'avais-je en tête! Il me regardait intensément. Je me sentais plus gênée encore... Pourrais-je encore lui parler... Oh, mais il le fallait bien... Je tentai de calmer mon cœur affolé. Instinctivement, je portai mes mains à mes lèvres et sans que j'y pense, mes doigts se mirent à les tripoter.
- Quelque chose vous inquiète Hinata-hime?
Je regardai Neji-nii surprise. Il souriait amusé et je compris bien vite. Je me dépêchai de lâcher mes lèvres et de baisser les yeux. Il me connaissait si bien. Il connaissait chacune de mes mimiques, la moindre de leurs significations.
- Tout va bien Neji-nii... Mais vous devez être fatigué, n'est-ce pas? Il serait plus correct de ma part de vous laisser vous retirer...
- Je suis ici parce que je le veux bien ,Hinata-hime, mais vous avez raison, poursuivit-il en se levant, il y a des jours que je n'ai pas eu droit à une vraie nuit de sommeil, Oyasumi, Imoto-chan.(8)
Il s'inclina devant moi. Je me relevai à mon tour avec empressement, mais mes pieds s'emmêlèrent aux pans de mon kimono et je basculai droit sur Neji-nii. Mon cœur devenait fou, que faire ? Je fermai les yeux dans l'affolement. Je sentis des bras se resserrer sur moi alors que ma joue frôlait le tissu de ses vêtements. Une odeur d'homme envahit tout mon être. Son odeur... Que faire ? Je devais être plus rouge que jamais... Pourquoi fallait-il que cela m'arrive à moi? J'attendais qu'il se moque ou s'énerve... mais rien. Je sentis au contraire son étreinte se resserrer. Les minutes passèrent ainsi sans que je n'ose le moindre mouvement. C'était horrible, mon cœur battait si fort qu'il devait à coup sûr le ressentir... Le son de son cœur résonnait à mes oreilles comme une douce mélodie... mais pourquoi allait-il si vite? Neji-nii, que n'aurais-je donné pour que cette étreinte dure toujours... mais vous me repoussâtes avec douceur certes, mais je le ressentis dans mon corps comme une déchirure. Vous m'aidâtes à me remettre droite sur mes pieds.
- Faites attention à vous, je vous en prie, dîtes vous l'air sévère.
- Gômen nasai, Onii-sama. Oyasumi nasai!(9)
- Dômo, Hinata-hime.(10)
Je m'inclinai aussi bas que je le pus et vous repartîtes... Ce soir là, comment aurais-je pu savoir que cet incident était le tout début de notre histoire ?
- Cette mission était d'une nullité affligeante! s'écria Kiba-kun qui marchait à mes côtés.
- Voyons Kiba-kun, au moins nous avons pu aider quelqu'un!
- Suman(11), Hinata, intervînt Shino-kun, mais pour une fois, je crois que je suis d'accord avec Kiba. Livrer des produits de bain en urgence à un Onsen(12) n'est pas ce que j'appelle une mission intéressante.
- Nous ne devrions pas nous plaindre, cela signifie que la paix perdure, rétorquai-je avec conviction.
- Je suis sûr que Neji, lui, a beaucoup de missions, insista Shino-kun, je devrais peut-être tenter l'examen pour devenir Junnin(13)
- Ouais! Ben en attendant ça nous fait du temps libre! soupira Kiba-kun.Et si on allait à la forêt pour...
- Gômen, mais ce sera sans moi, répondit sans attendre le jeune homme à lunettes, je vais profiter de ce break pour aider chichi(14)
- Je ne refuserai pas une petite promenade Kiba-kun, dis-je, trop heureuse de ne pas avoir à rentrer immédiatement à la maison, Es-tu sûr de toi Shino-kun?
- Certain, à plus tard.
Il nous tourna le dos sans attendre. Je ne pus m'empêcher de sourire. Les années passaient mais aucun de mes amis ne changeait. Je me tournai vers Kiba-kun et Akamaru. Mon ami haussa les épaules et prit la direction du bois, suivi par son chien. Je lui emboîtai le pas. Tout en regardant son dos, je me laissais aller à mes pensées. Rien dans ce jour splendide n'aurait laissé, deviner que la veille au soir, j'avais passé un long moment dans les bras de Neji-nii-san. Qu'attendais-je au fond? Que le monde change? Qu'il cesse de tourner? Pour une étreinte passagère et sans conséquence sur notre relation? Mais ce moment avait été si important pour moi, j'aurais tant voulu qu'il laissât une trace... Mais même Neji-nii ne semblait pas changer. Lorsque nous avions partagé le petit-déjeuner ce matin-là, il s'était comporté comme à son habitude, fidèle à lui même... J'étais un peu triste mais tout de même rassurée. C'eût été dramatique si mes sentiments avaient été découverts. Non, je n'étais pas prête pour révéler mon amour... Mieux valait qu'il restât secret aussi longtemps que possible…
- Tu rêves, Hinata?
Je relevai les yeux vers Kiba-kun. Il s'était arrêté pour m'attendre, Akamaru assis à ses côtés. Je me dépêchai un peu et me plantai face à lui. Je lui souris timidement et posai une main sur la tête d'Akamaru. Le chien se laissa caresser de bonne grâce, les yeux se fermant doucement de plaisir. Mon ami et moi étions très proches l'un de l'autre, je pouvais sentir son souffle dans mes cheveux... ce qui ne gênait pas la timide Hinata. Il s'était toujours montré très protecteur à mon égard, il se souciait de moi et était même devenu mon confident. Il était mon meilleur ami, comme un frère. Il posa une main sur ma tête et demanda:
- Qu'est-ce qui t'arrive?
- As-tu déjà souhaité que le monde cesse de tourner? demandai-je sans la moindre hésitation. Quand, dans les bras de l'être cher, tu pries pour que ce moment ne s'arrête jamais...
- Si, quand j'étais avec ma fiancée...
Je relevai la tête pour le regarder droit dans les yeux. Il y avait deux ans que Kiba-kun m'avait annoncé cette nouvelle et j'étais aussi la seule dans la confidence. Sa famille avait choisi l'héritière d'une autre famille dresseuse de chiens. Bien que ce soit un mariage arrangé, Kiba-kun était réellement tombé amoureux de cette fille. Elle n'avait jamais mis les pieds à Konoha, je ne l'avais donc jamais vue, mais Kiba-kun allait régulièrement lui rendre visite. Je lui souris et dit:
- Tu connais alors ma détresse. Celle qui t'envahit quand tu te rends compte que rien ne t'attendra jamais...
- Ouais... et dans les bras de qui as-tu ressenti une telle chose? demanda-t-il, taquin.
- J'aimerais que nous n'en parlions pas, je ne suis pas prête à te le dire...
Je cessai de caresser Akamaru et poursuivis le chemin. Kiba-kun revint très rapidement à mes côtés. Il ne prononça pas un mot, ce qui me soulagea. J'étais la seule personne avec qui il avait appris à être patient. Il savait qu'il ne servait à rien de me brusquer et que, très vite, je me confierais à lui le plus naturellement du monde. Nous marchions ainsi depuis un bon moment déjà quand des bruits de coups attirèrent notre attention. Kiba-kun me jeta un regard inquiet et me fit signe d'attendre. Lui et Akamaru s'enfoncèrent dans les fourrés. Cette drôle de manie qu'il avait de me traiter comme un objet précieux avait le don de m'exaspérer. J'expirai un grand coup pour me concentrer.
- BYAKUGAN(15)
Le monde autour de moi devint plus limpide. Je voyais à travers le bosquet. Kiba-kun et Akamaru s'avançaient prudemment. Plus loin. Les arbres étaient transparents, j'apercevais deux silhouettes combattant. Encore plus loin. Mon cœur fit un bond lorsque je reconnus ces deux personnes. Perdant ma concentration, je me précipitai dans le fourrée à la suite de Kiba-kun, que je rejoins très rapidement.
- Hinata, murmura-t-il en colère, je t'avais demandé de rester à l'abri.
- Il n'y a rien à craindre, c'est Neji-nii-sama et Tenten-san.
Kiba-kun se redressa d'un bond et ne fit plus du tout attention à masquer sa présence. Nous nous dirigions vers eux sans la moindre crainte, mais j'étais loin d'être calme. Comme à chaque fois que je m'apprêtais à faire face à Neji-nii, mon cœur s'affolait et mon esprit s'embrouillait. Alors que nous émergions d'entre les branches, j'aperçus un kunai(16) qui fendait l'air droit vers nous. Avant même que je ne pense à réagir, Kiba-kun me poussa. Je tombai contre terre, trop surprise par l'intervention de mon ami pour me rattraper convenablement. Je me retournai vers lui, inquiète. Il tenait entre deux doigts le kunai. Il l'avait stoppé de justesse alors qu'il n'était plus qu'à quelques centimètres de son visage. Je vis la colère se peindre sur sa figure. Il jeta rageusement l'arme au sol avant de hurler:
- Mais PUTAIN Tenten! Ca va pas ? T'aurais pu nous blesser!
- Tu as tout de même de beaux réflexes, intervint Neji-nii-sama, un rictus moqueur au coin des lèvres, penser à protéger Hinata-sama... Bravo, vraiment!
- Pourquoi j'ai l'impression que je ne dois pas prendre ça pour un compliment?grogna Kiba-kun
- Calme-toi, Kiba-kun, m'écriai-je en me relevant.
Je m'avançai vers Akamaru et caressai la tête du gros chien qui grondait sourdement.
- Toi aussi Akamaru, calme-toi, je vais bien.
Le chien tourna ses yeux vers moi et se tut. Kiba-kun, lui, semblait plutôt se retenir pour ne pas dire à Neji-nii sa façon de penser. Je l'en remerciai sincèrement. Je savais que par respect pour moi, il s'efforçait de se calmer. Je me tournai vers nos deux sempai et m'inclinai profondément:
- Nous avons dérangé votre entraînement, je suis désolée...
- Mais non, Hinata-chan! s'écria Tenten-san, je suis contente de te voir, il y a une éternité que nous n'avons plus eu l'occasion de discuter.
- En effet, sempai…
Je me pinçai les lèvres. Comment aurais-je pu lui avouer? Je ne voulais pas la voir. Quand je ne la croisais pas, cet émoi dont j'avais honte ne me hantait pas. Je haïssais ce sentiment et je me haïssais quand je l'éprouvais... la jalousie. J'étais jalouse de cette fille qui passait tant de temps avec Neji-nii... Je me sentais si sale en éprouvant ceci.
- Que faisiez-vous ici?continua-t-elle joyeusement.
- On se promenait, pour passer le temps, répondit Kiba-kun
Je levai des yeux coupables vers Neji-nii... Mais celui-ci ne me regardait même pas. Il semblait en colère... Sûrement l'était-il, nous l'avions dérangé alors qu'il passait du bon temps avec Tenten... je sentais la rage bouillonner en moi.
- Vous vous entraînez à cette heure-ci? demanda Kiba-kun, toujours aussi curieux.
- Oui, c'est normal, si Neji entre dans l'ordre des Anbu(17)...
- TENTEN, gronda Neji-nii sur un ton de reproche.
- Comment ? parvins-je à articuler le souffle coupé par la surprise.
- Tu ne leur en avait pas parlé? demanda Tenten-san, les deux mains sur la bouche.
- Neji? Anbu? répéta mon ami, pantois.
- Neji-nii-sama... quand?
Il me regarda, confus, avant de lever les yeux au ciel. J'étais à la fois triste et folle de rage... Pourquoi ne m'en avait-il pas parlé? Pourquoi Tenten-san était-elle au courant avant moi? Était-elle si importante à ses yeux? Étaient-ils si proches?... proches... Toute ma colère retomba, Neji-nii et moi ne l'avions jamais été. Nos relations étaient cordiales, comme deux personnes vivant sous le même toit et faisant tout leur possible pour ne pas se disputer à chaque instant. Je le regardai suppliante, il ne semblait pas prêt à me répondre. Je soupirai et m'inclinai profondément:
- Je vous félicite, Onii-sama. Votre travail a été récompensé, vous êtes la fierté de notre famille.
- Hinata-hime..., murmura-t-il
- Nous allons vous laisser, continuai-je sans attendre. Bon courage pour votre entraînement. Sayonara, Tenten-san.
Je fis volte-face et attrapai Kiba-kun par le bras. Je le traînai sans ménagement. Je l'entendis lancer un « salut » par-dessus son épaule, mais ne pris pas la peine de me retourner. Je devais fuir, fuir au plus loin. Loin de mes sentiments honteux, de ma jalousie, ma colère, loin d'eux deux, de leur complicité, loin de Neji-nii, de son regard désolé...
- Oy! Hinata!
Kiba-kun s'arrêta brusquement et m'empêcha d'avancer. Déséquilibrée, je faillis tomber mais il me retint par le bras. Je me tournai vers lui, les larmes aux yeux. Non, je ne devais pas pleurer, je ne devais pas céder à ma faiblesse... Kiba-kun posa une main sur ma joue et essuya une larme.
- Qu'est ce que tu fuis ainsi Hinata?
Sa question me troubla. Je dégageai vivement mon visage de sa main et regardai tout autour de moi. Je l'avais entraîné bien plus loin que je ne l'avais imaginé. Sans même m'en rendre compte, j'avais mis une immense distance entre Neji-nii et moi... entre ma honte et moi... Je regardais Kiba-kun droit dans les yeux avant de fixer le sol.
- Excuse-moi, je suis émue et inquiète... Anbu... cela-peut être si dangereux...
- Tu t'es beaucoup attachée à lui...
Mon cœur rata un battement. Kiba-kun, savait-il à quel point ses paroles étaient justes ?
- ... dire qu'il y a sept ans à peine, il a bien failli te tuer.
- C'est du passé, m'emportai-je, tu le sais, les histoires de ma famille sont complexes, Neji-nii en était la première victime. Il ne savait pas où diriger sa colère, il a fait une erreur!
- Calme-toi voyons!pouffa mon ami, c'est rare de te voir t'énerver... c'est bien ce que je pensais, tu l'aime bien ton « Onii-sama »!
Je rougis...Je savais que Kiba-kun avait eu sa réponse et je me mis à maudire ma timidité et mon incapacité maladive à masquer mes sentiments. Je tournais le dos à un jeune homme hilare et repris notre promenade. L'après-midi s'écoula paisiblement. Comme à chaque fois, notre escapade s'éternisa et ce ne fut qu'à la nuit tombée que Kiba-kun me raccompagna chez moi. Je pénétrai à pas feutrés dans la grande cour. Comment devrai-je réagir en voyant Neji-nii? Je m'étais conduite comme une enfant et c'eût été un miracle s'il ne s'était pas aperçu des élans de mon cœur. Qu'allais-je pouvoir lui dire? Je savais avant tout que je ne devais pas en parler à Otosama, si Neji-nii-sama n'avait pas jugé bon de le faire, alors je n'avais pas à m'en mêler. Je levai le nez vers la lune toujours aussi pleine... Anbu... Comment le temps pouvait-il être aussi clair, alors que mon cœur était empli de nuages ? Outre le danger auquel s'exposaient régulièrement les membres de l'Anbu, ils étaient amenés à accomplir des missions dans de nombreux pays plus lointains les uns que les autres... De longues absences... Neji-nii et moi, nous nous verrions moins encore... Je me mis à jouer avec mes lèvres... mon égoïsme, encore et toujours... je ne le supportais plus, si il plaisait à Neji-nii de devenir Anbu, alors il était de mon devoir de l'encourager.
Cette résolution en tête, je me mis à courir jusqu'à ma chambre. J'abandonnai mes chaussures à l'entrée du pavillon et poussai le shôji(18):
- Hinata-sama! Enfin!
Je sursautai. Ma vieille servante se jeta sur moi et me poussa à l'intérieur. Elle me fit asseoir sur un petit banc de bois face à une bassine d'eau et s'attaqua à mes mains à grand recours de gants. Totalement figée, je la regardais les yeux écarquillés, incapable du moindre commentaire.
- Votre père vous attend pour dîner dans moins d'un quart d'heure. Il a convié d'autres personnes importantes de la famille, il vous faut être présentable... Kami-sama! Qu'avez-vous fait de vos mains? Une dame de votre rang devrait faire plus attention à sa personne! Oh Hinata-sama! Vous me causez bien du souci! Rentrer à une telle heure! Et vous n'êtes même pas passée par l'entrée principale... Kami-sama! Kami-sama, aidez-moi! Il me faut encore vous aider à mettre un kimono...
Je l'écoutais se lamenter en me demandant ce qui pouvait bien passer par l'esprit d'Otosama. Organiser un dîner de famille aussi soudainement, n'était pas dans ses habitudes. Il se passait incontestablement quelque chose. Je me laissais pomponner par ma servante en me questionnant sur le sujet qu'il pourrait bien aborder... Il ne parlerait sûrement pas de sa succession car, quand bien même il choisirait Neji-nii, il était encore bien trop tôt pour la moindre déclaration officielle. Ma servante m'obligea à me lever et m'aida à me déshabiller. Elle se mit à frotter mon corps de cette eau froide qu'il y avait dans la bassine... Quand je voulus l'aider, elle me donna une grande claque dans la main et me somma de me tenir tranquille, ou jamais nous ne serions prêtes à temps... Toutes ces simagrées, juste pour plaire à mon père. Désœuvrée, je laissai mon esprit vagabonder de nouveau et un nœud serra mes entrailles. Je n'aimais pas ce genre de réunion de famille. Me retrouver face au conseil des Hyûga, mes oncles, me mettait mal à l'aise. Elle me fit enfiler le premier kimono transparent, puis serra le coussinet pour ma poitrine. Hanabi-chan et Neji-nii seraient là eux aussi, mais ce n'était pas pour autant rassurant. Mes oncles prendraient un malin plaisir à me comparer à ces deux génies... m'humilier...
Je retins mon souffle quand elle serra le coussinet sur ma taille, elle me mit ensuite celui qui atténuait les hanches avant de me faire enfiler le fit-bra(19). Malgré toutes les méchancetés de ma famille, je devais faire bonne figure et mettre ce vêtement de torture faisait partie de mes obligations. Elle m'aida à passer le nagajuban qu'elle attacha avec attention. Ma seule consolation était de me sentir un peu plus jolie qu'à l'ordinaire, plus féminine et plus séduisante aussi... Mais quelle importance cela avait-il?... Neji-nii-sama s'en rendrait-il seulement compte? Elle me passa enfin le kimono de soie fine. Elle en avait choisi un dans les tons de vert d'eau, particulièrement apaisant. Des fleurs de lotus roses et des poissons rouges et blancs ornaient le tissu léger. Elle termina en ceignant ma taille d'un obi rose brodé de fleurs. Ainsi parée, je me sentais prête à les affronter. Elle me fit asseoir et m'aida à enfiler les tabi puis s'attaqua à ma coiffure(20)...
- Nous n'avons plus le temps, dit-elle, il va falloir rester simple, mais ne vous en faites pas, je saurai vous mettre en valeur
Elle coiffa avec attention mes longs cheveux. Ils avaient tant poussé en si peu de temps qu'il m'eut été impossible de m'en occuper seule,... ce dont je n'avais de toute façon pas l'habitude. Depuis ma plus tendre enfance, cette vieille femme s'occupait de moi et avait pour priorité absolue de faire de moi la plus belle des femmes Hyûga. Moi, je me fichais bien d'être la plus belle du clan, tant qu'à ses yeux à lui, j'étais la plus radieuse. Ma servante tira mes cheveux vers l'arrière en quelques coups de brosse habiles et noua de fins rubans roses autour de mon crâne comme des bandeaux. Puis elle ramena toute la chevelure sur ma droite, les passa vers l'avant et y noua différents rubans verts et roses. Au final, la longue couette chut gracieusement sur mon épaule, déversant un voile de soie noir sur ma poitrine.
- Voilà, nous avons fini! Et juste à temps!
Je fronçai les sourcils en avisant l'heure, et demandai sur ton de reproche;
- Ne suis-je pas déjà en retard?
- D'une dizaine de minutes tout juste, une belle dame sait se faire attendre... Mais allons-y Hinata-sama, il ne faut jamais se faire trop désirer! Juste ce qu'il faut!
Elle attrapa mes getas(21) et nous sortîmes par là où j'étais venue. Elle posa les sandales sur le sol sableux de la cour. Je tendis une main pour qu'elle me soutînt et descendis précautionneusement, tout en enfilant les sandales de bois. Nous traversâmes la cour à tout allure jusqu'au bâtiment principal où se tiendrait le repas. J'abandonnai de nouveaux mes chausses à l'entrée et nous parcourûmes le couloir sans nous presser. Il nous fallait faire le moins de bruit possible. Nous nous arrêtâmes devant la porte de la salle de réception. A travers le mince papier de riz, j'apercevais, tels des ombres chinoises, les convives déjà attablés. L'heure était à la fête. J'entendis les rires et les discussions...
Mon estomac se noua. J'emplis mes poumons d'air avant de souffler pour relâcher ma pression. Je m'agenouillai face à la porte et fit signe à ma servante. Elle ouvrit le shôji et s'agenouilla devant moi.
- Hinata-sama, annonça-t-elle avant de se glisser sur le côté pour me laisser place.
Je me retrouvai seule face à ce monstre aux cent yeux. Je déglutis, puis avançai mes mains pour m'incliner jusqu'à ce que mon front soit au niveau de mes bras. Ma tête ne devait en aucun cas toucher le sol: c'était une marque de soumission à laquelle un membre de la Sôke ne devait jamais s'abaisser. Ainsi posée, j'attendis l'invitation de Otosama.
- Hinata,Musume-san (22), te voilà donc... Viens, entre te joindre à nous.
- Arigato kosaimasu Otosama.
Je me relevai le plus gracieusement possible et pénétrai dans la cage aux fauves. Je sentais sur moi les regards de mes oncles. Ils me jugeaient, préparant avec délectation leurs critiques acerbes. J'aperçus Hanabi-chan, assise au côté de mon père. Malgré sa beauté et la distinction de son vêtement, elle ne parvenait pas à être plus féminine, ce qui me peinait. Ma sœur, une guerrière dans l'âme. A la droite de Otosama, Neji-nii se tenait droit comme la justice, vêtu du strict kimono noir de la famille. Je ne pus m'empêcher de sourire, ainsi paré, il était bien plus beau encore. J'allais m'asseoir un peu plus loin, sur un coin. Je n'avais pas ma place aux côtés de mon père, je le savais et le respectais. Je saluai l'homme à mes côtés dont j'ignorais même le nom... ma famille était si grande.
- Konbawa(23), Oji-sama (24)
-Konbawa, Hinata-sama, tu n'as donc toujours pas ta place auprès du chef?
Je souris et m'inclinai. A quoi bon disputer d'un sujet qu'ils jugeaient clos avant même de l'avoir abordé. J'étais la distraction de la soirée. La princesse dont on pouvait se moquer sans en courir la colère du roi. Je jetai un coup d'œil à Otosama. Il était en grande discussion avec l'un de ses cousins éloignés plutôt influent dans le conseil. Choisir ses relations, les manipuler, user de toutes leurs possibilités avant de les jeter quand elles n'étaient plus efficaces... J'étais incapable de ça... J'étais heureuse loin de ce cercle.
Soudain la porte s'ouvrit et Ojiisama(25) apparut. L'ancien chef de famille était toujours aussi imposant malgré ses épaules voûtées et ses cheveux blancs. Quand il pénétra dans la pièce, nous nous levâmes tous d'un seul geste et nous inclinâmes pour le saluer. Il ne dit pas un mot, se dirigea droit sur sa place, à la gauche d'Hanabi-chan. En passant il jeta un regard noir à Neji. Ojiisama voyait d'un très mauvais œil l'intégration de Neji-nii dans la maison principale et il le faisait sentir. En quatre ans, il ne lui avait jamais adressé la parole et agissait comme si il n'existait même pas. Lorsqu'enfin il s'assit, nous en fîmes tous autant.
Les discussions allaient bon train et très vite un repas raffiné fut servi. De nombreux sujets furent abordés par le conseil. Ils parlèrent de Gondaime et de la formation des ninjas médicaux. Elle avait soumis une requête à Otosama: lui envoyer certains membres de notre famille comme élève. Un clan sachant si bien maîtriser le chakra était une aubaine pour Konoha et permettrait d'ajouter plus rapidement des spécialistes à nos effectifs. Otosama réclamait donc l'avis du conseil. Il nous fallait garder les bonnes grâces de Gondaime, donc accéder à sa doléance... Ce qui fut approuvé à l'unanimité. En revanche, il n'était pas nécessaire de lui envoyer les meilleurs éléments des Hyûga, quelques personnes de la Bûnke suffiraient amplement puisque de toutes façons, maîtriser le chakra était l'enfance de l'art pour un Hyûga. Des applaudissements suivirent le discours de Otosama. Comme toujours il parvenait à trouver les mots justes, ceux qui feraient accepter le suicide à ses moutons de panurge. Moi, je pinçai les lèvres. Se rendait-il compte de la cruauté de ses paroles ? Elles étaient insultantes, condescendantes... et les prononcer face à un membres de la Bûnke, face à Neji-nii qui en avait tant souffert...
Le repas prit fin, quelques heures plus tard. Nos oncles partirent un à un après avoir rendu hommage au chef de famille. Puis ce fut au tour de Ojiisama de se retirer. Enfin, nous nous retrouvâmes seuls, Otosama, Hanabi-chan, Neji-nii-sama et moi. J'attendais avec impatience le moment où Otosama me congédierait. Il ne me faisait généralement pas participer aux discussions importantes. Il préférait rester seul avec ses deux protégés... Mais ce soir-là fut différent.
- Musuko-san(26), as-tu vu à quel point il est facile de les faire plier à ta volonté?
- En effet, Otosama, vous savez parfaitement les manipuler, répliqua Neji-nii sans le moindre sarcasme.
- Il est bien que tu l'aies remarqué, poursuivit Otosama, je voulais te montrer la puissance du chef de famille. Quelque soit ma parole, elle sera appliquée et quelque soit l'avis du conseil, j'aurai toujours le dernier mot.
J'étais intriguée. A quoi bon une telle démonstration de force de la part de Otosama ? Nous connaissions tous les lois de notre famille, nous savions parfaitement quel était son pouvoir. J'écoutai, certaine que quelque chose se tramait.
- Gondaime-sama et moi avons longuement parlé cette après-midi, reprit Otosama, outre le sujet des ninjas médicaux, elle m'a annoncé sa décision de t'intégrer aux Anbu si tu le voulais bien.
Je sursautai, voilà donc le cœur du problème. Je vis Neji-nii blêmir. Il me parut certain qu'il n'avait pas voulu en parler si tôt à Otosama. Était-il au moins sûr de vouloir devenir Anbu? Peut-être avait-il voulu fuir l'influence de Otosama pour se décider? Des millions de conjectures dansaient dans ma tête et j'écoutai passionnée, le reste de la conversation.
- Vois-tu Neji, je te laisserai le choix, tu pourras décider seul de ton avenir. Mais avant que tu n'acceptes la proposition de Tsunade-sama, j'ai moi-même une chose à t'annoncer. Je voulais attendre encore un peu pour ménager la famille, mais l'offre d'Hokage-sama bouscule les choses. Neji, depuis que tu as intégré cette maison, je t'appelle musuko, et par respect tu m'appelles Otosama. Seulement aux yeux de tous, tu restes un membre de la Bûnke... mais il y a bien longtemps que je te considère enfant de la Sôke, un génie digne du nom des Hyûga. Ce que je te propose, c'est de faire officiellement parti de la Sôke.
Mon cœur rata un battement. Nous y étions donc arrivés, Otosama avait pris sa grande décision.
- Je suis celui qui a scellé en toi « l'oiseau en cage »(27), je peux donc aisément te l'enlever. Ce que je veux, Musuko-san, c'est faire de toi mon successeur. Je veux que tu deviennes chef de la famille Hyûga à ma suite...
Ainsi les bruits étaient justes, Otosama avait choisi son héritier. Je vis se peindre sur le visage de Neji-nii la surprise alors que la colère déformait celui d'Hanabi-chan. Depuis sa plus tendre enfance, on lui avait assuré la régence du clan Hyûga... pour finalement la déposer entre les mains d'Onii-sama...
- Je ne t'oblige à rien, tu es libre d'accepter ou non cette charge. Mais sache qu'en acceptant ma proposition, tu ne pourras être Anbu. Gondaime-sama est au courant de la situation. Nous te laissons le temps de réfléchir.
- Otosama, je ne sais comment vous remercier.
Neji-nii s'inclina jusqu'à ce que son front touche terre. Je le savais, l'entretien était fini. Otosama nous renvoya tous. Ma servante m'attendait dans ma chambre, prête à me déshabiller mais je la renvoyai. J'avais besoin d'être seule. Neji-nii, chef de famille... égoïstement je souhaitais qu'il choisît cette voie, ainsi j'étais certaine de pouvoir le garder tout près de moi, sans craindre pour sa vie. Je m'assis face au miroir de ma coiffeuse et regardais longuement la pâle jeune femme qui me faisait face. Qui étais-je? Qui étais-je pour espérer une telle chose? Neji-nii serait seul à décider de son avenir, comme l'oiseau libre qu'il était devenu. Il avait réussi à ouvrir sa cage, ce n'était pas à moi de tenter de l'enfermer dans une nouvelle. Je jouais avec l'un des rubans qui pendaient mollement de ma coiffure. C'était un moment si important pour Neji-nii, pour toute notre famille. J'imaginais bien Imoto-chan prier pour que Neji-nii refusât cet honneur, je ne pus m'empêcher de sourire. Elle était le parfait exemple de cette haïssable fierté Hyûga.
Je me relevai brusquement et sorti. Le couloir extérieur était sombre, mais la cour brillait sous la lumière bleutée de la lune. J'observais ce paysage pour apaiser mon âme quand je l'aperçus. Toujours vêtu de ses vêtements de cérémonie, il était assis sur l'auvent de la galerie perpendiculaire et regardait le ciel. Je pris une grande inspiration, un peu de courage et me dirigeai vers lui. Je marchais tout doucement pour ne réveiller personne, mais il me sentit tout de même approcher. Il leva les yeux vers moi et sourit. Mon cœur s'affola. Je m'assis à ses côtés et l'observai. Ses vêtements stricts lui allaient réellement à merveille. Outre le kimono noir, marqué au dos de l'emblème de la Sôke, il portait un hakama(28) bleu nuit. Comme toujours, un bandage dissimulait le sceau sur son front. Il me regardait intensément, ainsi passée au crible, je me sentais mal à l'aise, pour me rassurer, je me mis à tripoter mes lèvres. Il sourit.
- Peut-être vous inquiétez-vous pour moi, Hinata-hime?
Je le regardai, les yeux écarquillés avant de répondre:
- C'est une lourde charge que l'on place sur vos épaules, Onii-sama.
- C'est vrai oui, j'aimerais pouvoir vous rassurer Hinata-hime, mais je ne sais plus que penser... Je rêvais d'être délesté de ce sceau, mais de là à devenir le successeur d'Hisashi-san... Je suis surpris... et perdu... Je crois que pour la première fois depuis bien des années, je me sens anxieux. Mon avenir me fait peur! Je suis désolé Hinata-hime de ne pouvoir vous apaiser, mais je suis moi-même en proie à de trop nombreux doutes.
Je me retenais pour ne pas le serrer dans mes bras, pour le rassurer, lui assurer que tout irait bien pour lui, car il était merveilleux. Sa voix n'avait plus son assurance accoutumée. Face à sa détresse, je me sentais impuissante, pourtant il me fallait l'aider. Il le méritait. Lui me protégeait de toutes ses forces, c'était enfin mon tour...
- Même si vous deviez refuser la proposition d'Otosama, vous pouvez garder la tête haute Neji-nii-sama. Moi, en tout cas, je suis fière, très fière de vous. Réclamé par Tsunade-sama, mais aussi par Otosama, vous êtes enfin reconnu à votre juste valeur... Otosama est prêt à transgresser une règle de notre famille pour faire de vous son héritier... n'est ce pas une belle preuve de reconnaissance? Neji-nii-sama, vous les avez toutes vaincues! Ces barrières qui séparaient la Sôke et la Bûnke, vous les avez brisées de votre seule force... La décision finale vous appartient, mais c'est déjà une grande victoire et je suis émue.
Je sentis des larmes couler sur ma joue. Que n'avais-je pu les retenir? Pourtant je continuai avec véhémence:
- Je suis heureuse que nous ayons pu nous réconcilier... que vous soyez-là assis à mes côtés à écouter mes sottises, je...
La surprise me coupa la voix. Neji-nii m'avait brusquement attrapée et attirée vers lui. Je sentis ses lèvres fraîches poser sur ma joue en feu et baignée de larmes. Il se redressa légèrement et me regarda droit dans les yeux.
Il sourit en chuchotant:
« Je vous ai trouvé particulièrement belle ce soir, Hinata-hime... »
Je restais bouche-bée, souffle court face à une telle déclaration. Je me mis à trembler quand je vis son visage se rapprocher une fois encore. Il n'était qu'à quelques centimètres de moi... Était-ce réel? N'était-ce pas un rêve? Mon cœur avait perdu tout contrôle... Je sentis ma raison m'échapper. Ses lèvres effleurèrent les miennes. Un peu plus et je perdais connaissance, pourtant je sentais chaque caresse de son souffle, jamais mon corps n'avait été si bien éveillé. J'entrouvris mes lèvres pour accueillir son baiser.
Une fois encore je la ressentais, cette envie folle que le temps s'arrêtât, que l'on me laissât ainsi contre lui pour l'éternité. Était-ce un rêve, je l'ignorais? Mais ce dont j'étais sûre, était que je ne voulais pas en connaître la fin...
à suivre au Chapitre 2
Petit mot de l'auteur
Voici ma première fic Naruto... Un NejiXHina... j'adore ce couple!!!
J'espère que ce premier chapitre vous a plu, l'histoire a jailli d'elle même de ma plume tant ce couple me touche! Les chapitres à venir sont mieux encore, ne les ratez pas! Promis j'essaierai de faire moins de notes! ;p
Je remercie ma béta-lectrice Etincelle et ma topine Valiré pour leur relectures et leurs impressions sur cette fic! Gros bisous à toutes les deux!
Laissez des commentaires pour me donner votre avis!
Rendez-vous au chapitre 2 avec Neji et Hinata... XD
Note:
Ceci est une extrapolation de l'auteur. Imaginons le meilleur scénario qui soit!
J'utilise beaucoup de suffixe dans cette fanfic, donc je vous les récapitule ici:
- sama: Monsieur ou Madame, très respectueux, de moins en moins usité
- san: Monsieur ou Madame, moins respectueux, plus courant
- kun: utilisé pour quelqu'un que l'on considère comme son égal (camarade de classe par exemple)
- sempai: personne qui a plus d'expérience dans un domaine (exemple le plus connu, élève d'une classe supérieur)
- chan: personne intime, plus souvent utilisé avec les filles
- Pas de suffixe signifie une très grande intimité ou une longue amitié
- hime: signifie princesse
Petit rappel: la famille Hyûga est divisée en deux branches: la famille principale (Sôke) et la branche secondaire (Bûnke)
Otosama: père, forme très respectueuse
Neji-nii-sama: nii-sama est une contraction pour Onii-sama: grand frère (les japonais adorent les contractions!) grand frère Neji
Chunnin: ninja de classe moyenne
Kami-sama: pourrait être l'équivalent de « mon dieu »
Oyasumi, Imoto-chan: Bonne nuit, petite soeur
Je suis désolée, grand-frère, Bonne nuit (la forme qu'utilise Hinata est plus formel et plus polie)
(10)Dômo, Hinata-hime: Merci, princesse Hinata.
(11)Suman: désolé.
(12)Onsen: source d'eau chaude en plein air. Établissement qui gère ses sources.
(13) ninja de rang supérieur.
(14) papa, moins formel qu'Otosama
(15)Pupille spéciale, héritage du sang des Hyûga. Permet de voir entre autre, la circulation du chakra chez autrui ou comme ici les choses qui se trouvent à des kilomètres. Vision circulaire de 359°
(16) Arme de jet ninja
(17) Élite des ninja. Brigade spécialisée dans les missions classées secrètes, infiltrations, espionnage et autre. Facilement reconnaissable au masque qu'ils portent.
(18)La fameuse porte coulissante des maisons traditionnelles japonaises. Faites en papier de riz sur encadrement de bois/bamboo
(19) le fit bra pourrait être assimilé à un soutien gorge ou une brassière. Il se porte sous le kimono et sert à cacher le petit vallon entre les seins.
(20)ceci est malheureusement exact, les pauvres japonaises subissent tout ça pour mettre leur beaux kimono. Le but étant de comprimer les formes car, ne l'oublions pas, au Japon l'androgyne est beau.
(21)Sandales de bois traditionnelles
(22)Hinata, musume-san, (...) : Hinata, ma fille, (..)
(23) Konbawa: Bonsoir
(24) Ojisama: mon oncle ou monsieur (cela dépend de la situation)
(25)Ojiisama: grand-père
(26) mon fils
(27)« l'oiseau en cage »: sort imposé aux membres de la Bûnke. Cette marque semblable au Sawastika symbolise la soumission de la Bûnke à la Sôke et permet à cette dernière de garder un contrôle sur le porteur de la marque.
(28) hakama: sorte de pantalon très large porté par dessus le kimono (regardez des films de samouraï et vous en verrez! lol!)
