Chers lecteurs,
Me revoici avec une nouvelle fic qui, pour une fois, n'est pas une one shot. Mais elle ne sera pas très longue quand même. Je pense faire cinq chapitres en tout, sauf si j'ai plus d'inspiration.
C'est la première fois que je fais une fanfic qui n'est pas un chapitre unique, alors soyez indulgent, s'il vous plaît.
Sur ce, bonne lecture !
Les inséparables Chapitre 1 : une invention remarquableLa chaleur était insupportable ce jour-là à Pré-au-Lard. Le soleil tapait sur le haut de leur crâne comme sur un tambour et la brise revigorante ne daignait pas souffler. Harry Potter, une mèche de ses cheveux ébouriffés collée sur sa cicatrice par la sueur de son front, affluait dans la foule des élèves auprès de Ron Weasley et d'Hermione Granger, tous deux pris dans une nouvelle querelle dérisoire. Ils se dirigeaient vers le magasin de farces et attrapes de Fred et Georges, dans le but (un peu craintif, il était vrai) de découvrir leurs nouvelles inventions.
Harry regardait distraitement les boutiques défiler devant ses yeuxécoutant la discussion de Ron et Hermione, dont les voix commençaient à se faire de plus en plus entendre.
-Et moi je te dis que tu n'avais pas à t'en prendre sur ces premières années, argumentait Hermione, les sourcils froncés. Ils n'avaient rien à voir avec ça.
-Ce n'était pas de ma faute, répliquait Ron, mécontent. Tu m'avais énervé et tu ne m'avais pas laissé te dire tout ce que je pense de toi. Il fallait bien que je me défoule sur quelqu'un !
Hermione leva les yeux au ciel, ce qui avait le don d'exaspérer Ron. Le bout de ses oreilles rougit aussitôt, signe que le ton allait tantôt monter.
Sans que Harry sache pourquoi, les querelles de ses amis avaient décuplé durant les vacances d'été. D'ailleurs, le jour de son arrivée au Terrier, il avait été accueilli par les vociférations furibondes d'une Hermione en rage qui disait à Ron qu'il n'était qu'un imbécile. Puis, lorsqu'il voulut saluer ledit imbécile et l'interroger sur ce qui venait de se passer, il n'eut droit qu'à un regard noir et zébré d'éclairs. Par la suite, leurs disputes étaient devenues tant fréquentes qu'il ne s'interposait même plus. Fort heureusement, elles se limitaient quand même à une par jour et semblaient devenir nécessaires à la bonne humeur de Ron et Hermione. Car, une fois qu'ils avaient terminé, ils redevenaient amicaux et joviaux. Alors, lorsque Harry sentait l'orage imminent, il se mettait dans un coin et observait, commentant silencieusement les répliques bruyantes de ses amis.
Aujourd'hui, leur altercation était la suite de celle entamée la veille. Ron et Hermione s'étaient disputés sur l'importance de leurs devoirs de préfets et, comme à son habitude lorsqu'elle sentait sa défaite toute proche, Hermione était partie dans son dortoir en claquant la porte derrière elle. Ron, laissé sur sa faim, avait réprimandé un groupe de premières années qui bavardait en s'esclaffant – ils pariaient sur lequel de Ron ou d'Hermione aurait le dernier mot, mais ça, ils ne le sauraient jamais.
-Et arrête de faire ça, reprit Ron.
-Quoi« ça » ? dit Hermione.
-Arrête de lever les yeux au ciel en secouant la tête avec ton air de Miss-Je-Sais-Tout. Ca m'énerve.
Hermione sembla offusquée et prête à répondre avec toute la force de ses poumons.
-On est arrivé, dit Harry, les interrompant dans leur élan.
Tandis qu'ils entraient dans la boutique des jumeaux, Ron et Hermione se jetèrent un dernier regard assassin, puis se dirigèrent chacun d'un côté de la pièce en maugréant « Je vais voir par-là… » Harry se retrouva donc seul et regarda les objets tous plus loufoques les uns que les autres qui encombraient les étagères.
-Eh, Harry ! l'interpella une voix derrière lui.
Il se retourna et se trouva face à face avec Fred et Georges, tous deux arborant de larges sourires satisfaits.
-Salut, dit Harry. Ca va ?
-On ne peut mieux, dit Fred, son sourire s'élargissant davantage. Nous attendions ta venue.
-Ah bon ?
-Oui, renchérit Georges. Nous avons quelque chose à te montrer.
-Viens, dirent-ils en chœur.
Ils l'entraînèrent vers le fond de la boutique, dans une petite pièce dont le sol était jonché de cartons
Fred et Georges farfouillèrent dans l'un d'eux, puis en sortirent un minuscule et fin objet qu'ils dissimulèrent derrière leurs dos.
-Qu'est-ce que c'est ? demanda Harry, curieux.
-Notre nouvelle invention ! Regarde.
Puis il la lui montrèrent. C'était une petite ficelle rose bonbon. Elle était longue et semblait pouvoir se rompre à tout moment. Harryétonné, haussa les sourcils. Il connaissait assez les jumeaux pour savoir que, derrière un aspect aussi inoffensif, cette ficelle devait être redoutable. Mais il était tout de même étrange de penser que Fred et Georges puissent passer de longues heures à travailler pour obtenir comme résultat un simple bout de ficelle.
-Et… Qu'est-ce que c'est ? répéta Harry.
-Un « Antidéliement », répondirent-ilsà l'évidence très fier.
Les sourcils de Harry montèrent un peu plus haut sur son front.
-Ca m'a plutôt l'ait d'une ficelle.
-La ressemblance est frappante, n'est-ce pas ? dit Fred. Cela nous a pris des semaines.
-Nous l'avons commencée le lendemain de l'arrivée d'Hermione à la maison, et achevée pas plus tard que ce lundi.
-Tout ce temps pour un bout de ficelle rose ?
Fred et Georges soupirèrent, faussement exaspérés.
-Ce n'est pas un bout de ficelle rose…, commença l'un.
-C'est un Antidéliement, termina l'autre. Et cela va te rendre la vie plus douce, mon ami.
Harry ne voyait pas comment une aussi risible ficelle pourrait lui rendre la vie plus douce : leur invention ne suffirait sans doute pas à anéantir Voldemort, plus puissant que jamais depuis son retour ; elle ne parviendrait pas à faire revenir Sirius, qui lui maquait davantage de jours en jours ; elle n'effacerait jamais la menace de la prophétie qui planait au-dessus de sa tête ; mais comme il faisait beau, qu'il était entouré d'objets facétieux et qu'il s'efforçait de ne plus y penser, il ne fit jamais part de ses songes aux jumeaux.
-Comment ? demanda Harry.
Fred et Georges échangèrent un regard complice et malicieux – celui qui, d'ordinaire, précédait l'un de leur mauvais coup et qui devait prévenir quiconque se trouvait dans les parages qu'il était temps de déguerpir en vitesse.
Ils s'assirent, puis firent signe à Harry d'en faire de même.
-Sais-tu pourquoi Ron et Hermione se disputent de plus en plus, ces derniers temps ? dit Fred.
Harry, qui ne voyait pas le rapport, secoua la tête.
-Avant qu'Hermione ne vienne à la maison, nous sommes partis dans un cottage au sud de l'Ecosse durant deux semaines, poursuivit son frère.
-Et pendant tout ce temps, notre petit frère, Hermione et toi vous êtes envoyé des lettres, non ?
Harry acquiesça en souriant. Ces lettres lui avaient réchauffé le cœur à un point qu'il n'aurait pu imaginer. Grâce à ses amis, il était parvenu à passer de bonnes vacances malgré tout.
-Tu sais ce qu'ils t'ont envoyé, mais tu ignores ce qu'ils se sont dit entre eux.
-D'après l'air grognon de Ron à chaque fois qu'il lisait une des lettres d'Hermione, nous en avons déduis qu'elle lui parlait de Viktor Krum.
-Alors, pour la rendre aussi jalouse qu'il l'était, il lui a raconté qu'il avait rencontré une très jolie petite sorcière tout à fait à son goût.
Harry eut un bref éclat de rire : c'était une réaction si stupide qu'il s'étonna que Ron puisse être excédé à ce point.
-Mais… c'est totalement stupide…, dit-il.
Fred et Georges firent un sourire indulgent.
-Et ça te surprend que Ron en vienne à cela ? dirent-ils.
Harry réfléchi un instant.
-Non… Pas tout à fait, admit-il. (NdA : Ne vous m'éprenez pas ; je n'ai rien contre Ron. C'est même l'un de mes personnages favoris. Je retranscris juste ce que je pense être la pensée et l'arrière-pensée de Harry.)
-Enfin, bref, dit Georges. Même si son idée était stupide, il s'en est servi.
-Mais le truc, renchérit Fred, c'est que cela n'a pas fonctionné comme prévu.
-C'està-dire ?
-Tu connais Hermione : dès que quelque chose la contrarie, elle fait semblant de s'en moquer.
-Et c'est ce qu'elle a fait. Parce que, en effet, je pense qu'elle était très contrariée, mais elle n'a jamais fait allusion à cette sorcière imaginaire dans ses lettres.
-Et lorsqu'elle est arrivée au Terrier, Ron était encore plus en colère contre elle.
-On a eu à quelques jours tranquilles, jusqu'à ce que…
-Boum ! dirent-ils d'une seule voix. On a assisté à la plus violente dispute de tous les temps.
-Ils étaient dans la chambre de Ronà l'étage, et on a quand même tout entendu.
-Des noms d'oiseaux aux attaques personnelles ainsi que les objets qu'ils se jetaient à la figure.
-Ils se disputaient pourquoi ? voulut savoir Harry.
Fred et Georges haussèrent les épaules.
-Un peu pour tout, je crois, répondit l'un. Comme s'ils avaient réglé de vieux comptes.
-Mais ce dont nous sommes certains, c'est que cela n'avait aucun rapport avec leur contrariété de départ. Ils s'étaient disputés juste pour évacué leur colère.
-Mais comme ils sont trop butés pour s'avouer ce qui les mettent en rogne ainsi, les disputes sont devenues nécessaires à leur contentement.
-S'ils ne se disputent pas, ils frustrés.
-C'est bien beau tout ça, l'interrompit Harry. Mais qu'est-ce que cela a à voit avec cette ficelle ?
-Cela a à voir que, dès qu'ils ont terminé de s'entretuer, Ron et Hermione partent chacun dans leurs chambres respectives.
-Ils se séparent sans même se parler.
-Nous allons donc les forcer à être un minimum civilisés.
-Et c'est là qu'intervient notre géniale invention.
Ils brandirent la ficelle avec fierté.
-Notre Antidéliement et une ficelle capable de rester attachée à quelque chose durant toute une semaine sans qu'aucun sort, lame, potion ou dents très acérées ne puissent la trancher.
Harry les regarda tour à tour, hésitant à les prendre pour les fous qu'ils étaient ou pour les génies qui, parfois, se révélaient.
-Et c'est également là que nous avons besoin de toi, poursuivit Fred.
Harry eut un mouvement de recul.
-Ce n'est pas sérieux…, dit-il.
-Mais si, insista Georges. Tu t'arrangeras pour attache l'Antidéliement aux petits d'oigts de Ron et d'Hermione et ainsi, ils seront obligés de ne plus se quitter durant une semaine.
-Et, par la même occasion, ils ne pourront plus partir chacun de leur côté une fois qu'ils auront terminé de se hurler dessus.
-Mais…, dit Harry dont le sourire s'élargissait davantage. Ils ne seront pas contents… Pas du tout, je veux dire…
-Nous le savons ! répondirent en chœur les jumeaux.
-C'est ça qui est amusant !
-On regrette de ne plus être à Poudlard pour voir ça.
-Mais qui vous que je suis d'accord ?
Fred et Georges eurent un petit rire.
-Harry, Harry, Harry…, dit l'un. Ne nous prends pas pour des imbéciles.
-Tu dois avoir les oreilles en compote depuis le temps que tu les entends crier, ces deux-là.
-Très bien, j'avoue. Mais votre invention ne sera qu'une raison de plus pour eux de se disputer. Parce que, s'ils sont attachés l'un à l'autre, cela veut dire…
-Qu'ils devront toujours s'asseoir l'un à côté de l'autre…
-Que si Hermione va à la bibliothèque, Ron devra la suivre…
-Que si Ron va à son entraînement de Quidditch, Hermione devra partager son balai avec lui…
-Ce qui ne va ravir aucun des deux, bien au contraire, dit Harry. Non, je ne veux pas.
-Attends. Nous venons de t'énumérer le côté ennuyeux de cette situation, le retint Fred.
-Mais écoute un peu la meilleure partie, ajouta Georges.
-Ca veut aussi dire qu'ils devront partager le même dortoir…
-Le même lit…
-Que si l'un a un besoin pressant, l'autre devra le suivre…
-Que si l'un prend une douche, l'autre devra rester à côté…
-Et que, le matin, ils devront s'habiller ensemble…
Harry les observa, s'efforçant de trouver le moindre signe de plaisanterie sur leurs visages. Mais rien. Fred et Georges avaient beau arborer de grands sourires idiots, ils n'avaient jamais semblés si sérieux.
Le pire, cependantétait que plus Harry y songeait, plus il pensait que ce la pourrait être, en effet, très amusant.
Il poussa un soupir résigné. Il avait beau le nier, cette idée lui plaisait. Beaucoup.
-Ils vont me détester…, dit-il d'une voix incertaine.
-Tu n'es pas obligé de dire que c'est toi qui les as ficelés ensemble, répondit Georges.
-Que vont dire les professeurs en les voyant ainsi ?
-L'Antidéliement est invisible pour tous, sauf pour l'attacheur et les attachés, renchérit Fred.
-Ils ne vont pas pouvoir enfiler leur vêtements…
-L'Antidéliement passera au travers.
Harry, devant tant d'arguments, ne sut quoi ajouter. Oui, il était vrai que c'était irrésistiblement tentant. Du surcroît, si cela pouvait les forcer à se parlerà se confierà s'avouer ce qu'ils ressentaient…
Résolu, il releva la tête.
-D'accord, dit-il.
Fred et Georges eurent un air triomphant, puis luis donnèrent le bout de ficelle.
-Nous te conseillons d'utiliser une potion somnifère pour les attacher sans qu'ils ne s'en aperçoivent, suggéra Fred.
Harry hocha la tête, distrait. Bien malgré lui, il avait hâte de voir la réaction de ses amis.
-Bon, dit soudain Georges. Il est temps pour nous de nous occuper de notre clientèle.
-On te souhaite de bien t'amuser, mon ami, ajouta son frère en se levant.
-Au revoir, les gars, dit Harry.
Il partit alors à la recherche de ses amis, perdus dans la foule entassée dans la boutique. Mais ils semblaient avoir disparus. Harry sortit dans la rue, agacé. Il n'avait aucune envie de parcourir Pré-au-Lard pour les trouver en train de bouder chacun dans leur coin. Cependantà sa grande surprise, il les aperçut assis sur un banc, bavardant d'un air joyeux. L'orage était passé…
Harry ne posa pas la moindre question. Ron et Hermione venaient tout juste de se réconcilier, il n'avait pas à raviver leur querelle.
Ils flânèrent encore quelques heures, puis repartirent au château, les poches abritant leurs achats. Et, pour Harry, l'Antidéliement.
A suivre…
Voilà, c'est le premier chapitre. J'espère qu'il vous a plu. Il n'y a pas beaucoup d'action, mais ne vous en faites pasça va venir. Enfin, si on peut appeler cela de l'action… Si vous avez aimé, une petite review serait sympa. Et si vous avez détesté, dites-moi pourquoi, que je puisse améliorer cela.
Je n'ai pas encore entamé l'écriture du second chapitre, donc ne vous impatientez pas trop. Mais ne vous en faites pas, il viendra bien un jour.
Bisous, Sam Dreamangel
