Bonjour, buenos dias, hello, priviet, Gutten tag...
Je réédite ma fanfiction, que je ne trouvais plus à mon goût. Mais parce que je n'ai pas envie d'abandonner, j'ai décidé de m'attaquer à tout ce qui ne va pas hohoho.
Disclaimer : Tout ceci appartient bien évidemment à la fabuleuse J.K. Rowling, seuls les personnages d'Ivanova et de Vlada sont de moi. Et la trame de l'histoire (bah oui, j'ai quand même utilisé un peu de ma matière grise pour écrire cette histoire)

Bonne lecture!


Son nom est Sasha, Sasha Ivanova. Elle faisait partie de cette noble lignée de sorciers russes qui sont arrivés en Angleterre peu après l'arrivée de ce moldu totalitaire qu'était Staline. Son père est actuellement enfermé à Azkaban, à cause de sa dévotion pour le Seigneur des Ténèbres. Le Ministère de la Magie a innocenté sa mère, qui, selon le Ministère, n'avait pas joué de rôle aux côtés de Lord Voldemort, essayant simplement de protéger sa fille unique de la mort. Non, ceci ne raconte pas l'histoire d'une jeune femme au sang pur, rebellée et révoltée par ses parents mangemorts. Sasha a été, dès sa plus tendre enfance, conditionnée pour ne pas apprécier les moldus, les sangs-de-bourbe ou encore les traîtres à leur sang. Que reste-t-il d'une pareille éducation, lorsque tout s'écroule, qu'il en est terminé de Lord Voldemort et de son dictat pour la pureté du sang ? Que reste-t-il d'elle, maintenant que son père est en prison ? Que tout ce qu'on lui a appris doit disparaître ? Comment effacer dix-sept années de sa vie pour tout recommencer à zéro ? Petite beauté froide au cœur de pierre doit apprendre à vivre seule avec sa rancœur…

Elle pénétra dans la grande salle et se dirigea vers la table de sa maison, Serpentard. Une nouvelle année commençait, ou plutôt, recommençait. Poudlard avait été rénové suite à la grande bataille qui avait dévasté une grande partie du château. Et ce jour-là était le premier jour de sa septième année entre ces murs, septième année qui s'annonçait déjà longue. Sasha ne faisait pas partie de ces personnes à l'intelligence impressionnante, même si elle gardait une bonne place dans le haut de la liste, elle n'avait pas été élue préfète-en-chef, elle n'était pas populaire, même si son corps élancé et ses longs cheveux bruns faisaient tourner la tête à plus d'un. Elle s'asseyait près de Vlada, sa seule alliée Russe parmi tous ces Anglais. Son amie avait reçu la même éducation que Sasha, le sang avant tout, et être à Serpentard après cette guerre rendait les choses assez compliquées. Les Gryffondors ont enfilés leur masque de gagnants, et plus-ou-moins parce que la majorité des parents des Serpentards étaient des fidèles au Seigneur des Ténèbres, plus personne ne voulait se voir les côtoyer. Le nom Ivanova avait été traîné dans la boue, insulté, rabaissé. Certes, pas autant que celui de Malefoy. Sasha osa un regard dans sa direction, même si le règne de Lord Voldemort était terminé, la place qu'avait jouée la famille Malefoy était plus importante que celle de la famille Ivanov, et c'était toujours avec une certaine appréhension qu'elle le regardait. Elle savait que quelque chose s'était brisé en lui ce jour-là, quelque chose s'était brisé en elle aussi, le jour où ils ont perdu Blaise Zabini. La rumeur disait qu'il avait été tué par un opposant au Seigneur des Ténèbres, personne n'a jamais retrouvé son corps mais le sang retrouvé était bien celui de Blaise. Il n'était pourtant pas un mangemort, bien entendu il ne faisait pas non plus parti de l'Ordre du Phoenix, il était neutre, ne voulant tuer personne. Le regard de Malefoy était baissé vers son assiette, un voile devant ses yeux, sans émotion.

- Il n'est pas bon de s'appeler Malfoy ces temps-ci.

Vlada avait remarqué que l'attention de son amie était focalisée sur le blond aux allures un peu vampiriques.

- Pas question de s'apitoyer sur son sort Ivanova, dois-je te rappeler que nos parents sont également en prison ?

- Le Maître ne nous a jamais demandé de tuer Dumbledore, Vlada, il ne nous a jamais confié de missions aussi importantes.

- Tais-toi ! Tu veux qu'on se fasse remarquer ou quoi ? Dans cette école, le « Maître » n'existe pas, s'ils t'entendent Sasha, ils vont tout de suite remettre en cause ton rôle dans la guerre. Je n'ai pas envie que tu termines tes jours en prison, figure-toi.

La brune regarda son amie avec un sourire, savoir que quelqu'un est encore assez fou pour oser s'approcher d'elle alors que le sang des Ivanov coule dans ses veines lui faisait plaisir, mais savoir que son enfermement à Azkaban ennuierait quelqu'un était d'autant plus plaisant.

- Arrête de sourire comme ça, on dirait ta mère. Répliqua Vlada, sortant Sasha de ses pensées.

- Dois-je te rappeler que ma mère ne souriait que lorsque mon père tuait un sang-de-bourbe ? Merci de me comparer à elle, tu es un amour Petrova.

- Mais de rien. J'ai toujours su qu'il y avait quelque chose de démoniaque dans le sourire de ta mère.

Malefoy se levait soudainement de sa chaise, certainement pour rejoindre le dortoir avant les cours. A cause de sa curiosité, Sasha décida de se lever également laissant son amie terminer son petit-déjeuner seule. Elle le suivit jusque dans un couloir désert, peu avant le tableau de leur dortoir, quand il se retourna vers elle, l'air irrité.

- Tu me suis Ivanova ?

- Je… Sasha reprit cet air hautain et serpentard sur son visage. Vois-tu un inconvénient à ce que j'aille également dans mon dortoir, Malefoy ?

- Arrête ce petit jeu, pas de ça avec moi. Je sais que je suis pitoyable depuis ce qu'il s'est passé, évidemment tu es la seule à savoir la véritable raison puisque tu es aussi pitoyable que moi, je veux juste qu'on me laisse tranquille. Surtout toi, compris ?

C'est sur ces mots qu'il continua son chemin et passa le tableau, laissant Sasha plantée au milieu du couloir, l'air effaré. Même lorsqu'ils étaient enfants, Drago Malefoy n'avait jamais été gentil avec Sasha, l'accusant de l'empêcher d'être avec son meilleur ami. Un sourire fade étira ses lèvres, malgré la présence de Vlada à ses côtés, que restait-il d'elle ? Elle se retourna et changea de direction, ne sachant pas vraiment où ses pieds la mènerait, elle avait besoin de se bouger, pour essayer d'arrêter ces pensées qui l'a consumait à petit feu. Comme si un voile était dessiné devant ses yeux, elle ne se rendait pas compte de près de qui elle passait.

- Alors Ivanova, quel effet ça fait d'avoir un père enfermé à Azkaban ? Oh, et j'oubliais, un oncle, une tante, un cousin, des cousines, je crois même me souvenir que ton grand-père y est également enfermé, c'est d'une tristesse…

- Weasley, quel effet ça fait d'avoir un frère loup-garou et un frère décédé ? Oh, et j'oubliais… Un sourire mauvais se dessina sur ses lèvres, d'être un traître à son sang ?

Weasley commença à se rapprocher d'elle et elle pouvait apercevoir que ses oreilles viraient au rouge, son sourire s'intensifia, « Frappe-moi Weasley, que je puisse me défouler sur un Gryffondor. » Mais Saint Potter en décida autrement et retint le rouquin avant qu'il ne touche la Serpentard.

- Cette histoire de sang est terminée Ivanova, change de disque, Voldemort est mort.

- Cette histoire de sang, comme tu dis, n'a rien à voir avec la mort du Seigneu…

Mais avant qu'elle n'ait pu terminer sa phrase, son amie Vlada vint placer sa main sur sa bouche. Il était moins une, Vlada regardait Potter avec un air désolée et prit le bras de Sasha pour s'en aller, mais la brune en décida autrement.

- Je ne vais pas fuir parce que je suis à Serpentard, tu as peut-être les faveurs de toute la communauté magique parce que tes deux parents ont été assassinés par Lord Voldemort, et que tu l'as également réduit au néant, perdant au passage quelques amis, mais ce n'est pas parce que nous sommes à Serpentard que je te dois servitude pour les pêchers de mes parents. Alors enlève ce sourire triomphant de tes lèvres Potter, on a compris que vous aviez gagné, on le sait parce que nos parents sont à Azkaban.

Sur ce, elle se retourna et repartie vers son dortoir, comme initialement prévu. Vlada la suivait, en ayant toujours sa main accroché au bras de la jeune Ivanova.

- Tu t'es bien rattrapée Sasha, en prétextant que tu n'étais pas coupable de ce que tes parents ont fait, mais sois prudente, je t'en prie. Le Ministère est à l'affût du moindre petit mangemort qui traînerait encore dehors, et ton nom n'est pas blanc comme neige.

- Je le sais Vlada, mais il est dur de se contenir alors qu'ils arborent tous cet air supérieur qu'ils ne devraient pas avoir.

- Il s'est passé quelque chose avec Malefoy ?

Sasha fut surprise de ce changement de conversation, et surprise que son amie puisse penser que son humeur massacrante a quelque chose à avoir avec Malefoy. Elle la regarda donc, pleine d'incompréhension.

- Ne me regarde pas comme ça…

- Je n'ai pas envie d'en parler Vlada, de toute façon il faut qu'on se dépêche sinon nous allons être en retard en cours de potions.

Sans un mot de plus, la jeune femme se dirigea vers son premier cours, oubliant de passer par son dortoir. La journée se passa sans qu'une minute elle ne repensa à ce que Malefoy lui avait dit au début de la journée. Elle ne le pensait pas pitoyable. Blaise ne méritait pas de mourir, il n'avait jamais souhaité la mort de quiconque et c'était pour cela qu'il ne s'était pas engagé dans le conflit avec le Seigneur des Ténèbres. Ni contre lui, il n'avait rien cherché, rien demandé à personne. Il voulait vivre, tout simplement. Le soir venu, les deux russes se dirigèrent vers la grande salle pour le repas du soir, mais elle ne prononça pas un mot, toucha à peine à son repas. Vlada savait que quelque chose n'allait pas chez son amie, mais elle ne pouvait pas lui demander car Sasha n'était pas du genre à répondre aux questions mais plutôt du genre à tout déballer quand elle était sur le point d'exploser. C'était avec un regard triste que son amie la regardait s'en aller vers les cachots, son corps bougeait mais son esprit n'était pas là. Que reste-t-il quand on a tout perdu ?

Une fois arrivée dans la salle commune, elle se laissa tomber dans un des fauteuils aux couleurs de sa maison, devant la cheminée. Elle regardait les flammes danser sans vraiment les voir, elle ne pensait à rien de précis, son esprit était vide de tout sentiment. Elle ne s'était jamais sentie aussi vide, même à l'époque où le Lord l'avait torturé à coups d'endoloris pour avoir échoué à une de ses missions, elle se sentait quand même vivante, la douleur la rendait vivante. Sa famille était détruite, elle pensait à son père en prison, à sa mère, seule dans son manoir. Dans le monde magique on pleurait la perte des gens ayant combattu contre Lord Voldemort, mais ceux qui avaient perdu un proche, côté ennemi n'avait pas le droit d'être tristes. Pourtant la douleur était quand même présente, beaucoup trop présente.

Elle ne se rendit pas compte tout de suite que deux yeux métalliques la fixaient depuis son entrée dans la salle commune. Lorsqu'elle tourna la tête, elle le vit, dans un fauteuil en face d'elle, les traits tirés et les yeux rougis. Elle ne voulait pas qu'il la déteste encore plus alors elle se leva pour rejoindre son dortoir, mais un chuchotement l'arrêta.

- Tu n'es pas obligée de partir…

- J'ai envie d'être seule.

- Il me manque.

- Il me manque aussi, Malefoy.

Et sans un mot de plus, elle pénétra dans son dortoir. Une fois dans son lit, elle se mit en boule et commença à pleurer. Elle avait attendu ce moment toute la journée, car une fille de son rang ne pleure pas, une fille avec son sang ne s'abaisse pas à être faible, pas devant les autres. Son cœur se serra dans sa poitrine, elle manquait d'air. Elle sentit quelqu'un s'allonger près d'elle, pensant qu'il s'agissait probablement de Vlada, elle n'ouvrit pas les yeux, bien qu'elle aurait dû. Une main vînt alors encercler son corps tandis qu'une autre se perdait dans ses cheveux pour l'attirer contre un torse dur et froid. Elle réussit à articuler quelques mots entre ses sanglots.

- Les garçons ne sont pas censés se trouver dans les dortoirs des filles, Malefoy.

- Nous sommes à Serpentard Ivanova, on n'est pas obligé d'obéir au règlement.

Pour quelqu'un qui avait suivi les ordres de ses parents et de Lord Voldemort à la lettre, cela en était risible. Malgré tout, elle décrocha un semblant de sourire face aux arguments du blond.

- Et il me semblait que tu me détestais depuis le jardin d'enfants. Elle avait prononcé sa phrase d'un ton neutre, pas vraiment une affirmation, pas vraiment une interrogation.

- Je ne te déteste pas.

Elle fût surprise de sa réponse mais ne le montra pas. Blaise aurait été ravi que ses deux meilleurs amis se parlent enfin sans se lancer des sortilèges au visage.

- Il ne serait pas heureux de te savoir dans cet état tu sais.

- Il ne peut rien savoir, il est mort.

Et ses larmes redoublèrent de plus belle ainsi que la pression du blond contre elle. Non, il n'était pas bon d'avoir des parents mangemorts, d'être à Serpentard, et de s'appeler Ivanova ou Malefoy ces temps-ci.