Et voilà, une nouvelle traduction toute chaude! L'histoire fait une dizaine de chapitres, qui paraitront au rythme de un chaque lundi. Maintenant je vous préviens, ça ne ressemble pas du tout à ce que je fais d'ordinaire, donc ne soyez pas surpris. Il est très possible que certains d'entre vous soient mis mal à l'aise par cette fic, mais elle est bourrée de qualités.

Disclaimer: Bon, je rééssaye un dernière fois: cher Père Noel, je voudrais les droits de Harry Potter. Non? Bon tant pis.

Les personnages sont à JKR et le reste à The mpreg spirit. Snif.

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Il inspecta la pièce, regardant silencieusement le projet sur lequel il avait travaillé toute l'heure passée avec un sourire ravi. Une table de deux convives parfaitement mise. Quatre fourchettes, trois couteaux, deux cuillères, trois verres en cristal. Au moins, les cours d'étiquette qu'il avait été forcé de prendre s'étaient révélés payants. Son sourire s'évanouit lorsqu'il regarda la place la plus proche de lui. Ramassant le couvert incriminé, il le serra dans sa main et tenta de le polir sur sa chemise.

La massive horloge de grand-père située dans le salon commença à se faire entendre. Elle sonna lourdement six fois et il agita sa main d'un geste dégagé par-dessus son épaule. Une douce musique classique envahit la pièce et il sourit de nouveau. C'était pile ce que son mari apprécierait d'entendre en rentrant à la maison. Pile à l'heure, la porte d'entrée s'ouvrit. Il reposa rapidement la fourchette et courut accueillir son époux.

Se tordant nerveusement les main sous la table, Harry leva lentement les yeux, osant regarder le visage de son mari une fraction de seconde avant de se reposer vivement sur son assiette.

"J'ai mis les assiettes, et bien, la table aussi, comme tu m'as demandé de le faire," dit-il doucement en adressant à Sévérus un faible sourire. Il ne croisa pas son regard, mais contempla l'argenterie qui se trouvait devant lui sans autre expression que du dédain.

"Le couteau à poisson doit être décalé d'une place vers la droite. La serviette est mal pliée et," Il s'empara de la fourchette à dessert, l'examinant attentivement. "il semblerait qu'une de mes fourchettes soient sale. On dirait que ces leçons n'ont été qu'un gâchis de mon argent."

"Mais c'est moi qui les ai payées," dit Harry. Il le regretta aussitôt en voyant Sévérus se lever avec colère.

"Je ne me disputerai pas avec un simple enfant. Je serai dans mon bureau," dit-il en se retournant. Il sortit de la salle à manger sans se retourner.

"Enfant? Je suis ton mari!" lui cria Harry, mais il savait qu'il était trop tard. Il ramassa sa serviette et la porta à ses yeux, et ses larmes coulèrent. Il les essuya précipitamment. Il était peut-être gay mais il n'était pas une femme, et il se ferait admonester pas Sévérus si jamais il le voyait.

En regardant la nourriture qu'il avait mis une heure à préparer, il se leva, et puisque la façon dont son estomac lui était remonté dans la gorge l'empêchait de manger, il alla trouver Sévérus.

Sévérus était recroquevillé dans sa chaise lorsque Harry arriva un quart d'heure plus tard, larmes séchées et les joues encore roses à cause de l'eau froide dont il s'était aspergé. Il ne prit pas la peine d'interrompre sa lecture et Harry passa sur son impolitesse.

"Tu es pardonné, maintenant va te coucher et laisse moi lire."

"Non, je ne suis pas venu m'excuser, je voulais juste te parler." Il rougit et Sévérus soupira en fermant son livre et en le déposant sur la table qui se trouvait à côté de son fauteuil.

"A propos de quoi?" Dans un sursaut d'audace, Harry s'approcha de lui, s'assit sur le bras du fauteuil et le regarda droit dans les yeux.

"Et bien, je me disais que tu pourrais venir avec moi ce soir. J'en ai assez d'être endormi le temps que tu montes…" Il caressa de la main la joue de Sévérus, et pendant une seconde pleine d'espoir, Harry pensa qu'il allait accepter.

"Pas ce soir, je suis fatigué." Harry retira sa main et fronça les sourcils. Il se sentait rejeté.

"Ca fera trois semaines demain qu'on est mariés et on… on ne l'a fait qu'une fois."

"On ne s'est pas mariés pour ça. Tu sais que je n'ai donné mon accord que pour faire cesser tes geignements." Harry ne put se retenir cette fois. D'abord ce furent deux larmes, mais bientôt cela tourna à la crise de sanglots. Sévérus lui releva le menton de la main et Harry renifla. Au lieu d'un câlin; non, Harry savait qu'il n'aurait jamais droit à ça; il reçut une violente gifle sur la joue.

"Tu ne pleureras pas. Es tu un enfant?" Harry ne répondit pas. "JE T'AI POSE UNE QUESTION, ES TU UN ENFANT?"

"Non, Sévérus, je ne suis pas un enfant." Sévérus le repoussa du bras du fauteuil et il tomba au sol.

"Maintenant hors de ma vue."

Harry se releva et quitta la pièce avec autant de grâce que possible vue la situation et se rendit dans leur chambre (il avait insisté pour avoir une chambre commune, bien que Sévérus ait souhaité rester séparé). Il se regarda dans le miroir. Ses cheveux avaient finalement été domptés par l'application quotidienne d'une une potion et étaient maintenant coiffés vers l'arrière, et ils ressemblaient beaucoup à ceux de Malfoy.

Son visage était plus maigre que jamais. Les soirées se passaient souvent de la sorte et il ne mangeait plus que rarement à dîner, alors que ses matinées étaient consacrées à faire la liste de corvées que Sévérus lui assignait, et de fait il manquait habituellement le petit-déjeuner. Il soupira.. Il se demandait s'il manquerait à Sévérus si jamais il maigrissait tellement qu'il finissait simplement par disparaître.

Il commençait juste à s'endormir lorsqu'il sentit le lit remuer sous le poids d'une autre personne qui y montait. Il ignora Sévérus et fit semblant de dormir.

"Je sais que tu es réveillé Harry." Harry ne remua toujours pas. "Je sais que je suis dur, mais c'est pour ton bien, tu dois apprendre." Il se tourna pour regarder son mari, qui pour une fois semblait lui porter toute son attention.

"Mais pourquoi tu refuse de me parler? Rien que de me toucher semble être un énorme effort pour toi." Sévérus laissa échapper un long et profond soupir.

"Je vais t'expliquer pourquoi exactement. C'est une raison très personnelle et je n'en ai jamais parlé à personne avant…"