Après avoir vu deux fois Civil War et la SCÈNE DE L'HÉLICOPTÈRE OU BUCKY BOUFFE STEVE DU REGARD, j'avais hautement besoin d'étancher ma soif de Stucky. Je devais écrire quelque chose. C'est mon premier écrit sur ce couple d'ailleurs. Il y en aura d'autres si ça marche bien. Peut-être.
Cette fic' est un AU [Alternative Univers] T-S [deux chap']. C'était un O-S à la base, mais j'ai coupé en deux parce que sinon ça aurait été trop long. Vraiment trop long. Je fais durer le plaisir alors pourquoi pas.
Disclaimer : Les personnages appartiennent à Marvel, Stan Lee tout ça tout ça.
Warning : Couple gay Stucky [Bucky/Steve]. Avec lemon. J'ai jamais su ce que les citrons venaient faire dans les scènes hot mais en tout cas, vous voilà prévenu. Pre-serum Steve. Si vous avez un problème avec les lemons ou les gays ben déjà je sais pas ce que vous faite sur cette fic' vu le résumé et les spécificités de recherche, et ensuite ben... non mais tout est dit quoi.
Cette fic' est inspirée d'un fanart mais le scénario est de moi. Fanart que j'utilise d'ailleurs comme cover et bisous à l'artiste !
Ha et j'ai casé du russe à des moments. Sauf que je suis ni russe, ni bilingue. Donc si y en a qui découvre qu'en fait j'ai écrit n'importe quoi, ben pardonnez moi d'avance ! (même si normalement, les phrases sont justes)
Je vous souhaite une bonne lecture :D
Bucky enregistra la commande et offrit un sourire à ses clients.
- Ce sera tout ? 13$ s'il vous plaît. Par carte ?
Il tendit le lecteur de carte bancaire d'une main et le bon de commande à Pietro de l'autre. L'homme devant lui retira sa carte une minute plus tard et Bucky récupéra le lecteur. L'appareil vibra dans sa main. Le ticket de caisse sortit par intermittence et il l'arracha.
- Merci beaucoup. Dirigez vous vers mon collègue pour récupérer votre commande, bonne journée.
Ses clients le remercièrent et longèrent le comptoir vers Pietro.
Bucky laissa tomber son sourire de travail et attrapa un chiffon. Il nettoya rapidement son espace de travail, puis replaça les produits dans la vitrine d'exposition. A cette heure de la journée, ils n'avaient pas trop de client dans ce café. C'était pour le mieux. Les heures d'affluences étaient les pires. Bucky les détestaient. Mais il ne se plaignait pas trop.
Il avait décroché ce job à mi-temps par l'intermédiaire d'un ami et la paye qu'il en tirait lui permettait de compléter ses fins de mois. Malgré sa bourse, sa vie d'étudiant provoquait beaucoup -trop- de dépenses inutiles -au sens littéral. Ce taf était un cadeau qui payait bien, plutôt agréable si on oubliait les heures d'affluences, et en plus, en fin de journée, il était autorisé à emporter quelques produits -ceux qui avaient dépassé ou aillaient dépasser leur date de péremption.
Et puis, l'équipe était sympa. Clint, le patron était un gaillard râleur, qui voyait -littéralement- tout, les détails. Du coup, il était assez sévère quant à l'entretien de son café. Les jumeaux Wanda et Pietro Maximoff étaient ses squatteurs comme il les appelaient. Deux ados immigrés arrivés sur New-York plus tôt dans l'année, que Clint n'avait pas eut le cœur à laisser dans la rue. Il leur offrait le gîte et le couvert en échange d'un coup de main régulier. Autant Wanda était raisonnable et travaillait sérieusement, autant Pietro passait son temps à chercher Clint, en travaillant deux fois plus que lui, pour prouver Bucky ne savait quoi.
Au moins, ça animait les moments de vide.
Il reposa son torchon et s'accouda au comptoir, là où il avait une vue parfaite sur tout le café, dans ses moindres recoins. Une femme travaillait sur son ordinateur près de l'entrée, buvant son mocha par intermittence. Un couple se dévorait des yeux, observé par un vieillard au sourire tranquille. Le groupe d'amis qu'il venait d'encaisser s'installait à une table ronde, près d'un des murs de briques.
Oui vraiment, pour une fin de lundi après-midi, il n'y avait pas grand monde.
Bucky jeta un coup d'œil à l'horloge qui tiquetait au-dessus de sa tête. Encore 3h avant sa fin de journée. Les rires de ses clients attirèrent son attention. Au moins eux n'avaient pas l'air de s'ennuyer.
Le soleil sortit de derrière les nuages, immergeant le café dans une atmosphère paisible et chaleureuse. Bucky tourna les yeux vers la baie vitrée. La vue était banale, sans plus, mais dégagée et donnait sur la rue. C'était un point fort de ce café dans Brooklyn. Il était lumineux. Et Bucky aimait ça.
Une tête blonde saisit son regard au moment où il se faisait la réflexion que le soleil compensait largement la matinée pluvieuse qu'ils avaient eu.
Il se redressa pour mieux la voir et un sourire étira ses lèvres.
Ce client, il le connaissait. C'était un petit blond, assez fin et au visage légèrement creusé. Il portait toujours une chemise -aujourd'hui il avait opté pour une bleue canard- et un jean dans le style usé consciencieusement repassé. Ses cheveux était court sur les côtés, et plus long sur le dessus. Il passait régulièrement sa main dans ses mèches pour les rabattre dans un sens. Souvent, il le faisait plus de 5 fois en quelques minutes. Là, avec le soleil, Bucky avait l'impression qu'un champ de blé avait poussé sur sa tête.
Bucky ne le connaissait pas personnellement, mais ce gars était un habitué. Il venait tout les jours- en tout cas, quand Bucky travaillait, il était toujours là, sauf le mardi-, en début d'après-midi. Il commandait un cappuccino puis s'asseyait à la même table -sauf quand elle était déjà prise- et sortait un carnet et un crayon. Il restait souvent tard, mais partait toujours avant la fermeture, de sorte que Bucky n'avait jamais eu l'occasion de lui parler.
Pourtant, ce n'était pas l'envie qui lui manquait. Bucky était un garçon curieux. Il aimait être au courant des choses. Et voir tout les jours ce client griffonner dans son cahier attisait son intérêt. Il n'avait jamais réussi à lui adresser la parole et pas parce qu'il était timide. La timidité était une chose que Bucky ne connaissait pas. Il était plutôt du genre rentre dedans et m'as-tu vu. Il aimait attirer l'attention, ou du moins, faire savoir son avis. Après, il n'était pas au point de son ami Antony Stark. Ou Tony pour les intimes. Niveau égo surdimensionné et projecteur, ce mec le battait et de loin. Non vraiment, Bucky était simplement franc et décontracté.
Mais alors pourquoi n'avait-il jamais parlé à ce blondinet alors ?
Le timing était une chose obscure. À chaque fois que ce client passait commande, ce n'était pas lui à la caisse et souvent il n'était pas derrière le comptoir, à cet exact instant. Pourquoi ? C'était une bonne question.
Bref, tout ça pour dire que Bucky mourrait d'envie de lui parler, par pure curiosité, mais qu'il ne trouvait jamais le moment. Peut-être qu'aujourd'hui serait différent.
Bucky sourit en voyant le blondinet secouer la tête en faisant une moue dubitative. Apparemment, il n'était pas sûr de ce qu'il venait d'écrire.
De nouveaux clients entrèrent dans le café, tirant Bucky de sa contemplation.
2h et 45 minutes plus tard, Bucky et ses collègues priaient les derniers clients de bien vouloir se diriger vers la sortie du café avec leurs plus beaux sourires. Bucky se tourna vers la baie vitrée. Le blondinet n'était plus à sa table. Il avait dû partir quand Bucky avait le dos tourné.
Ce constat lui tira un soupir de regret. Encore raté.
Il aida à la fermeture du café et 20 bonnes minutes plus tard, il était sur le chemin de son appartement. Il n'était pas rentré depuis quelques secondes que son téléphone vibrait dans sa poche arrière droite. Il le tira et ouvrit le message reçu.
Tony lui proposait une soirée. Ça ne l'étonnait pas. Bucky s'assit lourdement sur une chaise de la cuisine et cala ses coudes sur ses cuisses, téléphone en main. Il réfléchissait à ses impératifs. Le lendemain, il avait un contrôle de russe à 9h, pour lequel il n'avait pas trop révisé, puis il enchaînait avec un cours magistral sur l'histoire soviétique -ennuyant à mourir il fallait bien le dire-, avant d'aller au travail. En plus ce serait mardi.
Aucune chance qu'il loupe la soirée de Tony.
Ne pas se méprendre. Bucky adorait ses études. Il était de loin le plus doué en russe dans sa promo. Mais bon dieu l'histoire de la Russie était tellement sans saveur sur certains chapitres, tellement… froide. En particulier l'URSS et tout le passage post-seconde guerre mondiale. Le collège et le lycée lui avait tellement rabâché le conflit de la guerre froide qu'il n'en pouvait plus.
Bref, il aimait sa filière, ses études, mais il était assez formaté la journée par les cours, il n'allait pas en plus leur sacrifier ses soirées.
Il renvoya un message à Tony et fila se préparer pour sortir.
X
A quel moment, son cerveau avait-il validé l'idée de la soirée ? Parce que pour une grosse connerie, ça avait été une grosse connerie.
Il avait passé la nuit à boire, à flirter, à danser, jusqu'à ne plus savoir avec qui il était venu. Bucky tenait bien l'alcool, mais là, il avait un peu exagéré. Certes il se souvenait de tout -il n'avait été vraiment ivre que vers les 4h du matin- mais bon, la gueule de bois était là pour lui rappeler le nombre astronomique de verre qu'il avait vidé.
Résultat, il s'était réveillé dans les bras d'une fille qu'il ne connaissait pas, dans le lit d'un gars qu'il ne connaissait pas. Il n'était pas du genre à faire de scandale, et bi de son état, il se moquait des réactions sociales quant à sa façon de finir les soirées. Par contre, le détail gênant, c'était vraiment ne pas réussir à se souvenir des noms. Il se sentait comme un salopard à chaque fois. Heureusement pour lui, cette fille là lui avait bien rendu. Ils étaient même devenu ami autour d'un café à 7h30.
Après, autant ne pas aborder le contrôle de russe. Il avait lutté contre la fatigue tout du long, mais avait tout de même réussi à répondre à toutes les questions, traduire le texte, et même rédiger deux pages entières sur la question de l'économie russe. Non vraiment, pour un lendemain de soirée, il s'en tirait plutôt pas mal.
Il bailla à s'en décrocher la mâchoire sur le chemin du café. Il avait profité du cours magistrale pour rattraper sa nuit et maintenant il ne pensait plus qu'à son lit. Il voulait juste finir la journée au plus vite.
Il se changea rapidement dans le vestiaire du personnel, échangea son tee-shirt Batman contre un noir uni, plus réglementaire. Il épingla son badge dessus, et alla prendre son poste en nouant son tablier autour de sa taille.
Le café était à moitié plein comme toujours quand il arrivait. Il jeta un coup d'œil vers la baie vitrée. On était mardi, il n'allait pas le voir, mais c'était une sorte de réflexe. Le blondinet n'était pas là. Un trio de filles fardées était à sa place. Bucky les maudit intérieurement.
Un couple, une grand-mère, un papa avec sa fille, et deux hommes plus tard, et Bucky crut halluciner quand la tête blonde se dessina derrière une femme corpulente. Bucky ne put s'empêcher de sourire béatement en l'apercevant. C'était inattendu et ça remontait totalement le niveau de sa journée.
- Hé Buck, il faut réapprovisionner le frigo de boissons, prévint Clint. Vas-y je te remplace.
Bucky serra les dents si fort qu'il se fit mal. Il aurait pu refuser, camper à la caisse, mais ça n'aurait pas été correct. Et puis, c'était dans son contrat. Une fois encore, c'était rappé.
Il s'éloigna donc à contre cœur et alla chercher un énorme carton dans la réserve.
Si il y avait bien une chose dont était fier Bucky à propos de lui-même à part ses compétences en langue -sans mauvais jeu de mot- c'était son physique. Plus jeune, il avait passé plusieurs étés dans des camps de scout. Il avait prit goût à la débrouille, et en entrant au lycée, il s'était dégoté un petit job en tant qu'assistant dans un hangar. La mécanique l'avait fauché et fasciné directement. Il aimait jouer de ses mains et réparer les choses, encore aujourd'hui.
C'était par le biais de cet emploi qu'il avait fait la connaissance de Tony d'ailleurs. Et Tony l'avait convaincu de l'accompagner une fois par semaine en salle de sport. Aujourd'hui il y allait un peu plus souvent.
Voilà c'était ça. Bucky était musclé. Pas trop, mais quand même. Assez pour titiller l'œil. Et ajoutez à son physique charmeur de base, il pouvait se vanter de son physique. Et donc, un carton de boissons, c'était un piètre poids pour lui.
Il le souleva sans effort et retourna dans le café. Il posa son fardeau devant le frigo réservé aux boissons, placé en libre service pour les clients, et commença à remplir les étagères. Très vite, il sentit un regard sur lui, depuis son angle mort gauche. Il tourna la tête et son regard rencontra celui du blondinet. Il se figea en pleine action.
Ils étaient séparés par une table et peut-être un mètre de distance. Rien d'infranchissable. Et le blond le regardait ranger. Bucky nota immédiatement sa lèvre fendu et le bleu sur sa pommette droite. Son nez était aussi méchamment rougit. Clairement, il avait reçu des coups.
Bucky fronça les sourcils. Il baissa les yeux et vit plusieurs mouchoirs ensanglantés sur la table. Sa mâchoire se crispa. Il releva les yeux vers le blondinet. Le jeune homme détourna la tête et se pencha sur son carnet. Bucky comprit que son regard avait été trop insistant et se sentit mal à l'aise. Il reprit son rangement sans pouvoir contrôler la colère qu'il sentait au fond de son estomac.
Qui avait frappé ce mec ? Et pourquoi ? Il n'avait pas l'air d'être un mauvais type. Il avait même l'air super sympa. À moins que ce ne soit un connard finit. Il avait sûrement mérité les coups. Non… impossible.
Bucky glissa un œil vers lui. Le blond était concentré sur une page blanche de son carnet. La pointe de son crayon tapotait distraitement le papier. Sa langue passait précautionneusement sur sa lèvre abîmée. Ses doigts touchaient doucement sa pommette. Une grimace indiqua à Bucky que la douleur n'était pas partie.
Il termina de ranger les boissons, ramassa son carton vide et alla s'en débarrasser dans la réserve. De retour à la caisse, il s'occupa de plusieurs clients sans en voir le bout, avant que le flot ne s'épuise. Il se pencha sur le comptoir et jeta un œil vers le blondinet, prétextant vérifier l'état du frigo des boissons.
Il n'avait pas bougé, pas touché à son cappuccino, et grimaçait toujours de douleur en tripotant son visage meurtri. À le voir comme ça Bucky le trouva adorable. Un client l'interrompit dans son observation et Bucky le maudit par la pensée. Il arbora son plus beau sourire marketing et enregistra la commande.
Deux heures et des poussières plus tard, le nombre de clients dans le café avait baissé de façon conséquente. Bucky rangeait tranquillement des tasses, une musique entraînante lui traînant dans la tête.
- Buck, tu veux prendre ta pause ? proposa Clint.
Bucky ne prenait jamais de pause d'habitude, et Clint le savait bien. Mais il persistait à demander. Et pour une fois, Bucky voulait en prendre une.
- C'est bon pour toi ? demanda-t-il quand même.
Clint parut étonné. Il éclata de rire et lui donna un coup amical sur l'épaule.
- Vas-y tombeur, ricana-t-il. Je te vois le reluquer depuis des semaines.
Bucky se figea. Était-il vraiment possible que Clint ai lu dans ses pensées ?
- Y a des poches de glaces dans le frigo du vestiaire, ajouta Clint en prenant sa place à la caisse. Hésite pas.
Bucky le remercia et tourna les talons. Il se demanda si il avait été si transparent en poussant la porte réservée au personnel.
- Il va enfin tenter un truc ? entendit-il Wanda demander tout bas.
Apparemment, oui. Bof, il s'en moquait.
Il se prépara un café, retira son tablier de service et choppa une poche de glace. Il l'enroula autour d'une serviette propre plusieurs fois, puis fixa la porte.
Bucky n'était ni timide, ni intimidé. Il inspira profondément et retourna dans le café. Il ignora le regard moqueur de Pietro en passant devant lui et alla directement vers le blondinet. Ce dernier ne fit d'abord pas attention à lui -à sa défense, étant juste en face du frigo en libre service, il devait avoir l'habitude des passages maintenant. Mais quand Bucky prit la chaise devant lui et la recula, le blondinet releva la tête brusquement. Bucky ne put s'empêcher de sourire. Ce gars avait de grands yeux bleus innocents.
- Un peu de glace ? proposa-t-il en agitant la poche dans sa main.
Le blond devant lui ouvrit la bouche à plusieurs reprise sans répondre, ses yeux écarquillés.
- Oui, non, peut-être ? insista Bucky.
- Oh, heu,… non, merci, heu. Ça va, répondit finalement le blond.
Bucky s'assit sans demander et tendit la poche.
- Sûr ? Ça va laisser des marques si tu laisses ça comme ça.
Le blondinet était totalement dérouté. Évidemment. Bucky faisait cet effet à beaucoup de gens.
- Merci, dit-il en acceptant la poche. Heu… James ? lut-il sur son badge.
Bucky lui offrit un sourire ravageur.
- Bucky.
- Bucky, répéta le blond.
- Tu as prit une sacrée dérouillée, commenta Bucky en l'examinant de plus près.
- Bof, c'est pas grand-chose. C'était pour une bonne cause.
Bucky porta son café à ses lèvres, appréciant le son de sa voix. Elle était claire, légèrement moins grave que la sienne, mais totalement sexy. Bucky ne pouvait plus se le cacher, ce p'tit blond était vraiment attirant.
- Quelle cause ? demanda-t-il intrigué.
Le blond posa son crayon et se massa la nuque.
- Un mec emmerdait une fille dans le métro. Je lui ai demandé d'arrêter.
- Oh, tu es une sorte de super-héros ?
Le regard blasé du blond força Bucky à vite se rattraper.
- Pas d'offense hein.
Son vis-à-vis sourit et secoua la tête, se décoiffant au passage. Bucky ne put s'empêcher de se mordiller la lèvre en voyant ses mèches tomber sur ses yeux.
- Je ne suis pas un super-héros. Juste un gars qui déteste les brutes.
Bucky savoura le mélange de sa gorgée de café et des paroles du p'tit blond.
- Et, est-ce que notre super-non-héros qui déteste les brutes a un nom ? questionna-t-il en croisant ses bras, définitivement intéressé par ce gars.
L'intéressé fixa Bucky un instant en silence puis hocha la tête.
- Steve.
Bucky répéta son nom dans sa tête. Oui, vraiment Steve lui allait bien.
- T-vous travaillez ici non ? demanda Steve en montrant son badge.
- Quel perspicacité, rit Bucky. Et c'est tu, super-non-héros Steve.
Steve replaça la poche de glace sur sa pommette. Bucky but une nouvelle gorgée en appréciant de voir le voir se recoiffer de près. Pour sûr, il allait penser à ça la prochaine fois qu'il allait se toucher.
- En fait, je le savais déjà, avoua Steve après avoir réussit à imposer sa volonté à ses cheveux. Je te vois tout les jours.
- Tu m'observes ? s'amusa Bucky, appréciant l'idée.
- P-pas tout à fait, répondit vite Steve, le rouge lui montant au joue. Non, c'est juste que je viens régulièrement, et je reconnais les visages à force.
- Ouais, je connais ça, ricana Bucky en avalant une nouvelle gorgée.
Son regard tomba sur le carnet ouvert et sa curiosité maladive fut titillée de plus belle en voyant une esquisse à demi dissimulée sous le poignet -adorablement petit et fin- de Steve. Il se pencha sans s'inquiéter d'entrer dans l'espace vital du blond et repoussa sa main.
Le dessin était à l'envers, mais renversant. C'était un visage, si réaliste que Bucky aurait pu s'y tromper.
- Tu es super doué !
- Ho, non, pas tant que ça, contra Steve en fermant rapidement son carnet.
- Ha si, assura Bucky. C'est ce que tu fais quand tu viens ici ?
- Les cafés sont les meilleurs spots pour trouver des modèles.
- Des modèles ? Tu dessines les gens ?
Steve hocha la tête, un peu gênée.
- Gars, tu dois me montrer tes dessins, déclara solennellement Bucky.
- J'ai déjà dû mal à les montrer à mes profs, comment je pourrais les montrer à un inconnu ? répondit Steve en riant.
- Un inconnu ? s'outra faussement Bucky. Tu sais où je travaille, on se voit tout les jours, et tu connais mon nom ET mon surnom. Dans l'affaire, tu es le plus inconnu de nous deux.
Steve éclata franchement de rire. Un rire discret, charmeur, qui fit vibrer Bucky.
- Un point pour toi, admit Steve.
- Alors super-non-héros-mais-super-dessinateur-Steve, tu me montres ?
- Si tu arrêtes avec ce surnom.
- Ça me va. … Stevie.
Un sourire éclaira largement le visage de Steve à ce nouveau surnom. Bucky en fut ravit. Steve tourna son carnet et le poussa devant Bucky. Satisfait de cette réussite, Bucky l'ouvrit et parcouru les pages avec fascinations. Les visages de ses clients et des employés défilaient sur les pages, tous mieux reproduit les uns que les autres. Certains rendaient même mieux en dessin -dont Pietro. Bucky se reconnu sur plusieurs esquisses. Il n'en fit aucun commentaire, mais était largement flatté par cet intérêt. Arrivé aux dernières pages noircies, il était officiellement tombé amoureux du coup de crayon de Steve.
- C'est impressionnant, dit-il en rendant son bien à l'intéressé. Tu dois être en étude d'art avec un talent pareil.
- NA, admit Steve.
Bucky hocha la tête avec une moue impressionnée. La Nationale Academy ce n'était pas rien.
- Et t'as jamais montré ça à tes profs ?
- Non. Enfin si, à un ou deux, mais je veux encore m'améliorer avant de vraiment les montrer plus largement.
- Moi je les trouve parfait pourtant, assura Bucky en redessinant du bout du doigt le contour d'un visage -le sien en l'occurrence- sans pour autant oser toucher le papier.
- Non regarde, contra Steve en s'avançant. Là par exemple, j'ai exagéré les traits de ta mâchoire. Ils sont trop marqués.
- Ouais, mais on me reconnaît.
- Haha, c'est vrai que ça pourrait suffire, mais rien ne délimite ta mâchoire dans la réalité. Juste les ombres. Ce sont elles qui donne cette impression de séparation entre ton visage et ton cou. Mon trait a créé une ligne qui n'existe pas sur ton visage.
Pour appuyer son propos, Steve frôla la mâchoire de Bucky. La proximité de leur peau électrisa Bucky. Il faillit se porter en avant, à la rencontre de cette main mais se retint de justesse. Steve réalisa qu'il était trop prêt et recula en rougissant.
- Pardon.
- Pas de mal. C'était… intéressant.
Le regard de Bucky devait traduire tout sa lascivité car Steve baissa la tête pour l'éviter. Bucky ne voulait pas le mettre mal à l'aise mais il ne pouvait pas non plus refouler l'érotisme que lui inspirait Steve.
Ce dernier posa la poche de glace sur la table et inspira profondément.
- Merci, ça fait du bien.
- Pas de soucis. Tu devrais la mettre un peu sur ta lèvre.
Il prit la poche comme il parlait et la posa là où il le conseillait. Steve eut un vif mouvement de recul. Bucky se figea. Ils s'observèrent quelques secondes en silence. Bucky reconnut qu'il avait peut-être été un peu trop amical pour une première discussion.
- Désolée, marmonna Steve en prenant la poche de glace.
- Non, c'est moi, reconnut Bucky.
Il se leva et ramassa son café.
- Tu peux la garder pour l'instant.
Il s'éloigna et alla se cacher dans le vestiaire. Oui, se cacher. Il ne voulait pas qu'on le voit abattu. Parce qu'il était abattu. Une simple discussion et il s'était attaché à Steve comme si ils s'étaient toujours connu. Alors son rejet -tout à fait logique si on tenait compte du fait qu'ils ne se connaissaient vraiment que depuis 15 minutes- l'attristait un peu. Ne le blessait pas, mais le décevait beaucoup.
L'entrée de Wanda dans le vestiaire acheva sa pause une trentaine de minutes plus tard.
- Mon tour, déclara-t-elle. Va bosser au lieu de rester en PLS.
Bucky leva les yeux au ciel et se porta sur ses pieds. Il remit son tablier et retourna dans le café à reculons. Clint l'accueilli avec un sourire qu'il ne rendit pas. Il n'avait pas envie de sourire. Clint ne releva pas.
- Je te laisse la caisse, dit-il.
Bucky hocha la tête. Il le vit prendre quelque chose derrière lui. C'était la poche de glace. Il tourna vivement la tête vers la place de Steve. Le blond n'y était plus. Bucky serra les dents, clairement mal cette fois.
- Il a laissé ça pour toi, lui confia Clint en passant à côté de lui, lui glissant un papier dans la main.
Bucky déplia vivement la feuille. Ses lèvres s'étirèrent dans un sourire. C'était un croquis grossier de Steve, fait à la va vite -Bucky reconnaissait sa coupe de cheveux et sa chemise- avec un petit mot.
''Merci pour la glace''.
Bucky replia le dessin et le fourra dans la poche arrière de son jean, soudain plus léger.
- Un peu de glace ? ricana Pietro en passant derrière lui.
- Oh la ferme, grogna Bucky.
Malgré tout, il ne se départit pas de son sourire tout le reste de la journée.
X
- Donc, résuma Tony. C'est un petit blond qui a réussit à avoir toute ton attention.
- Un petit blond incroyablement sexy, corrigea Bucky. Si tu l'avais vu… quoique non, je préférerais autant pas, tu voudrais me le voler.
- Woh, tu parles déjà comme un possessif, se moqua Tony en décapsulant sa bière.
- Je suis possessif, rappela Bucky.
- A outrance, confirma Rhodey. Tu te souviens pas de ce chiot Tony ? Il en avait adopté un, impossible de le câliner.
- Je me souviens que ce chien à finit par s'enfuir, commenta Tony en s'affalant dans un fauteuil. C'était quoi son nom déjà ?
- Captain, répondit Bucky en souriant au souvenir de son animal de compagnie.
- Fais gaffe à ce que ''ton'' blond ne fasse pas pareil hein.
Bucky envoya son pied vers son ami.
- Plus sérieusement, comment a fait ce gars ? questionna Rhodey. Je te croyais imperméable à toutes sortes de charmes hormis le tiens. Dixit toi-même.
- Les temps changent on dirait, railla Tony.
- Exactement, soutint Bucky. Toi c'est quoi son nom Tony ?
L'intéressé releva innocemment la tête.
- Qui donc ?
- La fille avec qui tu discutes depuis plusieurs semaines par textos.
- J'vois pas.
- Il ment, établit Bucky à l'attention de Rhodey.
- Carrément. Et sans vergogne. À nous. Ses meilleurs amis.
- Ses seuls, rectifia Tony.
- Oh fait pas ta drama queen. Et détourne pas le sujet. Donne nous son nom.
- Je trouve ça dégueulasse, sermonna Tony. On sait même pas le nom du blond de Bucky et vous me râler après pour une prétendue fille dont vous avez aucune preuve de son existence.
- Aucune preuve de son existence ? répéta Rhodey. Si ce n'est que ça.
Bucky regarda avec amusement Rhodey se lever et s'approcher de Tony pour lui voler son téléphone. Tony parvint à lui échapper une première fois, mais rata sa chance au deuxième essai de son ami d'enfance.
- Rhodey tu vas faire une terrible erreur, menaça Tony en se jetant à sa poursuite.
Rhodey lui rit au nez et contourna le canapé. Il déverrouilla le téléphone et parcouru les messages.
- Tu ne veux pas faire ça, s'écria Tony en sautant par dessus le canapé. Rhodey pose ce téléphone.
- Pour une fois que c'est toi qui est en position de faiblesse, tu crois qu'il va se gêner ? ricana Bucky.
- Toi m'aide pas surtout…
- Sûrement pas, je regretterais de ne pas assister à ça.
- Pepper ! annonça fièrement Rhodey. Elle s'appelle Pepper Potts. T'aurais au moins pu mettre un cœur derrière son nom.
Tony pointa un doigt sévère sur son ''ancien'' ami.
- Je sais à quoi tu penses. N'y pense pas. N'y pense même pas Rhodes.
- J'vais me gêner, Stark.
Bucky se retourna sur le canapé pour voir Rhodey appeler la dénommée Pepper alors que Tony se jetait sur lui. Malheureusement pour Tony, Rhodey était dans l'armée. Il n'eut aucun mal à l'éviter et le fit tomber sur le tapis où il le coinça sous lui. Il était en train de rire des jurons de Tony -et Bucky était sur le point de pleurer de le voir ainsi mit en position de faiblesse- quand on lui répondit au bout de la ligne.
- Allô, Pepper Pots ? Non, non effectivement, ce n'est pas Tony. Moi c'est Rhodey, un ami. Oui, non il n'y aucun problème, il va très bien. En fait je me demandais ce que tu faisais demain soir ? Oui, demain soir, tu es libre ? Parce que Tony meurt d'envie de t'inviter à sortir, mais il est un peu timide dans son genre. Ha toi aussi tu avais remarqué ? Du coup tu es libre ? Super. Tu dépotes Potts. Désolé, elle était nulle. Made in Tony… Demain soir, 18h30, Manhattan ? Union Square ? Tu es parfaite Potts. Super ! Bonne soirée. Ouais, moi aussi. A plus.
Rhodey raccrocha et posa lentement le téléphone à côté de la tête de Tony avant de se lever. Son ami lui jetait un regard meurtrier.
- Je te hais, tu le sais ça.
- Tu me diras merci pour ça, assura joyeusement Rhodey.
Tony ramassa son téléphone et se remit debout. Il tomba à côté de Bucky et lui tapa la cuisse.
- Aïe, c'était pour quoi ça ? grinça la victime en se frottant la jambe.
- Tu m'as même pas aidé.
- J'ai pensé que tu te débrouillerais.
Tony lui asséna un autre coup sur la cuisse qui déclencha l'hilarité de Bucky.
- Et toi, son nom ? intervint Rhodey en prenant la place qu'avait occupé Tony précédemment.
Bucky tourna rêveusement la tête vers lui.
- Steve, dit-il en se délectant du nom sur sa langue.
- Ouais ben, on en reparle quand tu l'as pécho, ricana Tony sans méchanceté.
Bucky fronça les sourcils.
La conversation reparti de plus belle mais au fond de lui, Bucky tournait et retournait le doute que Tony avait insinué en lui. Pourrait-il pécho Steve ?
X
Bucky vit Steve le premier. Le blond était assis à sa place attitrée, le long de la baie vitrée du café. Sa pommette avait bleui depuis la dernière fois, et sa lèvre avait gonflé. L'estomac de Bucky se contracta. Ce visage abîmé rendait Steve encore plus désirable. Ça lui donnait une touche de virilité qui plaisait clairement à Bucky.
Le café était presque vide, aussi Bucky n'eut aucun scrupule a abandonner Wanda et Pietro. Il fit mine d'aller replacer les bouteilles dans le frigo en libre service avant de se diriger rapidement vers la table de Steve. Le blond l'entendit arriver, et releva la tête. Un sourire timide fendit son visage, faisant sursauter le cœur de Bucky.
- Tu désertes ton poste maintenant ? s'amusa Steve en fermant son carnet.
- Pour toi ? Jusqu'au bout de la ligne, répondit Bucky en s'asseyant.
Steve rit en secouant sa tête. Ses cheveux en profitèrent pour se décoiffer à volonté. Bucky ne résista pas à l'envie de les peigner et plongea ses doigts à travers les mèches blondes. Steve se pétrifia, les yeux ronds.
- Tu mets pas de gel ? demanda innocemment Bucky pour détourner le malaise qui s'installait.
- Non, j- ma mère n'aimais pas ça, elle disait que ça abîmait les cheveux.
Au temps qu'employait Steve, Bucky comprit que sa mère n'était plus de ce monde.
- Je pense à tout couper, continua Steve. Ça commence à être agaçant.
- Ha non, tu coupes nada, répliqua Bucky. Ils sont très bien, tu dois juste trouver un truc pour les tenir.
- Comme toi.
Bucky recula en riant. Ses cheveux à lui était long, vrai. Mais il n'y faisait pas vraiment attention.
- Bon, t'as dessiné qui aujourd'hui ?
Steve sourit et glissa son carnet vers Bucky. Ils passèrent la demi d'heure suivant à discuter du trait de Steve, et à rire des anecdotes communes qu'ils avaient de clients du café.
- Mais du coup, tu es étudiant et tu travailles ici seulement à mi-temps, récapitula Steve.
- Ouaip.
- Et tu fais des études de ?
- Russe.
- Waouh. C'est pas une mince affaire ça, dit Steve impressionné.
Bucky ne put s'empêcher de rire comme un idiot. Il avait l'habitude de ce genre de réaction. Mais la fascination de Steve, ça, c'était nouveau.
- Tu veux partir en Russie ou un truc du genre ?
- Je sais pas encore, admit Bucky. J'ai bien envie de voir du monde et la Russie m'attire particulièrement sans raison spécifique, alors pourquoi pas.
- Hum… du coup tu parles russe.
Bucky hocha la tête avec une moue de canaille.
- Tu veux que je te dise un truc ?
- Vas-y, proposa Steve soudain très intrigué. Dis moi n'importe quoi !
Bucky plissa les yeux et se cala contre le dossier de sa chaise en fixant Steve. Puis un sourire coquin étira ses lèvres.
- Ты знаешь, насколько ты сексуальна ? *Tu sais à quel point tu es sexy ?*
Steve haussa un sourcil alors que le sourire de Bucky s'élargissait encore plus.
- J'ai rien compris, grommela Steve faussement déçu.
- Le contraire m'aurait étonné !
Ils rirent de concert, puis Steve cala son menton dans sa paume. Il observa Bucky en silence, sans se douter de ce qui se passait dans la tête de son vis-à-vis. Bucky croisa ses bras sur la table et se pencha en avant.
- A quoi tu penses ?
- Je suis en train de me dire que c'est la première fois que je te vois être sincère.
Bucky pencha la tête sur le côté, pas sûr d'avoir saisit.
- Ton sourire, compléta Steve. C'est pas le même que celui que tu as à la caisse. Là il est plus… vrai.
- Et ça te plaît ? demanda Bucky enjôleur.
Steve hocha la tête en essayant de cacher son demi sourire. Bucky s'affala sur la table, tête sur ses bras, le regard en biais vers Steve. La lumière extérieur offrait un contre-jour presque idolâtre sur Steve, et on aurait dit qu'il dégageait une aura supérieure.
- T-tu permets que je te dessine ?
La question de Steve fit bondir le cœur de Bucky.
- Tu t'es pas gêné jusqu'à maintenant, ricana-t-il.
Steve se massa honteusement la nuque.
- Désolé.
- Pas d'offense Stevie. Vas-y.
Steve chercha l'assurance dans le regard de Bucky. Ce dernier ne bougea pas d'un cil. Steve tourna les pages de son carnet, prépara son crayon et fixa Bucky. Il y avait là quelque chose d'intense. Quelque chose de vraiment électrique. Steve qui étudiait et recopiait patiemment et méticuleusement les traits de Bucky, et Bucky qui le regardait faire sans bouger, le dévorant des yeux.
Leurs regards se croisaient à chaque fois que Steve relevait la tête. Et à chaque fois, la gorge de Bucky s'asséchait. Il en profitait pour se repaître de ce visage qu'il lui faisait tant d'effet. Il allait finir par en connaître les moindres détails. Et ses lèvres si tentatrices qui le narguaient. Steve qui les humidifiait sans se rendre compte de l'effet que ce geste avait sur l'anatomie de Bucky. Sérieusement. On ne pouvait pas être à ce point innocent si ?
Le doute explosa dans la poitrine de Bucky sans se faire annoncer. Bucky désirait Steve, c'était maintenant une certitude. Mais est-ce que Steve était intéressé ? Serait-il intéressé ?
Il déglutit difficilement. Steve cessa de dessiner.
- La position est inconfortable ?
- Hein ? Non du tout pourquoi ?
- J'ai presque fini, assura Steve. Je veux pas t'embêter.
- Tu ne m'embêtes pas, rit Bucky. Pourquoi tu dis ça d'un coup ?
Steve reprit ses esquisses en se mordillant la lèvre inférieur.
- J'ai eu l'impression que tu- enfin que ça t'embêtait.
Bucky ne put se retenir de rire. Loin de s'offenser, Steve rit avec lui.
- Fini, annonça-t-il.
Bucky se redressa et se pencha pour voir le résultat. Il savait qu'il était beau, mais étant amoureux du coup de crayon de Steve, il se trouva magnifique.
- Je pourrais presque devenir narcissique.
- J'imagine que c'est un compliment pour moi, s'amusa Steve.
Bucky releva la tête. Steve était vraiment adorable. Non plus adorable. Beau.
- J'ai dit presque, rappela Bucky en se disant qu'il était impossible qu'il ne tombe pas amoureux de ce gars.
Steve se mangea les lèvres pour retenir un sourire, tout de même content de son travail. Quelque chose attira son regard derrière Bucky et son air jovial retomba un peu.
- Je crois qu'on a besoin de toi, dit-il en montrant le comptoir d'un signe de tête.
Bucky se retourna et vit qu'en effet Clint attendait qu'il revienne. Il se leva malgré lui, et tapota sur la table du poing.
- Bon, à plus tard hein.
- Sûr.
Bucky commença à s'éloigner.
- Heu Bucky ? appela Steve.
L'intéressé se retourna d'un coup et revint vers le blond.
- Peut-être… j'dis ça comme ça mais si tu veux, on pourrait échanger nos numéros ?
Bucky n'en croyait pas ses oreilles. Un peu trop vite pour que ça paraisse naturel, il tira son téléphone de sa poche. Steve rit dans sa barbe inexistante et sortit le sien. Il enregistra le numéro de Bucky et envoya le sien via un message.
- Si je reçois pas de nouvelles, je le prendrais mal, prévint Bucky avec un clin d'œil en s'éloignant à nouveau.
- Et moi donc, répliqua Steve.
Bucky hocha la tête. Il s'éloigna, plus léger qu'une plume.
X
A Stevie - 22h32
Hey Stevie ;) tu fais quoi ?
A Bucky - 22h40
Je travaille et toi ? :)
A Stevie – 22h42
Je suis dans mon lit… J'attends le sommeil -_-''
A Bucky - 22h42
C'est pas en discutant avec moi que tu vas l'attirer x)
A Stevie - 22h43
Pas faux… Mais à choisir, je préfère parler avec toi :p Tu travailles sur quoi ?
A Bucky - 22h44
Un exposé d'Histoire de l'art. C'est un peu relou donc je dis pas non à une pause. Tu me sers d'excuse si tu veux bien :I
A Stevie – 22h45
Je suis avec toi jusqu'au bout de la ligne mon vieux !
A Bucky – 22h45
C'est cool alors :D ça a été la fin de journée au café ?
A Stevie – 22h45
Après que tu m'aie lâchement abandonné ?
A Bucky – 22h45
C'était tout à fait contre ma volonté ! J'ai cours à 19h30 tout les soirs :')
A Stevie – 22h46
Ouah, 19h30 ? C'est pas le top ça mon gars ! T'as pas de vie entre les cours ou quoi ?
A Bucky – 22h48
Pas autant que je voudrais.
A Bucky – 22h49
Heureusement que je rencontre des gens formidables pendant mes pauses.
A Stevie – 22h49
Des gens ? Raconte moi tout !
A Bucky – 22h49
XD
A Bucky – 22h50
Récemment, un gars hyper sympa !
A Stevie – 22h50
Héééé, ça sonne comme une bonne histoire ça :3 il est canon ?
A Bucky – 22h54
Plutôt.
A Stevie – 22h56
C'est tout ?
A Bucky – 22h57
C'est un très bon modèle. J'adore le dessiner.
A Stevie – 22h58
Il apprécie aussi ;)
A Stevie – 23h18
Stevie ? Tu dors ? :o
A Stevie – 23h30
Je retiens sale punk. Je te retiens de m'avoir abandonné pour la deuxième fois aujourd'hui.
X
Bucky haussa un sourcil en entrant dans le salon de Tony. Ils partaient en soirée et il était venu le chercher mais son ami semblait étonnement de bonne humeur. Il était toujours de bonne humeur, mais avec cette note de dépression qui assombrissait son visage. Sauf que là, il était rayonnant.
Rhodey était allongé sur le canapé, un magazine d'aéronautique dans les mains. En le voyant entrer, il secoua la tête.
- Ne demande pas.
- Demander quoi ? Il a une tête à faire peur, répliqua Bucky en pointant Tony.
L'intéressé s'avança dans la pièce et vint lui tapoter les épaules. Bucky ne sût plus où regarder, totalement déstabilisé par sa bonne humeur.
- Okay j'ai raté un truc ?
- Il a rencontré Pepper, expliqua Rhodey.
- Oh, alors ?
Tony eut un sourire espiègle et retourna derrière le bar. Bucky grimaça et chercha une explication en se tournant vers Rhodey.
- Je t'avais dit de pas demander.
Bucky ne comprenait pas vraiment pourquoi. Mais quand Tony commença à parler, il regretta sa question. Il ne s'arrêta pas – abordant tout les sujets possibles et monologuant plus que discutant- même une fois arrivé à la soirée. Sa rencontre avec Pepper Potts s'était forcément bien passée.
X
A Stevie – 8h12
On se voit au café aujourd'hui ?
A Bucky – 10h55
Désolé, je dois bosser mon exposé -tu sais l'HDA-
A Stevie – 10h56
HDA ?
A Bucky – 10h57
Histoire de l'art :p
A Stevie – 10h57
Ha ouais ! Ben tu peux venir le faire au café ? Y a pas trop de monde le vendredi. Je pourrais t'aider x)
A Bucky – 11h01
M'aider ? Tu t'y connais en art ?
A Bucky – 11h01
Je dois le bosser avec une pote donc non désolé :/ elle veut du calme pour travailler.
X
Bucky passa le week-end dehors. Il ne rentra chez lui que le lundi vers 11h. Une chose était sûre, il n'allait pas en cours aujourd'hui. Il appela rapidement Clint pour le prévenir qu'il prenait sa journée parce qu'il se sentait mal. Son patron ne manqua pas de comprendre qu'il avait le gueule de bois et lui donna également le lendemain. Bucky ne pouvait lui en être que reconnaissant.
Il fila sous la douche et se frotta activement. Il puait l'alcool et le sexe. Pas qu'il n'ai pas l'habitude, mais ce n'était pas le plus agréable pour commencer la semaine. Il passa près de trois quart d'heure sous l'eau brûlante, puis il rejoignit son lit, ses cheveux encore trempé, et s'endormit.
Il se réveilla en fin d'après midi et constata que ses cheveux avaient formé des paquets de nœuds. Il se regarda dans la glace, encore fatigué.
Comme un lendemain de week-end étudiant.
Il attrapa son téléphone et ses clés, enfila un jean, un marcel et une chemise et sortit. Il trottina jusqu'au bout de sa rue, profitant des quelques rayons du soleil qui tombaient sur Brooklyn. Il traversa la route d'un pas rapide, et poussa la porte du coiffeur.
L'odeur des shampoings et des produits de soin attaqua doucereusement ses narines.
- Hey Buck, ça fait un moment ! lança joyeusement Donald.
- Hey Thor. J'aurais besoin que tu fasses un truc pour ça, dit Bucky en pointant sa masse chevelu avec une moue embêtée.
- Je m'occupe de toi dans un instant, va t'installer !
Bucky traversa le petit salon, échangea sa chemise contre une cape, et s'installa confortablement dans un fauteuil, la tête contre le petit évier.
Le salon de Thor était un salon de coiffure basique, entre le style vintage et viking. Donald Blake -surnommé Thor à cause de sa tête blonde et son physique d'athlète- connaissait Bucky depuis sa toute jeunesse. Il lui avait coupé les cheveux pour toutes les grandes occasions de sa vie. Et Bucky était toujours très content du résultat. À chaque fois qu'il venait, il se faisait la réflexion que le coiffeur ne changeait pas malgré les années, et ça devenait un jeu de deviner son âge.
Thor -donc- termina avec son client -un grand brun- et le dirigea vers son épouse Jane à la caisse, et s'approcha de Bucky.
- Mais qu'est ce que t'as fait avec tes cheveux ? gronda-t-il en passant ses mains dans les mèches de Bucky. Si tu les entretiens pas bien normal que ça fasse des nœuds punk.
- C'est chiant à entretenir. Tu veux pas tout couper ?
Thor leva les yeux au ciel.
- Viens pas te plaindre après, siffla-t-il en faisant couler l'eau.
Il appliqua un shampoing dont l'odeur plaisait particulièrement à Bucky, rinça ses cheveux et lui indiqua un siège où s'asseoir. Bucky obéit docilement, et quand Thor revint, il était en train de jouer avec ses mèches frontales. Thor lui pinça le dos de la main, mécontent par le traitement que Bucky infligeait à ses cheveux.
- Tu les veux courts comment ? demanda-t-il en démêlant la tignasse. T'as une idée en tête ou quelque chose ?
- Non, fais comme tu le sens.
Thor se pencha de droite à gauche puis commença son œuvre.
- C'est quoi cette envie soudaine ? Tu as quelqu'un à qui tu veux plaire ?
Bucky ne parvint pas à cacher son sourire.
- J'ai bon ? Elle est mignonne ?
- ''Il'' est à tomber.
- Il a de la chance que tu prennes autant de pincette pour lui alors, se réjouit Thor. T'es pas du genre à faire ça pour le premier venu.
- Il est pas comme tout le monde.
- Ils ne sont jamais comme tout le monde, dit pensivement Thor en jetant un coup d'œil à Jane qui répondait au téléphone. Il est comment ?
Bucky pensa à Steve. Il revit sa main dans ses cheveux, son sourire quand il lui répondait, et ses yeux quand il le dessinait.
- Juste parfait.
Thor sourit à cette réponse.
- Il sait ?
- Non. C'est encore tout récent… je veux être sûr avant de tenter un truc.
Thor attrapa une mèche rebelle dans son peigne et la coupa d'un geste sec.
- Après qu'il t'aura vu quand j'en aurais fini avec toi, sois sûr qu'il va plus pouvoir penser de façon cohérente, déclara Thor en jouant de sa grosse voix solennelle.
X
Thor avait rarement tord. Voir carrément jamais tord. Quand Steve avait vu Bucky le mercredi, il était resté bouche bée.
Bucky avait eut deux jours pour s'habituer à sa nouvelle tête mais à voir les réactions des clients réguliers et même de Clint et des jumeaux, ça devait vraiment le changer les cheveux courts.
Il s'assit en face de son blond -oui maintenant c'était ''son'' blond- avec un sourire éclatant.
- Quoi ? On dirait que tu as vu un fantôme, se moqua-t-il.
- Tu es- j'veux dire… ça te va bien.
Bucky passa distraitement sa main dans ses cheveux.
- J'suis canon ?
- Sans aucun doute.
Bucky se pinça les lèvres, ravit de l'entendre de la bouche de Steve.
- Y avait une occasion spéciale que j'ai raté ? demanda le blond.
- Non, aucune, je voulais juste plaire à quelqu'un.
Bucky attendit une quelconque réaction de Steve qui ne vint pas à sa grande déception.
- J'imagine que ça a marché, marmonna-t-il.
- Tu te sens mieux ? T'as pas répondu à mes messages et t'étais pas là hier et avant-hier, demanda Steve qui ne l'avait pas entendu.
- Je t'ai manqué ? osa Bucky.
Steve baissa la tête, gêné par le flirt ouvert de Bucky.
- J'étais inquiet, admit-il.
Bucky aurait pu lui sauter dessus la tout de suite, et étancher sa soif de baisers mais il n'était pas sûr que Steve soit très enclin à accepter. Ni Clint à le laisser attaquer un client dans son café.
- Désolé, dit-il à la place. J'ai eu un long week-end. Tu sais ce que sais, les soirées, tout ça.
- Pas vraiment, plaisanta Steve.
- Comment ça pas vraiment ?
- Je vais pas trop en soirée…
- Pourquoi ?
- J'y aurais pas ma place. Et puis je suis pas à l'aise pour parler avec les gens.
- Tu t'en sors bien avec moi.
- On est pas en soirée c'est pas pareil. On se serait croisés en soirée, tu m'aurais même pas remarqué.
Bucky laissa tomber son sourire. Non il aurait remarqué Steve. Il l'aurait remarqué et aurait été beaucoup plus pressant qu'il ne l'était là.
- C'est quoi le problème ? Tu as peur de parler avec une fille ? railla-t-il.
- Je crois que les seules avec qui j'ai eu de vrais conversations sont mes meilleures amies. Les filles ne sont pas vraiment intéressées par les gars qu'elles dépassent d'une tête. Surtout en soirée. Regarde moi, sérieusement, dit-il en riant nerveusement.
- Je te regarde, assura Bucky, la voix lourde de signification.
Steve le fixa en silence. À nouveau, Bucky ressentit un courant électrique.
- Donc elles étaient bien tes soirées ? demanda Steve, évaporant l'impression.
- Potables. C'est pas toujours aussi bien qu'on pourrait penser. Et puis, j'y vais avec des potes qui me lâchent souvent à un moment, alors je rentre tout seul après.
C'était un semi-mensonge, vu qu'il ne passait jamais ses nuits de soirées seul, mais il n'allait pas être honnête avec Steve à ce sujet.
- T'as l'air d'être bien entouré, se moqua Steve.
- Et toi alors. Tes meilleures amies ?
Le regard de Steve se mit à pétiller à la mention de ses amies.
- Quoi mes meilleures amies ?
- Elles t'abandonnent jamais ?
- Non. C'est plutôt moi qui suis obligé de les fuir des fois.
Bucky éclata de rire.
- Pourquoi ?
- Peggy et Nat' sont de vrais mères poules quand ça leur prend. Ma virilité déjà assez abîmée prend cher quand elles sortent avec moi.
Bucky manqua de tomber de sa chaise. Il ne pouvait pas s'empêcher de rire. Steve était rouge comme les bandes du drapeaux américains.
- Faut que je les rencontre, décréta Bucky quand il eut calmé son hilarité.
- Hors de question, rétorqua Steve. Tu ne ferais qu'aggraver les choses.
- Pourquoi ?
- P-pour rien.
La réponse évasive de Steve intrigua Bucky. Il aurait bien voulu insister si l'appel du devoir ne l'avait pas interrompu. Il abandonna Steve en promettant de ré-aborder le sujet et rejoignit Wanda pour faire les cafés.
X
A Bucky – 21h21
En Soirée ?
A Stevie – 21h24
Pas ce soir. J'ai des cours à rattraper.
A Bucky – 21h25
Je te laisse bosser alors ! :p
A Stevie – 21h25
Tu me déranges pas ;) je peux faire plusieurs choses à la fois et puis j'aurais bien besoin d'un soutiens !
A Bucky – 21h26
Bon, j'reste avec toi jusqu'au bout de la ligne :3
A Stevie – 21h27
Tu voulais quelque chose ?
A Bucky – 21h27
Juste parler…
A Stevie – 21h28
Je suis tout à toi :)
A Bucky – 21h30
Tu te souviens du gars dont je t'avais parlé ?
A Stevie – 21h31
Le brun canon du café ?
A Bucky – 21h31
Lui-même. Tu penses qu'il serait d'accord pour me servir de modèle ? Je dois rendre un book mais il me manque pas mal de croquis.
A Stevie – 21h32
Tu le dessines pas déjà au café ?
A Bucky – 21h33
Si mais là … faudrait que ce soit avec des poses ce genre de choses.
A Stevie – 21h39
Je pense que le gars du café serait super heureux de servir de modèle à tes beaux yeux ;)
A Bucky – 21h40
:')
A Stevie – 21h40
T'as une date à lui proposer ?
A Bucky – 21h41
Samedi si il rien de prévu ?
A Stevie – 21h42
Samedi c'est noté :D Tu veux faire ça où ? Parce que ça se fera pas au café x)
A Bucky -21h 44
A l'atelier de mon école ?
A Stevie – 21h45
Carrément.
X
Bucky ne pouvait pas attendre. Il voulait déjà être à samedi. Sauf que c'était souvent quand il voulait que le temps passe, que le temps se faisait long.
Samedi arriva après une éternité. Il se prépara comme si il allait jouer sa vie avec cet après-midi. Il passa un jean denim qu'il affectionnait particulièrement, avec une ceinture, et un tee-shirt kakis serré sous une veste en cuir. Oui il avait envie de voir si sa musculature allait faire de l'effet à Steve. Oui il espérait que ça allait lui faire de l'effet. Il prit le métro, plus détendu que jamais, mais quand il aperçut le bâtiment de la NA, son cœur se mit à battre plus fort.
Steve l'attendait, assis à l'entrée, le nez sur son téléphone. Bucky attrapa le sien et lui envoya un message. La réaction de Steve n'eut pas de prix et conforta Bucky dans ses doutes. Le visage de Steve se crispa. Tout ses muscles se figèrent, et il sembla que sa respiration se coupa. Ses yeux lurent le message et d'un coup, il releva la tête, ses lèvres formèrent un sourire radieux alors que son visage se détendait.
Pour sûr, c'était Bucky qui était la cause de cette magnifique expression. Steve rangea son téléphone dans la poche avant de son sac, se leva, ramassa son carton à dessin et vint à sa rencontre.
- Je t'ai fait attendre, dit Bucky sans une once de regret.
- Pas plus que ça. Et puis t'es venu.
- T'as cru que je viendrais pas ?
- Tu aurais pu être capturé par une unité scientifique de je-ne-sais quel gouvernement pour être le cobaye d'une expérimentation ultra secrète et disparaître pour toujours, défia Steve, séducteur sans le savoir.
Bucky haussa les sourcils.
- Je ferais attention à mes arrières, promit-il avec un clin d'œil.
Steve secoua la tête en riant. Ils montèrent dans les étages d'atelier en échangeant sur ce qu'il voyait, Steve satisfaisant la curiosité de Bucky. Steve finit par pousser une porte et invita Bucky à entrer le premier. C'était une pièce au plafond bas, avec une seule et immense fenêtre qui donnait sur un parc. La lumière était vraiment bonne. Sur un des murs étaient épinglés des peintures, des gravures, et des croquis. Bucky n'avait jamais été très porté sur les arts, mais c'était vraiment sympa. Un cube de bois traînait dans un coin de la pièce, et vu sa forme, il devina qu'il allait s'asseoir dessus pour poser.
- Je reviens, je vais me chercher un chevalet.
Steve ressorti, laissant ses affaires et Bucky. Le jeune homme tourna sur lui-même. Il faisait un peu chaud dans cette pièce. Il entendit le bruit typique d'un vibreur et posa les yeux sur le sac de Steve. Il ne devait pas faire ça. Il devait résister à la tentation.
Sauf que Bucy était curieux. Maladivement curieux.
Il sortit le téléphone et l'alluma. Le déverrouillage ne nécessitait pas un code. Juste que Bycky glisse son doigt sur l'écran. Ce qu'il fit.
L'écran afficha automatiquement une conversation facebook. Avec Peggy et Nat'. Bucky retint sa respiration. Il ne devait pas faire ça. Mais étant lui, il allait le faire. Sa curiosité allait le perdre.
Il lut le dernier message reçu.
''Nat' : Surtout, essaie de pas te faire griller quand tu le reluqueras.''
Bucky sentit son cœur s'accélérer. Il remonta dans la conversation et lut les messages précédents.
''Peggy : Passe une bonne aprèm' Steve !''
''Nat' : T'as intérêt à tout nous raconter après !''
''Steve : Me mettez pas la pression, je sais même pas si il va venir.''
''Nat' : Il va venir t'en fais pas. Et ça va être un super rendez-vous.''
''Steve : Je t'ai déjà dit que c'était pas un rendez-vous…''
''Peggy : Le gars sur qui tu craques depuis des semaines va te servir de modèle et tu oses dire que ce n'es pas un rendez-vous ?''
''Steve : Techniquement ce n'en est pas un..''
''Nat' : Bien sûr que c'en est un ! Vu les messages qu'il t'envoie c'est évident !''
''Steve : Oh pitié arrêtez, vous me stressez plus qu'autre chose. Si ça se trouve je vais droit dans le mur.''
''Peggy : Steve, le seul mur que tu vas te prendre c'est un mur de muscles appelé Bucky apparemment, alors arrête de faire ton mélodrame.''
A ce point de la conversation Bucky ne put s'empêcher de rire. Il ne savait pas trop si c'était parce qu'il était clair maintenant qu'il allait pouvoir serrer Steve ou si la façon dont les meilleures amies de Steve avaient de parler de lui le flattait.
''Steve : T'es con Peggy :') Non mais sérieux, il me stresse à pas arriver là…''
''Nat' : Patience mon petit кекс.'' *cupcake*
''Steve : Nat' commence pas avec ton russe, ça me fout la boule au ventre. Je sais toujours pas ce qu'il m'a dit l'autre fois.''
''Nat' : Si t'avais été capable de me le répéter, je te l'aurais traduit.''
''Peggy : Pourquoi tu te prends la tête sur un truc que t'as pas compris en plus ?''
''Steve : Parce que j'ai le sentiment qu'il a dit un truc important…''
''Nat' : Ben demande lui de te le redire, ou mieux, de te l'écrire, comme ça, je te le traduirais.''
''Steve : Ouais… on va voir… et apr''
''Peggy : Apr ?''
''Nat' : Il a été coupé on dirait.''
''Peggy : Sûrement par son serveur préféré x)''
''Nat' : Surtout, essaie de pas te faire griller quand tu le reluqueras.''
Bucky verrouilla le téléphone, et le remit à sa place. Il s'assit sur le bloc de bois et se passa les mains sur le visage.
Il plaisait à Steve. Il putain de plaisait à Steve. Pourquoi se retenir maintenant ? Il allait pas le rater son petit blond.
Le fameux petit blond revint à ce moment là, un chevalet dans une main et une planche en bois dans l'autre.
- Besoin d'aide ? proposa Bucky, angélique.
- Non t'inquiète, j'ai fait le plus dur, assura Steve avec un sourire.
Il posa ses fardeaux contre le mur et installa le tout.
- Du coup, je fais quoi ? demanda Bucky. Parce que j'ai jamais jamais été modèle avant.
- Ben, tu prends la pose, répondit simplement Steve.
Bucky eut un sourire à l'envers. Steve sortit plusieurs feuilles de son carton à dessin et les épingla sur la planche qu'il avait posé sur le chevalet. Il prit ensuite sa trousse -trousse d'art oblige, elle débordait de crayons et autres outils que Bucky n'avait où jamais vu, où jamais compris l'utilité. Il tira également un étui à lunette de son sac et plaça une paire noire sur son nez à la grande surprise de Bucky.
- Tu as des problèmes de vu ?
- Non, mais ça m'aide à me concentrer et ça fatigue moins mes yeux. Sinon j'ai tendance à trop m'approcher de mon support. Résultat j'ai des migraines.
Bucky ne disait pas non aux lunettes. Dans le répertoire des accessoires sexy, sur Steve, les lunettes étaient tout en haut de la liste.
- Donc je pose, dit-il. Comment ?
- Tu peux commencer par t'asseoir comme tu veux. Je m'occupe du reste.
Bucky obtempéra et s'assit normalement, coudes sur les cuisses, la tête tournée vers Steve. Le blond le dévisagea et se mit à dessiner. Bucky utilisa sa position pour bien observer les moindres réactions de Steve. Il l'avait toujours vu assis, en face de lui. Là, il était debout, et bougeait un peu à chaque fois qu'il se tournait où vers lui, où vers sa feuille.
Bucky se passa distraitement la langue sur les lèvres. Steve était gqgrrhijzev,qseq-eur^dg. Dans son jean serré qui tombait sur ses chaussures en daim, et cette chemise à manche courte d'un bleu classique qu'il avait boutonné jusqu'à son cou. Un véritable appel au vice.
Il n'était vraiment pas bien grand, une tête et demi de moins que Bucky, mais il n'avait pas l'air si fin. Ses bras étaient plutôt musclés en fait. Fins, mais musclés. Si il était comme ça partout, Bucky craignait moins de lui faire du mal la première fois.
Steve termina le premier croquis si vite que Bucky ne comprit même pas quand il lui dit qu'il pouvait changer de position. Bucky ramena ses pieds et s'assit en tailleur sur son socle. Steve décrocha sa feuille et la posa au sol de sorte que Bucky pouvait la voir. Une fois encore, il se trouvait parfait. Le trait de Steve était vraiment un charme mystérieux.
Plusieurs esquisses plus tard, Bucky eu une idée intéressante pour taquiner Steve. Le blondinet venait d'achever un nouveau croquis -à la sanguine cette fois- et préparait une autre feuille.
- Je prend la pose que je veux ? demanda Bucky.
- Oui, oui, répondit évasivement Steve.
Bucky eut un sourire en coin. Il se leva et retira sa veste. Il la posa derrière le socle en bois et retira son tee-shirt qui rejoignit sa veste. À présent torse nu, il se rassit sur le socle et leva les yeux vers Steve. Le blond était choqué. Pas dans le mauvais sens du terme, mais il regardait Bucky comme si c'était un alien, la bouche ouverte et les yeux ronds.
- Quoi ? ricana Bucky. Je suis pas le premier mec torse nu que tu vois quand même ?
- Non, se rattrapa Steve sans pouvoir s'empêcher de regarder. Heu, on a des cours de nus.
Bucky haussa les sourcils. Ça, c'était une perche.
- Je peux faire ça aussi, dit-il tout sourire en commençant à déboutonner son jean.
- Non ! répliqua vivement Steve. Non c'est bon. Tu-c'est bon. Reste comme ça.
Bucky se rassit, appuyé sur ses avants-bras, fier de lui. Il écarta les jambes et pencha un peu la tête en arrière d'abord. L'inconfort de cette pose lui fit bouger la tête l'instant suivant. Il ne l'aurait pas tenu longtemps.
À la place, il se contenta de regarder discrètement Steve alors que ce dernier commençait son esquisse. Il le vit avec plaisir s'humidifier les lèvres à plusieurs reprises comme si il avait soudain très soif. Mais le mieux de tout, ce fut quand il déboutonna le haut de sa chemise. Bucky lui faisait de l'effet. Et putain, heureusement qu'il avait gardé son jean ouvert parce que c'était réciproque. Et si Steve ne remarquait pas la bosse de Bucky sous son boxer, c'était qu'il avait vraiment -vraiment- besoin d'autres lunettes. Il ne résista pas longtemps avant d'engager la conversation.
- Du coup ce book c'est pour quoi ? Je peux parler hein ?
- Oui, c'est bon, juste bouge pas. C'est pour la fin du semestre. C'est pour un examen. Je dois avoir plus d'une trentaine de croquis et d'esquisses.
- De moi ?
- Pas forcément, rit Steve. Mes carnets du café ont déjà beaucoup avancé mon book, mais ils manquaient de positions vraiment intéressantes.
- Je suis donc privilégié, se réjouit Bucky. A moins que t'ai demandé à d'autres personnes de te servir de modèle.
- Haha, non tu es le seul. J'oserais pas demander ça à d'autres… enfin, si. J'ai déjà croquer Nat' pendant ses cours de danse, et Peggy pendant ses entraînements.
- Croquer ? répéta Bucky perplexe.
- Dessiner quoi. Croquis, croquer.
- Haaa. … Tu peux me croquer quand tu veux.
Steve jeta un coup d'œil curieux à Bucky. Le brun était sûr qu'il avait compris le sous-entendu derrière le mot et le sens qu'il avait employé. Il sourit innocemment. Steve se racla la gorge et changea de sujet.
- T'as réussi à rattraper tes cours au final ?
- Ouais, tranquille, se vanta Bucky. J'étais pas si en retard que ça non plus. C'était juste l'histoire qu'il me manquait.
- De la Russie ?
- Yep. Ère soviétique. Pas le plus passionnant.
- Hum… du coup, si tu apprends le russe, tu sais parler, tu sais aussi l'écrire ?
Bucky haussa un sourcil. Il voyait parfaitement où Steve essayait de mener la conversation. Il se laissa porter.
- Évidemment. L'alphabet cyrillique est pas super compliqué à apprendre.
- J'aime bien cet alphabet, on a l'impression que ce sont des dessins.
Bucky ne résista pas à l'envie de se lever pour s'approcher de Steve. Le blond le vit au dernier moment et Bucky s'arrêta juste derrière lui. Il lui prit doucement son crayon des mains, appréciant au passage le croquis presque terminé devant, et posa la mine dans un coin blanc.
- Demande moi d'écrire n'importe quoi, proposa-t-il.
Il voyait bien que Steve s'était contracté, que ses épaules étaient raides et qu'il fixait intensément la feuille devant lui, rendant compte d'un profond malaise. Un malaise positif Bucky espérait.
- T-tu… n'importe quoi. Ce que tu m'as dit la dernière fois ?
Bucky sourit de plus belle. Il se pencha, pressant son torse contre le dos de Steve, et commença à tracer les lettres. Dans le silence intense qui s'était installé, il entendait distinctement la respiration de Steve. Lui-même devait contrôler la sienne pour ne pas céder à l'envie de retourner Steve et l'entraîner dans un baiser sauvage. Il voulait faire ça bien, être sûr de son consentement, et pas le forcer, même si il savait qu'il l'intéressait.
Il termina d'écrire sa phrase et recula un tout petit peu -assez pour permettre à Steve d'avoir de l'air, mais pas assez pour que leurs corps se décollent.
- Ты знаешь, насколько ты сексуальна ? *Tu sais à quel point tu es sexy ?* lut-il.
Steve tressaillit et leva les yeux vers ce qu'avait écrit Bucky.
- Et ça veut dire ?
Bucky haussa les épaules. Steve se tourna à demi vers lui et planta son regard dans le sien. Bucky lui rendit avec douceur.
- Ça veut rien dire c'est ça ? demanda Steve avec un petit sourire moqueur.
Bucky ne répondit pas, trop concentré sur le mouvement des épaules du blond quand il riait. Il perdit un peu de sa réserve et de sa vigilance et posa ses mains sur les bras de Steve. Le contact de leurs peaux les fit frémir. La respiration de Steve se fit plus bruyante. Bucky fit glisser ses mains le longs des bras de Steve, lui laissant l'occasion de s'éclipser. Voyant qu'il ne bougeait pas, il les posa sur sa mâchoire, se pencha en le forçant à s'avancer un peu. Steve devait bien voir que leurs visages se rapprochaient mais il ne faisait pas le moindre geste. Bucky posa son nez contre celui de Steve et attendit une dernière fois, alors que leurs souffles se mêlaient.
Un léger mouvement de Steve vers lui brisa les derniers liens qui le retenaient. D'une main il lui enleva ses lunettes, de l'autre il entoura sa nuque et il épousa ses lèvres. C'était la chose la plus chaste que Bucky ai faite ces dernières semaines. Et aussi la plus érotique.
Sa langue passa sur les lèvres de Steve, l'incitant à ouvrir la bouche. Le blond obéit et aussitôt, avec beaucoup de tendresse, Bucky glissa sa langue à l'intérieur, cherchant sa partenaire. Il l'entraîna dans un ballet sensuel qui arracha des gémissements à Steve. Cela eut pour effet de pousser Bucky un peu plus. Il agrippa Steve par la taille et le colla contre lui. Les mains du blond cherchèrent une accroche. Elles se fermèrent sur la ceinture de Bucky à défaut d'autre chose, amenuisant l'espace entre eux. Bucky devint plus pressant. Il avait besoin de ressentir Steve contre lui. Il avait besoin de tout ce qu'il pouvait lui donner.
Ses lèvres avaient faim de Steve. Son odeur, son goût, sa peau. Bucky voulait plus. Il voulait Steve.
Ses mains glissèrent le long du torse du blond et se frayèrent un chemin sous sa chemise. Il sentit les abdominaux de Steve se contracter sur son passage. Comme il l'avait pensé, Steve avait beau être mince et d'apparence frêle, il n'était pas en papier de soie. Une fine musculature se cachait sous ses vêtements amples.
Un nouveau gémissement et Bucky réalisa qu'il ne pourrait pas se retenir.
Deux coups secs à la porte de l'atelier les firent sursauter. La porte s'entrouvrit. Immédiatement Steve repoussa Bucky, s'écartant de lui comme d'un insecte. Bucky fronça les sourcils et voulu le retenir, mais Steve se dégagea avec force. L'homme à la porte échangea quelques mots avec une personne dans le couloir -laissant le temps à Steve de prendre de la distance avec Bucky et de ramasser ses dessins- avant d'entrer. C'était un grand noir au visage peu amical. Un cache œil protégeait son œil gauche. Il portait un long manteau en cuir.
Bucky lui jeta immédiatement un regard noir. Il le maudit d'avoir interrompu quelque chose qui aurait pu être parfait.
- Rogers, appela l'inconnu. Il y a une réunion en salle 330. Vous devriez y assister c'est pour l'an prochain.
Steve se releva d'un coup.
- O-oui, j'arrive, assura-t-il. Merci mr Fury.
Le professeur dévisagea Steve une seconde puis Bucky, et parti. Steve rangea ses affaires sans un mot ni un regard pour Bucky. Le brun n'aimait pas du tout ça.
- Stevie, commença-t-il.
- Désolé, l'interrompit le blond. Je t'ai gâché ton après-midi.
- Tu l'as pas gâché, répliqua Bucky.
Steve ne répondit rien. Il ferma son carton à dessin et son sac et les ramassa, prêt à partir. Bucky ne pouvait pas accepter ça. Il l'attrapa par le bras et le força à le regarder.
- C'était loin d'être un après-midi gâché, dit-il fermement, en détachant chaque syllabe.
Le visage de Steve passa de rouge à blanc. Il détourna le regard et baissa la tête. Bucky n'aimait définitivement pas cette attitude fuyante.
- Je dois y aller, marmonna Steve. La réunion…
Bucky claqua sa langue contre son palais. Il lâcha Steve, reboutonna son jean, enfila vivement son tee-shirt et sortit d'un pas rageur, veste à la main.
X
Bucky tapait rageusement le sol du pied. Il était en soirée, mais ne profitait pas du tout. Il ne faisait que penser au baiser partagé avec Steve. A ce que ça aurait été si ils n'avaient pas été interrompu. Et surtout, pourquoi cet imbécile avait tout gâché. Ça avait été plutôt clair qu'il y avait quelque chose alors pourquoi diable avait-il reculé ?
Il avala une nouvelle gorgée de bière, incapable de calmer la colère qui brûlait son ventre. Une fille se déhanchait devant lui, s'imaginant sûrement très attirante -elle devait l'être- et cherchant son attention. Mais Bucky ne voulait pas la voir. Si il avait été contrarié par autre chose, il aurait sûrement couché avec elle pour se changer les idées, mais là, il ne voulait pas.
C'était comme tromper Steve. Et ils n'étaient même pas en couple ou quelque chose du genre. Bucky avait beau être ouvert, quand il était sur quelqu'un, il ne se permettait pas d'écart par égard pour la personne. Il termina sa bière sans s'en rendre compte et l'abandonna sur une table avant de quitter la pièce. Il croisa Rhodey qui parlait avec un petit groupe et lui fit un petit signe de la main.
- Tu t'en vas ? s'étonna son ami. Ça va ?
- J'ai juste pas le moral, confirma Bucky.
- Woh, tu veux en parler ?
- Non, surtout pas. Je vais juste rentrer et dormir.
Rhodey le fixa avec une moue dubitative puis hocha la tête.
- Appelle moi si besoin, ordonna-t-il d'un ton militaire.
Bucky sourit et acquiesça. Il sortit de l'appartement sans un regard en arrière et descendit dans la rue d'où on entendait très bien la musique.
Sur le chemin du retour, il ressassa encore et encore ses idées noires. C'était une salade de pensées négatives dans sa tête qui ne faisait que s'épaissir.
Il ne comprenait pas la réaction de Steve. Et ça l'énervait encore plus que ça le frustrait de se dire que Steve espérait quelque chose avec lui, sinon il l'aurait repoussé.
Son téléphone bipa dans sa poche. Il refusa de lire le message, peu importe l'expéditeur. Arrivé chez lui, il se roula en boule dans sa couverture et s'endormit comme une masse.
X
A Bucky – 9h02
Slt. Désolé pour la dernière fois.
A Bucky – 9h10
J'ai aucune excuse mais je veux que tu saches que… j'ai merdé et si je peux me rattraper, je ferais n'importe quoi.
A Bucky – 9h45
Je comprendrais que tu veuilles plus entendre parler de moi.
X
Bucky lut les messages sans grande envie d'y répondre. Il avait été déçu par Steve. Instinctivement, il avait envie de lui faire mal. De voir si le blond allait s'accrocher à lui. Il devait au moins tenir plusieurs jours avant de répondre.
Quand il l'aperçut au café le lundi, il fit tout pour l'éviter, et refusa même sa pause. Steve ne chercha même pas à lui parler. Suivant la déception, la colère s'insinua en Bucky. Il avait envie de donner des coups dans la dentition parfaite de Steve et de lui hurler de s'accrocher. Le jour encore d'après, Steve ne vint pas au café. Ni ceux qui suivirent.
Deux semaines passèrent ainsi, et les espoirs que Bucky plaçait en Steve s'effritèrent. Bucky sortait tout les soirs et ne rentrait chez lui que pour se débarrasser du parfum de la femme avec qui il avait passé la nuit. Il se trouvait pathétique.
Rhodey remarqua bien son comportement excessif et inquiétant, mais il ne parvint pas à lui tirer les vers du nez. Jusqu'à un soir où ils étaient tranquillement caler devant un film, chez Tony.
Rhodey se moquait ouvertement de ce dernier qui prêtait plus d'attention à sa conversation sms avec Pepper qu'au DVD qu'ils avaient mit.
- Pourquoi tu refuses de nous la présenter si elle est si parfaite ?
- Parce qu'elle est trop délicate pour deux énergumènes comme vous, gronda Tony.
- Faudrait déjà qu'elle s'habitue à toi, ricana Bucky. Tu l'as revu au moins depuis votre premier rendez vous ?
- Évidemment qu'on s'est revu, répondit fièrement son ami. Elle ne peut plus se passer de moi.
- T'es sûr que c'est pas plutôt toi ? corrigea Rhodey.
Tony leva les yeux au ciel et engagea une joute verbale avec son ami d'enfance sous le regard amusé de Bucky.
Son téléphone vibra dans sa main au moment où Tony se lançait dans une grande tirade made in Stark. Il déverrouilla l'écran et lu les quelques mots laissés.
''Tu es en colère ?''
Bucky se pinça l'arête du nez et jeta sa tête en arrière. Steve était vraiment un cas.
- Je reviens, prévint-il.
Ni Tony ni Rhodey ne lui répondit, trop impliqué dans leur débat, et Bucky pu s'éclipser sans avoir à se justifier. Il s'enferma dans une des innombrables salles de bain de la maison de Tony, et appuya sur l'icône appeler Steve. Deux tonalités se succédèrent avant que Steve ne décroche.
- Rogers.
- Je sais que c'est toi, grogna Bucky. Vu que c'est toi que j'appelle.
- Ha heu… o-oui, admit un Steve gêné au bout de la ligne.
Bucky inspira lourdement. C'était tellement bon d'entendre sa voix.
- Je suis fâché, déclara-t-il sans détour.
Il imagina Steve se ratatiner sur lui-même et l'image lui arracha un sourire.
- Je suis désolé, soupira Steve. Je voulais pas…
Bucky s'assit sur le rebord de la baignoire.
- Tu voulais pas quoi ?
- Ce qui s'est passé.
Le cœur de Bucky manqua un battement.
- Vraiment ? Pour quelqu'un qui ne voulait pas tu t'es accroché quand même.
- N-non, c'est pas ça. Je voulais ce que… enfin tu sais… toi… non attend… bref. C'est pas de ça que je parle. Non ce que je voulais pas c'est comment on s'est séparé. J'ai été bête, j'ai paniqué.
Les épaules de Bucky retombèrent, soulagé. Il adorait la vulnérabilité de Steve. Il adorait l'entendre essayer de s'expliquer.
- Paniqué ? répéta-t-il.
- Oui… c'est pas la classe mais j'y peux rien. Tu… je m'y attendais pas.
Bucky sourit de toutes ses dents.
- Je t'ai fait paniquer ?
Il entendit Steve bredouiller un oui à peine audible. Toute sa colère s'envola comme si il n'avait jamais ragé contre Steve.
- J'imagine que je vais devoir te pardonner alors, dit-il d'une voix suave.
- Je comprendrais que tu m'en veuilles, répondit précipitamment Steve. Je ferais tout pour me rattraper.
Une idée malsaine germa dans l'esprit de Bucky. Il hésita à la formuler à haute voix, puis se dit que de toute façon, ça ne serait pas lui le plus gêné.
- Tout ? demanda-t-il.
- Tout, assura fermement Steve.
- Tu ne me refuseras rien ? Je peux proposer n'importe quoi ? Parole d'homme?
Steve sembla voir venir le piège mais resta droit.
- Tout.
Bucky entendit des rires étouffés résonner dans son oreille.
- T'es pas tout seul ? s'étonna-t-il.
Il y eu du mouvement de l'autre côté de la ligne et une porte claqua. Steve se déplaçait. Une autre porte se ferma avec un bruit sec et Bucky entendit un verrou.
- Désolé, c'étaient Nat' et Peggy, s'excusa Steve.
Bucky haussa les sourcils.
- J- ce sont elles qui m'ont convaincu d'essayer de te reparler, avoua Steve honteusement.
Bucky adorait les meilleures amies de Steve.
- Donc toi tu voulais pas me parler ? supposa-t-il faussement.
- Si ! Bien sûr, objecta Steve. Mais je voulais pas te déranger ni être trop insistant…
Bucky se fit la réflexion que si Steve s'était trouvé insistant avec 3 messages en deux semaines, il allait vraiment être surprit le jour où Bucky allait se montrer insistant.
- Mouais, fit-il pour la forme.
Steve attendit patiemment que Bucky reprenne la parole, se raclant la gorge par intermittence pour attester de sa présence. Bucky décida qu'il avait assez été râleur.
- Du coup, reprit-il. Tout ?
- Tout, confirma Steve de moins en moins sûr de lui.
- Tu es où là ?
- Dans la chambre d'ami. Pourquoi ?
- Parce que je vais te dire exactement ce que je te ferais si j'étais avec toi dans cette pièce et tu vas m'écouter très attentivement en t'imaginant tout les détails.
- Qu-quoi ?
La voix de Steve attestait d'une réelle surprise. Bucky s'en délecta particulièrement.
- Tu es où dans la chambre d'ami ? demanda-t-il.
- Heu… j'suis assis au bord du lit mais…
- Très bien, coupa Bucky. Si j'étais là je m'approcherais doucement de toi. Tu me laisserais approcher ?
Un silence suivit. Puis enfin, Steve se prêta au jeu.
- Oui.
- Je m'arrêterais devant toi et j'avancerais la main pour caresser ta joue. Tu me laisserais faire ça ?
- Oui.
Bucky réprima un sourire satisfait.
- Je te pousserais ensuite doucement pour t'allonger sur le dos. Je m'installerais juste au-dessus de toi et je réapprendrais tout les traits de ton visage. Puis je me pencherais pour t'embrasser. Tu me laisserais t'embrasser ?
- Oui…
Bucky ferma les yeux et imagina la scène. Lui sur Steve, dans une chambre tamisée, leurs bouches s'unissant tendrement.
- Je passerais mes mains sous tes vêtements, continua-t-il. Qu'est ce que tu portes ?
- Une chemise à carreau sur un tee-shirt blanc… et un jean.
- Sexy… je remonterais ton tee-shirt jusqu'à ton cou et j'embrasserais ton torse lentement. Je m'acharnerais sur tes tétons. Tu aimerais ça Stevie ?
- O-oui…
La voix du blond avait hésité. Bucky adorait ça.
- Je les lécherais jusqu'à te faire gémir. Tu gémirais pour moi ?
- Oui..
Bucky ferma les yeux et se pencha en avant. Il avait chaud. Ses vêtements devenaient vraiment très serré d'un coup.
- Tu pourrais me toucher aussi… tu me toucherais Stevie ?
- Oui.
- Dis moi comment.
Sa voix avait été un peu dure, mais il ne pouvait pas non plus se montrer patient.
- Je t'attirerais à moi, raconta Steve tout bas, comme si il avait peur d'être entendu. Je te collerais à moi.
- Tu te cambrerais pour moi ?
- Oui.
- J'appuierais ma paume entre tes reins pour coller nos ventres Stevie. Tu pourrais sentir l'effet que tu me fais comme ça.
- Toi aussi… j-je m'accrocherais à ta ceinture pour te sentir plus prêt de moi.
Bucky se passa la langue sur les lèvres. Il déboutonna son jean d'une main agile. Il était vraiment trop serré.
- Je te soulèverais pour te porter au milieu du lit et je m'installerais entre tes jambes. Tu me laisserais faire Stevie ?
- Pour sûr…
La voix de Steve se faisait plus lascive. Bucky adorait ça.
- Je déboutonnerais ton jean et le ferait glisser le long de tes jambes jusqu'à l'enlever, continua-t-il. Est-ce que tu aimerais ça ?
- Hum…
Ce gémissement inattendu précipita Bucky. Une poche de lave s'était former dans son bas ventre et ne cessait de se réchauffer à mesure que des vagues de sang affluaient dans son entre jambe. Il inspira profondément et se concentra pour rester maître de lui.
- Qu'est ce que tu portes sous ton jean Stevie ?
- B-boxer.
- Je te le retirerais aussi.
Un petit rire lui répondit.
- Qu'est ce que tu ferais pendant ce temps Stevie ?
- Je t'embrasserais ? proposa le blond un peu innocemment.
- J'adorerais ça, sourit Bucky. Je te laisserais mener notre baiser jusqu'à ce qu'on soit tout les deux à bout de souffle.
- Je me presserais contre toi pour avoir plus…
- Tu voudrais plus ?
- Oui… tu me donnerais plus Bucky ?
Bucky tressaillit. Entendre son nom prononcer par un Steve aussi sensuel venait de terminer de l'exciter. Il glissa une main sous son boxer et attrapa son membre durci en imaginant le visage de Steve à cet exact instant.
- Je te donnerais tout Stevie, promit-il. Je t'embrasserais encore et encore en frottant nos érections l'une contre l'autre. Et je te ferais jouir si tu veux bien.
- Je veux que ça …
- Putain Stevie…
- Langage, grogna Steve.
Bucky éclata de rire.
- Tu viens vraiment de me reprendre ? Pas trop porté sur la vulgarité ?
- T-te moque pas, se renfrogna Steve.
Bucky entendait bien son souffle saccadé. Il imaginait très bien que Steve s'employait à mater l'excitation qu'il avait provoqué. Loin d'en avoir fini, il se racla la gorge et poursuivit.
- Je glisserais mes lèvres sur ton torse et j'embrasserais tout sur mon passage. Je ne m'arrêterais qu'en arrivant à ton sexe Stevie.
- B-Bucky ! geignit Steve.
Putain qu'est-ce qu'il aimait entendre son nom prononcé de cette façon.
- Je te prendrais dans ma bouche en te regardant. Tu me regarderais aussi Stevie ?
- Carrément !
- Bien… je commencerais à te sucer de plus en plus fort. Je voudrais que tu viennes dans ma bouche Stevie.
En parlant, il se branlait de plus en plus vite. Le souffle de Steve était erratique à l'autre bout du fil. L'entendre n'en finissait pas de le rendre fou.
- Putain Stevie, grogna-t-il plus fort.
-Huuh- Buck !
Les gémissements que Steve lui délivra l'instant suivant lui annoncèrent qu'il venait de le faire jouir. Une chaleur fulgurante le traversa alors que l'orgasme s'épandait en lui et il grogna de plaisir pour Steve.
Ils restèrent silencieux quelques minutes après cela. Bucky écouta attentivement Steve se remettre, un sourire ravi étirant ses lèvres.
- B-Bucky ?
- J'suis là Stevie. J'suis là. Tu vas bien ?
- Comment j'pourrais me sentir mal après ça ? ricana le blond.
Bucky rit à son tour.
- C'était bon ? demanda-t-il.
- Très…
- Parfait.
Un nouveau silence s'installa. Bucky décida qu'il était temps de raccrocher. Il ne le voulait pas vraiment, mais il ne savait pas quoi ajouter après ça. Et il avait peur de dire une bêtise.
- Je vais te laisser Stevie.
- Oh. Okay.
La déception qu'il cru deviner dans le ton de Steve lui mit du baume au cœur.
- Bonne soirée.
- Bonne soirée.
Il raccrocha pensif, un sourire rêveur collé au visage. Il se nettoya rapidement, reboutonna son jean et sortit de la salle de bain. De retour dans le salon, la télé affichait les crédits, et Rhodey et Tony étaient en train de commander des pizzas.
J'ai eu la flemme de tout relire avant de poster -faut pas déconner, je l'ai écrit en 3 jours -2 et demi- et je suis fatiguée-, du coup, c'est fort possible que des fautes vous aient piqué les yeux ! Je ferais un effort pour la deuxième partie.
J'espère que ça vous a plu, n'hésitez pas à me le faire savoir en mp ou en review :) Je répond toujours ;)
A très vite pour la part 2 !
