Note : Cette fic se passe avant Daredevil (enfin avant qu'on voit Fisk en tout cas, hahaha) et est basé sur le tableau « Rouge et noir » de Rothko.

Ce n'était pas la première, ni la dernière fois qu'il restait devant ce tableau. De toute évidence, il avait même fait le trajet jusqu'en France pour le voir. Lui et les autres. Wilson Fisk était donc de passage chez les français. Mais ça n'avait pas dérangé Wesley, qui avait trouvé l'idée plutôt revigorante pour son patron. Et puis, il savait qu'il y allait aussi pour gagner la confiance d'un éventuel allié.

Mais bien sûr, Fisk en avait profité pour regarder l'art. C'était une de ses passions principales. Qui le détendait, lui faisait du bien, lui permettait de s'analyser en même temps.
Là, devant ce tableau, il avait l'impression de se voir.

Ce tableau lui parlait. Il lui disait quelque chose. Ce carré noir, dans ce cadre rouge. N'importe qui serait passé devant, qu'il n'aurait pensé à rien. Ou peut-être juste à comment on pouvait vendre si cher des œuvres si "faciles à reproduire"

Mais lui, pensait beaucoup.
Il se voyait là-dedans, immense traînée noire et mystérieuse que personne ne savait reconnaître. Dont le nom était tabou, et qu'il ne fallait pas prononcer à l'instar d'un certain sorcier maléfique dans une série de livres à succès.
Wilson voyait là le rouge sang, ce sang qu'il avait fait verser tant de fois, directement ou indirectement et qui s'écoulait de part et d'autres du carré noir.

Et pourtant, tout semblait ordonné et parfait.
Comme son but final, sa vision, son rêve. Comme son irréprochable élégance.
Il se sentit sourire. Ce tableau, c'était lui, et pourtant peu de gens le savaient.

Il aurait aimé l'acheter, mais le savait mieux dans ce musée. Et puis, au pire, un faux de Rothko ça ne serait pas si difficile à faire. Même si ça ne serait pas pareil.
Fisk resta encore longtemps devant ce tableau.

Quand il recula, il ignora l'impression de solitude et de mélancolie que ce tableau savait aussi lui faire ressentir, en plus du reste.
Il préféra se concentrer sur le rouge et le noir.

Plus tard, quand il croisa le Diable d'Hell's Kitchen, Fisk vit différemment le tableau de Rothko.
Parce que soudain, ça n'était plus lui, mais ce diable qui semblait réussir à démonter tous ses plans. Rouge et noir, avec cet aspect bizarrement ordonné.
Le parallèle était fait, et Fisk se mit à détester l'œuvre qui était censée lui ressembler.

Ne gardant alors de son symbolisme, que cette amertume de la solitude et de la mélancolie.