Voila un UA qui je l'espère vous plaira. Between Sai and Me me demande des recherches supplémentaires et je ne suis pas encore sûre de la direction que je veux lui donner, c'est pourquoi je prends du temps à publier la suite, veuillez m'en excuser^^

Disclaimer : Les personnages de HnG ne m'appartiennent pas et je ne tire aucune rémunération de cette fiction. (sauf en reviews si possible)

Edit : Grâce à Tigrou19 qui m'a signalé que ce texte comportait des fautes, j'ai édité ce chapitre pour corriger celles que j'ai pu repérer. J'espère ne pas en avoir laissé de trop grosses. Bonne lecture

Désirs et tentations

Une couche de neige bien épaisse recouvrait le sol lorsque qu'Hikaru Shindô sortit de l'université où il étudiait la médecine. Il regarda sa montre d'un air inquiet, craignant d'être en retard au boulot de serveur qu'il effectuait certains soirs de semaine, les autres étant accaparés par des cours du soir destinés à l'aider à avancer ou plutôt l'empêcher d'être complètement largué dans son cursus universitaire. Ses journées devenaient de plus en plus exténuantes, d'autant plus que les matières au programme se complexifiaient et qu'il restait dans sa chambre jusqu'à des heures indues afin de retenir ses polycopiés d'anatomie. Son travail de serveur lui permettait de couvrir le quart de ce que lui coûtaient ses cours du soir. Heureusement pour lui, l'établissement dans lequel il avait été accepté était public et les frais universitaires y étaient peu élevés. En outre, il avait reçu une bourse d'études au mérite pour ses remarquables résultats au lycée.

Poussant la porte du bar , il se fit héler par le patron qui lui ordonna de se changer en vitesse parce qu'il y avait du monde ce soir. Rejoignant une salle au fond réservée au personnel, il y revêtit son uniforme (pantalon noir, chemise et jaquette de couleur sombre) et scotcha un sourire charmeur sur son visage. Son portable vibra alors qu'il s'apprêtait à entrer en service. Le sortant rapidement de sa veste, un vrai sourire étira ses lèvres quand il se rendit compte que l'expéditeur était son grand frère.

Hikaru, maman te demande de lui ramener du chou quand tu reviens ! A tout à l'heure. Sai

Sai C'était lui qui avait trouvé ce surnom à son grand frère lorsque celui-ci avait 17 ans et qu'il n'en avait alors que 12. Son frère qui commençait tout juste le go sur internet n'avait pas voulu mettre son vrai prénom, Saiki. Considérant son frère comme un véritable prodige dans ce jeu, ce « Sai » se référait beaucoup plus à la dernière syllabe de tensai qu'à la première de son véritable prénom.

Comme toujours, le fait de penser à son frère lui remonta le moral et il oublia sa fatigue et son stress. Après n'était-ce pas pour lui qu'il avait entrepris de commencer ces études longues et fastidieuses ? L'accident qui avait ravi à son frère sa mobilité avait bouleversé leurs vies à tous les deux. Sai avait perdu l'usage de ses jambes lors d'un accident durant lequel une voiture avait surgi devant lui à toute vitesse tandis qu'il était à bicyclette, le faisant dévier de sa trajectoire et s'écraser contre un mur quelques mètres plus bas. Hikaru s'en était toujours voulu parce que Sai avait vécu cette expérience traumatisante dans le seul but de l'emmener comme il le lui avait fait promettre à un parc d'attraction.

Il leur avait fallu un certain temps à tous deux ainsi qu'à leur mère pour accepter que l'aîné resterait dans cet état certainement à vie. Malheureusement, suite à cet accident, Sai, qui était d'un naturel si énergique, du fait d'une dépression avait vu ses défenses immunitaires s'affaiblir grandement, était désormais d'une constitution fragile et tombait assez facilement malade.

« Shindô-kun ! » l'interpela une voix, le tirant de ses pensées. Apporte ce plateau à la table numéro 4 et arrête de rêvasser ! J'aurai à te parler à la fermeture !

Il fit face à son patron qui malgré son air assez débonnaire ne rigolait jamais quand il était question de travail.

« Bien patron ! »

Heureusement, en plus de son salaire, il avait droit à de bons pourboires de la part des jeunes filles auxquelles il faisait du charme, celles-ci revenant toujours plus nombreuses par le processus de bouche à oreille.

Après trois heures de service, il se changea et vint voir le patron qui affichait un air ferme bien que ses yeux contenaient une émotion qu'il n'arriva pas à définir immédiatement.

« Shindô-kun, je suis désolé mais je suis contraint de fermer la semaine prochaine. »

Hikaru se sentit blêmir alors que son cœur manquait un battement.

« Je vois » acquiesça-t-il. Il lui faudrait alors trouver un nouveau boulot ailleurs.

Il rentra chez lui sans avoir oublié le chou qu'il déposa dans la cuisine. Il bénit sa mère en voyant un bol de ramen qui n'avait plus qu'à être réchauffé l'attendre sur la table. Il l'engloutit puis décida de se faire un café avant d'aller réviser dans sa chambre. Tandis que la cafetière tournait, il regarda si son frère dormait déjà. Mais la lumière filtrant par le bas de sa porte, il présuma que non et frappa avant d'entrer,

Son frère était bien sûr déjà en pyjama et allongé dans son lit, le dos bien calé avec deux oreillers et un ordinateur portable sur le bassin.

«Hikaru, je suis en train de jouer contre un pro américain et je mène ! »

Dans ces moments-là, Saiki Shindô retrouvait un air enfantin qui touchait au cœur son frère cadet.

« Félicitations Sai, ça ne me surprend pas du tout ! Tu es le meilleur joueur de go que je connaisse »

Son frère haussa un sourcil tout en lui adressant une moue sceptique

« Je suis aussi le seul il me semble Hikaru ! »

Le sourire d'Hikaru s'accentua tandis qu'il se frottait la nuque. Sai pouffa à l'expression gênée de son frère et ils se mirent à rire tous les deux.

« Tu veux jouer une partie après ? Ca fait longtemps que nous n'avons pas joué ensemble. »

Hikaru soupira intérieurement. Le ton implorant et presque triste de Sai pouvait lui faire faire n'importe quoi.

« Tu vas m'écraser. Ca ne risque pas d'être une partie très passionnante.

-Mais non, tout le monde sait que le génie est un trait génétique ! Ah il s'est enfin décidé à abandonner ! » S'exclama le jeune homme.

« Je vais chercher mon café et je reviens. »

Hikaru s'installa en tailleur sur la partie du lit qui n'était pas prise par son frère, un plateau devant lui sur lequel était placé le goban afin que Sai puisse poser les pierres.

Comme il l'avait escompté, la partie ne dura qu'une demi-heure, les frères ayant choisi de jouer du speed go puisque le plus jeune avait encore à réviser. La partie se termina bien sûr sur la victoire de Sai qui ne fut pas si écrasante que le prévoyait le cadet. Un écart de 6 mokus.

« Pour quelqu'un qui n'a pas joué depuis un certain temps, tu t'es bien défendu ! Seulement tu n'as prêté assez attention à mon attaque ici visant à conquérir le centre dit-il en désignant une pierre. »

-Il faut croire qu'avoir joué contre toi pendant des années et des années a été un bon entraînement. »

Il n'avait cessé de jouer que depuis une année après tout, il n'avait pas pu perdre complètement son niveau en un si cours laps de temps.

«Bon je te laisse, je vais réviser. Bonne nuit aniki. » Dit-il en l'embrassant sur la joue.

Sai lui ébouriffa les cheveux en rigolant, provoquant chez Hikaru une vive protestation. Il eut tôt fait de réarranger ses cheveux. »

« Bonne nuit Hikaru et bon courage ».

Lorsque la mère se réveilla de bonne heure le lendemain, elle vit de la lumière dans la chambre de son fils cadet. Elle ouvrit la porte et le découvrit endormi sur sa table de bureau, la lampe allumée. Elle l'éteint et secoua son fils par l'épaule.

« Hikaru si tu veux dormir, va dans ton lit ! Tu vas attraper des courbatures à dormir ainsi ! » le morigéna-t-elle.

Ce dernier finit par se réveiller, complètement hébété,

« Hein M'man, quelle heure il est ? » demanda-t-il tout en se frottant les yeux.

Mitsuko eut un faible sourire. Ses enfants lui causaient quelques soucis mais lesquels étaient parfaits ? Elle ne les aurait échangés contre rien au monde.

« Il est sept heures. Si je ne me trompe, ça te laisse encore deux ou trois heures de sommeil. Tu ferais donc mieux d'aller dormir dans ton lit.

-J'ai pas terminé de relire le chapitre de biophysique que l'on va étudier ce soir. Je suis mort !» se lamenta le semi-blond en faisant mine de s'arracher les cheveux.

-Tu ferais mieux de te reposer. C'est à peine si on te voit à la maison ces derniers jours. Je dirai même que je vois presque plus souvent ton père.

-Ah non ! Ne me compare pas à lui s'il-te plait ! » Se fâcha son cadet.

Autant sa mère était un modèle, autant son père n'avait jamais eu l'air de s'intéresser à eux et à ce qu'ils pouvaient faire. Il finançait peut être ses études mais il ne lui avait jamais donné l'affection qu'un père était sensé donné à ses enfants.

« Je vais préparer le petit-déjeuner et m'occuper de ton frère. Pendant ce temps, repose-toi. » lui ordonna-t-elle.

Elle ne sortit de la chambre que lorsque le semi-blond se glissa sous les draps et s'endormit à peine cinq minutes plus tard.

Elle descendit l'escalier et entra dans la chambre de son aîné qu'elle aida à se laver et à sa préparer. Il se hissa lui-même dans son fauteuil roulant et la suivit jusqu'à la cuisine.

« Est-ce que je peux t'aider, maman ? » lui demanda-t-il en la voyant s'activer à prendre des ingrédients dans le réfrigérateur.

- Non ça va aller mon chéri, tu n'as qu'à aller au salon regarder un peu la télé en attendant que je t'apporte ton petit-déjeuner. » lui dit-elle avec un grand sourire.

Saiki manœuvra son fauteuil jusqu'au salon et se pencha un peu pour attraper la télécommande sur la table basse. Il zappa jusqu'à ce que l'image d'un homme âgé à l'air imposant prenne place. Il le reconnut aussitôt. Le Meijin, Toya Koyo. L'homme qu'il aurait tellement souhaité affronter s'il avait eu la possibilité de passer professionnel. Celui qui était le plus proche de réaliser le coup divin.

Cet homme, même à travers un écran de télévision, laissait transparaître une assurance et une détermination que Sai avait rarement vues chez une personne. Il suivit la partie qui l'opposait à un de ses élèves Seiji Ogata judan avec intérêt.

Lorsque sa mère déposa son plateau sur lequel était disposé un petit-déjeuner typiquement japonais, il murmura un vague merci tant il était captivé par l'éclat des yeux du Meijin. C'étaient les yeux d'un tigre ou d'un dragon.

A la fin de la partie qui octroya la victoire au Meijin, un journaliste vint interviewer celui-ci.

« Félicitations pour votre victoire Toya-sensei ! Il semblerait que Toya-kun, lui aussi ait accumulé plusieurs victoires dans la ligue Meijin et la ligue Honimbo. Peut-on s'attendre à une prochaine confrontation entre père et fils ? »

A ce moment- là, un extrait d'un des précédents matches d'Akira fut passé à la télévision et Sai frémit en regardant l'expression du joueur si semblable à celle de son père. Le jeune homme était manifestement doué. Il avait déjà obtenu 4 dan et beaucoup de journalistes le voyaient remporter le titre de Meijin après avoir remporté celui d'Oza.

Et dire que ce jeune homme avait le même âge qu'Hikaru se dit Sai ! Fixant ses jambes, il soupira puis reporta son attention sur la télévision.

Un journaliste s'était approché d'Ogata-sensei pour lui poser quelques questions,

« Il est difficile de battre Toya-sensei mais vous vous être très bien défendu, Ogata-judan. Comme Toya-kun et vous faites tous deux partie du groupe d'étude du Meijin, pensez-vous que Touya-kun puisse réussir là où vous avez échoué. Sinon, connaissez-vous un seul joueur qui pourrait ravir ce titre à son détenteur actuel ? »

Ogata eut un sourire méprisant envers le journaliste qui sous-entendait tout de même qu'un gamin de vingt ans – tout aussi talentueux qu'il puisse être- lui soit supérieur tout en remontant ses lunettes sur son nez à l'aide de son index.

« L'avenir nous en donnera bien la réponse. S'agissant d'un joueur qui pourrait détrôner Toya-sensei, j'en voie potentiellement un mais il n'est pas professionnel sinon vous auriez entendu parler de lui depuis longtemps. Il s'agit d'un joueur sur internet que j'aie vu évoluer depuis trois ans… »

Sai sentit ses mains trembler et son cœur tambouriner dans sa poitrine. Suspendu à ses lèvres, il attendit qu'il finisse sa phrase.

« …. Il s'appelle Sai »

Le cri de joie et de surprise que lança Saiki fut si puissant que sa mère accourut immédiatement, inquiète.

« Que se passe-t-il mon chéri ? Pourquoi as-tu crié ainsi ? demanda-t-elle en regardant son fils puis la télé en cherchant à y trouver une explication.

Quand elle reporta son attention vers son fils, elle remarqua que des larmes coulaient silencieusement sur ses joues.

« Ce joueur vient de parler de moi maman, en disant que j'étais peut-être le seul capable de battre Toya le Meijin. »

Sa mère, ne s'intéressant pas au go, ne comprit pas l'impact de ces mots,

« Mais comment peut-il le savoir ? demanda-t-elle tout de même intriguée

-Il a suivi mes parties sur internet. Il faut absolument que je le dise à Hikaru ! s'écria-t-il avec joie avant de se rembrunir et de sangloter.

Si seulement, si seulement je n'avais pas eu cet accident, j'aurais pu me mesurer aux meilleurs joueurs, j'aurai pu vous plus aider toi et Hikaru, il n'aurait pas à s'échiner à travailler autant. Je me sens tellement inutile maman »

Elle s'approcha de lui et s'accroupit passa ses mains autour de son cou avant qu'une de celles-ci ne caresse ses longs cheveux noirs, si soyeux. Les mains de son fils s'accrochèrent à son tee-shirt tandis qu'il trempait le col de la chemise de sa mère de larmes amères trop longtemps retenues.

« Shh, ne parle pas ainsi, si ton frère t'entendait, il se mettrait en colère, que tu le plaignes de cette manière. Et tu n'es en rien inutile, tu es son soutien, sans toi, je pense qu'il n'aurait pas la détermination d'entreprendre quoique ce soit. Saiki, Hikaru t'aime plus que tout. Et moi je vous aime tous les deux, alors je t'en prie, ne dis jamais plus que tu es inutile ».

Sai renifla et sa mère prit un mouchoir dans sa poche et le lui tendit.

« En parlant du loup, il vaudrait mieux que j'aille le réveiller, le connaissant, il aura encore oublié de mettre l'alarme hier soir. Alors sèche moi vite ses larmes et souris ! »

Saiki opina du chef et adressa un sourire crispé à sa mère.

« Tu peux mieux faire » lui dit-elle en riant avant de monter les escaliers.

Pénétrant dans la chambre de son cadet, elle tira les rideaux de manière brusque, ce qui fit maugréer le semi-blond dans son sommeil du fait de la trop forte luminosité.

« Allez debout, jeune homme « dit-elle en tirant aussi la couverture. Rechignant toujours et cherchant à tâtons la couverture, Hikaru se réveilla pour de bon quand sa mère s'écria.

« Hikaru, il est onze heures et demie ! »

Se levant à toutes vitesses au point se prendre les pieds dans la couverture et de tomber lourdement le menton en avant sur le sol, il regarda le réveil sur son bureau. Elle indiquait 10h10.

-Et tu devais te lever à 10 heures, donc tu as eu 10 min en plus, c'est suffisant. Maintenant, prépare-toi en vitesse sinon tu vas être en retard ! »

Filant après s'être baigné, avoir mangé rapidement son petit déjeuner, embrassé son frère et sa mère, Hikaru acheta un journal en prenant le métro et regarda les petites annonces. Il n'y avait pas grand-chose d'intéressant mais une annonce demandant un journaliste pour le Weekly go attira son attention, Néanmoins, on demandait donc un diplôme de journaliste, ce qu'il n'avait pas en plus de connaissances rigoureuses sur le monde du go. En fixant la rémunération offerte, ses yeux s'élargirent et il se mit soudainement à regretter le fait d'avoir choisi des études de médecine à la place d'études de journalisme.

Il se moqua intérieurement de lui-même alors qu'une petite voix lui soufflait que si ce n'était que pour l'argent, il aurait pu tout aussi bien devenir directement professionnel en go et que sa vocation en médecine résultait d'un motif beaucoup plus profond. De plus, il lui aurait été difficile d'envisager une carrière dans le monde du go, en sachant que c'était ce à quoi avait aspiré son frère dès que leur grand-père leur avait appris à y jouer. Il n'aurait pas voulu frustrer Saiki en vivant son rêve à sa place. En outre, même si ce dernier l'avait voulu, il ne l'aurait pas pu parce que c'était de sa faute que le jeune homme ne pouvait le réaliser lui-même. Il n'avait par ailleurs ni la passion, ni le talent de son frère à ce jeu.