Disclaimers: Les personnages et l'univers de Harry Potter appartiennent à Joanne, vous le savez.
Titre: Menteuse, menteuse
Pairring: Lily/James
Résumé: James Potter et Lily Evans se vouent une haine féroce depuis leur toute première rencontre. Sept ans plus tard, Lily va apprendre qu'il n'est pas bon de mentir à toute une école et d'entraîner avec elle son pire ennemi.
Menteuse, menteuse.
Chapitre 1
La double porte de la Grande Salle claqua fortement contre le mur blanc, obligeant toutes les têtes à se tourner vers la nouvelle venue, mais c'était à peine si elle en avait conscience. Parmis tout cet amas de têtes, elle, elle n'en voyait qu'une. Une tête aux cheveux noirs hirsutes, la seule qui ne s'était pas tournée vers elle. Elle allait le tuer ! Oh ça oui, elle allait le zigouiller ce sale petit snobinard. Des rires se firent entendre mais elle n'en avait cure. Toute son attention était dirigée sur sa cible qui continuait de l'ignorer superbement.
Elle serra les poings, menant un véritable combat intèrieur pour taire l'irresistible envie qu'elle avait de passer ses mains autour du cou du petit con qui ne se tenait qu'à quelques misérables petits mètres d'elle. Tous la regardaient, même ses amis, mais lui agissait comme si de rien n'était et continuait de boire tranquillement son café. Elle allait vraiment le bousiller, le couper en minuscules petits morceaux pour ensuite les éparpiller dans le parc. Ou alors, elle les donnerait à manger au calmar. Et tant pis si après ça elle devait passer le restant de sa vie à Azkaban : son esprit serait enfin libéré et apaisé, elle serait à tout jamais débarassée de James Richard Potter.
S'approchant de plus en plus de sa cible à grands pas rageurs, elle promena rapidement son bras droit au-dessus de la table des Poufsouffles et saisit la première chose qui lui passa sous la main. Arrivant à hauteur de son camarade de classe -si tant est qu'elle puisse le considérer ainsi- elle leva le bras et, devant toute l'école réunie, professeurs et directeur compris, elle renversa tout le contenu du pichet de jus de citrouille sur la tignasse brune qui se crispa aussitôt. Voilà ce qu'il se passait quand on s'en prenait à Lily Hortense Evans ! Il l'avait bien cherché ce sale petit rat. Il avait encore fallut qu'il s'en prenne à elle juste pour le plaisir, eh bien c'était parfait. Il récoltait désormais les graines qu'il avait semées un peu plus tôt dans la matinée.
Un silence de mort s'installa d'emblée autour d'eux, les étudiants regardaient tour à tour leur préfète-en-chef, dont les joues étaient devenues rouges de colère, et le capitaine de l'équipe de Quidditch de Gryffondor qui n'avait pas encore bougé. Il se contentait de regarder la table, et plus précisément son bol de café, dans lequel le jus de citrouille qu'il avait étalé sur la tête était en train de goûter. Même les professeurs n'osaient dire mot.
Voir Lily Evans et James Potter se châmailler étaient courant à Poudlard, il était de notoriété publique que ces deux là ne s'entendaient pas, voir même se détestaient. Cependant, malgré son caractère de feu, c'était la première fois que la jeune fille réagissait aussi violemment à une mauvaise blague de son condisciple. D'habitude, elle se contentait de hurler et de lui donner une retenue, mais cette fois il avait dû aller trop loin. Ou bien alors, le vase était plein et il venait de le faire déborder.
Lentement, l'héritier Potter se leva et se tourna vers la jeune femme dont les yeux verts continuaient de lancer des éclairs. La tête toujours baissée, il s'approcha d'elle et, tout aussi lentement qu'il l'avait fait pour se lever, releva la tête vers elle. Le jus de citrouille avait glissé sur son visage, tâchant de goutelettes la fine monture de verres qu'il avait sur le nez, au bout duquel une minuscule goutte pendait misérablement. Tous retinrent leur souffle, il était plus qu'évident que le jeune homme venait lui aussi d'entrer dans une rage noire.
Ils se regardèrent dans le blanc des yeux durant de longues minutes, chacun se renvoyant la haine qu'il éprouvait pour l'autre à la figure. Lily avait une envie folle de le frapper, après tout une gifle ça ne pouvait que lui faire du bien, mais ayant déjà perdu son calme en lui versant le jus de citrouille sur la tête, elle jugeait mal venu de lui foutre une baffe en plus. Il ne s'agissait que d'un prêté pour un rendu.
Elle n'était pas d'un naturel violent en général, mais Potter avait ce don de l'énerver quoi qu'il fasse. Cependant, jamais elle ne s'était énervée à ce point. C'était la première fois qu'elle perdait le contrôle et agissait avec autre chose que des mots.
Aucune parole ne fut échangée, leurs regards parlaient suffisament pour eux. Mais si Lily était réputée pour son calme légendaire, ce n'était pas le cas de son vis à vis. On pouvait donc se demander ce qu'il allait advenir maintenant. Si la rousse avait perdu son calme et sa patience, il n'était pas difficile de se douter dans quel état devait être le brun. Et Lily le connaissait parfaitement pour savoir que si elle bouillonait à l'intèrieur, lui devait être sur le point d'exploser. Mais quand il parla, ce fut d'une voix on ne peut plus calme, bien que froide et coupante.
"Je ne sais pas ce qui me retient de t'en foutre une, Evans !" lança-t-il, le regard haineux.
"Eh bien vas-y Potter, ne te gênes surtout pas ! répondit-elle sur le même ton, avec en plus un léger timbre de défi. Cependant, encore faudrait-il que tu ais assez de cran pour le faire, puisque, visiblement, tu préfères faire tes coups en douce."
Le jeune homme serra la mâchoire.
"Insinuerais-tu que je suis un lâche ?"
"Bravo Potter, tu viens de prouver que tu n'es pas aussi bête que tu en as l'air."
Le jeune homme démarra au quart de tour. Il la saisit violemment par le bras, lui faisant lâcher un petit cri de douleur et tirer une grimace. Dumbledore se leva alors et lui ordonna de la lâcher. Ce qu'il ne fit cependant pas. Malgré la forte poigne qu'il exerçait sur son avant bras, Lily ne pouvait s'empêcher d'être fière d'elle : elle avait visé là où ça faisait mal. S'il y avait bien une chose que Potter détestait plus qu'elle, Rogue et les Serpentards, c'était de se faire traiter de lâche.
"Retire ça immédiatement, Evans, si tu ne veux pas apprendre ce que le mot souffrir signifie réellement."
"Tu m'excuseras Potter, mais le fait est que plutôt de me jeter un sort en pleine face tu as préféré me poignarder dans le dos. Donc, en conclusion, le courage que tu prétends avoir ne vaut pas grand chose. Alors non, je ne le retirerai pas."
Elle jouait avec le feu, elle le savait, mais c'était plus fort qu'elle. Elle ne supportait pas de se laisser marcher sur les pieds, et encore moins par lui.
Soudain, la voix du directeur tonna dans la grande salle, froide et sans réplique. Il était rare de l'entendre employer ce ton, mais Lily ne pouvait lui en tenir rigueur. Après tout, n'étaient-ils pas, Potter et elle, en train de faire une scène en plein milieu de la Grande Salle ? D'autant plus que c'était l'heure du petit déjeuner et que d'assister à une dispute de si bon matin était très désagréable.
"Mr Potter, Miss Evans ! Je vous prierai de vous calmer et de vous asseoir pour que nous puissions tous terminer de déjeuner tranquillement. Ou bien, si cela ne vous convient pas, veuillez aller continuer votre discussion en dehors de cette salle. Mais je tiens à vous rappeler que toute utilisation de violence sera sévèrement punie."
Potter se tourna aussitôt vers lui, furieux.
"Elle vient de me renverser tout un pichet de jus de citrouille sur la tête, et c'est tout ce que vous trouvez à dire ?"
Lily regarda le directeur qui, malgré son regard froid, chose extrêmement rare chez lui, restait d'une patience à toute épreuve. Mais ce n'était pas le cas du professeur McGonagall qui avait sur le visage un air offusqué et outré.
"Il s'agit ni plus ni moins d'un prêté pour un rendu, Mr Potter. Si j'ai bien compris la situation, vous êtes responsable de l'état dans lequel se trouve Miss Evans. Soyez content que je ne vous punisse pas tous les deux, car il est inadmissible de s'en prendre à une jeune femme qui ne peut se défendre Mr Potter, de la même façon que votre geste est inacceptable Miss Evans."
Le jeune Potter serra les poings et fit de nouveau face à la jeune femme. Il lui envoya un regard assassin qu'elle lui renvoya.
"Faire un scandale pour un peu de vert, tu fais pitié Evans."
"Un peu ? Non, mais tu te fous de moi ? Tu réagirais comment si j'avais teint la paille qui te sert de cheveux en rose bonbon ?"
Les éclairs fusaient entre les deux. A l'instant même, ils étaient la parfaite réincarnation de la haine.
"Bien, puisqu'aucun de vous deux ne semble vouloir mettre fin à cette querelle, j'enlève 50 points à Gryffondor, bien que cela me chagrine. J'aurais préféré ne pas en arriver à cette extrémité mais vous ne me laissez pas le choix jeunes gens."
Tout autour, la réaction ne se fit pas attendre : les rouges et ors protestèrent vivement tandis que les verts et argents ricanaient. Quant à James et Lily, ils eurent la même réaction.
"Quoi ?"
"Vous ne pouvez pas faire ça, professeur !" ajouta le brun.
"Détrompez-vous, Mr Potter. Non seulement je peux le faire, mais en plus je le fais. Que cela vous plaise ou non."
Lily cligna des yeux. Elle ne se serait jamais attendu à ça de la part de son directeur. Lui qui était toujours si gentil, le voilà qui retirait des points à sa propre maison. Elle voulut dire quelque chose pour le raisonner, quitte à ce qu'il les punisse Potter et elle, mais pas toute la maison des rouges et ors qui n'y était pour rien si elle ne pouvait pas voir son condisciple en peinture, et vice versa. Mais ce dernier la devança.
"Je ne suis pas d'accord ! Si quelqu'un doir être puni, ce n'est certainement pas la maison des Gryffondors mais Evans. C'est elle qui se donne en spectacle après tout."
Il avait dit ça comme si c'était une évidence, comme si c'était une habitude qu'elle avait prise. Furieuse, elle serra les poings.
"Tu peux répéter ? Qui se donne en spectacle ? De nous deux, ce n'est pas moi qui jette des sorts à tout va sur tout ce qui bouge, juste pour amuser la galerie et montrer à quel point il est fort. Ton égo démesuré te perdra, Potter !"
"C'est toi qui te prends pas pour de la bouse, Evans. Tu fais la fière à chaque fois que tu réussis quelque chose, parce que mademoisselle est une fille de Moldus et que, d'après elle, ce simple fait lui donne plus de mérite."
Lily resta coite l'espace d'un instant. Il avait dit quoi, là ?
"J'y crois pas, dit-elle alors. T'es jaloux."
"Quoi ? Je ne suis pas jaloux, Evans. Surtout pas de quelqu'un comme toi."
"Si si, tu es jaloux. Tu ne supportes pas que je sois plus douée que toi en Potions et en Enchantements parce que d'aprés toi, n'étant pas une sorcière pure souche, je vaux moins que toi."
"Ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit !"
"Tu l'as sous-entendu !"
"Jamais de la vie !"
On avait presque l'impression de suivre une partie de ping pong. Le regards de tous jonglaient de l'un à l'autre, suivant les propos houleux qu'ils tenaient. Et tous se demandaient qui allait gagner la partie car, pour le moment, aucun des deux protagonistes n'avait l'avantage. Pourtant, ce n'était pas faute d'essayer. Et quand on connaissait Lily et James, il fallait s'attendre à tout de leur part.
" J'y crois pas, ricana Lily. Le grand James Richard Potter, le merveilleux capitaine de l'équipe de Quidditch de Gryffondor, le roi des farces et mauvais coups en tout genre, lui si parfait et si intelligent, jaloux d'une Sang-de-Bourbe. Je n'aurais jamais cru ça."
" Ne dis pas ça !" grogna le brun, ses yeux lançant des éclairs.
" Ca quoi ? fit-elle innocemment. Sang-de-Bourbe ? Je ne vois pas pourquoi ça te dérange, c'est pourtant ce que je suis."
" Je me fiche pas mal de toi, Evans. Tu peux être noir, rouge, jaune ou même verte, tu pourrais même être apparentée à Merlin que je n'en aurais rien à foutre. Tout ce que je sais c'est que tu es une emmerdeuse de première. C'est d'ailleurs pour cette raison que tu n'as pas d'ami, je suppose. Avec ton caractère de merde qui voudrait de toi, de toute façon."
Cette remarque lui fit beaucoup plus mal qu'elle ne le montra. Lily était quelqu'un de trés caractériel en effet, et elle n'était pas non plus le genre de personnes à aller vers les autres. Cela était certainement dû au peu de confiance qu'elle avait en elle au niveau sentimental. Et cela avait commencé près de sept ans plus tôt, lorsqu'elle avait reçu sa lettre de Poudlard en fait.
A cette époque, Lily était une petite fille heureuse et choyée. Elle était aimée de ses parents et elle passait ses journées à jouer avec sa soeur, Pétunia, de deux ans son aînée. Mais le comportement de cette dernière s'était quelque peu détérioré à son égard au cours des semaines qui suivirent son admission au collège, l'adolescente l'ayant évitée le plus possible. Tout d'abord, Lily avait feint de ne pas l'avoir remarqué et elle était partie pour Poudlard, légèrement en froid avec sa grande soeur.
Mais le véritable changement eut lieu l'année suivante, quand elle rentra pour les vacances d'été qui précédaient son entrée en seconde année. Pétunia s'était montrée tout ce qu'il y a de plus exécrable avec elle et cela n'avait fait qu'empirer chaque année. Aujourd'hui, Lily et elle ne se parlaient plus que pour se disputer et Lily en venait parfois à regretter cette époque où elles étaient inséparables toutes les deux.
Devant son manque de réaction, James ricana.
" J'ai touché un point sensible, on dirait." dit-il.
Reprenant contenance, la rouquine se força à sourire méchamment.
" Pas le moins du monde, Potter. J'étais juste en train de me dire que plus le temps avançait, plus tu devenais stupide au point de lancer des bassesses telles que celle que tu viens de me dire."
James s'apprêtait à répliquer lorsque Rémus Lupin, l'un de ses meilleurs amis, Maraudeur et Préfet-en-chef de Poudlard, se décida à intervenir.
" Je crois que ça suffit pour aujourd'hui, Cornedrue." dit-il.
Puis il se tourna vers Lily.
" Excuse-le, Lily. Le sort devrait s'estomper dans la journée."
" Pourquoi tu t'excuses ?" s'insurgea le jeune Potter.
" Parce que si je ne le fais pas, aucun de vous deux ne le fera et cette stupide dispute ne prendra jamais fin."
Et il avait raison. Rémus était toujours celui qui mettait fin à leurs querelles par son intervention. Peut-être parce qu'il était le plus posé des Maraudeurs et qu'en plus d'être l'ami du brun il était également celui de la jeune femme. Le seul en fait.
" Ce n'est pas à toi de t'excuser à la place de cet imbécile, Rémus, s'exclama Lily, en fusillant le jeune Potter du regard. Cependant, j'estime que si lui n'est pas capable de formuler deux mots d'excuse, moi je le suis. C'est pour ça que je m'excuse auprès des professeurs pour avoir gâché leur petit-déjeuner, et je m'excuse aussi auprès de toi Rémus pour devoir t'excuser à la place de ce qui te sert de meilleur ami."
" Quoi ? s'exclama James. Et tu ne t'excuses pas pour le pichet de jus de citrouille que tu m'as envoyé sur la tête ?"
" Oh mais si, ne t'inquiète pas, Potter. Je tiens à m'excuser auprès de la table des Poufsouffles pour leur avoir emprunté sans leur accord un de leurs pichets." ajouta-t-elle tout en défiant son ennemi du regard.
Ce dernier prit un air outré. Il détestait cette fille. Depuis le tout premier jour, elle l'exaspérait et il ne pouvait pas la supporter. Pourtant, ce n'était pas faute d'avoir essayé. Lorsqu'elle était devenue ami avec Rémus, il avait tout fait pour se montrer agréable avec elle. Mais c'était impossible : malgré tous ses efforts, la jeune Evans lui était tellement insupportable que ça se terminait toujours en dispute.
La voix du directeur reprit alors.
" Bien, puisque tout semble réglé, je vous propose, Mr Potter et Miss Evans, de vous asseoir afin que nous puissions enfin terminer de déjeuner."
Mais James n'écoutait pas. Il était vraiment furieux.
" Tu ne perds rien pour attendre, Evans." la menaça-t-il.
Mais au lieu de lui faire peur, cela la fit ricaner.
" J'ai hâte de voir ce que tu me réserves, Potter."
" C'est la guerre que tu cherches ?"
Elle leva les yeux au ciel tout en faisant demi-tour.
" Non, Potter. Elle a déjà commencé depuis longtemps."
Et sur ces derniers mots, elle sortit de la Grande Salle, laissant là son ennemi juré qui ne pouvait s'empêcher de la foudroyer du regard, des gouttes de jus de citrouille coulant toujours le long de son visage.
La journée avait été longue pour Lily. Longue et épuisante, voir même érintante. D'autant plus qu'elle n'avait toujours pas retrouvé sa couleur de cheveux d'origine et que Potter avait décidé de faire de cette journée un véritable enfer. Il semblait n'avoir toujours pas digéré le pichet de citrouille qu'il s'était pris sur la tête le matin même et avait décidé de le lui faire payer par tous les moyens. Autrement dit, ils n'avaient cessé de se disputer tous les deux. Potter l'insultait et elle répondait, il lui envoyait une pique et elle l'envoyait balader.
La haine qu'elle ressentait à l'égard de ce type était vicérale. Il l'insupportait et elle ne pouvait s'empêcher de le critiquer. Il était tellement bourré de défauts : bête, désagréable, prétentieux et orgueuilleux, tête à claque, mal coiffé... Et puis sincèrement, il n'était pas si beau que ça. Et en plus, il était myope. A se demander ce que sa petite-amie pouvait bien lui trouver. Mais après tout, ne disait-on pas 'qui se ressemble s'assemble' ? Et Willer, en plus d'être bête, désagréable et prétentieuse, était un véritable pot de peinture.
" Evans !"
Lily se trouvait dans un couloir du deuxième étage lorsqu'elle s'entendit appeler. Reconnaissant la voix de Amos Diggory, elle se figea sur place, agacée. Diggory était quelqu'un de très sympa, mais profondément pot de colle. Surtout quand il avait une cible en vue et que cette dernière refusait ses avances. Et la cible du moment, justement, c'était elle. Cela faisait près de deux semaines maintenant que Lily l'évitait comme la peste, tant elle en avait plus qu'assez de devoir lui répéter qu'elle refusait de sortir avec lui pour des raisons qui lui étaient propres et qu'elle refusait de divulguer. En fait, pour dire vrai, Lily se trouvait parfaitement bien comme elle était, c'est-à-dire célibataire.
Se forçant à sourire, Lily se retourna pour voir arriver le bleu et bronze.
" Diggory, que puis-je faire pour toi ?"
Un sourire charmeur collé au visage, le jeune homme s'approcha d'elle et posa un bras autour de ses épaules, ce qui la fit froncer les sourcils.
" Comme si tu ne le savais pas, Evans."
Agacée, elle retira sa main de sur son épaule.
" Ecoute Diggory..." commença-t-elle avec le sourire, mais ce dernier lui coupa la parole.
" Tu n'es pas sans savoir qu'il y a une sortie à Prés-au-Lard samedi. C'est pour ça que je venais te proposer de m'y accompagner."
" Y en a qui, en plus d'être dur de la feuille, ont de l'espoir." marmonna-t-elle.
" Alors, qu'est-ce que tu en dis, Evans ? Une journée en amoureux rien que tous les deux, ça ne te tente pas ?"
Elle poussa un profond soupir avant de déclarer.
" Pas le moins du monde. Non seulement j'ai des choses importantes à faire ce samedi mais, en plus de ça, je te l'ai dit et je te le répète : je ne veux pas sortir avec toi."
" Tu devrais accepter Evans. Vu ta tronche, c'est certainement le seul gars qui pourra s'intéresser à toi de toute ta vie."
Cette réplique la fit serrer les poings alors qu'une irrésistible envie de meurtre se faisait de nouveau ressentir en elle. Potter, le retour. Il ne pouvait pas la laisser tranquille ne serait-ce qu'une heure. Non, ça c'était trop lui demander. Tentant de se calmer, elle fit face au jeune homme et se força à lui sourire, de ce même sourire hyppocrite qu'elle avait accordé à Diggory quelques secondes au paravant.
" Potter, quand tu t'appeleras pot de chambre, tu sortiras de sous le lit. Mais pas avant, ok ?"
Le brun eut un sourire ironique alors que, à ses côtés, Rémus levait les yeux au ciel sous le sourire amusé de Sirius pour qui ses disputes étaient un véritable amusement. Au moins, elles étaient utiles à quelqu'un.
" Tu fais ce que tu veux de tes fesses, Evans. Je m'en moque pas mal après tout. Non, moi si je dis ça, c'est juste parce que Diggory est le seul mec assez dingue pour s'intéresser à toi."
Pas certaine de savoir où il voulait en venir, elle demanda.
" Ce qui signifie ?"
" Toi qui es si intelligente, pourquoi tu n'essaierais pas de deviner toi-même ?"
Elle le fusilla du regard. Oh oui, elle le détestait, le haissait, l'exécrait.
" Franchement Diggory, qu'est-ce que tu peux trouver à cette fille ? Si tant est qu'on puisse appeler 'ça' une fille."
" Reste calme Lily? Il essaie seulement de te faire sortir de tes gonds. Mais tu es plus maligne que lui et tu ne répondras pas à l'insulte. Après tout, le sot quand il est sourd, passe pour être sage."
Mais si cela réussit à la calmer, le sourire satisfait et goguenard du Gryffondor lui fit perdre sa bonne résolution du moment.
" Quant on voit le pot de peinture avec lequel tu sors Potter, on ne peut pas vraiment dire que tu sois une référence en ce qui concerne les critères de beauté."
Et un point pour elle. Un. Potter clignait à présent des yeux derrières ses lunettes, l'air totalement surpris, ne s'attendant pas du tout à cette répartie. Cependant, Lily ne put se contenter de ce point gagné et continua sur sa lancée.
" Et peut-être que tu devrais songer à changer tes lunettes, Potter. Elles semblent avoir perdu de leur efficacité. C'est certainement pour ça que tu n'as pas vu arriver le pichet de jus de citrouille de ce matin. Tout le monde l'avait vu sauf toi."
Le jeune homme la fusilla du regard tout en serrant les poings, une envie de la frapper pointant en lui. Comment était il possible de hair quelqu'un à ce point ? Evans était la seule fille qu'il rêvait d'égorger toutes les nuits. Puisqu'elle avait décidé d'entrer sur ce terrain de jeu, c'était parfait. Il allait attaquer sur le même.
" Quant à toi, tu sembles n'avoir pas remarqué que tu t'étais trompée d'endroit et que ta place était à la porcherie, Miss-Evans-Caractère-de-Cochon."
Lily vit rouge à l'entente de l'insulte.
" Et les débiles congénitaux, tu sais où il vont, Potter ? A Sainte-Mangouste au service des cas désespérés !"
" Abrutie dégénérée !"
" Nécessiteux de la matière grise !"
" Petite tête !"
Et c'était repartit pour la partie de ping pong.
" Mou du bulbe !"
" Gros cul et petits nichons !"
Choquée, Lily ouvrit grand la bouche, scandalisée. Très bien, puisque c'était ça...
" Petite quéquette !"
Cette fois, ce fut le tour du jeune Potter d'être scandalisé alors que Black, Petigrow et Diggory poussaient une exclamation étouffée et indignée. Seule Rémus restait impassible, ne prenant plus parti ni pour l'un ni pour l'autre. Les disputes de ces deux là devenaient agaçantes à la longue et parfois elles frisaient le ridicule, comme c'était le cas présentement. Et si c'était lui qui devait intervenir à chaque fois pour les séparer, il n'en avait pas toujours l'envie. Cependant, il fallait bien que quelqu'un se dévoue pour le bien être du château tout entier. Même les tableaux venaient à se plaindre parfois de leurs querelles incessantes.
Du point de vue de Lily, elle venait encore de remporter une bataille. Et deux points pour elle. Potter ne trouvait plus rien à lui répliquer. Il l'avait attaquée sur sa poitrine, alors elle l'avait attaqué sur son service trois pièce. Et s'il y avait une chose que Lily avait appris durant ces dernières années, c'était qu'il n'y avait rien de plus humiliant pour un garçon que de voir sa virilité remise en question. Sauf que soudainement, l'attrapeur Gryffondor se mit à ricaner.
" Je ne savais pas que tu t'y connaissais dans ce domaine, Evans. Tu caches bien ton jeu, en fait. Juste une question : tu te fais payer ?"
Mais au lieu de s'offusquer, Lily prit un air provocateur.
" Tu m'étonnes, Potter. Toi qui es réputé pour ta super mémoire tu ne te souviens même pas de notre partie de touche pipi dans le placard du couloir du troisième étage ? Même que Rusard a bien failli nous attraper. C'était si... excitant."
Et un troisième point à son actif. Lily win. Potter lose. Continued ?
Finalement, James n'avait pas continué la joute verbale, trop abasourdi qu'il était par les propos de la jeune femme. Il était resté tellement con devant sa dernière réplique qu'il en avait perdu tous ses moyens. Pour la première fois, il avait laissé cette garce avoir le dernier mot. Comment cette fille avait-elle pu raconter de telles conneries ? Et devant Diggory en plus. Rien que l'idée de pouvoir un jour avoir une relation sexuelle avec Evans, il en avait une crise d'urticaire. Beurk et rebeurk.
" Quand j'y songe, je préfère encore crever que de toucher cette fille."
" Allons Cornedrue, s'exclama Sirius tout sourire en lui donnant une tape dans le dos, ça ne sert plus à rien de nier maintenant qu'elle nous a dit la vérité, toute la vérité, rien que la vérité."
" Ah ah, très drôle. Je te jure que c'est impressionnant le nombre de conneries que cette fille peut raconter à la seconde."
" Ah bon ? C'était pas dans le placard du couloir du troisième étage ?"
James fusilla son meilleur ami du regard alors que ce dernier se foutait royalement de lui.
" D'un autre côté, c'est toi qui a commencé Cornedrue, dit Peter. Tu l'as attaquée sur sa poitrine et sur ses fesses, et de façon injuste en plus. Je ne trouve pas qu'il soit si énorme que ça. Bon, après, c'est vrai qu'elle a une petite poitrine mais..."
" Peter, s'il te plait, taits-toi. Si c'est pour raconter des débilités plus grosses que toi, je me passerai de tes commentaires."
Du quatuor, il n'y en avait qu'un seul qui jouait la carte de l'indifférence. Depuis leur retour dans la salle commune, Rémus jouait aux échecs version sorcier contre le jeu lui-même. Il enchainait parties sur parties, ignorant les grognements mécontents et les remarques désobligeantes du cerf à l'égard de la Préfète-en-chef, ainsi que les fous rires des deux autres.
" Cette fille est une plaie. Pas étonnant qu'elle n'ait aucun ami. Je me demande vraiment ce que ce boulet de Diggory peut lui trouver. Quoi que, entre boulets ils doivent se comprendre."
Cela sembla faire réagir Rémus qui leva les yeux de sa partie pour les poser sur Cornedrue.
" Tu ne crois pas que vos gamineries ont assez duré ? Ca fait sept ans que ça dure, vous n'êtes plus des enfants, il serait peut-être temps de grandir un peu."
" Pourquoi tu n'irais pas lui dire ça à elle ? C'est toujours elle qui commence."
" Ben bien sûr. Alors ce n'est pas toi qui a commencé la journée en lui jetant un sort pour lui teindre les cheveux en vert, et ce n'est pas toi non plus qui a commencé la dispute de ce soir ? Je ne dis pas que Lily est toute blanche dans cette histoire, son tort étant de te répondre et j'avoue qu'il lui arrive aussi de débuter vos querelles, mais il faut bien que l'un d'entre vous fasse des efforts."
" Des efforts ? J'en ai fait je te signale, quand tu as voulu devenir ami avec elle sous prétexte que vous aviez tous deux été nommés préfets en cinquième année. Mais elle, elle n'en a fait aucun. Et je ne vois pas pourquoi je devrais être le seul à en faire."
Rémus soupira de lassitude. James pouvait être borné quand il s'y mettait. Son opiniâtreté n'avait d'égal que son aptitude à jouer au Quidditch. Cela faisait deux ans maintenant qu'il faisait son possible pour les réconcilier tous les deux mais c'était sans espoir. Car aucun des deux ne semblait vouloir faire cet effort. Il se demandait si ces deux là grandiraient et prendraient un jour conscience de leur stupidité.
Quelques jours plus tard, alors qu'elle sortait de la bibliothèque après y avoir fait des recherches pendant près d'une heure et demi, Lily marchait dans les couloirs sans but précis. Elle avait terminé tous ses devoirs et elle ne savait plus quoi faire. Elle aurait pu rentrer à la salle commune mais la simple idée de se retrouver entourée des cris des adolescents qui fêtaient l'arrivée du week end ne l'enchantait guère.
" Evans, attends s'il te plait !"
C'est pas vrai, ce mec ne la laisserait donc jamais tranquille ? La poursuivrait-il jusqu'à ce qu'elle accepte de sortir avec lui ? Eh bien, dans ce cas, elle était mal barrée parce qu'il était absolument hors de question qu'elle sorte avec quelqu'un comme Diggory. Car, même s'il était extrêmement doué pour les études, il n'avait pas une seule once de jugeotte. Incapable de réfléchir avec sa tête. Tout ce qu'il savait, il l'avait appris dans les livres. Or, on ne trouvait pas tout dans les bouquins. Aussi, lorsqu'il arriva à sa hauteur, elle se retourna et, sans même attendre sa question, elle lui dit :
" Non Diggory, je ne sortirai pas avec toi. Je te l'ai déjà dit vingt fois et je commence à en avoir vraiment marre de me répéter tous les jours !"
Le jeune homme resta coi quelques instants avant de lui demander :
" Pourquoi tu refuses, Evans ? Je suis sûr qu'il y en a beaucoup d'autres qui accepteraient..."
" Eh bien justement, pourquoi tu ne vas pas demander à ces autres ? Parce que moi je ne suis pas du tout intéressée."
" Et si tu me disais plutôt pourquoi tu refuses à chaque fois ? Tu dois bien avoir une raison, non ?"
Etait il possible d'être aussi stupide ? Fallait-il toujours une raison particulière pour refuser une relation avec quelqu'un ? Non, bien sûr. Alors pourquoi Diggory insistait-il pour en avoir une ?
" Non Diggory, je n'ai pas de raison particulière. Je ne veux pas, point final, à la ligne."
Le Poufsouffle éclata d'un rire clair à ces mots. Et en plus, il se foutait d'elle, ce débile.
" Tu ne me feras pas croire ça, Evans, dit-il. Ou alors, c'est que tu as peur."
Elle tiqua. Elle ? Peur ? Mais peur de quoi ? Elle fit part de son interrogation à son interlocuteur qui, après avoir récupéré le sourire charmeur qu'elle détestait tant quand il l'utilisait avec elle, lui répondit.
" Peur de sortir avec un mec, peut-être."
" Quoi ?"
Alors là, elle était sur le cul. Elle avait peur de sortir avec un mec ? Et pouvait-on savoir où cet idiot avait été chercher une telle connerie ?
" Tu sais Evans, ce n'est un secret pour personne que tu n'as jamais eu de relation intime avec un garçon."
" Intime ?"
" Oui, intime. Oh bien sûr, je ne te parle pas de sexe mais juste de baisers et de calins."
Trop sonnée par cette révélation de son condisciple, Lily ne put répondre quoi que se soit.
" Qui ne dit rien conscent, Evans. Mais tu sais, je suis le mec idéal pour une toute première relation. Je suis doux et attentionné, et pour ne rien gâcher je suis plutôt beau gosse."
" En plus d'avoir de l'espoir, y en a qui doutent de rien. Fais gaffe Diggory, je ne suis pas certaine que tu puisses passer la prochaine porte. Ta tête est en train de gonfler dangereusement là."
" Alors d'après toi, finit-elle par prendre la parole, si je refuse de sortir avec toi c'est parce que j'ai peur d'entamer une relation car je n'ai aucune expèrience dans ce domaine ?"
" Tu as tout compris, Evans."
Brusquement, elle eut envie d'étriper le garçon qui se trouvait devant elle et de lui faire ravaler son air trop confiant. Ce type était d'une débilité profonde, ça ne pouvait pas être autrement. Sinon, il ne lui aurait jamais dit une chose pareille, à elle, Lily Evans, première de sa promotion en Enchantement et en Potions. Ou alors il avait des envies suicidaires.
" Tu nages en plein brouillard, Diggory."
" Vraiment ? Alors dis-moi pourquoi tu refuses de sortir avec moi."
" Je te l'ai déjà dit : je refuse, un point c'est tout. Je n'ai pas besoin de raison particulière quand même."
Le jaune et noir la regarda avec un air sceptique, ce qui la fit sortir de ses gonds. Si bien que sans réfléchir, elle sortit la plus grosse bêtise de sa vie.
" Je n'ai pas peur de sortir avec un mec, c'est clair ? Et pour te le prouver, je vais te dire pourquoi je refuse de sortir avec toi. L'idée ne t'est peut-être pas venu à l'esprit que j'avais déjà un petit ami ?"
Mais au lieu d'avoir l'effet espéré, c'est à dire rendre Diggory perplexe, cette annonce le fit partir dans un grand fou rire. Plié en deux, il se tenait le ventre sous le regard plus qu'énervé de la Gryffondor. Là, il se foutait littéralement d'elle.
" Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle là-dedans. Je suis on ne peut plus sérieuse, j'ai un petit-ami et ça fait trois ans que ça dure."
Finalement l'idée de raconter qu'elle avait un petit-ami n'était peut-être pas la plus grosse bêtise de sa vie. Celle des trois ans était certainement plus conséquente. Mais au moins, elle eut le mérite de faire taire le jeune homme qui demanda soudain :
" Très bien, Evans. J'accepte de te croire, mais à une condition. Comment il s'appelle ?"
Lily, qui sentait son coeur rater un battement à chaque nouveau mensonge, crut qu'il s'était réellement arrêter de battre brusquement. Un nom ? Il voulait un nom ? Très bien, elle allait lui en donner un. En quelques secondes, elle analysa la situation et une liste de noms apparut dans sa tête. Des noms qu'elle analysa à leur tour sous toutes les coutures avant de s'arrêter sur l'un d'entre eux. Un nom qu'elle donna sans même penser aux conséquences que cela entraînerait.
" Potter !"
Et en fait, la plus grosse bêtise qu'elle aurait pu faire de toute sa vie se fut de faire croire à l'école entière qu'elle sortait avec son ennemi de toujours : James Potter.
L'entraînement de Quidditch des Gryffondors s'était terminé quelques minutes plus tôt et, après avoir pris une douche rapide dans les vestiaires, James et Sirius se dépêchèrent de rejoindre les deux autres Maraudeurs qui avaient assisté à l'entraînement depuis les gradins et qui les attendaient à présent pour retourner au château.
" Cette année encore, la coupe est à nous !" s'exclama joyeusement Sirius sur le chemin.
" Les Serpentards n'ont qu'à bien se tenir !" rajouta Peter.
" Les Serpentards sont les rois de la magouille Queudver, surtout en Quidditch, répondit James. Et je ne pense pas qu'ils soient capables de bien se tenir, ce n'est pas dans leur cordes."
" Mais ils ont une bonne équipe cette année" fit remarquer Lunard.
" Pas aussi bonne que la mienne, ça c'est certain. Ils vont se faire laminer."
Ils venaient d'arriver dans le hall d'entrée et continuaient à discuter sans même remarquer que, à leur approche, toutes les têtes s'étaient tournées vers eux.
" Mais bon, pour le moment on doit se concentrer sur la rencontre contre les Poufsouffles dans deux semaines. Ils ont de bons éléments mais leur gardien ne peut rien face à nos Poursuiveurs." dit Sirius en donnant une tape dans le dos de Cornedrue qui lui-même occupait ce poste.
" Oui mais ils ont un bon attrapeur."
" Le notre aussi est doué, s'insurgea James. Souviens-toi, l'année dernière, lors du match contre les Serdaigles, il a attrapé le vif en même pas cinq minutes de temps."
" Bah, de toute façon on y est pas encore, dit Peter. On a encore deux semaines pour se préparer et je suis sûr qu'on va gagner. Après tout, on a la meilleur équipe de tout Poudlard."
" Ca c'est bien vrai, Queudver. On va gagner ce match et tous les autres et, à la fin, on remportera la coupe."
James était d'accord avec Sirius mais il ne put lui faire part de son avis. Il avait soudain remarqué que, partout où ils passaient, tous les regards étaient braqués sur eux et, étrangement, il avait le sentiment qu'il en était la cible principale.
" C'est moi ou tout le monde nous regarde ?" demanda alors Peter qui venait aussi de remarquer que l'attention de tous était tournée vers eux.
" Non, tu ne rêves pas Queudver." répondit Rémus en fronçant les sourcils en constatant que certains même murmuraient sur leur passage.
Tentant de faire fi de toutes ces paires d'yeux, ils continuèrent leur traversée, James de plus en plus mal à l'aise à chaque fois. Il ne savait pas pourquoi mais il sentait que c'était sur lui que toutes ces oeillades étaient posées, l'accusant d'il ne savait quel mal. Et c'était extrêmement désagréable.
" On a quelque chose sur le visage ou quoi ?" s'énerva soudain Patmol, en ayant raz le bol d'être observé comme une bête curieuse.
Mais alors qu'il se disait, James vit arriver sa petite-amie. Elle avançait à grand pas rageur, ses yeux lançant des éclairs. Tandis qu'elle arrivait à sa hauteur, il voulut parler mais, ne lui en laissant pas le temps, elle le gifla et enchaina au grand étonnement des quatres Maraudeurs.
« T'es vraiment qu'un connard ! Franchement, tu joues bien la comédie : faire croire que tu la détestes alors que derrière le dos de tous tu la sautes. Tu m'as vraiment fait passer pour la dernière des connes. N'oses même plus m'adresser la parole, tu me rends malade ! »
James cligna des yeux, assimilant les paroles que Sonia venait de lui balancer à la figure. Il ne comprenait rien à ce qu'il se passait et, visiblement, il n'était pas le seul. Sirius, Rémus et Peter semblaient tout aussi étonnés que lui du comportement de la Serdaigle. Ses mots une fois prononcés, la jeune femme tourna les talons et partit d'un pas digne dans le couloir, sous les regards de tous les élèves présents. Ces derniers ne tardèrent pas à redonner toute leur attention aux Maraudeurs qui étaient toujours médusés.
« Mais qu'est-ce qui lui a pris ? interrogea Peter. Elle est folle de toi, j'aurais jamais cru qu'elle puisse un jour te frapper. »
« T'as fait quelque chose de pas net, Cornedrue ? demanda Sirius, en se tournant vers le concerné qui fit non de la tête. Parce que visiblement, elle a quelque chose à te reprocher. Pour qu'elle ne veuille même plus que tu lui adresses la parole, t'as dû aller loin. »
« Mais j'ai rien fait, je te dis. Je comprends rien à ce qui se passe. »
Rémus fronça les sourcils mais préféra ne rien dire. Il ne savait pas plus que ses amis ce qu'il se passait, mais une chose était certaine : Lily devait avoir quelque chose à voir avec cette histoire. Et lorsque James l'apprendrait, il risquait fort d'aller la tuer. D'ailleurs, il était étonnant qu'il n'ait pas encore fait le rapprochement avec la rouquine, au vu de la haine qui les unissait tous deux depuis sept ans. Rémus, lui, avait tout de suite compris qui était la responsable des ennuis du jeune Potter. Après tout, il n'y avait qu'elle pour lui tenir tête ainsi.
" J'en aurais le coeur net !" s'exclama soudain James en passant devant lui, se dirigeant vers un garçon de leur année qui discutait avec une fille.
Le loup-garou soupira, se demandant si, un jour, ces deux là cesseraient de se vouer une haine féroce et de se provoquer en duel pour une stupide histoire de fierté. Puis, suivant l'exemple, de Sirius et Peter, il prit le pas de Cornedrue.
" Frank !" appela ce dernier, en s'approchant du jeune homme qui se tourna aussitôt vers lui.
Mais il n'eut pas le temps de dire quoi que se soit que James prit la parole.
" Je peux savoir ce qui se passe ? Pourquoi est-ce que tout le monde me regarde comme si j'étais un arriéré ? Et je peux savoir ce qui lui a pris à Sonia ?"
Le jeune homme parut mal à l'aise.
" Je ne sais pas si je suis la meilleure personne pour t'en parler... Peut-être devrais-tu en parler avec Evans. C'est elle qui a dit à tout le monde que... Tu sais, même si tu voulais garder ça secret, elle a été obligée... je crois..."
Mais James venait d'entrer dans une rage noire. Evans, encore et toujours elle. Il aurait dû s'en doûter, elle était toujours responsable de ses tourments. Elle lui pourrissait la vie depuis sept ans et elle ne comptait pas s'arrêter là. Non, elle continuerait jusqu'à ce qu'ils aient quitté Poudlard. Et même après, il était persuadée qu'elle s'arrangerait pour faire de sa vie un véritable enfer.
" Qu'est-ce qu'elle a fait ?" demanda-t-il alors, avec un regard meurtrier.
" Eh bien... tu sais... elle a dit à tout le monde, voilà..."
" Elle a dit quoi ?"
Son ton était on ne peut plus froid. Qu'est-ce que cette sale petite traînée avait bien pu aller raconter à tout le monde ?
" Euh... ben, la vérité... C'est pour ça que Sonia était furieuse. C'est compréhensible tout de même."
" Quelle vérité ?"
" Tu sais bien, s'impatienta le Gryffondor, que vous sortez ensembles."
Sur le coup, le jeune Potter fut incapable de dire quoi que ce soit tant cette annonce le laissa interdit. Pardon ? Qui sortait avec qui ? Il avait dû mal comprendre. Parce que lui ne sortait certainement pas avec Evans. C'était une chose inimagineable et inenvisageable. Jamais de la vie, plutôt mourir.
" Hein ? fit Sirius. James ? Sortir avec Evans ? T'as pété une durite, Frank."
James approuva d'un signe de tête alors que Rémus, lui, semblait hésiter entre rire et pleurer. Si Lily était partie raconter une chose pareille à toute l'école, il ne donnait pas cher de sa peau. James allait certainement la trucider dès qu'il la verrait. D'ailleurs, en parlant de James, ce dernier serrait à présent les poings, la mâchoire contractée. Et dans la poche de sa robe, sa baguette crépitait. Oui, il allait réellement la massacrer. Mais lorsqu'il parla, ce fut d'une voix très calme, et c'était d'autant plus inquietant.
" Je vais tuer cette fille, dit-il. Ca fait des années que je résiste à mes pulsions meurtrières mais cette fois la coupe est pleine. Elle vient même de déborder. C'est clair, aujourd'hui, Lily Evans va finir dans la tombe."
Puis, sans rien ajouter, il partit d'un pas rude, laissant Frank et Rémus derrière. Sirius et Peter avaient emboité son pas et Patmol tentait de résonner son meilleur ami qui était fou de rage. Laissé sur place, le loup-garou soupira. Qu'est-ce qui avait bien pu passer par la tête de Lily pour raconter une telle ânerie ? Il devait admettre que là, elle venait de battre le record mondial de la stupidité.
" Je crois que tu devrais aller avec eux, dit alors Frank, le sortant de ses pensées. James a l'air sérieux quand il dit qu'il va la tuer. S'il la trouve, Evans va passer un sale quart d'heure, et je pense qu'il vaut mieux que tu sois là pour éviter un drame."
Il avait raison, bien entendu. Mais pourquoi toujours lui ? En fin de compte, le monde se porterait certainement bien mieux sans ces deux là. Plus de cris au petit matin, ni de disputes. Fini les insultes à deux balles, fini les sorts perdus dans les couloirs. Rien qu'à l'idée de la nouvelle dispute qui pointait, Rémus en avait déjà la migraine.
" Tu as raison Frank, dit-il enfin. Même si les querelles incessantes de ces deux là sont fatiguantes, on les aime trop pour les laisser s'entretuer."
Et sur ce, il se dépêcha de rejoindre les trois autres.
Une heure cinquante trois minutes et vingt cinq secondes. C'était le temps excate qu'il venait de passer à chercher cette foutue mythomane dans tous le château et il ne l'avait pas trouvée. Elle se cachait la garce, elle savait que James la cherchait avec pour idée de lui éclater sa tronche. Et plus le temps passait, plus sa colère grandissait. A chaque nouveau couloir qu'il traversait, les chuchottements le suivaient jusqu'à ce qu'il ait disparu à l'autre bout.
" Dis-toi que tu pourrais être plus malchanceux, Cornedrue, lui dit Sirius. Les trois quart de l'école sont à la Grande Salle en train de diner. Et si tu veux mon avis, nous aussi on devrait y être en ce moment. L'entraînement m'a donné faim."
" Eh bien moi je n'ai pas faim ! trancha le fils Potter. Je vais trouver cette fille, lui demander des comptes, la tuer et donner son corps à manger à Switty le Calmar géant."
Suite à cette annonce, Sirius se tourna vers Rémus qui se contentait de suivre bêtement. Lui était juste là pour intervenir une fois qu'ils auraient trouvé la responsable des tourments du capitaine de l'équipe de Quidditch.
" Rémus, fais quelque chose, je t'en prie. Ca fait presque deux heures qu'on cherche maintenant. Sans succés."
Le châtain haussa les épaules.
" Que ce soit maintenant ou demain, il finira par la trouver. Moi je suis juste ici pour empêcher mon meilleur ami de se retrouver à Azakaban pour un crime qu'il regrettera une fois qu'il l'aura accompli."
" Je ne le regretterai pas. Ca fait cinq ans que je vis avec cette idée dans la tête et que je la range dans un coin de mon cerveau tous les matins. Mais cette fois, rien ne pourra m'empêcher de le faire. Même pas toi, Rémus."
Le silence s'installa à nouveau, parfois rompu par les grondements de l'estomac de Sirius qui criait famine. Seulement au bout de quelques minutes supplémentaires, Peter prit la parole.
" Dites, il y a quelque chose qui me chiffonne depuis un moment."
Les trois se tournèrent vers lui avec un regard interrogateur. Ou plutôt, deux d'entre eux l'avait, le troisième, lui, était agacé.
" Peter, on n'a pas le temps ! Le plus important dans l'immédiat c'est de trouver cette sale peste d'Evans."
Il voulut repartir mais à nouveau la voix du rat l'en empêcha.
" Bhen justement, pourquoi on n'utilise pas la carte ?"
Cette réflexion eut le mérite de calmer James qui jubila intérieurement. La carte, pourquoi n'y avait-il pas pensé ? Grâce à elle, il trouverait Evans en deux temps trois mouvements. La carte lui montrerait où elle avait trouvé refuge et il n'aurait plus qu'à aller la chercher par la peau des fesses. Peter pouvait se montrer intelligent quand il voulait.
Mais ce qu'il ne savait pas c'était que Peter n'était pas le seul à avoir eut l'idée d'utiliser la carte. Seulement, pour Rémus, la priorité était avant tout de sauver Lily et, par conséquent, de repousser au plus possible leurs retrouvailles houleuses. Pour une fois, Peter aurait mieux fait de se la fermer.
C'est ainsi que quelques dix minutes plus tard, les quatre garçons prenaient la direction du bureau de Slughorn dans lequel leur cible semblait avoir trouvé refuge. Bien entendu, cette pièce étant l'endroit qu'ils évitaient le plus après la bibliothèque, Evans avait eu là une merveilleuse idée. C'était l'endroit idéal si elle voulait éviter de les rencontrer. Mais elle serait bien obligée de sortir à un moment ou à un autre. Slughorn n'allait pas la garder continuellement avec lui et elle devrait bientôt retourner à la salle commune. James n'avait qu'à attendre qu'elle se décide à sortir de sa cachette et là, la piéger.
C'est pourquoi, une fois arrivés dans le couloir dans lequel se trouvait le dit bureau, James se cacha dans un renfoncement avec Rémus qui semblait plus que blasé tandis que Patmol et Queudver attendaient dans un autre renfoncement de l'autre côté. Elle était encerclée, piégée. Lily Evans pouvait déjà être considérée comme morte. Il étouffa un rire sadique à cette pensée.
Lily passa légèrement la tête par l'entrebaillement de la porte, s'assurant que le couloir était vide. Il était près de vingt heures, heure à laquelle les Maraudeurs se trouvaient généralement à table en train de manger. Mais ce n'était pas une raison pour prendre son temps. Elle devait se dépêcher de rejoindre le plus vite possible la tour de Gryffondor et monter à son dortoir. Elle préférait de loin affronter Potter demain qu'aujourd'hui. En effet, le lendemain, la colère du Gryffondor se serait certainement tassée quelque peu et elle aurait eu le temps de se donner le courage de l'affronter. Mais pas ce soir. Si Potter la coinçait ce soir, elle était morte. Potter allait la zigouiller.
Voyant que la voie lui était ouverte, elle poussa un profond soupire de soulagement et, après avoir souhaité bon soir au professeur de Potions, elle s'empressa de fermer la porte derrière elle et de prendre la direction de sa tour. Mais qu'est-ce qui lui avait pris d'aller raconter qu'elle sortait avec Potter ? Potter, son ennemi de toujours, celui avec lequelle elle se frittait tous les jours, celui qu'elle ne pouvait pas voir en peinture. Potter, le nuisible qu'elle rêvait d'écrabouiller toutes les nuits. Sur le coup, ça lui avait parut la meilleure idée mais avec le recule, quand elle avait pris conscience que son mensonge était en train de faire le tour de l'école, elle avait compris que c'était la plus grosse erreur de sa vie et que Potter allait la tuer quand il l'apprendrait.
Alors elle avait fui. Elle avait voulut aller se planquer dans son dortoir mais alors qu'elle s'y dirigeait le plus discrètement possible pour ne pas se faire remarquer, elle avait vu Potter et le reste des Maraudeurs qui avançaient dans sa direction. Et le brun semblait furieux. Elle avait donc fait ce qui lui avait parut la meilleure chose à faire sur le moment, se précipiter dans le bureau de Slughorn qui se trouvait non loin, sachant que jamais les Maraudeurs ne viendraient la chercher ici. Et elle y était restée à discuter avec l'enseignant jusqu'à maintenant.
Un rire mauvais se fit soudain entendre et elle se figea en reconnaissant son propriétaire qui ne tarda pas à sortir de sa cachette improvisée, suivi de Rémus qui levait les yeux au ciel.
" Evans, tu sais que je t'ai cherchée toute la soirée ?" demanda froidement son ennemi, un sourire cruel plaqué sur le visage.
Lily crut que son coeur s'était arrêté de battre sur le coup de la surprise. Au vu du regard meurtrier du brun, il n'avait vraiment pas l'intention de se montrer magnanime avec elle. Aussi, ne souhaitant pas l'affronter dans cet état, et n'ayant aucunement envie de mourir maintenant, elle se mit à courir dans le sens opposé. Mais elle dut s'arrêter en constatant que quelques mètres plus loin se tenaient les deux autres Maraudeurs. Elle était coincée, ce sale snobinard avait bien préparé son coup. Et elle n'avait même pas encore fait son testament.
Elle entendit un bruit de pas dans son dos et comprit rapidement que Potter et Lupin avançaient dans sa direction. Devant elle, Black et Petigrow faisaient de même. Elle était morte, elle n'avait aucune échappatoire. Et elle n'avait même pas encore son diplôme. Elle avait à peine 17 ans et elle allait mourir.
C'est alors que, du coin de l'oeil, elle avisa les toilettes des filles. Sans perdre de temps, elle courut à l'intérieur et alla rapidement s'enfermer dans une cabine. Potter pourrait entrer dans les toilettes mais pas dans sa cabine. Les portes des toilettes étaient ensorcellées pour que personne ne puisse entrer quand quelqu'un s'y trouvait déjà. Ainsi, elle pourrait s'expliquer avec Potter au travers de la porte sans risquer sa propre vie. Et elle pourrait tenter de le convaincre.
On tambourina soudain violemment à la porte et elle se recula dans un coin.
" Sors de là tout de suite, Evans ! On a quelque chose à régler toi et moi."
Le ton de Potter était glacial lorsqu'il s'adressa à elle mais elle ne pouvait le blâmer. Si les rôles avaient été inversés, elle aurait agit exactement de la même façon. Pourtant, il était absolument hors de question qu'elle sorte de là, car si elle se faisait nul ne doutait que le rouge et or allait l'étrangler.
" Je t'entends très bien de là où je suis, Potter. Si tu as quelque chose à me dire, vas-y, je t'écoute."
Elle jouait avec le feu à le provoquer ainsi, elle le savait. Mais elle n'allait pas se laisser marcher sur les pieds tout de même, elle était une Gryffondor. Un nouveau coup sur la porte la fit sursauter.
" James, ça suffit. Je suis sûr que Lily a une bonne raison pour avoir agit de la sorte. Alors calme-toi et discutons-en calmement, d'accord ?"
Rémus, la voix de la sagesse. Heureusement qu'il était là. Lui ne laisserait jamais Potter lui faire du mal.
" Discuter calmement ? entendit-elle son ennemi s'énerver. Tu te moques de moi, j'espère ?"
A nouveau, il abattit son poing sur la porte. Il allait finir par se briser les phalanges à ce rythme.
" Evans, sors de là immédiatement !"
" Tu crois vraiment qu'elle va sortir alors qu'elle sait parfaitement que dès qu'elle aura passé cette porte tu vas la frapper ?"
" Elle n'avait qu'à réfléchir à ça avant d'aller raconter à tout le monde qu'on sortait ensemble elle et moi. Elle a vu ça où celle-là ?"
Rémus soupira. Ca allait être dur de le calmer et de le convaincre de résoudre ça de façon civilisée. Du côté de Lily, bien que morte de trouille face à la réaction du Gryffondor, elle venait de se resaisir. Il s'agissait de Potter, elle n'allait pas se laisser marcher sur les pieds par ce type tout de même. D'accord elle avait fait une connerie et elle était dans la mouise mais il y avait des limites. Par ailleurs, elle avait besoin de Potter maintenant et il lui fallait tenter de le convaincre.
" Evans, sors de..."
" Ca va, ça va, j'ai compris, je vais sortir, dit-elle alors. Mais à une condition : tu dois me promettre que quoi qu'il arrive tu ne me feras rien."
" Quoi ? Et t'as vu jouer ça où ? Je me suis pris une gifle dans la tronche avant de me faite jeter par ma petite amie, je suis la cible de tous les murmures et de tous les regards de l'école et tu veux que je te dise amen ? Non mais t'as perdu tes neuronnes ou quoi ?"
A son tour, comme Rémus avant elle, elle soupira. Mais qu'est-ce qui lui avait pris de donner le nom de Potter ? Il était évident qu'il réagirait ainsi. Tout comme elle était certaine qu'il allait lui rire au nez avant de la tuer lorsqu'elle lui aurait fait sa demande.
" Ecoute Potter, ce qui est fait est fait, je ne peux pas changer le passé. J'ai fait une erreur et je m'en excuse. Alors je te propose un truc : je vais sortir et je vais t'expliquer toute la vérité. Et toi, tu vas promettre que tu ne me toucheras pas, ni que tu me jetteras un sort. Tu te contenteras de m'écouter. D'accord ?"
" Tu rêves, Evans. Il est hors de quest..."
" Il est d'accord, Lily." dit alors Rémus.
" Quoi ? Non, je ne suis pas d'accord, je..."
" Ca suffit James, grandis un peu. Lily se propose de discuter avec toi face à face, et elle s'est excusée."
James serra les poings, furieux. Il n'avait que faire de ses excuses, cette fille venait de ruiner sa réputation. Un déclic se fit alors entendre et Evans passa la tête par l'entrebâillement de la porte. Aussitôt, des fourmilles se firent resentir dans ses mains tant l'envie qu'il avait de la tuer était forte. Mais alors qu'il faisait un pas dans sa direction, Rémus l'attrapa par le poignet.
" James, s'il te plait. Tu l'as promis."
" Je n'ai rien promis du tout, s'énerva-t-il. C'est toi qui a promis que je ne lui ferais rien sans même me demander mon avis."
" Qu'est-ce que ça te coûte de discuter avec elle ? Qu'est-ce que tu as à perdre ?"
" Mon temps !" répondit-il aussitôt.
A quoi bon perdre son temps en discussions inutiles ? De toute façon, il était persuadé qu'aprés avoir écouté les explications de cette sale peste, il aurait encore plus envie de la tuer. Mais la voix d'Evans, se fit de nouveau entendre.
"Ecoute Potter, je... je peux tout t'expliquer..."
Elle était sortie complètement de sa cabine à présent et son dos était collé contre la porte. James la fusilla du regard à ces mots. Il espérait vraiment pour elle qu'elle ait une bonne excuse à lui donner sinon il ne donnait pas cher de sa peau. Parce que de son explication dépendait les circonstances de sa mort.
" Tu as tout intérêt à avoir une bonne excuse Evans, sinon je te jure que je te défonce."
Le ton de sa voix était calme en disant cela. Beaucoup trop calme. Et cela n'était pas du tout pour rassurer Lily. Potter n'était pas quelqu'un qui lui faisait peur en règle général, mais cette fois elle était allée trop loin.
" Diggory est encore venu me prendre la tête tout à l'heure et, pour avoir la paix, je lui ai dit que j'avais un copain, dit-elle pour tenter de se justifier. Je me suis dit que, comme ça, il cesserait de me courir après et de me draguer. Ca fait deux semaines que ça dure alors aujourd'hui j'ai voulu me débarrasser de lui. Et, je ne sais pas pourquoi mais, quand il m'a demandé un nom, c'est le tien que j'ai donné."
C'était bien ce qu'il pensait. Après cette explication, il avait encore plus envie de la démollir. Pourtant, gardant son sang-froid, il l'interrogea.
" Pourquoi pas Rémus ?"
" Parce que Rémus est mon ami et que je ne pouvais pas lui faire ça."
"Et Peter, hein ? Pourquoi pas lui ?"
La jeune femme lui lança un regard sceptique à ces mots avant de se tourner vers Pettigrow qui suivait la conversation d'un coin légèrement reculé. Suivant son regard, les trois autres observèrent Peter avant de retourner à la rouquine.
" Bon d'accord, mais tu avais aussi Sirius." s'exclama le jeune Potter, agacé.
" C'est vrai ça, pourquoi pas moi ?" s'étonna le concerné.
Lily leva les yeux au ciel.
" Réfléchis un peu, bordel. Black change de copine toutes les semaines. Tu crois que Diggory m'aurais prise au sérieux ? D'autant plus qu'on est censé sortir ensemble depuis trois ans."
" Alors que Sirius soit ton petit-ami n'est pas logique mais tu as trouvé rationnelle de dire que tu sortais avec ton pire ennemi plutôt qu'avec ton seul et unique ami ? Moi qui te croyais intelligente, Evans."
Il n'y croyait pas. Cette fille avait vraiment un grain quelque part. Qui était celui qui avait dit que Lily Evans était très intelligente, déjà ? Parce que pour aller raconter qu'on sort avec son pire ennemi depuis trois ans, il fallait vraiment... Minute ! Combien elle avait dit ?
" Trois ans ?"
Sous l'excés de colère, la jeune femme sursauta une énième fois.
" Non mais t'en rates pas une, c'est pas possible ça ! J'y crois pas ! Mais t'as grillé tous tes neuronnes pendant le cours de Potions de cet aprés-midi ou quoi ?"
Evans avait touché le fond. Et le pire, c'était qu'elle avait décidé de l'entraîner avec dans sa chute. Mais lui, c'était un Potter, et c'était un Maraudeur. Il allait s'en relever et vite.
" Evans, tu vas me faire le plaisir d'aller démentir tout ce qui se raconte à notre sujet par ta faute. Tu vas aller à la Grande Salle maintenant et faire une annonce publique pour annoncer que tu as menti et qu'il n'y a rien entre toi et moi, c'est clair ?"
Lily ouvrit des yeux ronds. Elle ne pouvait pas faire ça, non. Elle passerait pour quoi ?
" Je ne peux pas faire ça, Potter. Je vais passer pour quoi moi, après ?"
" Pour ce que tu es : c'est à dire une menteuse mythomane."
Potter ne cessait de l'insulter depuis près de dix minutes maintenant et Lily commençait sérieusement à en avoir marre.
" C'est hors de question Potter. Si je fais ça, Diggory va recommencer à me courir après."
" C'est pas mon problème, Evans. Tu n'avais qu'à donner un autre nom que le mien. Si toi tu refuses de passer pour une mytho, moi je refuse de passer pour ton petit-ami."
" Je croyais que quand une fille avait besoin d'un coup de main tu étais toujours partant ?"
" C'est vrai, Evans. Tu viens justement de soulever le problème : avec les filles seulement."
Et encore une insulte de glissée l'air de rien dans la conversation. Ce n'était pas parce que Lily refusait de se maquiller qu'elle n'en était pas une fille pour autant. Elle était juste différente de tous ces pots de peinture qu'on trouvait dissimulés un peu partout dans Poudlard. Sale petit con arrogant.
" Parce que tu considères ta petite-amie comme une fille, peut-être ?"
" Ex petite-amie Evans, et par ta faute !"
" C'est pas une grosse perte."
Furieux, il la poussa violemment contre la porte de la cabine, la faisant tirer une grimace de douleur. Puis, posant les mains à plat de chaque côté de son visage, il se rapprocha dangereusement d'elle.
" Donne-moi une bonne raison -une seule bonne raison- d'accepter de faire croire à tout le collège qu'on est un couple, toi et moi."
Lily déglutit. Potter pouvait être effrayant quand il voulait.
" Par compassion pour une de tes camarades ?" tenta-t-elle.
Il ricana.
" T'as de l'espoir. Le Père Noël c'est le 25 décembre, Evans."
Il se recula, un sourire goguenard au visage. Mais une main sur son épaule le fit se tourner vers Sirius.
" Cornedrue, mon pote, faut qu'on parle. Réunion au sommet."
Fronçant les sourcils, il jeta un dernier coup d'oeil à Evans qui semblait surprise par la demande du chien, puis rejoignit les trois autres Maraudeurs qui s'étaient reculés dans un coin.
" Cornedrue, c'est une occasion en or que tu as là." s'exclama Sirius dès qu'il les eut rejoint.
Il n'avait même pas eut le temps de dire un mot que le jeune Black s'était jeté dessus.
" De quoi tu parles ?" s'étonna-t-il en jetant un coup d'oeil aux deux autres.
Peter était tout excité alors que Rémus, lui, attendait la suite. Mais à la question de James, Sirius observa le loup-garou.
" De quel côté tu es ?"
" Aucun des deux, répondit ce dernier. Quel que soit ton idée, du moment qu'elle n'entraîne pas la mort à long ou à court de terme de Lily, je n'interviendrai pas. J'admets que Lily a exagéré ce coup ci."
Patmol sonda le préfet-en-chef un instant avant de sourire. Après tout, Rémus était un Maraudeur aussi.
" Très bien, alors voilà. Cornedrue, ça fait combien de temps que tu rêves d'avoir Evans à ta merci ?"
Mais il ne laissa pas à l'appelé le temps de lui répondre et continua.
" Imagine tout ce que tu pourrais tirer de cette histoire. Si tu acceptes de passer pour le copain d'Evans..."
" Alors là, je t'arrête tout de suite, c'est hors de question !"
" Mais laisse-moi finir au lieu de me couper. Donc, je disais, si tu acceptes, tu pourrais en profiter et faire d'elle ton esclave."
" Mon esclave ?"
" Oui, ton esclave. Imagine : tu acceptes à la condition qu'elle fasse tout ce que tu veux, tu pourrais la mettre dans l'embarras, non ? Par exemple, tu l'obliges à faire tes devoirs, tu lui demandes de laver à la main tes affaires de Quidditch -toi qui te plains sans arrêt que les elfes de maison les déteignent, tu pourrais faire pleins de conneries et l'obliger à se dénoncer à ta place..."
" Tu pourrais même lui mettre la main aux fesses sans qu'elle ne te gifle !" s'exclama Peter, tout excité.
" Aussi, dit Sirius. Mais ce ne sont là que quelques exemples. En gros, tu pourrais avoir Evans à ta merci et te venger de toutes ces années qu'elle a passées à te pourrir l'existence. Et elle n'aurait rien le droit de dire."
Cette idée n'était pas mauvaise. S'il acceptait, Evans serait obligée d'obéir à ses moindres désirs et elle ne pourrait pas refuser. Il pourrait lui demander les pires travaux et les pires horreurs, jamais elle ne pourrait dire quoi que se soit. Sous peine de voir la vérité éclater au grand jour. Mais de l'autre côté, passer pour le copain d'Evans auprès de tous n'était pas pour l'enchanter. Jetant un coup d'oeil à cette dernière, il constata qu'elle n'avait pas l'air rassuré par leur petite réunion et cela le fit sourire. Alors, se retournant vers les trois autres...
" D'accord !"
Lily devait admettre qu'elle était tout sauf rassurée alors que les Maraudeurs revenaient vers elle. Il leur avait fallu cinq minutes de discussion avant de prendre une décision, c'était court. Mais pour Lily, ça lui avait parut très long. Car elle sentait que ce qui était ressortit de leur conversation n'allait pas lui plaire. D'autant plus que Potter avait eu un sourire étrange juste avant de revenir. Pourtant, alors qu'elle les voyait revenir, elle savait que Potter avait décidé de l'aider. Elle aurait dû se sentir soulagée. Mais à quelle prix avait-il accepté ? Quelles seraient les conditions ? Elle n'eut pas longtemps à attendre pour connaître la réponse.
A peine arrivée à sa hauteur, Potter prit la parole.
" J'accepte de jouer le rôle de ton petit-ami, Evans, dit-il alors. Et tu verras que je sais me montrer magnanime car je n'émettrai qu'une seule condition."
Elle craignait le pire. Une seule condition c'était bien, sauf si cette dernière en vallait vingt de plus. Voyant qu'elle semblait hésiter, il eut un sourire mauvais qu'elle n'apprécia pas du tout. C'est pourquoi, étant de nature à aimer les défis, elle dit :
" Je t'écoute, Potter."
A ce moment, le capitaine de Gryffondor eut un air calculateur. Il venait de gagner et il le savait.
Fin du chapitre 1.
Voilà, le premier chapitre de 'Meuteuse, menteuse' est enfin terminé. N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé.
