Titre : Shippu ! Konoha Gakuen Den !

Auteur : Mokoshna

Manga : Naruto

Crédits : Naruto est la propriété de Masashi Kishimoto.

Avertissements : UA High School, probablement du Yaoi par la suite, et du SasuNaru en prime. Je tiens à préciser que je n'ai mis aucune aucune volonté artistique ou quoi que ce soit dans cette fic, je le fais juste parce que je le peux.

Blabla de l'auteur : Voilà, comme promis, je débute une fic High-School basée sur le mini-anime Shippuu ! Konoha Gakuen Den ! Comme ma culture des jeun's commence à dater (eh oui, on se fait vieille à force), certaines expressions peuvent paraître ringardes. En fait, je serais même tentée de mettre l'intrigue dans les années 90 pour montrer à quel point je suis vieille mais en fait, non, on va dire que l'époque est intemporelle quelque part part entre les années 80 et 2010 (si vous voyez un tant soit peu ce que je veux dire. Sinon, c'est pas grave).

Chaque début de titre et de chapitre se fera avec une lettre de l'alphabet (donc cette fois c'est A), idée que j'ai repompée du dernier Slayers.


1

Avec moi !

Naruto débarque !

À chaque fois que Naruto Uzumaki ouvrait les yeux, il avait une vue prenante sur le poster qu'il avait collé sur son plafond, juste au-dessus de son lit : à savoir, une photo grandeur nature de son héros, le grand chef de gang Minato, celui qu'on surnommait encore dans le milieu « le Hokage ». Quelle belle motivation dès le matin ! Et quelle leçon pour sa journée à venir !

Ce matin-là en particulier était spécial, du genre à graver dans la pierre. C'était le premier jour d'école de Naruto depuis son arrivée dans la ville de Konoha. Il avait hâte de commencer les cours, afin de montrer au monde (et à ses camarades) de quoi il était capable. Il se leva en hâte en jetant les draps sur le sol, descendit l'escalier quatre à quatre après avoir fait sa toilette (habillé seulement de son caleçon à rayures orange) et salua d'un « Bonjour ! » tonitruant son tuteur, Iruka Umino.

Iruka lui fit un sourire éclatant. Vêtu d'un tablier à fleurs par-dessus son costume trois-pièces très élégant, il faisait une drôle d'impression pour qui ne le connaissait pas bien, comme un assemblage de looks contradictoires chez un même homme. Sa large cicatrice en travers du nez rajoutait au bizarre de sa tenue ; s'il n'y avait eu son sourire et son air doux, n'importe quelle personne sensée aurait dit qu'il était sans conteste un yakuza. Ou tout du moins une personne peu fréquentable.

Une assiette fumante fut posée devant Naruto. Il y avait des œufs préparés de trois façons différentes, une montagne de pain, du beurre de cacahuètes (denrée rare dont Naruto était friand depuis qu'il en avait goûté l'été dernier), du bacon, de la confiture et une tour de pancakes arrosée de sirop d'érable.

— Aujourd'hui pour fêter ton premier jour d'école ici, j'ai pensé que ce serait bien, un petit déjeuner occidental.

— Génial ! s'écria Naruto, ravi. Iruka, t'es le meilleur !

Iruka rougit un peu, ce qui fit rire Naruto. Pas pour longtemps : il plongea presque le visage dans son repas, tellement heureux d'un tel festin qu'il se donnait à peine le temps de mâcher la nourriture. Deux fois, Iruka dut lui taper énergiquement dans le dos pour déloger des aliments coincés dans sa gorge.

— La nourriture ne va pas disparaître parce que tu ne l'as pas mise dans ta bouche, soupira son tuteur.

Naruto lui fit un large sourire barbouillé de sirop d'érable.

Quand il eut fini, son ventre était si gonflé qu'il eut un peu de mal à boutonner son pantalon. Cela ne le découragea pas : toutes ces calories superflues brûleraient rapidement, avec ce qu'il avait prévu pour la journée. Sur ces bonnes résolutions, il se dirigea vers la porte et enfila le beau manteau qu'il s'était offert avec le petit boulot qu'il avait pris l'été dernier. Naruto en était très fier, de ce manteau : il tenait bien chaud, descendait jusqu'à terre et dans le dos, il avait fait broder une spirale qui était le symbole qu'il avait choisi pour son futur gang. Iruka le vit s'agiter avec un sourire de fierté.

— Tu n'as rien oublié ?

— C'est cool, j'ai tout. Tu vas pas bosser, toi ?

— J'ai encore le temps. Je peux t'emmener en voiture, si tu veux...

Naruto fit la grimace. Iruka était si gentil qu'il était difficile de lui refuser quoi que ce soit, mais cette fois il devait se montrer ferme. Il y allait de son honneur en tant qu'adolescent et futur chef de gang du Japon.

— Nan, j'vais marcher. T'imagines pas la tronche qu'on va tirer si on me chope avec mon rèp dès le premier jour !

Iruka soupira mais n'insista pas. C'était pour ça qu'il était aussi cool : il comprenait assez les jeunes pour savoir que se montrer trop protecteur était le meilleur moyen de se les mettre à dos. Naruto n'aurait pas pu rêver meilleur tuteur : gentil, cool et pas trop ringard, et en plus il donnait de bons conseils quand on le lui demandait. Un mec extra, cet Iruka.

— Bon, j'y vais ! s'écria-t-il, une tartine encore en bouche.

— Travaille bien et essaie de ne pas trop fâcher de personnes, d'accord ?

— Ouais, ouais...

La dernière chose que Naruto vit avant de claquer la porte fut le soupir d'Iruka. Il passait son temps à s'inquiéter, Iruka ; il fallait dire, il avait de quoi avec les notes médiocres que rapportait Naruto, sans parler des convocations des professeurs parce qu'il s'était battu une fois de trop... Naruto se sentait un peu coupable, des fois, mais son tempérament naturel reprenait vite le dessus quand il croisait des gens assez forts pour se mesurer à lui. C'est qu'il fallait en faire, des combats, si on voulait prétendre au titre de plus grand bastonneur du Japon !

Il n'empêche, c'était bien mal rendre sa gentillesse à Iruka, c'est pourquoi Naruto avait décidé de finir coûte que coûte le lycée. S'il obtenait son diplôme, cela rendrait au moins son tuteur heureux, même s'il n'aimait vraiment pas l'école...

— Allez Naruto, fonce ! hurla-t-il sur le chemin, pour se donner du courage.

Les passants le regardèrent d'un drôle d'air en se disant sans doute qu'il n'était qu'un voyou mal élevé, mais il n'en avait rien à foutre : il serait le plus grand chef de gang du Japon et il rapporterait un diplôme à Iruka ! Ils allaient voir, tous !

Le lycée Konoha, du même nom que la ville, était la plus prestigieuse école du coin. Iruka avait dû tirer un nombre de ficelles incalculables pour permettre à Naruto d'y entrer ; c'est qu'on y acceptait pas n'importe qui, ah ça non ! La sélection y était assez rude, puisqu'on y trouvait une bonne partie de l'élite du pays : des jeunes sportifs de haut niveau, des futurs grands dirigeants d'entreprise, des fils de politiciens... Et Naruto se retrouverait au milieu de cette clique aisée. Il avait hâte de voir leur tête !

En arrivant à l'endroit que lui avait indiqué Iruka à son inscription, Naruto trouva un portail majestueux qui s'ouvrait sur une longue rangée d'arbres menant à un bâtiment principal immense, du genre de ceux qu'il y avait dans les lieux officiels à Tôkyô. Pas de doute : le lycée Konoha avait les moyens. Vu le style de l'endroit, les opposants que Naruto pourrait y trouver devaient être des fils de riches pas même fichus de tenir un bâton correctement. Peut-être qu'en cherchant parmi les sportifs ?

— Bon, d'abord les profs...

Naruto accosta un groupe de trois garçons en uniforme qui traînaient devant l'école. L'un d'eux ressemblait un peu à Iruka, avec ses cheveux en pétard attachés par un élastique serré. Les deux autres étaient très différents : il y avait un gros lard qui bouffait un paquet de chips et un type genre rasta avec des dreads et un bandeau. Naruto aimait assez ses lunettes de soleil.

— Dites, la salle des profs, elle est où ?

Le garçon aux cheveux en pétard lui montra le bâtiment principal du menton.

— Là-dedans, troisième étage, salle 1. T'es nouveau ? Je t'ai jamais vu dans le coin.

Naruto posa en faisant le signe de la victoire.

— Ouais !

— Bonne chance, alors. La vieille dirlo est coriace.

— Ouais, sympa. Je file, merci.

Les garçons l'ignorèrent. Naruto se promit de les retrouver plus tard pour leur demander s'ils voulaient faire partie de son gang. Le gros avait l'air costaud, le rasta était cool, et le dernier gars... ben au moins il ressemblait à Iruka, et ça c'était pas rien !

Les élèves le dévisagèrent en passant, ce qui rendit Naruto très fier. Jolie entrée en matière ! Mais le véritable spectacle, le feu d'artifice principal viendrait à son arrivée en classe. Il avait bien l'intention d'en mettre plein la vue à ses camarades ! La porte de la salle des profs n'avait pas l'air plus terrible qu'une autre, pourtant Naruto tremblait un peu en levant la main pour y frapper.

Il avait tellement hâte !

o-o-o

La cloche avait fini de sonner depuis déjà cinq bonnes minutes et Kakashi n'était toujours pas là. C'était toujours pareil, avec ce prof raté : il se mettait tout le temps en retard et quand on lui en demandait la raison, il inventait tout un tas de conneries qu'il débitait à la minute comme si sa vie en dépendait. Quelquefois, Sasuke se demandait sérieusement ce qu'il faisait encore en classe.

— Il paraît qu'on a un nouveau, dit Ino, l'une des plus jolies filles de première année. J'ai entendu le prof de bio en parler.

— Fille ou garçon ? demanda Kiba avec une lueur d'intérêt dans les yeux.

— Un mec, dit Sakura. Il est à la bourre, vous croyez pas ? Ça fait trois mois qu'on a commencé les cours.

— J'ai entendu dire qu'il s'était fait renvoyer de son ancienne école, dit Ino en se triturant une mèche de cheveux blonds. Vous croyez qu'il est du style à attaquer les jeunes filles ?

— Faudrait déjà qu'elles soient jolies pour ça, bailla Shikamaru, ce qui lui valut un regard noir de la part d'Ino. Nous on l'a vu, votre nouveau. Il est blond et il a un look de gangster.

La classe parut très intéressée.

— Sérieux ? fit Ino. Vous l'avez vu ? Quand ?

— Pas plus tard que ce matin. Il cherchait la salle des profs.

— C'est peut-être pas le même, dit Sakura. T'en penses quoi, Sasuke ?

Sasuke détourna les yeux.

— Je m'en fiche.

Leurs camarades restèrent encore à en discuter mais sans trop se mêler à la bande des Plus, comme on appelait les élèves les plus populaires et les plus doués du lycée. Rien que dans la classe 1-A, il y en avait pas mal : le trio de filles formé par Ino Yamanaka, Sakura Haruno et Hinata Hyûga (filles que l'on disait les trois plus grandes beautés de l'école), le génie Shikamaru Nara, le sportif de haut niveau Kiba Inuzuka et les héritiers d'empires financiers Chôji Akimichi et Shino Aburame. À cela s'ajoutait Sasuke qui n'avait pas demandé tant, mais en tant qu'unique héritier restant du cartel Uchiha et (soit-disant) plus beau garçon du lycée, il devait se coltiner la corvée... En réalité, ce statut emmerdait plus Sasuke qu'autre chose. Quel besoin avaient-ils de catégoriser leurs camarades, ces élèves stupides ? Comme si le fait d'être inclus dans ce groupe lui apportait un quelconque avantage !

La porte de la salle s'ouvrit avec grand bruit. Kakashi Hatake, professeur de mathématiques et aussi accessoirement professeur principal de la 1-A, entra à pas lents sans jeter le moindre regard à ses élèves. On ne savait jamais ce qu'il pensait vraiment, celui-là : non seulement le masque de tissu qu'il portait en permanence sur la bouche cachait les expressions de son visage, mais en plus de ça, il avait la fâcheuse manie de dire n'importe quoi quand ça l'arrangeait. Comme si Sasuke allait croire cette histoire à dormir debout sur son allergie présumée pour la craie !

— Yo, dit Kakashi en levant la main en guise de salut. Désolé du retard, j'étais en train de sauver un quartier d'une invasion extra-terrestre.

— Menteur ! hurla la classe d'une même voix.

Kakashi s'en émut à peine.

— Pfuu le problème avec vous, c'est que vous n'avez aucune imagination. Plus sérieusement, j'étais en train de chercher votre nouveau camarade. Je suppose que vous savez déjà qu'il y aura un nouvel élève ?

— Arrêtez les papotages et montrez-le nous, s'écria Ino.

Kakashi n'eut pas le temps d'appeler le nouveau puisque celui-ci vint se mettre devant la tableau noir, le corps tendu en une pose conquérante. Sasuke remarqua comme les autres son allure étrange : la chemise ouverte, un pantalon trop grand et surtout, un bandeau noir sur le front et un large manteau sur le dos duquel était brodé une spirale blanche. Le nouveau prit une craie et marqua en gros son nom : Naruto Uzumaki, en hiragana grossiers qui faisaient penser à l'écriture d'un collégien.

— Mon ambition est d'être le plus grand chef de gang de tout le Japon ! s'écria-t-il, pas peu fier.

Le cri de surprise général de la classe résonna longtemps. S'ensuivit un silence consterné qui énerva Sasuke.

— Quel type chiant, grogna-t-il.

Naruto fut piqué au vif. Avant que quelqu'un ait pu intervenir, il se plaça devant Sasuke et dit, d'une voix forte :

— Tu veux te battre, beau gosse ?

Sasuke ne fit que pousser un rire méprisant, ce qui fit immédiatement réagir Naruto : il le prit par le col, le souleva de sa chaise et voulut lui asséner un coup de poing. Sasuke ne broncha pas : des durs à cuire comme Naruto, il en avait croisé des dizaines et ils étaient souvent plus grande gueule qu'autre chose.

Un cri se fit alors entendre : celui de Sakura qui s'était levée et se tenait bien droite derrière Naruto.

— Je t'interdis de toucher à Sasuke !

En trois pas, elle fut sur lui et lui donna une claque retentissante, sous les yeux ébahis de la classe et surtout des Plus. Naruto voulut lui rendre la monnaie de sa pièce mais ce fut à ce moment que Kakashi se décida enfin à intervenir : il saisit son élève par les bras et l'empêcha de bouger. Naruto se débattit un long moment en hurlant obscénité après obscénité sur Sakura.

— Du calme, ou je t'envoie chez le principal. Tu ne voudrais pas te faire renvoyer dès le premier jour parce que t'as à moitié tué une fille, pas vrai ?

Apparemment, c'était la bonne chose à dire : Naruto se calma, mais il continuait à jeter des regards noirs à Sakura et surtout à Sasuke.

— Pff... Imbécile, se dit-il une dernière fois avant de retourner s'asseoir.

Fidèle à lui-même, Sasuke ne fit plus attention à rien jusqu'à la fin du cours.

o-o-o

Naruto était furax. D'accord, il avait fait sa petite impression en classe quand il s'était présenté (il n'y avait qu'à entendre les cris d'admiration de ses camarades !), mais à la fin tout avait été gâché par cet imbécile de Sasuke machin-chose et sa copine aux cheveux roses, cette sale garce qui avait osé lui coller un pain devant tout le monde ! Même s'il ne pouvait pas se venger sur cette fille (c'était pas trop son truc de frapper les filles et Iruka risquait de se fâcher s'il l'apprenait), il ne pouvait quand même pas laisser l'offense impunie ! Sasuke allait voir, tiens !

La journée s'étira, s'étira... Naruto suivait à peine les cours, tellement il repensait à ce qui s'était passé. Son regard était braqué sur la silhouette immobile de Sasuke ; plusieurs fois, les professeurs durent lui rappeler qu'il était en classe pour apprendre, mais rien à faire, il n'arrivait pas à se concentrer assez pour prendre des notes ou retenir quoi que ce soit. Il faisait pourtant des efforts, d'habitude, même s'il n'était pas très doué... mais là, rien à faire, il n'y avait que Sasuke dans son esprit. Comme si ce type avait parasité son cerveau. Ça l'énerva tellement qu'il passa la journée à grincer des dents et à serrer les poings, ne rêvant que de les planter dans la belle gueule de ce mec.

La fin des cours arriva enfin, et comme les autres, Naruto se précipita à la sortie sans se donner la peine d'écouter les dernières instructions du professeur de Lettres, un certain Ebisu. Pas la peine d'aborder Sasuke maintenant : avec tous les profs présents, il serait bon pour un avertissement ou pire, un renvoi temporaire. Autant l'attendre un peu plus loin, dans un lieu tranquille où on ne pourrait pas les déranger.

L'occasion idéale se présenta quand Sasuke, qui était resté en arrière pour parler avec le professeur principal, sortit de l'école une demi-heure après ses camarades. Il emprunta l'allée bordée d'arbres qui menait à la sortie ; surgissant de derrière un gingko magnifique, Naruto en profita pour l'aborder.

— Eh, tête de gland !

Sasuke se retourna doucement, l'air impassible, ce qui attisa la colère de Naruto. Pour qui il se prenait, ce type ? Il allait voir qu'on ne se moquait pas impunément de Naruto Uzumaki !

— Je te défie ! cria-t-il encore, le poing dressé en avant. Viens te battre si t'es un homme !

Sasuke lui fit une grimace méprisante.

— Va t'acheter une vie, loser. Je me bats pas avec les gars pathétiques comme toi.

Le sang de Naruto ne fit qu'un tour. Il se jeta sur Sasuke et voulut le mettre à terre d'un coup de poing. L'ayant vu venir, son adversaire esquiva son attaque en faisant un pas sur le côté et répliqua en lui faisant un croche-pieds. Naruto ne fut pas en reste : se ressaisissant d'une roulade sur le sol, il se planta solidement sur ses jambes et abattit son autre poing dans l'estomac de Sasuke. Ce dernier se tordit à moitié sur lui-même, ses traits exprimant pour une fois des émotions que Naruto reconnut sans peine : la douleur, mais aussi la colère.

— Espèce de...

— Ha, tu te crois malin parce que t'as esquivé par chance, connard ?

— Je vais te buter ! hurla Sasuke, vert de rage.

— J't'attends !

Leur combat dura bien une demi-heure. Chaque coup échangé était un chef-d'œuvre de virilité et de force brute ; même en colère, Naruto dut bien avouer que Sasuke l'impressionnait. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas affronté un adversaire de cette trempe ! Quelque part, il en était profondément heureux. Leur confrontation les ramena à l'école ; c'est ainsi qu'ils fient le chemin en sens inverse, qu'ils traversèrent la cour principale en courant, essoufflés mais déterminés, et qu'ils se retrouvèrent dans une arrière-cour située derrière le bâtiment C. l'endroit était jonché de poubelles et de détritus jetés à même le sol ; sans doute était-ce le repaire des élèves désœuvrés qui venaient chercher un peu de bon temps en descendant quelques bières en cachette. Ce fut là que Naruto décida de passer aux choses sérieuses. Il sauta sur une des poubelles branlantes avec la ferme intention de s'en servir comme tremplin pour attaquer Sasuke par le ciel. C'était le plan qu'il avait décidé d'appliquer : il avait l'avantage de la surprise et en plus, avec la barrière derrière son dos qui lui barrait la route, Sasuke n'aurait pas pu esquiver.

Ils ne surent jamais vraiment ce qui arriva. Ce qui était sûr, c'est que Sasuke tomba à la renverse, sans doute à cause d'une canette perdue sur laquelle il avait trébuché. Quant à Naruto...

Son vol plané était censé être parfait ; il avait assez combattu de cette façon pour s'en assurer. Pourtant, cette fois, son pied se prit quelque part, il glissa, enfin bref il se passa quelque chose d'inattendu qui fit qu'au lieu de tomber coudes en avant sur sa cible, il dérapa et se vautra lamentablement... droit sur le corps sans défense de Sasuke. Et ce qui devait arriver arriva : leurs lèvres se frôlèrent, puis, la gravité aidant, leurs bouches se collèrent carrément l'une sur l'autre, en une parodie de baiser qui leur fit écarquiller les yeux d'horreur. Ils restèrent ainsi durant plusieurs dizaines de secondes, trop abasourdis pour penser à bouger. Puis, la raison leur revenant, ils se repoussèrent mutuellement, motivés par un dégoût fort compréhensible qui les fit hurler d'un même accord.

— Pouah ! Qu'est-ce tu fais, connard ? beugla Naruto en remettant son pantalon en place (comment avait-il fait pour le perdre comme ça ? Mystère).

— C'est moi qui devrait dire ça ! répliqua Sasuke, à peu près dans le même état.

Ils s'échangèrent un regard meurtrier. L'air autour d'eux se chargea de haine.

— Je vais te buter ! hurlèrent-ils ensemble.

Et le combat reprit de plus belle.

À leur insu, Ino les observait de derrière un arbre. Elle les avait aperçus par hasard, en revenant chercher son cahier de notes qu'elle avait oublié dans son casier ; et en les voyant ainsi s'affronter, en assistant à leur baiser involontaire, elle se dit qu'il y avait plus derrière cette relation qu'une simple rivalité de mâle.

Elle ne se doutait pas qu'elle était loin d'avoir tort...

À suivre...