Bonsoir à tous,
Voici ma réponse au défi n° 41 du Poney Fringant, sur le destin de Miriel. J'espère que cela vous plaira !
L'âme de Miriel se déplaçait dans les cavernes de Mandos. Depuis des années, elle y errait, sans lassitude ni trouble. Le repos. La quiétude !
A cet instant-ci pourtant, elle n'errait pas sans but. Non, ses pas la menaient vers les portes. Depuis quelques temps, elle avait croisée d'autres âmes au Royaume de Mandos, ce qui était nouveau. Les portes s'ouvrirent devant elle, une autre âme entrait. Un autre de son peuple était tombé sous les coups du mal.
L'âme qui entra était celle de Finwë. Elle la croisa sur le seuil des portes. Les âmes ne sont qu'émotion. Mais elles n'ont plus de corps pour l'exprimer et c'est donc le visage impassible qu'elle le dépassa, le dévisagea et se détourna. Elle hurlait intérieurement. Mais elle avait compris à l'instant où elle l'avait reconnu.
Leurs âmes ne pouvaient plus être réunies, pas plus que leur corps. Puisqu'il entrait, il fallait qu'elle sorte. Son errance vers les portes n'était pas due au hasard : Mandos veillait à son royaume.
Une clarté, un flottement et …une sensation. Elle étouffait. Elle poussa un cri pour dégager sa gorge et la libération survint. Une grande inspiration, un cœur qui palpite, un sang qui court et des yeux qui voient !
Elle se dressa sur son séant, haletante, angoissée. Une main apaisante se posa sur son bras. La jeune fille, autour de laquelle elle distingua un léger halo, lui adressa un doux sourire.
« Vous voilà réveillée, Miriel Serindë. Puisse votre repos avoir effacée la lassitude qui vous tourmentait.
- Combien de temps … Combien de temps ?
- Vingt-cinq années de vie, ma Dame, répondit l'autre avec douceur.
- Fëanor ! »
Ce cri, ce nom, avait jaillit d'elle et elle s'était levé précipitamment. Sa compagne était restée assise, calme, posée.
« Il est désormais adulte. C'est un homme fort, fier, vaillant et intelligent. Un être d'exception qui marquera son temps. Il se murmure parmi les miens que sa réputation surpassera celle de son père et de ses demi-frères. »
- Ses… demi-frères ?
- Ses jeunes frères de père. Les fils d'Indis. »
Elle se souvenait d'Indis, qu'elle avait fréquentée autrefois. Mais, comprenant que Finwë avait pris une autre compagne, elle se ressentit ni tristesse, ni haine. Vingt-cinq années... Elle n'avait plus sa place parmi les siens. C'était Indis qui l'avait. Si Fëanor avait pu se forger sans elle dans sa jeunesse, il n'avait pas besoin d'elle à l'âge adulte.
Elle se souvenait avoir voulu, après la naissance de Fëanor, disparaitre. Ne plus exister. Elle n'eut guère besoin de sonder longtemps ses pensées pour savoir que, si elle avait recouvré ses forces vitales, elle n'avait pas perdu l'envie de disparaitre.
«Que les Noldor continuent leur chemin, je ne suis plus en route avec eux. Qu'ils soient les acteurs de leur destinée, je désire seulement en être la témoin. »
