Disclaimer : le monde de Harry Potter est à J.K.R. ; Alistair et ses amis du Dix-Neuvième Parallèle sont à moi.

Rating : T

Personnages : Harry Potter, Severus Snape, OC.

Correctrice : Fantomette34.


Nos héros se retrouvent, une fois de plus, dans le passé.

Bonne lecture !

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Nd'A : pour celles et ceux qui ne sont pas familiers avec l'UA du Dix-Neuvième Parallèle, quelques précisions : une nuit que Severus et Minerva cherchaient Albus à Pré-Au-Lard, ils firent la connaissance du Minotaure Alistair Dutoréador qui devint leur ami. On apprit plus tard qu'Alistair était un Agent du Bureau des Enquêtes Internationales, un mélange d'Interpol et de Men In Black, dont tous les membres sont des descendants de Divinités, aussi bien grecques que nordiques ou égyptiennes. Il en est de même de certains Sorciers. On découvrit aussi que Severus et Alistair étaient des compagnons d'âme, parce qu'ils sont en tout point complémentaires. (cela n'a rien à voir avec les âmes-soeurs.) Ils forment désormais une famille et ont adopté une jeune fille, Elspeth et Harry Potter.

Ici les Enquêteurs Internationaux présents sont Nemo, le chef de la section parisienne, et Ben-Hur, un des collègues d'Alistair.


Les Sorciers et la Guerre de Troie - Prologue

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Mont Olympe, il y a trente-huit siècles.

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"Lachésis...

- Il suffit !"

L'ordre claqua comme une gifle et Zeus recula. Son sang bouillonna de colère, ses mains se crispèrent en poings mais il brida sa nature au plus vite. Il fallait composer, céder, il n'avait pas le choix. Bien qu'il soit le Roi des Dieux, il y avait une Puissance qui dépassait la sienne, et celle-ci en ce moment-même se tenait devant lui, incarnée dans trois corps :

Clotho, la fileuse, rouet à la main, Lachésis, qui en saisissait le fil entre ses doigts et Atropos, aux ciseaux cliquetants.

Les Parques, Déesses de la Destinée.

Pendant qu'Ils festoyaient, elles étaient entrées dans l'Olympe sans bruit et depuis toisaient ces Dieux pour lesquels elles avaient bien peu de sympathie.

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"Sais-tu, Zeus, pourquoi nous sommes ici ?

- Non.

- Vraiment pas ?"

Bien sûr que si, il savait. Eux qui devaient faire respecter les ordres du Destin n'avaient pas ou peu été à la hauteur. Les Dieux étaient plus préoccupés par leurs petites affaires que par celles des mortels, et la marche du monde s'en trouvait affectée. A cause de leur égoïsme, ils avaient failli...

et ils allaient en payer le prix.

" Reconnais-tu ta faute, Maître de la Foudre ?

- Oui, Lachésis, et j'accepte la punition que le Destin me réserve."

Un murmure très peu discret roula derrière lui. Les autres. Evidemment, ils étaient soulagés d'échapper au désastre, et Zeus entendait déjà les rouages de leur esprit tourner à vive allure : s'Il était mis sur la touche, plusieurs d'entre eux pourraient prétendre à son rang et le sang tâcherait les marbres de l'Olympe, ajoutant au chaos.

"Cela n'arrivera pas..."

La faible voix d'Atropos les figea.

"... car ils partageront ton châtiment."

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Un silence de mort succéda au tumulte.

"Dieux orgueilleux, vous resterez ici, pareils à des statues mais conscients, pendant vingt années ! Puisse ce temps vous permettre de vous remettre en question.

- Lachésis, non !

- Oserais-tu, Chronide*, aller contre la volonté du Destin ?

- Non, Déesse, mais une guerre approche. Elle fait partie du vaste dessein qui...

- Ah oui, le Grand Plan que tu as ourdi pour Gaïa, ta grand-mère, ricana Atropos de son timbre flûté, eh bien il tombe à l'eau !"

La vieille femme aux ciseaux s'approcha.

"Je peux te comprendre, Maître de la Foudre. Quand Gaïa, la terre, s'est plainte de surpopulation tu as voulu la soulager. Noble cause, mais horribles moyens, car il n'en existe que trois pour établir un équilibre : les catastrophes naturelles, les maladies et le plus terrible, la guerre. C'est celui que tu avais choisi pour y parvenir.

Tes "préparatifs" suivront leur cours, mais je crains qu'ils n'aient trop d'effets, que le nombre des disparus dépasse tes prévisions, tant chaque force concernée usera de vengeance et représailles.

- Raison de plus pour veiller à leurs conséquences !

- Non, Zeus, vous êtes désormais hors du temps.

- Et si je déléguais cette tâche à d'autres ?

- Des Dieux étrangers ? se moqua la vieille femme.

- Des mortels, puissants, qui ont déjà fait leurs preuves."

Les trois femmes semblèrent se consulter du regard, jusqu'à ce que...

"Soit, murmura Atropos, confie-leur cette mission. Tu as la nuit pour les convaincre de t'aider. Après, tu reviendras ici accomplir ta peine."

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D'un claquement de ses ciseaux, la Déesse mit fin à la conversation et Zeus quitta l'Olympe. Ce qui l'attendait ne serait pas facile. Ils avaient de bonnes raisons de l'envoyer se faire voir ailleurs. Pour parler comme un certain Minotaure.

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"Comment ça, j'ai pas un langage distingué ?!"

Alistair fulminait, ses deux mètres trente surplombant la petite carrure de son collègue New-Yorkais Ben-Hur, qui, une fois de plus, le taquinait sur un sujet qui était légèrement sensible pour l'Homme-Taureau, à savoir son usage quasi exclusif de l'argot dans les conversations.

Quand il était au Bar des Louchébems, dans l'est parisien, cela passait comme une lettre à la poste. A part l'Américain, son chef et ses collègues l'acceptaient et ne s'en formalisaient pas.

Le problème était qu'il avait grandi dans des quartiers populaires, tant à Londres qu'à Paris, et qu'il n'avait pu, par la suite, ouvrir son esprit à d'autres horizons, à une culture plus classique et, partant, acquérir un vocabulaire recherché. Cette carence lui pesait, surtout quand il devait évoluer dans des cercles où les auteurs cités étaient plus souvent Molière et Shakespeare que Raymond Queneau. Mais il s'était fait à la situation, et la rencontre avec Severus, son compagnon d'âme, lui avait ouvert un monde nouveau.

Ah, Severus !

Il pouvait l'écouter parler de culture moldue pendant des heures, d'une pièce de Théâtre ou d'un roman du dix-neuvième siècle qu'il n'aurait jamais eu l'idée de mettre sous ses yeux. Lui, ses héros, c'était les Pieds-Nickelés, Gaston Lagaffe et Lucky Luke, pas Shylock ou Esméralda, et il regrettait parfois de ne pouvoir donner sur une oeuvre un avis éclairé, même avec une ampoule de lampe de chevet.

Il avait un complexe, et pas de supériorité.

Cela expliqua pourquoi, au bout d'un moment, il envoya Ben-Hur sur les roses - celles que Nemo venait de cueillir - et monta au premier étage, là où se trouvait le laboratoire que son compagnon avait aménagé. Il était sûr de l'y trouver. De fait, le Maître des Potions déployait céans son Art en volutes argentées et doux chant de l'eau qui bouillonne, donnant le sentiment d'être dans un monde inaccessible à tout autre mortel.

Alistair entra et referma la porte. Sev n'avait pas bronché, mais il savait qu'il était le bienvenu.

Après tout, les lèvres du Potionniste s'étaient étirées d'un demi-millimètre.

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La paisible compagnie des deux Sorciers vola en éclat quand un Harry essoufflé frappa à la porte :

"T'es bien pressé, fiston, t'as fini tes devoirs ?

- Non... c'est... c'est pas ça !

- Je me disais aussi.

- Sev, voyons !... C'est l'heure de manger, alors ?

- Plutôt celle... des ennuis !

Zeus est en bas."

Le Gryffondor avait à peine fermé la bouche que ses parents transplanaient déjà.

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La scène qui les accueillit avait un goût de déjà-vu, et Severus se serait cru revenu au temps où le Roi des Dieux avait débarqué à Poudlard, à la recherche de l'Héritière d'Hécate, si les différences ne sautaient aux yeux : ils se trouvaient devant un comptoir, à part Harry et Elspeth, il n'y avait ici que des adultes et Zeus, contrairement au passé, ne semblait pas vouloir les transformer en grillade express.

"J'ai besoin de votre aide."

Ouille ! Cela aussi, c'était nouveau.

Et pour que le Dieu suprême grec fasse une telle demande, le bazar devait être à la hauteur.

Ça tombe à pic, on commençait à s'ennuyer.

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"Si je résume bien, murmura Nemo, le Destin vous a condamné à l'inaction et vous voulez que l'on s'occupe à votre place du bon déroulement de la guerre de Troie ?

- Exactement.

- Mais elle a duré dix ans ! On va pas rester sur le terrain pendant dix ans, quand même ?! s'écria Ben-Hur.

- Vous pourrez voyager dans le temps, si cela ne dépasse pas quelques années.

- Cautionner une guerre...

- Elle se fera, Sorcier, d'une manière où d'une autre. Et ne rien tenter sera peut-être pire."

Sûrement.

Zeus, en tant que Dieu Suprême, était le Maître des Oracles. Il disait vrai, Severus le sentait.

"Alors... que décidez-vous ?"

Les Sorciers se tournèrent vers Nemo. En tant que chef, c'était lui qui devait trancher.

"Nous irons."

Le Chronide hocha la tête et donna un coffret d'ébène au vieil homme.

"A l'intérieur se trouve une liste des événements qui doivent à tout prix s'accomplir, et un collier enchanté qui vous obéira pour vous projeter tous les six dans le temps et l'espace.

- Six ?!... Minute, Papillon ! Il n'est pas question que les mômes viennent avec nous.

- Ils iront. Ce n'est pas par hasard qu'ils étaient ici, quand j'ai débarqué. Le Destin veut qu'ils vous suivent.

- On peut être utile !

- Mais bon sang, Harry, tu ne te rends pas compte ? On va... on va superviser une guerre ! C'est dangereux.

- Plus que ce que l'on a déjà vécu ?"

Alistair secoua la tête, et un coup d'œil à son compagnon lui fit rendre les armes.

"Soit, nous partirons à six.

- Sept, fit un homme en colère, il n'est pas question que vous y alliez sans moi !"

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Ils faillirent ne pas reconnaître la voix, tant le ton cinglant était inhabituel mais ils ne pouvaient se tromper à le voir.

C'était l'ancêtre de Severus,

le Dieu de la Guérison, Asclépios.

...


* Zeus est appelé Chronide parce qu'il est fils de Chronos.

Le personnage de Shylock apparaît dans la pièce de Shakespeare Le marchand de Venise, et Esméralda dans le roman Notre-Dame de Paris, de Victor Hugo