Yoh à tous! Ma toute nouvelle fics fraîchement sortie de son four cérébral ! J'espère qu'elle vous plaira, puisque je la consacre à Milo/Camus de manière GAIE comme me l'a demandé Saku06. (allez lire ses fics et celles de Eagle Eclypse, sans oublier celle de Seiiruika, sinon je fais grève lol) Des couples secondaires sont prévus, ce premier chapitre qui fait office de prologue, il se passe beaucoup, voir énormément de chose : une dispute, une réunion agitée, des chevaliers dissipés, un Mü pervers, un Shura à côté de ses pompes (XD) et un nouvel ennemi. J'apporterai plusieurs précisions importantes en rapport à la Mythologie dans le prochain attendant enjoy cette fics plus scénarisée et générale!
La septième Guerre Sainte contre le Royaume d'Hadès, Dieu des Morts, venait de s'achever sur une victoire difficile, mais méritée de la part d'Athéna et ses dévoués dévoués chevaliers. La jeune déesse survécut après bien des tourments à cette guerre fratricide, mais ce ne fut qu'au prix de la vie de ses plus fidèles serviteurs, qui allèrent jusqu'à renoncer à leur âme.
Cependant, pour une raison inconnue, les Dieux parurent prendre en pitié la belle Athéna et rendirent la vie à ses dévoués Saints et les armures zodiacales furent entièrement restaurées, mais ce n'était que le signe d'une nouvelle bataille à venir...
La douleur et le chagrin laissèrent progressivement place à des cieux plus cléments. Des liens bien plus que fraternels se tissèrent même entre certains chevaliers et finalement, le bonheur d'être vivant et réunis devint plus fort que toutes les peurs les plus ancestrales...
Athènes, Sanctuaire d'Athéna, Lundi 17 juin, 23h47...
Huitième maison, Temple du Scorpion.
« Dis-lui que je suis malade et que je ne veux voir personne ! »
« Mais enfin, Milo ! Il a fait tout ce chemin pour s'expliquer avec toi ! Tu ne peux pas le rejeter comme ça, sans un mot! Ce serait tout bonnement inadmissible, indigne d'un chevalier et extrêmement lâche ! » Insista Aiolia.
« Il va trouver ça bizarre que, pour un malade, tu reçoives deux invités... » nota Kanon, avachi dans un des fauteuils, une bière à la main.
« Milo, la Vérité est... »
«Ailleurs», comme dirait ce cher Fox Mulder ! Alors maintenant, renvoie illico «Subzero» chez lui, ou je me charge de le mettre en orbite sur Mars ! » Coupa t-il Aiolia avec fermeté, en pointant la sortie.
« Fais un effort, Milo! «La Vérité est au bout du couloir!» D'ailleurs, il faut suivre «Sam» ! » Se moqua Kanon en désignant Aiolia.
Et effectivement, ce soir cette citation était plus qu'appropriée, puisque tous les lundis Milo invitait ses comparses à regarder des Talk Show débiles, impudiques et dégoulinants de voyeurisme chez lui, bières à l'appuie. Mais ce soir, l'atmosphère était plus tendue... et pour cause, un «indésirable» avait pénétré dans l'antre du Scorpion... Et le propriétaire des lieux ne tolérait pas la présence de ce visiteur de mauvaise augure, pour lui, cela relevait de la violation de territoire... si tant est qu'il fut un animal !
Bras croisés sur son torse, air désinvolte, Milo secouait la tête avec dédain. Il n'était pas dit qu'on le forcerait à se rabibocher avec le chevalier qui l'attendait à l'entrée de son temple ! Il était d'accord pour le supporter durant les réunions, c'était déjà un effort surhumain! Et il y était disposé uniquement parce qu'il s'agissait d'un ordre émanant directement d'Athéna, en personne ! Quand le scorpion avait décidé quelque chose, il était pratiquement impossible de lui faire changer d'avis ! Il était plus borné qu'un panneau autoroutier ! Ce soir, il avait décidé de passer une soirée tranquille avec ses deux amis les plus proches - Aiolia et Kanon, Mü n'ayant pas pu se libérer - et rien ni personne ne l'en empêcherait ! Mais cette petite soirée de lobotomie gratuite sponsorisée par une marque de soda pétillant bien connue, n'était en réalité qu'un prétexte pour «le» fuir...
« Bon, je dis quoi à «Icecube» ? Il s'impatiente ! » Gémissait le Lion.
« Dis lui d'aller se faire cuir un oeuf de pingouin en Sibérie ! »
« Milo, arrête de faire le gamin et lève tidesuite tes deux jolies fesses en forme de pommes de ce sofa ! Va t'expliquer avec «Blanche-Neige» et en revenant, je te dirai si le mari qui trompe sa femme avec le jardinier a découvert que le père illégitime de son gosse était son frère, qui a couché avec sa femme et sa secrétaire, promis ! » Assura Kanon, sans quitter l'écran des yeux.
« Pas question! Tu m'as pris pour «Simplet» ! Je suis pas un des sept nains ! »
« Personnellement davantage penché pour «Grincheux»...et puis, sache pour te gouverne qu'il n'y a pas de pingouins en Sibérie.» Enonça une voix dénuée d'émotions.
Tous se retournèrent en sursaut, n'ayant pas senti le froid qui venait d'envahir le huitième temple. Camus du Verseau avait croisé des bras, adoptant la même stature que Milo. Les deux opposants se fixaient sévèrement, bien déterminés à soutenir le regard de l'autre sans faillir ! L'atmosphère était palpablement tendue, il y avait de l'orage dans l'air et les deux adversaires se lançaient des éclairs.
De leur côté, Aiolia et Kanon arbitraient ce combat silencieux. Le Dragon des mers avait même quitté des yeux la passionnante histoire d'adultère et écoutait à présent son camarade qui s'était penché vers lui:
« Tu crois qu'on devrait intervenir ? »
« Meuh non ! C'est pas méchant ! Ils se font juste un peu la yeule, comme moi et Saga lors des soirées débats ! Mais ça passera d'ici trois semaines ! »
« Les soirées débats ? »
« Ouais, c'est la seule distraction qu'on ait trouvé quand on a rien à se dire, c'est-à-dire tout le temps ! Donc, on fait des débats, tels que « eau chaude ou eau froide » et dernièrement c'était « pop-corn salé ou sucré », expliqua l'ancien Marina.
« Wow...vous avez l'air de vous éclater...» soupira le Lion, consterné.
Aiolia secoua la tête en les chevaliers du Sanctuaire étaient-ils mentalement atteints ? Enfin...si Kanon disait vrai, Milo et Camus n'en n'avaient plus que pour une semaine à cuver, puisque cela faisait déjà quinze jours qu'ils ne s'adressaient plus la parole, ou plus exactement, quinze jours que Milo restait de marbre face à Camus, l'évitant autant que possible. Bien-sûr, le Scorpion n'avouait pas directement fuir le raisonnable Verseau, mais dès qu'ils se trouvaient géographiquement proches, Milo se sentait mal à l'aise et il prenait la poudre d'escampette. Evidement, tout le Sanctuaire avait noté cet étrange comportement, mais personne n'en n'avait rien dit pour ne pas s'attirer les foudres de Milo.
Mais maintenant, cela commençait à bien faire et l'attitude infantile de Milo n'avait exaspérait tout le monde. A chaque fois que Camus venait afin d'essayer de tirer la situation au clair avec son ex-meilleur ami, le Scorpion trouvait toujours un prétexte ridicule pour se défiler, envoyant d'autres chevaliers s'occuper de Camus à sa place, tandis qu'il fuyait cela ne pouvait plus fallait impérativement que Milo règle ses différents avec Camus, qui lui, n'hésitait pas à faire le premier pas, sagement disposé à mettre un terme au conflit. D'ailleurs, personne ne connaissait vraiment la cause du comportement de Milo. Du jour au lendemain de leur résurrection, il s'était mis à snober systématiquement Camus, sans que personne ne sache quelle mouche l'avait piqué !
Cependant, cette fois, le Français ne semblait pas disposé à bouger sans avoir eut une explication digne de ce nom... Son regard de cristal paraissait plongé en Milo comme un poignard et il ne cèderait pas aux caprices et aux silences du scorpion. Sachant pertinemment que Milo ne parlerait pas en public, Camus lui attrapa soudainement la main et l'entraîna de force dans la chambre du huitième temple. Le Verseau ne souhaitait pas que les comparses de Milo soient témoins de la scène et le Scorpion tenta vainement de protester mais il n'était rien face à la détermination du Seigneur des Glaces... alors il dût se plier à la volonté de Camus.
S'asseyant bras croisés sur le lit en fermant les yeux, la tête tournée pour ne pas que Camus le voit, Milo campait sur ses légendaires positions. Le calme du Verseau allait-il le quitter?
« Milo, nous avons à parler. »
« ... »
« Cesse de te conduire comme un enfant et dis moi ce que tu me reproches exactement. »
Et pour la première fois en 15 jours, 23 heures et 54 minutes, le Scorpion daigna jeter un regard à son compagnon d'arme. Ses lèvres s'ouvrirent lentement et il parla enfin :
« Mais il y a tellement de choses que je te reproche, que je ne saurai même pas par où commencer ! »
« Par le début, me semblerait être une excellente option. »
« Tu vois ! C'est exactement ça aussi que je te reproche ! Monsieur-je-sais-tout-et-je-me-crois-plus-malin-que-les-autres ! J'ai pas l'impression d'être un ami à tes yeux, mais un simple faire-valoir ! »
« Ma foi, je croyais que tu avais compris depuis le temps que j'exprimais simplement mon ressenti… C'est toi qui insistais pour que je le fasse. »
« Non mais le problème est plus profond ! Je suis au courant de cette lettre que tu as reçue ! »
« Et ? Je ne vois pas ce qu'il y a d'extraordinaire à recevoir du courrier. »
« N'essaie pas de noyer le poisson en jouant au plus fin avec moi ! » Rugit-il.
« Bon...quel est le problème avec cette lettre ? » S'impatienta Camus.
« Je ne sais pas vraiment de quoi elle parle, mais je sais que tu es convoqué à Paris dans trois semaines ! »
« C'est exact, mais ça, tout le monde le sait et je ne vois pas en quoi cela pose problème. Mon absence ne sera que provisoire et brève. »
« Peût-être, mais là n'est pas la question. Pour commencer, comment se fait-il que tu reçoives du courrier, alors que personne n'en reçoit ici et que tu doives partir à Paris, rien que ça ! »
« Je suis Français, l'aurais-tu oublié ? Si tu veux tout savoir, cette missive émane de ma soeur cadette, me demande de me rendre à Paris, au domicile familial pour prendre la succession de mon père, gravement malade.»
Et Milo resta bouche bée devant de tels donc, Camus avait encore de la famille en vie ? Cela était assez exceptionnel pour des chevaliers du Zodiaque et Milo se demanda même si camus n'était pas le seul dans ce le Verseau parlait si peu souvent de sa personne, que même en étant son meilleur ami, Milo ignorait tout de sa vie avant d'arriver au Sanctuaire. Pourquoi ne lui en avait-il jamais parlé ?
« Tu as encore de la famille en vie ? »
« Mon père et ma soeur de dix-huit ans, sont toujours de ce monde. Mon père est un commerçant en vin assez réputé, qui a sa propre société établie à Paris. »
« Eh bien...tu n'avais pas autant parlé de toi en dix ans que je te connais ! »
« Je n'avais pas autant parlé de moi en toute ma vie...je ne parle jamais de ma vie familiale. Je trouve cela égoïste d'une part, vis-à-vis de ceux qui n'en n'ont plus et d'autre part, je suis ici, je suis un chevalier et je ne veux me concentrer que sur ma mission. »
« Je vois...mais cela ne m'empêchera pas de continuer à te tirer la tronche ! » Prévint le Grec.
« Quoi, qu'ai-je encore fait cette fois ? »
« C'est pas parce que tu pars à Paris que je t'en veux ! Mais parce que tu y vas sans moi ! Et le comble, c'est que tu as demandé à Saga de t'accompagner ! »
« J'aurai adoré t'emmener, mais ce ne sera pas une partie de plaisir… et je pense que Saga est plus indiqué pour m'aider auprès des notaires pour les histoires de succession… »
« Depuis quand Saga possède t-il un doctorat de droit ? »
« Il est le plus âgé et le plus sage d'entre nous, si l'on omet Dokho et Shion. »
« Hum… »
« Tu n'as pas l'air convaincu. »
« Camus... tu demandes à Saga de t'accompagner uniquement pour ses talents de médiateur, hein ? » S'inquiéta le Scorpion en daignant cette fois regarder Camus avec tristesse.
« Evidement ! Pour quelle raison penses-tu que je lui demande d'effectuer le déplacement ? » S'intéressa son alter-ego, en fronçant des sourcils.
« Je suis de nature curieuse, c'est tout...»
Postés derrière la porte, Kanon et Aiolia n'en perdaient pas une miette ! Connaissant bien leur ami, ils ne purent s'empêcher que la motivation principale des questions de Milo n'était pas la curiosité, mais la jalousie ! Cependant, Camus ne sembla pas le réaliser, ou du moins, il fit l'impasse sur cette réalité et se pencha grâcieusement vers son ami de toujours. D'un geste léger et tendre, il caressa la joue du Grec, qui posa sa main sur celle de Camus et ferma uniquement les yeux, apaisé.
« Pardonne-moi...je me suis conduit de manière odieuse avec parce que...parce que j'ai si peu confiance en moi, que j'en viens à douter de toi...Camus, je... »
« Chut, ne dis rien, ce n'est pas nécessaire. J'avais compris, c'est pourquoi je ne t'en tiens pas rigueur. »
« Je suis tellement angoissé depuis notre retour de l'Hadès... je ne veux plus que tu t'absentes, je ne veux plus que tu sois loin de moi. Je ne supporterai pas de te perdre encore une fois, tu comprends ? Je sais que c'est complètement stupide de croire ça, mais c'est plus fort que moi. Dès que tu es trop loin de moi, je deviens comme fou ! Je crois que j'en crèverai si tu me quittais encore ! Autant m'arracher le coeur tout de suite ! »
« Il ne va rien m'arriver, je te le promets. »
« Ca, je le te l'ai dit, c'est totalement stupide, mais une phobie, ça ne s'explique pas... si tu y vas avec Saga, je suis rassuré. »
« Vraiment ? Je pensais que le problème provenait de lui, en réalité... » devina Camus, qui n'était pas dupe.
« Ahahaha! Mais où es-tu allé chercher une idée pareille ? Ahahahaha ! Tu as vraiment une imagination très fertile mon cher Camus ! » Fit Milo en passant nerveusement une main derrière sa tête.
« Je ne sais sincèrement pas ce qui m'a fait croire une chose pareille... » ironisa Camus.
« Bon, on fait la paix ? » Insista Milo, de plus en plus mal à l'aise.
« Si tu veux...» Acquiesça Camus, faussement convaincu de l'empressement de son ami.
Le Français tendit sa main en direction de Milo, attendant que ce dernier la serre, mais tandis que l'impétueux Grec s'y attelait, il attira brusquement Camus vers lui, d'un coup sec. L'étreignant ensuite contre lui, il le berça Verseau qui était très tendu par cette proximité presque repoussante à ses yeux. Mais, on ne lutte pas contre Milo, alors il se laissa docilement faire et devint bientôt aussi mou qu'une poupée de chiffon.
Et ce ne furent que les sifflements moqueurs de Kanon et Aiolia qui les tirèrent de leur accolade amicale. Un bras autour de l'épaule de Camus, Milo allait ajouter quelque chose quand on toqua à la porte de sa chambre. S'il s'agissait encore d'une mauvaise blague de Kanon ou du Chat, il allait les étrangler en faisant un noeud coulant avec leurs boyaux ! Alors que le Scorpion était déjà prêt à piquer, il tomba nez-à-nez avec le ténébreux fier Capricorne. Ce dernier s'invita à entrer et embrassa sur le front son compagnon, Aiolia, avant de déclarer :
« Je ramène chaton à la est l'heure pour lui d'aller se coucher. »
« Mais je ne suis pas fatigué ! » Protesta Aiolia.
« T'es dur là ! Il est à peine minuit ! C'est un peu tôt pour aller dormir ! » Gémit Kanon, qui comprit que si Aiolia partait il devrait également quitter le huitième temple pour ne pas avoir à tenir la chandelle...
« Qui a parlé de dormir ? » Répliqua Shura en souriant tel un chasseur.
« Ah oui...tu as raison Shura, je me sens atrocement fatigué tout à coup ! » Bâilla le Lion.
« Oui, il se fait tard... » Reconnut à son tour Camus.
« Mais vous délirez ? La soirée commence à peine ! N'est-ce pas, Milo ? »
« Hu ? Heu...eh bien...héhé...je crois que les autres ont raison Kanon ! » Céda Milo en se frottant les yeux pour mimer l'épuisement.
Si ce pauvre Kanon avait été en possession d'une arme à feu, il se serait octroyée la dernière balle, après avoir fait un carton parmi ses chers « amis ». Dépité, le chevalier bis des Gémeaux accompagna le couple félino-caprin jusqu'à la sortie du temple, emportant au passage quelques canettes de bière pour finir dignement la soirée ! Comme Camus s'apprêtait à sortir également, Milo le retint par la manche de sa longue toge brodée et fixant le sol, le Scorpion balbutia timidement :
« Cam...tu...hum...n'es pas obligé de retourner dans ton temple tout de suite... tu peux coucher avec moi...heu ! Non, hein ! Je veux dire tu peux dormir dans mon lit ! Nananan, ça non plus...enfin si ! Mais...»
Et tandis qu'il se confondait en explications douteuses, Camus lui baisa simplement la joue :
« Bonne nuit à toi aussi, Milo. »
Et il quitta d'un pas svelte la Huitième Maison, le coeur léger de s'être réconcilié avec son ami de toujours.
Le lendemain matin, ce fut un Scorpion mal réveillé qui émergea difficilement de son lit qu'il aurait préféré partager avec une certaine personne... L'avantage d'un grand lit, c'est qu'il peut abriter vos amours avec la personne que vous désirez le plus au monde, mais c'est à double tranchant : quand vous passez la nuit seul, il vous rappelle à quel point il peut être vide, morne et froid... encore qu'il aurait sans doute été plus froid si Camus avait passé la nuit dedans !
Le chevalier d'or de la huitième constellation ne put s'empêcher de se demander si Camus était un bon amant... et s'il restait aussi froid même pendant l'acte. Le Scorpion secoua résolument la tête : il n'aurait jamais la réponse à cette question, alors à quoi bon se la poser ? Soupirant bruyamment, Milo commença à faire son lit, qui était sans dessus-dessous... il avait encore été victime de ces rêves érotiques si déroutants et le désordre qui régnait dans sa chambre en était l'absolue preuve ! Ne pouvant être auprès de Camus comme il le souhaiterait dans ses fantasmes les plus osés, Milo avait du se résoudre à trouver un moyen de compenser l'absence du maître de son coeur...
Ouvrant les rideaux de la fenêtre qui donnait sur le monde extérieur, Milo constata avec dépit qu'il était déjà bien plus de midi. Le soleil était haut dans le ciel et le repas devait tout juste s'être achevé. Mais ce que Milo ignorait, c'est qu'une réunion exceptionnelle avait lieu en ce moment même...
Athènes, Sanctuaire d'Athéna, Palais du Grand Pope : 13h 04...
Tous les chevaliers s'étaient réunis en urgence, site à la demande de Shion lors du dé jeuner. La déesse avait été victime d'un malaise et elle avait perdu connaissance dans les bras de ce dernier qui l'avait transportée dans la chambre du palai. Le Pope avait décrété que Saori avait du avoir vision et il avait donc demandé à tous les chevaliers d'or présents de se rendre dans le hall du grand palais, sans plus attendre. Heureusement, la déesse de la paix semblait rétablie à présent et elle commença son discours :
« Mes chers amis, mes guerriers, l'heure est nouvelle menace se profile. »
Dans l'assemblée, les voix s'élevèrent avec protestations, mais Shion réclama autoritairement le silence. Athéna poursuivit donc de sa frêle voix...
«...Un nouveau Dieu aux intentions maléfiques va très prochainement se réincarner...»
Pendant ce temps, Milo ne se doutait pas de du drame qui se dessinait dans l'ombre. Il n'avait pas senti la cosmo-énergie d'Athéna lancer un bref signal de détresse, tant il dormait profondément, car aujourd'hui, il avait dormi plus que nécessaire, sans savoir pourquoi...
Pendant qu'il faisait son lit, il remarqua quelque chose en dessous de celui-ci...
...Une boîte...
Elle était d'un rouge poussiéreux et ressemblait à un petit coffre oublié. Milo soupira. Il avait oublié de donner de cadeau à Camus, ou plutôt, il n'en n'avait jamais trouvé le courage... alors il l'avait laissé là en attendant de le trouver un jour. Mais les années avaient passé, sans que jamais ne se présente l'occasion de le lui offrir. Il attrapa avec délicatesse le petit coffre à la serrure dorée et en caressa le fond doux cotonné. Puis, il souleva le petit objet qui s'y cachait. Il s'agissait d'une boule magique, représentant un petit village paisible. Le scorpion retourna la boule et il se mit à neiger à l'intérieur.
Camus avait semblé fasciné par ce petit objet au marché de Rhodario quand il l'avait vu. Milo l'avait bien remarqué et même si le secret Verseau n'en n'avait rien dit, ses grands yeux clairs avaient parlé pour lui, s'illuminant de joie à la vue de cette petite boule transparente. Le village qu'elle contenait était très détaillé et coloré, mais surtout très agréable à contempler et pouvait presque se l'imaginer réel. La semaine suivante, Milo l'avait discrètement acheté et caché, attendant secrètement l'heure de l'offrir au seigneur des glaces, en même temps que son coeur... Mais le destin lui avait arraché Camus lors de la Bataille du Sanctuaire et depuis, Milo n'avait plus repensé à lui donner ce cadeau...
«...une nouvelle bataille se elle n'a rien à voir avec celles que nous avons vécu précédemment...»
Le Grec serra le fragile objet contre son torse. Il se sentait si impuissant et lâche ! Cela lui était insupportable ! Camus allait peût-être se lasser de lui et...
« Milo...»
Le chevalier du Scorpion sursauta de fenêtre s'ouvrit avec fracas. Pensant qu'il s'agissait d'un mauvais tour du vent, le Grec se leva et alla refermer la fenêtre. Quant à cette voix, elle n'était sans doute que le fruit de son imagination… il se sentait si faible ces derniers temps... coupable de n'avoir pas pu protéger Camus et...
« Milo...»
Cette voix spectrale se répéta. Un peu de sueur coula sur la tempe droite de Milo. Le murmure était bien réel, tout comme cette cosmo-énergie qu'il sentait à présent, tout près de lui, si semblable à la sienne et pourtant, si différente...
Et tout à coup, tandis qu'il cherchait des yeux la provenance de cette voix, il comprit.
La voix venait de lui.
De l'intérieur de son âme et il ne s'agissait pas de sa conscience.
« Qui es-tu ? Et qu'est-ce que tu me veux ? »
« Je ne connais pas mon identité. Mais tout ce que je sais, c'est que je me trouve à l'intérieur de ton corps. »
« Mais bien-sûr ! Et moi, je suis le «Marchand de Sable ! »
Encore ce foutu René qui me joue des tours...alala, ces fantômes... Pensa Milo pour se rassurer. Mais la voix reprit de plus belle...
« Ce Dieu en est encore au stade où il cherche une enveloppe charnelle digne de je le sens très proche. Il est peût-être même déjà parmi nous...»
« Que tu le veuilles ou non, nous sommes liés même si je ne sais pas encore pour combien de temps. Mais ça, ça va dépendra de toi. »
« Qu'attends-tu de moi exactement ? »
« Que tu me dé que tu me laisses le contrôle de ton corps. »
« Quoi ? » S'indigna t-il
« D'ailleurs, je crains que tu n'aies guère le choix...» Enonça calmement la voix.
Et tout à coup, une vive lueur bleu électrique enveloppa le scorpion qui se tordit de douleur un instant. Fermant les yeux et crispant la mâchoire, comme pour repousser cette force, Milo réalisa rapidement que c'était peine perdue. L'esprit fut plus fort et Milo perdit connaissance... C'est ainsi que...
« Camus ? Tu as l'air ailleurs. » Chuchota Mü.
« Ce n'est rien. »
« Tu en es sûr ? » Insista le Tibétain.
« Absolument certain. »
« M'est d'avis que ça à un rapport avec l'absence fort remarquée d'un certain insecte ! » Se moqua Aiolia.
« Le scorpion n'est pas un insecte. Il fait parti de la famille des invertébrés, comme les vers. » Corrigea rigoureusement le Verseau.
« Comparer Milo à un vers, ça me va ! » Ricana le Lion.
« Je me demande pourquoi il n'est pas qui là, lui qui est si dévoué ! » S'étonna Mü.
« Il a du avoir une nuit bien agitée et il ne s'est pas réveillé à temps, pour récupérer des galipettes de la veille ! » Continua Aiolia.
« Nous étions avec lui tu sais très bien qu'il n'est pas sorti. » Le défendit Camus.
« Ohoh ! Moi, je n'en sais rien ! Après tout, la dernière personne à avoir quitté son temple, c'est TOI ! Qui me dit que lui et toi vous n'en n'avez pas profité pour rattraper le temps perdu ? »
« Quoi ? Milo et Camus ? » Se rapprocha Aldébaran, étonné, qui avait entendu des bribes de la conversation.
« Pardon ? » S'indigna faussement Camus.
« Ne nous prend pas pour des gamins tombés de la dernière pluie ! On a très bien remarqué votre petit manège ! »
« Aiolia, tu te méprends ! Et de plus, ce n'est guère le moment pour parler de cela ! Nous sommes en pleine réunion d'une importance capitale ! »
« Pffff... encore un Dieu à torcher, rien de nouveau ! On lui fera la peau comme à tous les autres ! »
« Je suis assez d'accord avec Aiolia. L'urgence du moment, c'est de savoir ce qui s'est passé entre vous hier ! » Décréta Aldébaran.
« Alors, Milo est-il un bon coup ? » Questionna soudainement Mü.
« Mais, je... »
« Raaaaah ! Fais pas ton Shaka ! Allez, tu peux nous le dire, on le répètera pas, c'est PROMIS ! » Sourit malicieusement le Bélier.
« Mais enfin, qu'est-ce que vous racontez derrière ! » Gémit Shaka, ayant perçu son prénom.
« Rien qui concerne ceux qui n'ont pas de Vierge que le signe ! » Répondit Mü en lui tirant la langue.
« Bon alors, combien de fois Milo t'a t-il piqué avec son dard ? » S'impatienta Aiolia.
« Ce n'est pas ce que vous croyez ! »
« D'ailleurs, toi aussi t'étais en retard ce matin ! T'es pas passé par chez «nous» pas avant au moins onze heures! D'habitude, t'es debout à neuve heures tapantes ! »
« Aujourd'hui aussi je te signale...mais tu étais trop occupé à... «t'entraîner» avec Shura pour le remarquer... » Rougit Camus.
« Non seulement Camus n'est pas un prude, mais en plus c'est un voyeur ! Un mythe s'effondre ! » S'étonna Mü. « Manquerait plus que Shaka soit pas Vierge et là, je me mets à croire au Père Noël ! »
« MAIS QU'EST-CE QUE VOUS RACONTEZ A LA FIN, ZUT DE FLÛTE DE PETIT BONHOMME EN MOUSSE ! » S'énerva le sage concerné.
« Shaka, y a Bouddha qui t'appelle et ça se passe devant ! » Fit Mü pour l'envoyer sur les roses.
« Mais pourquoi j'ai pas le droit de participer à la conversation ! »
« Parce que si tu le fais, tu suivras plus rien de la réunion et après, tu pourras pas nous en faire un résumé ! ALORS CONCENTRE-TOI NOM D'UN CHAKRA EN PLASTIQUE ! » Beugla de plus belle le Bélier.
« Mais Mü, que t'arrive t-il ? Où est passé ton légendaire sérieux ? »
« CA ME BROUTAIT D'ETRE SERIEUX ! »
« Ca te «broutait» ! Mwarf ! Excellente celle-là, le Bélier qui se faisait brouter ! » Ricana Aiolia.
« SILENCE DANS LES RANGS ! » S'écria alors Dohko.
« Mais Vieux-maître-pas-si-vieux-en-fait, on parle de ce qui s'est passé hier entre Milo et Camus ! » Protesta Aldébaran.
« Quoi ? C'est vrai ? Toutes mes félicitations, Camus ! Je savais que tu n'étais pas aussi coincé que tu en avais l'air ! J'étais persuadé qu'il restait encore un espoir pour toi, pas comme ce bon à rien de Shaka ! » Sourit le chevalier de la Balance en tapant amicalement dans le dos du Verseau.
« C'est pas bientôt fini ce bordel ? » Cria à son tour Shiryu.
« Mon petit Shiryu, c'est fantastique, c'est... »
« Arrêtez de me traiter de «petit», bordel ! Je suis plus grand que vous, vieux fossile ! » Le coupa le fier Dragon.
« Shiryu attention, c'est pas parce que ça y est je suis redevenu une gravure de mode que je peux plus te coller un coup de canne dans les omoplates ! »
« Le vi...ton maître a raison ! Milo et Camus ont couché ensemble ! ENFIN ! » Précisa euphoriquement Mü.
« Non, sans dec' ? Dire que je suis aveugle et que j'ai raté ça... pendant la réunion, quand même... c'est pas très propre... t'aurais pu me prévenir, je comptais sur toi Miss Inde ! » S'exclama t-il devant son voisin Shaka.
« Quoi, mais... »
« Mais non, tête d'andouille de Francfort ! Ils ont couché ensemble hier ! Pis de toutes façons, Shaka il est tellement aveugle qu'il retrouverait même pas une chaussette dans un panier à linge, alors il aurait pas pu te raconter grand-chose ! » Continua Mü.
« Ah ! J'en étais sûr ! Merci Camus, grâce à toi, Hyôga me doit 20000 yens ! J'avais parié que tu coucherais avec Milo, avant que lui ne couche avec Shun ! Lui, il pensait que tu étais bien trop coincé pour ça ! C'est mignon comme il est naïf vis-à-vis de la sexualité de son maître... »
« Mais vous allez vous taire, bande d'oiseaux de mauvaise augure ! Il ne s'est rien passé entre Milo et moi, d'accord ! Et il ne se passera JAMAIS rien, est-ce que c'est clair ? » Les coupa sévèrement Camus. « Maintenant, fermez-vos bouches et ouvrez vos oreilles pour écouter Athéna ! »
« ...Voilà, c'est tout ce que j'avais à vous dire au niveau des pouvez disposer...»
Tous les fiers saints d'Athéna tirèrent une tronche de trois kilomètres, digne d'un enterrement ou d'une résurrection d'Hadès lui-même, hormis Aphrodite et DeathMask dit «mauvais élèves», n'avait écouté ! Pas même Shura, qui dormait debout, suite à sa folle nuit d'amour félin. Et Camus affichait une belle couleur pourpre de gêne, surtout après avoir crié et perdu son sang-froid de la sorte.
Mais brusquement, alors que tous les chevaliers allaient retourner vaquer à leurs diverses occupations, la grande porte s'ouvrit sur Milo, le chevalier absent. Le beau Grec ne portait pas son armure rayonnante et il était vêtu d'une longue toge bleu foncée. Les regards se tournèrent avec étonnement sur le grand retardataire qui ne semblait pourtant pas honteux. Il s'avança dans l'assemblée et tous s'écartèrent sur son passage. Milo alla s'agenouiller respectueusement devant sa déesse et fait exceptionnel, il baisa sa main. Saori en fut fort surprise et ce geste suscita de vives interrogations parmi les chevaliers.
« Pardonnez mon retard, Princesse. J'ai cru ouïr qu'une menace pesait sur nous ? Puis-je m'entretenir à ce sujet avec votre Majestée, afin de recueillir les informations qui me font défaut ? » Lui adressa t-il un sourire séducteur.
Passée la surprise, Saori hôcha de la tête et Milo la suivie. Tandis qu'ils se dirigeaient vers la salle du trône, les autres chevaliers avaient paru relativement choqués du geste de Milo, mais leur impatience de quitter la pièce se fit plus forte alors que le Scorpion allait pénétrer dans la salle principale en compagnie d'Athéna. Le jeune Grec se retourna furtivement pour jeter un dernier regard à ses amis, regard qui fut capté par Camus, suspicieux de ce changement d'attitude. Les deux meilleurs amis du Sanctuaire se défièrent un court instant, jusqu'à ce que Milo disparaisse dans la salle...
Mais à la seconde même où leurs regards furent happés l'un vers l'autre, l'entité qui s'était emparée du corps de Milo avait perdu...
Athènes, Sanctuaire d'Athéna, Palais du Grand Pope, Salle du Trône : 13h 58...
« Je tenais encore à m'excuser pour mon inadmissible retard, mais depuis que le Sanctuaire a retrouvé la paix, j'ai du mal à garder le rythme. »
« Ce n'est pas grave, je comprends tout à fait, car nous avons tous tendance à nous relâcher ». Elle lui sourit pacifiquement.
« Merci de votre indulgence. Votre Majesté, quel est donc le problème auquel nous devons faire face cette fois ? »
« Un nouveau Dieu va venir sur Terre et quelque chose me dit que celui-ci sera très différent des autres. »
« Différent à quel niveau ? »
« Il va chercher à nous attaquer de l'intérieur, je pense. »
« Est-il déjà au Sanctuaire ? Vous craignez une mutinerie ? »
« Non voyons, je vous fais tous confiance...»
Mais la jeune femme n'eut pas le temps de terminer sa phrase, qu'elle senti un nouveau malaise s'emparer d'elle. Athéna s'affessa subitement...
« Princesse, vous ne vous sentez pas bien ? » S'inquiéta le faux chevalier du Scorpion.
Milo la soutint alors par la taille et l'invita à prendre place sur le trône, afin qu'elle s'y repose. Une fois la jeune Saori assise, cette dernière posa son regard vitreux sur le Grec, ce qui n'annonçait rien de bon pour lui. Et Milo comprit.
Elle était une menace trop sérieuse pour ses plans de elle était dans un tel état, elle s'évanouirait prestement et dès lors, elle entrerait en transe, ce qui signifierait une nouvelle vision.
«Et si elle me voit dans l'une d'elles, c'est fini pour moi. Je ne peux pas me permettre de prendre ce risque. »
L'imposteur posa une main sur la joue brûlante d'Athéna et il sussura perfidement :
« Je dois faire mon devoir Princesse et vous soulager de votre douleur...»
A ces mots, il eut un sourire triste et dégaina une dague en or sertie de pierres précieuses : cet objet maudit avec lequel Saga avait tenté de l'assassiner il y a treize ans et avec lequel elle s'était donné la mort lors de la Guerre contre Hadès. Athéna releva difficilement la tête et son coeur s'emballa en comprenant le danger qui la menaçait :
« Mi...Milo...non...tu n'es pas...qui...es...»
Et alors que le poignard meurtrier allait s'abattre sur elle, la température de la pièce baissa et commença à neiger à côté de Milo. Tout à coup, sa main fut entourée d'un solide bloc de gel.
« Ce blizzard, ça ne peut être que lui...»
L'entité tourna la tête en direction de la porte et aperçut le froid Camus, dont le cosmos glaciaire irradiait la salle avec agressivité. Cela fit sourire le faux Milo.
« Eloigne-toi d'elle immédiatement ou je recourais à la force ! »
« Quoi, tu oserais lever la main sur ton ami ? » S'étonna l'Esprit qui ne croyait absolument pas le Verseau.
« Je ne vois aucun ami ici.»
Et pour illustrer ses propos, une nouvelle vague de gel s'abattit sur Milo qui fut contraint à reculer face à l'insensibilité de Camus. L'attaque n'avait pas été très puissante, mais cela suffit contraria l'entité.
« Tu veux te battre ? Moi, ça m'est égal puisque je ne serai pas blessé ! Milo me servira de bouclier. » Le provoqua t-il astucieusement, pendant que sa main se dégivrait aisément.
« Cela m'est tout autant égal. » S'efforça de dire Camus.
« Non ! Arrêtez ! Camus...ne...fais...pas...ça...» Supplia Athéna en se tenant la gorge.
Mais déjà le chevalier du Scorpion fit brûler son cosmos. Il n'avait plus rien en commun avec celui de Milo. Son aura n'était plus brillante et chaude comme une cascade d'or, mais rouge et implacable comme une rivière de sang. Surpris Camus qui ne savait pas à quel adversaire il se mesurait, recula. Le cosmos de son adversaire était au moins égal ou supérieur à celui d'un chevalier d'or ! Le combat ne s'annonçait d'ores et déjà pas gagné d'avance.
« Tu es prêt mon mignon ? A nous deux ! »
Camus fut le premier à attaquer avec un Diamond Dust afin de tester le sérieux de ce nouvel adversaire en le mettant à l'épreuve. Le Scorpion resta bras croisés, nullement inquiet et alors que le coup allait le blesser, il lança sa propre riposte :
« Garnet Spear ! »
Tendant la main, un javelot rouge écarlate se forma au creux de sa paume et Milo le lança de toutes ses forces droit sur l'attaque glacée. A la surprise générale, cela n'annula pas le Diamond Dust, mais le perça juste, se dirigeant droit sur Camus. Milo se protégea comme il le put ensuite de l'attaque glacée en faisant apparaître une seconde Garnet Spear qu'il fit tournoyer comme une hélice pour repousser la vague de froid. Camus quant à lui évita la première lance au dernier instant, mais la puissance de la riposte était telle qu'un cratère s'était formé à quelques centimètres du maître des glaces. Un peu de sueur coula sur son front. Ni lui, ni Milo n'étaient en armure, le combat se déroulerait donc rapidement, mais les risques en étaient d'autant plus grands. Un mauvais coup, un manque de réflexe et c'était la mort assurée. L'entité affichait toujours un sourire confiant :
« C'est tout ce dont un chevalier d'Athéna est capable ? Allez Camus, si tu veux vraiment sauver ta déesse, frappe de toutes tes forces ! Je sais que tu peux faire mieux que ça ! Je connais toutes tes attaques grâce aux souvenirs de Milo et je sais comment toutes les contrer, alors donne-moi tout ce que tu as ! Je veux être le premier à dompter l'Aurora Execution !»
Et Camus savait que cet inconnu avait le potentiel d'un chevalier de haut rang. Ce n'était pas un coup standard qui viendrait à bout de lui, aussi fallait-il immédiatement utiliser la technique ultime des chevaliers du Verseau ...s'il le faisait...Camus savait qu'il risquait de tuer Milo, bien que l'entité qui avait pris possession de son corps ne le laisserait sans doute pas blesser son hôte aussi gravement. La question était de savoir si l'esprit pouvait réellement neutraliser l'Aurora Execution, comme il le prétendait, mais que la réponse soit négative ou positive, Camus serait perdant dans les deux cas : si Milo n'était pas assez fort pour encaisser le coup, il mourrait sans armure pour le protéger et s'il réussissait à parer le coup, alors cela signifierait que cette entité était de la puissance d'un chevalier d'or. Le Verseau ferma les yeux.
« Tu hésites ? Tu n'aurais pas du... »
« Par pitié ! Arrêtez ! » S'écria une nouvelle fois la déesse de la Paix.
Et Camus, qui ne pouvait se résoudre à dévoiler une technique aussi secrète qui ne marcherait qu'une fois contre cet ennemi, relâcha sa vigilance. Grand mal lui en prit car Milo dirigea furtivement la main vers lui et une sorte de pointe tranchante reliée à une longue chaîne jaillit de l'intérieur de la toge de son ennemi.
« Crimson Arrow ! »
L'énorme pic vint se loger droit dans l'épaule de Camus qui ne put contenir un cri de douleur. Milo le tenait fermement, comme s'il venait de ferrer un poisson et tirait vers lui son adversaire, comme pour lui arracher l'épaule ! Mais le chevalier des glaces malgré l'agonie, tint la chaîne et tira à son tour pour éviter que Milo ne le traîne jusqu'à lui. Alors que ses mains étaient crispées sur l'arme, il envoya une vague de gel qui remonta la chaîne avec vigueur et alla geler les mains de Milo, qui fut contraint de lâcher sa proie. Cela ne plut pas à l'entité...
« Tu vas me payer cela, vermine...»
L'esprit au comble de la haine était prêt à contre-attaquer et il lança une seconde chaîne. Camus ne pouvait l'éviter, toujours tenu par la précédente et la dernière visait son coeur non protégé...
« Camuuuuus ! » Hurla Athéna, impuissante.
« Crystal Wall ! »
Un mur doré et transparent s'interposa entre Camus et son adversaire protégeant ce dernier du terrible coup qui le menaçait. Le courageux Saint du Verseau leva la tête en direction de Shion qui se trouvait à ses côtés, un air sévère ancré dans son visage. L'entité soupira et baissa les bras. Contre les deux saints d'or, il ne pouvait rien et il comprit que les autres ne tarderaient pas.
« Bon travail, Camus. Merci d'avoir gagné du temps en le détournant d'Athéna. Qui que tu sois, rends-toi gentiment. »
Le faux Milo soupira. Sa couverture n'était plus secrète, il venait de se trahir en pensant qu'il serait aussi facile de berner les chevaliers d'Athéna. Les mains derrière sa tête, il se laissa enchaîner solidement par Shun, venu en renforts. Mais avant de se faire conduire jusqu'au temple du Scorpion, il adressa un dernier sourire mystérieux à Camus qui sentit un frisson lui parcourir la colonne vertébrale. Le sang coulait abondamment de sa plaie, mais même si l'arme de Milo avait été empoisonnée, Camus n'aurait rien à en craindre, pouvant geler le venin à même ses veines. Cependant, le chevalier du Verseau ne pouvait s'empêcher d'être troublé par cette rencontre et ce combat… Quelque chose lui disait qu'on n'avait pas fini d'entendre parler de l'hôte de Milo...
Athènes, Sanctuaire d'Athéna, Temple du Scorpion : 14h20...
Dès qu'on eut capturé Milo, ce dernier fut enfermé dans son propre temple. Shura et Masque de Mort eurent pour tâche de monter la garde et de veiller à ce qu'il rester bien prisonnier. Shion, Dokho et enfin Saga avaient essayé d'établir la communication avec ce nouvel ennemi, sans succès...mais Saga n'avait aucun doute quand à ce qui arrivait à Milo, ayant déjà vécu une situation similaire... Il ne serait pas évident de délivrer Milo de l'emprise de cette entité.
Cela faisait environ une dizaine de minutes que les trois plus éminents chevaliers avaient quitté la huitième maison, afin de faire leur rapport à Athéna, qui attendait toujours à l'abri. C'est alors qu'une silhouette grâcieuse s'avança :
« Halte là ! » S'écria Shura.
« Camus ? » Qu'est-ce que tu viens foutre ici ? » S'étonna Masque de Mort.
« Je veux lui parler. »
« Quoi, même après qu'il ait transformé ton épaule en gruyère ? Mais t'es maso ! »
« Si tu n'as pas d'autorisation, ne compte même pas le voir. Il est très dangereux, tu le sais… » Prévint Shura.
« Ce n'est pas lui que je viens voir, mais Milo.»
Cette dernière phrase éveilla la curiosité des deux chevaliers. Milo était possédé par cet ennemi, mais Camus était son meilleur ami après tout... peût-être parviendrait-il à libérer le Scorpion du joug de cet esprit. Shura soupira à regret et annonça que Camus pouvait entrer, il connaissait trop bien son voisin pour savoir qu'il s'arrêterait pas à une absence d'autorisation officielle d'entrer. Masque de Mort protesta au départ, prétextant qu'ils ne faisaient pas leur travail et que si on apprenait qu'ils avaient laissé entrer Camus, ils se feraient sévèrement réprimander. C'est pourquoi Shura conseilla au Cancer de rester silencieux et de garder le secret, sinon ils seraient TOUS LES DEUX sanctionnés, Angelo autant que lui pour ne pas avoir empêché Camus.
A présent, le Verseau était leur seul espoir…
