Salut la compagnie ! Voici une histoire basée sur Nikki Heat. A la manière de Richard Castle, il va y avoir de nombreux clins d'oeil à la saison en cours, soit la saison 3. J'évite les gros spoilers, et vous ne verrez pas les clins d'oeils si vous n'avez pas encore vu la saison 3. Ceci dit, vous vous marrerez plus. Il est aussi conseillé d'avoir lu les précédents livre, soit Heat Wave et Naked Heat. Encore une fois, ce n'est pas nécessaire, mais cette fanfiction sera plus amusante pour vous ! Je vous souhaite bonne lecture.
Disclaimer : Bonne question. Dois-je dire que cela appartient à Richard Castle ou à Andrew Marlowe ? En tout cas, ce n'est pas à moi !
Remerciements et dédicaces : Toute ma gratitude à Emilie et une dédicace à summer, Requiem, BN et les filles du forum Castle ! Cette histoire n'existe que grâce à vous.
Chapitre 1
Le lieutenant de la police de New York Nikki Heat avait rarement été autant frustrée dans sa vie. Et l'expression à la fois amusée et suffisante de son compagnon, le journaliste Jameson Rook ne faisait qu'aggraver son exaspération. Elle aurait bien volontiers croisée les bras pour montrer combien elle était agacée...sauf qu'elle se trouvait en ce moment même dans l'incapacité de le faire. Elle se contenta donc de fusiller Rook du regard. Ce dernier l'ignorant, continuant de couper le steak de Nikki. Pour Nikki.
- Voyons, Nik', calme toi, ce n'est que provisoire. Dans quelques semaines, tu seras à nouveau capable de battre n'importe quel type à plat de couture, tenta d'apaiser Rook, sans y parvenir, sa voix étant bien trop amusée par l'attitude de sa compagne.
Il la comprenait. Réellement. Depuis qu'elle s'était pris une balle dans l'épaule un mois auparavant, la jeune femme n'était plus capable de se débrouiller seule dans les moindres gestes de son quotidien. Incapable de vivre seule désormais, elle avait accepté, avec beaucoup d'insistance du journaliste, son invitation à passer sa convalescence dans les Hamptons. Le fait qu'elle aurait ainsi accès aux meilleures installations médicales et un des meilleurs orthopédistes du pays avaient été pour beaucoup dans cette décision. Officiellement. Officieusement, elle s'avouait qu'avoir Rook à ses côtés dans ses moments difficiles pour elle était un vrai réconfort. Mais, si la maison de Rook était très confortable, les lieux agréables, et la météo particulièrement somptueuse, l'humeur de Nikki, elle, était des plus orageuses.
Pour elle, s'habiller, prendre une douche, se déplacer, ou, comme maintenant, couper sa nourriture, requéraient désormais l'assistance de quelqu'un. Et Rook se faisait un grand plaisir d'être ce quelqu'un là ! Malheureusement, indépendante comme elle l'était, Nikki avait énormément de mal à supporter la situation et, puisqu'elle ne pouvait plus boxer pour le moment, elle devait passer ses nerfs sur quelqu'un. Et Rook avait beaucoup moins de plaisir à être se quelqu'un là !
Malgré tout, il tentait d'être compréhensif. Mais, Nikki était beaucoup trop sexy lorsqu'elle était en colère, et se comportait trop comme l'enfant qu'elle l'accusait d'être pour qu'il puisse garder son sérieux face à elle.
- J'aimerai bien t'y voir, grogna Nikki qui s'évertuait à essayer de tuer le journaliste du regard. En vain. Et je comprends pas pourquoi on doit manger dans un restaurant si je ne suis pas capable de me nourrir seule !
- Pourquoi as-tu commandé un steak si tu es incapable de le couper toi-même ? Rétorqua Rook avec un sourcil levé, alors que, sa tâche accomplie, il poussait l'assiette devant Nikki.
Nikki répondit d'une grimace puérile avant d'empoigner sa fourchette et d'attaquer son steak comme s'il était personnellement responsable de son état de dépendance extrême. Elle avalait les morceaux de viande à une vitesse ahurissante.
- Hey, doucement, tu vas t'étouffer, déclara Rook après quelques secondes.
- Ça va, je sais manger, tu n'es pas mon père, répondit-elle.
- Oh, tu sais, on pourrait se poser la question, plaisanta Rook. Actuellement, tu vis sous mon toit. Chaque jours, c'est moi qui prépare ton petit déjeuner, qui t'aide à te laver, à t'habiller..,
-...et tu me fais des choses que jamais je ne te laisserais faire, et qui t'enverraient en prison pour plusieurs années, si tu étais effectivement mon père, coupa Nikki avec un sourire carnassier.
Rook eu des difficultés à avaler son morceau de bœuf face au regard suggestif de Nikki et au pied qui, soudainement, se retrouvait sur son mollet. Ceci dit, il se reprit très vite.
- Non, définitivement, non, je suis pas ton père, arriva-t-il à articuler, la voix soudainementplus rauque.
Satisfaite d'avoir gagné cette partie, l'humeur de Nikki s'améliora un peu et elle engagea la discussion sur un sujet beaucoup plus neutre, le prochain roman à l'eau de rose de Rook, ou plutôt de son alter-ego, Victoria St. Clair. Pour le temps de la convalescence de Nikki, il avait décidé de ne pas se lancer dans une nouvelle série de reportages et se concentrer sur sa carrière de romancier ! Et le fait qu'il écrive des romans d'amours apportait un amusement sans fin à Nikki.
Rook était entrain de décrire la scène particulièrement romantique qu'il allait faire vivre à ses héros lorsqu'il se rendit compte qu'il avait perdu totalement l'attention de Nikki pour quelque chose derrière lui. Discrètement, il se retourna pour apercevoir que Renée Zellwager venait de s'installer, avec plusieurs de ses amis, à la table derrière eux.
Avec un sourire à la fois tendre et taquin, Rook se concentra à nouveau sur Nikki et l'étudia plus attentivement. Oui, il avait bien deviné, Nikki Heat, policière sévère, dure et sans merci de New York, était en ce moment même victime de ce qu'on pouvait appeler une pré-attaque d'hystérie.
- Respire, Nik', ce n'est que Renée Zellwager, sourit Rook
- Pas intéressée, tenta de nier Nikki. Mais le léger tremblement dans sa voix, la soudaine rougeur qui colorait légèrement ses joues démentaient totalement cette affirmation.
- Et, moi, je ne suis pas absolument sexy, rétorqua le journaliste d'un rire tendre.
- Non, pas particulièrement, renvoya Nikki avec un sourire moqueur.
Malgré ses mots, Nikki ne pu s'empêcher de le dévisager et de le trouver, en effet, particulièrement sexy, surtout dans cette chemise bleue qui se mariait parfaitement avec ses yeux. Elle s'autorisa un sourire sincère à son adresse. L'homme avait réussi à la détendre, malgré la présence d'une de ses actrices préférées à quelques pas de là. Mais jamais elle n'avouerait à Rook qu'elle avait visionné assez souvent Le journal de Bridget Jones pour connaître la moindre réplique par cœur.
- Je connais Renée, veux-tu que je te la présente ? Proposa Rook après plusieurs secondes de silence.
Nikki réfléchit à cette possibilité quelques secondes, en tentant de trouver ce qu'elle allait bien pouvoir dire à une actrice sans être parfaitement ridicule, avant qu'une autre idée, bien moins agréable, traversa son esprit.
- Tu la connais ? Et je peux savoir à quel point tu la connais ? Ne put-elle s'empêcher de demander.
Elle détesta le sourcil levé et le sourire moqueur et suffisant de Rook. Malgré le ton joueur qu'elle avait tenté d'utiliser, Il avait parfaitement compris qu'elle était un peu jalouse. Mais il était hors de question qu'elle l'admette. Elle n'était pas, et n'avait jamais été une femme jalouse. C'était pour les femmes qui n'avaient pas confiance en elle ni en leur partenaire. Et elle en avait confiance en elle et en Rook. Mais en même temps, c'était la première fois qu'elle était en compétition avec Renée Zellwager.
Comme s'il avait suivit ses pensées, quelques choses qu'il semblait de plus en plus souvent capable de faire, Rook, lui répondit enfin, d'une réponse moins taquine qu'elle s'y attendait.
- Ne t'inquiète pas, tu es toujours la femme la plus belle de la pièce à mes yeux.
- Vil flatteur ! Et ça ne répond pas à ma question, insista Nikki, rassurée et flattée bien malgré elle.
- On s'est croisés lors de divers dîner de charités. Et il n'y jamais rien eu entre nous.
- Ça me regarde pas.
Le sourire que Rook lui adressa montra à Nikki qu'elle n'avait absolument pas réussi à le convaincre de son désintérêt, mais plutôt que de répondre, il choisi d'ignorer cela, se contentant d'afficher cet air fier et suffisant qui énervait Nikki au plus au point. Et l'excitée un peu. Même si elle ne lui avouerait jamais.
- Alors, je te la présente ou pas ? Repris le journaliste.
- Non, je détesterai qu'on vienne m'interrompre pendant un repas. Une prochaine fois peut-être.
Si elle voulait être absolument honnête, elle n'était pas prête à ce que Rook voit son côté fleur bleu, même s'il était parfaitement conscient qu'elle lisait ses livres. Il n'en avait juste jamais été témoin. Et Nikki espérait bien que cela resterait ainsi le plus longtemps possible.
Une fois leur repas terminé, Rook l'amena pour une promenade digestive, sur le bord de mer. Main dans la main, conversant à voix basse, se taquinant et s'excitant l'un l'autre, Nikki passait un moment très agréable. Comme quoi, pensa-t-elle, il y avait réellement un bon côté à sortir avec un richissime journaliste, cela vous permettez de passer votre convalescence avec un mec sexy à votre service, dans un endroit presque paradisiaque, plutôt que seule, dans un New York sale et odorant, à se partager uniquement entre les quatres murs de son appartement et le cabinet de son thérapeuthe, et une parfaite inconnue qu'elle aurait dû engager pour l'aider dans son quotidien.
Elle poussa un soupir de contentement quand Rook, d'humeur plus tendre que d'habitude, glissa son bras autour de la taille et plaça un baiser dans ses cheveux. D'une pression, il la guida vers une rue un peu plus agitée où s'alignaient bars, restaurants, glaciers et autres pubs.
- Viens, je t'offre un verre du meilleur whisky qu'on peut trouver dans le pays, dit-il en désignant un des pubs, « the Old Tavern » de la pointe du menton.
- Et je parie que tu connais le propriétaire, ajouta Nikki avec un sourire moqueur.
Depuis qu'ils étaient arrivés dans les Hamptons deux semaines plus tôt, dans chaque lieux qu'ils avaient visité, Rook semblait connaître les propriétaire.
- Ouaip, confirma-t-il. Et tu le connais aussi, ajouta-t-il.
Nikki le regarda, intriguée. Elle ne connaissait pas une âme ici, hormis Rook, et son ami Damien Kent, qui était venue dîner chez Rook durant leur première semaine ici. Lui aussi journaliste de son état, c'était un amie d'enfance de Jameson. L'un des seuls qu'il avait conservé malgré ses vagabondages dans tout les pays.
Avant qu'elle ait le temps de poser une question, ils rentrèrent dans le pub, pour être accueillit par une serveuse joviale, sexy en diable, avec un sourire un peu trop chaleureux à l'adresse de Rook au goût de Nikki.
- Patron, vous tombez bien, on allait vous appeler, déclara la serveuse en guise de bonjour.
- Patron ? Intervint Nikki. C'est à toi ?
- Yep, confirma Rook en conduisant Nikki vers le bar. Je l'ai acheté il y a quelques mois, sans quoi, ce lieux de haute histoire ici aurait disparu. Installe-toi, commande ce que tu veux, je vais voir quel est le problème, finit-il en aidant l'inspectrice à s'assoir sur un tabouret.
Alors que Rook s'éloignait pour parler au gérant du pub dans l'arrière salle, Nikki en profita pour observer l'endroit. Beaucoup de monde, surtout des trentenaires, semblaient passer un bon moment entre amis autour d'une bière. La musique de fond jouait du rock, Muse, croyait-elle reconnaître, ce qui allait très bien avec l'ambiance que dégageait le pub. Avec le bois lambré sur les murs, les lustres bas qui diffusaient une lumière chaude, ses tables rondes en bois et des chaises et banquettes en cuir vert, un jeu de fléchette dans le coin du bar, et un match de rugby sur l'écran géant, la bar semblait être non pas à une adresse luxueuse aux Etats-Unis, mais dans la campagne irlandaise. Et connaissant Rook, elle comprenait maintenant pourquoi il avait tout fait pour le sauver, même si c'était loin des endroits chics, luxueux et classieux qu'on pouvait s'attendre de lui.
Nikki était si absorbée dans sa contemplation du lieux qu'elle ne se rendit pas toute suite compte de l'homme qui venait de s'installer sur le tabouret vide à côté d'elle. C'est lorsqu'il rentra dans son espace personnel, qu'elle sortit de sa rêverie. Avec un léger sursaut, elle se recula jusqu'à ce que le dossier de son tabouret s'enfonce dans ses reins avant d'observer l'homme qui lui souriait. La quarantaine, brun avec des cheveux tirés en arrière, l'homme avait les yeux d'un noir d'encre dans lesquels ont aurait pu s'abîmer...si la lueur qui les animait n'avait pas mis Nikki mal à l'aise.
Elle n'arrivait pas vraiment à définir en quoi cet homme la dérangeait. De taille moyenne, athlétique, le sourire encourageant, il ne semblait pas être une menace, ni pour elle, et encore moins pour la société. Mais oui, quelque chose dans ses yeux, dans son regard la mis mal à l'aise.
- Je suis Angel Grifford, salua l'homme en tendant la main à Nikki.
- Nikki Heat, répondit l'inspectrice, sans prendre la main.
Elle ne le sentait pas, même s'il n'avait rien dans son comportement de menaçant, son instinct lui hurlait de fuir le plus loin possible de cet homme. Plutôt que de faire une scène en partant en courant, elle se décida de tenter d'écourter au maximum la conversation. S'il insistait, il serait présenté à son magnifique crochet du...et mince ! Elle soupira intérieurement. Non, avec un bras en écharpe, elle ne pourrait rien faire. Puis, apercevant un des videurs à l'autre bout de la salle, elle eut un sourire carnassier. Après tout, elle connaissait très bien le boss, ça devait avoir ses avantages aussi !
- Je sais, je vous ai reconnu grâce à l'article de First Press. Je rêve de vous rencontrer depuis que je l'ai lu, indiqua Grifford.
Nikki leva un sourcil étonné. La publication de l'article de Rook l'automne dernier, suivie du meurtre de la journaliste la plus haït des stars New Yorkaises, Cassidy Towne, avait mis Nikki sous les feux de la rampe. Mais, la notoriété qu'elle avait acquise bien malgré elle, s'était peu à peu dissipée, et, aujourd'hui, plus personne ne la reconnaissait dans la rue. Plus personne sauf ce type. Et ce fait amplifiant le malaise qu'elle ressentait vis à vis de lui. Alors, elle se raidit, la tête haute, le regard froid et n'offrit aucune sourire lorsqu'elle lui répondit :
- Et bien c'est désormais un rêve accompli. Si vous permettez, mon ami devrait pas tarder à revenir...
- Non, pas si vite voyons, coupa Grifford avec un sourire charmeur. Laissez-moi vous offrir un verre, proposa-t-il.
- Elle est déjà servi Griff, maintenant barre-toi ! Intervint Rook
Nikki sursauta, surprise de l'entendre. Non seulement elle ne l'avait pas vu arriver, mais sa voix était pleine du colère froide et refoulée, son visage plus fermé qu'elle ne l'avait jamais vu, et, il semblait trop bien connaître son interlocuteur. A cet instant, l'homme qu'elle connaissait comme jovial, joueur et avenant avait disparu pour laisser place à un être froid et emplie de haine.
- ROOKIE ! Quelle bonne surprise, se réjouit Grifford, apparemment inconscient des yeux du journaliste qui le fusillait.
- Pas pour moi.
- Voyons, ça fait 20 ans qu'on ne s'est vu, nos retrouvailles méritent qu'on arrose ça. Surtout devant une jeune femme aussi sublime, ajouta-t-il avec un clin d'œil à l'adresse de Nikki.
- Tu sais très bien pourquoi je ne t'ai pas parlé depuis tout ce temps. Maintenant, sors d'ici, ordonna Rook en levant la voix.
- Nous sommes dans un pays libre Rook, j'ai parfaitement le droit de rester ici, et d'inviter Mademoiselle Heat à prendre un verre si je le souhaite, répondit Grifford.
- Et je refuserai, intervint Nikki.
Elle n'aimait vraiment pas le ton qu'utilisait Rook. Elle sentait qu'il y avait une histoire entre les deux hommes, et en était des plus intriguée. Et cet homme ne lui inspirait aucune confiance ! Même si elle avait été seule en ce moment, elle aurait refusé ses avances. Cependant, l'homme ne sembla pas comprendre le mot « non ».
Avec un sourire milieux, il se rapprocha de Nikki et tendit sa main pour lui caresser les cheveux. A peine avait-il ses doigts dans ses mèches que Rook vit rouge. En un instant, il était sur Grifford, emprisonna son poignet dans sa main, le retourna dans son dos, et, avec une clef de bras, lui écrasa la figure contre le bar.
- Tu la touches encore une fois, siffla Rook à l'oreille de Grifford, je te jure que tu prieras pour ne jamais être venu au monde !
Nikki maudit sa blessure qui l'empêchait d'intervenir. Cependant, le bruit de leur dispute et de ce début de bagarre avaient attiré l'attention de la majorité des clients, ainsi que du videur qui s'avançait d'un pas pressant vers eux.
- Un soucis patron ? Demanda-t-il à Rook.
- Ouais Jimmy. Prenez cette merde et jetez-là dehors, répondit le journaliste en balançant sans ménagement Grifford dans les bras du videur. Et je ne veux plus le revoir ici ! Ajouta-t-il en élevant la voix alors que le portier s'éloignait.
Une fois Jimmy et Grifford partis, Rook, toujours furieux, passa un bras possessif autour de la taille de Nikki, bu d'un seul trait son verre de Whisky, avant de prendre quelques profondes inspirations afin de se calmer.
Nikki l'observa plusieurs moments, attendant de déterminer quand il serait un peu plus apaisé et ouvert à une discussion quelconque. Elle n'était pas rès heureuse de le voir devenir jaloux et possessif, même si elle l'avait trouvé diablement sexy se faisant. Cependant, l'heure n'était pas aux reproches, mais plutôt à la discussion. Elle voulait savoir, comprendre, toutes l'histoire entre les deux hommes. Quand elle senti son bras se relaxer un peu autour de sa taille, elle considéra que le moment était venu.
- Qui s'était ? Demanda-t-elle.
- Personne.
- Jamie...insista Nikki, utilisant, pour une fois, son prénom.
- Ecoute, Nik', je suis désolé d'avoir réagit comme ça, et je te jure, je ne le ferai plus, je sais que tu es parfaitement capable de te défendre..du moins en temps normal. Maintenant, il est parti, c'est terminé, affaire classée, n'en parlons plus.
Elle comprit que son compagnon n'était pas près de lâcher le moindre mot sur le sujet. Sa curiosité était certes titillée, et elle était frustrée de ne rien savoir, mais elle reprochait assez souvent à Rook de se mêler des affaires des autres, qu'elle n'allait pas commencer à en faire de même.
Une fois qu'elle eut terminé son verre, elle n'eut même pas le temps de considérer l'option d'en commander un autre que déjà, Rook l'aidait à se lever et d'un court « rentrons », la conduisit jusqu'à la sortie du pub.
- Tu veux vraiment pas en parler ? Tenta une dernière fois Nikki sur le chemin de leur voiture.
- Pas ce soir!
Sa réponse courte, son ton toujours aussi peu avenant et le fait qu'il soit devenu étrangement peu loquace depuis sa rencontre avec Grifford convainquit enfin Nikki de laisser tomber le sujet. Il savait qu'elle était la pour lui quand il en aurait besoin. Quand il aura envie d'en parler, elle sera là pour l'écouter. Mais elle n'insisterait plus même si cela la démangeait.
Une fois rentrée chez Rook, ils n'échangèrent que quelques mots, uniquement concernant les soins de Nikki, et allèrent au lit. Et, lorsqu'ils firent l'amour, Nikki sût que cette fois là, pour la première fois, Rook marquait son territoire, cherchait tout simplement à la posséder, et lui faire comprendre qu'elle était à lui, et à personne d'autre. Étrangement, au lieu de la faire fuir, son comportement plu à Nikki. Bien plus qu'elle ne l'aurait imaginé...ou voulu.
- On va arrêter maintenant Lieutenant Heat, indiqua le docteur Craig McKinley.
Orthopédiste de son état, l'un des meilleurs du pays, le docteur McKinley était devenu le médecin de Nikki. Avec son visage d'ange, son sourire enjôleur et sa tendance à flirter avec tout ce qui portait une jupe, Craig arrivait à obtenir presque tout ce qu'il voulait de chacune de ses patientes. Chacune sauf Nikki. Elle détestait son état diminuée et voulait récupérer le plus vite possible l'usage de son bras et son épaule droite, surtout qu'elle était droitière et s'était révélée d'une maladresse incroyable avec son unique main gauche. Si cela dépendait de sa volonté, elle serait de retour sur le terrain depuis longtemps. Malheureusement, le processus de guérison n'était pas uniquement dû à sa volonté, et elle devait travailler dur pour regagner sa mobilité, et avec, son indépendance.
Mais elle forçait trop au goût de Craig, ignorait trop souvent la douleur. Tant que, s'il ne la surveillait pas, elle serait capable de se faire plus de mal que de bien. Il devait donc utilisait la force, à la fin de chaque séance pour l'empêcher d'aggraver ses blessures en sur-estimant ses capacités. Et il avait dû coacher son compagnon, Rook, pour qu'il l'empêche de s'exercer en dehors du cabinet médical. Heureusement pour lui, aujourd'hui il avait une excellente nouvelle à lui annoncer, qui, il en était sur, améliorerait son humeur.
- Vous avez fait d'énormes progrès cette semaine lieutenant, complimenta McKinley alors qu'il raccompagnait Nikki à son bureau.
- Et pourtant, je suis toujours aussi empotée qu'un enfant de 3 ans, rétorqua-t-elle avec mauvaise humeur.
- Et bien, c'est là, là bonne nouvelle. Au vu des radios que nous avons prise ce matin, et des exercices que nous avons fait aujourd'hui, je peux vous permettre une utilisation partielle de votre bras, annonça-t-il avec un large sourire.
- Qu'entendez-vous par partielle ? demanda Nikki.
Elle savait que cela annonçait une excellente nouvelle, mais elle voulait connaître toutes les restrictions avant de ce réjouir.
- J'entends que je ne vais pas remettre votre bras en écharpe. Vous pourrez l'utiliser pour les gestes de tous les jours, mais sans forcer. Hors de questions de conduire, de soulever du poids, de faire de l'exercice, sauf dans mon cabinet, sous ma surveillance, ou de vous battre et tirer, ajouta-t-il après un silence.
Cette précision, c'est bien la première fois qu'il la faisait. Mais étant un médecin privée à très hauts honoraires, c'est bien la première fois qu'il traitait un flic. Il avait plus l'habitude des sportifs professionnels ou des célébrités victimes d'un accident lors d'une de leur excentricités. C'était, pour lui, rafraîchissant de travailler sur quelqu'un qui n'avait comme seul caprice de continuer à s'exercer, et n'ont d'être hydratée uniquement avec de l'eau d'Evian ou d'avoir tout leur « amis » dans le cabinet.
- En gros, je reste handicapée, grogna Nikki
- Oui, mais vous n'avez plus besoin d'une tierce personne dans vos gestes quotidiens, compléta le médecin avec un sourire.
Nikki se permit alors un sourire soulagé. Elle ferma les yeux et s'adossa plus lourdement contre son siège ! Enfin elle récupérait un peu de son indépendance. Enfin elle pourrait ne serait-ce que se couper un pamplemousse au milieu de la nuit sans avoir à réveiller Rook.
Après plusieurs indications et conseils de la part du médecin, et un rappel du rendez-vous pour le surlendemain, Nikki quitta son cabinet pour retrouver Rook, entrain de lire un article dans un tabloïd qui, sur sa une, annonçait la naissance de bébés extra-terrestres pour les Brandgelina.
- Tu sais que, quand je lis ça, et que je vois combien ça se vend, je me demande pourquoi je me casse la tête à enquêter, recouper mes sources et écrire la vérité, commenta Rook, sans lever la tête du magazine.
Nikki ne leva même pas un sourcil au fait qu'il lui parlait directement. Elle ne savait pas comment il l'avait reconnue sans lever les yeux, mais elle avait arrêté depuis longtemps de chercher la réponse à cette question. Il semblait avoir cette capacité de toujours savoir quand elle était à sa proximité, qu'elle tente d'être silencieuse, qu'elle arrive dans son dos ou qu'il soit totalement concentré sur autre chose. Même quand il dormait et qu'elle le rejoignait plus tard que prévue dans son lit, il semblait s'en rendre compte.
- Parce que les atrocités dont sont capables les êtres humains vont au-delà de ce qu'on peut raisonnablement imaginer, répondit-elle enfin.
- Ainsi que les merveilles, dit-il en rangeant le magazine, pourquoi faut-il que tu vois tout en noir Ni...
Il ne finit pas sa phrase lorsqu'il la regarda enfin. Et, lorsqu'il se rendit compte qu'elle était enfin libérée de son attelle, un large sourire illumina son visage!
- Tu es guérie ?, s'enthousiasma-t-il.
- Pas tout à fait, mes fonctions primaires sont rétablies, mais je suis toujours limitée. Pas de sports, pas d'exercices intensifs, pas de poids et pas de conduite, tempéra-t-elle maussade. Donc, Monsieur Rook, vous restez mon chauffeur, ajouta-t-elle pour alléger l'atmosphère.
- Le carrosse de Madame attend Madame sur le parking, répondit Rook avec une très mauvaise imitation de l'accent anglais.
Nikki laissa échapper une rire moqueur alors qu'ils rejoignaient la Ferrari de Rook. Elle adorait cette voiture, et n'attendait qu'une chose, pouvoir la conduire. Elle savait que dès que Craig lui donnerait l'autorisation, elle volerait les clefs des mains de Rook uniquement pour avoir la joie de conduire un si puissant véhicule.
En attendant ce jour béni, elle devait simplement profiter du confortable siège passager en cuir. Elle murmura un « à la maison chauffeur » et ferma les yeux, appréciant de sentir l'air sur son visage et le vent dans ses cheveux. Même si elle ne l'avouerait jamais, les deux heures qu'elle passait tous les deux jours dans le cabinet du Docteur McKinley lui étaient très douloureuses et l'épuisaient. Le quart d'heure dont ils avaient besoin pour retourner chez Rook se faisait donc toujours en silence et elle s'autorisait une micro-sieste. Jameson n'avait jamais fait aucune remarque à ce propos, ne lui demandait jamais comment elle se sentait. Il se contentait de conduire, pour une fois, en silence. Et rien que pour ça, elle lui en était grandement reconnaissante.
Elle devait être plus exténuée que d'habitude, car elle ne vit pas du tout passer le temps du voyage. Ce n'est que lorsque Rook passa doucement les doigts sur ses joues qu'elle ouvrit les yeux, légèrement surprise qu'ils soient déjà arrivés.
- Il est temps de se réveiller, ma belle au bois dormant, annonça-t-il tendrement. Un café et quelques cookies te feront le plus grand bien mon puce.
Légèrement ensuquée par sa micro-sieste, Nikki hôcha légèrement la tête, oubliant totalement de le rappeler à l'ordre sur le tendre surnom, chose qu'elle détestait, mais qui échappait à Rook de temps à autres. Elle sortit de la voiture et suivit Rook vers la maison. Mais, une fois qu'il eut ouvert la porte et qu'ils rejoignirent la cuisine, toutes idées de cafés et de biscuits s'envolèrent.
Au milieu de la cuisine, entre la bar et la table ancienne, dans une large flaque de sang, et un couteau près de lui, baignait le corps sans vie d'Angel Grifford !
Il parait que ça fait mauvais genre de supplier pour des reviews, donc je le ferai pas !
