Disclaimers : Disney

Publication : 2006

Genre : Tragédie

Rating : M

Pairing principal : Jack Sparrow/Elizabeth Swann/William Turner

Résumé : Une suite revisitée dans un nouvel esprit. Quand la haine prend le dessus sur la raison et quand l'amour ne suffit plus, qui sera encore maître de son destin ? Personne n'est à l'abri de son côté obscur...

Ndla 1 : Une fois sortie du cinéma où j'ai visionné le secret du coffre maudit, l'idée m'est venue d'écrire cette fanfiction. J'ai tourné cette histoire à ma manière, sans véritablement reprendre le scénario du film. Si vous l'avez vu, il sera plus simple de faire le lien avec les différents événements.

Ndla 2 : Je reviens vous glisser un petit mot 7 ans plus tard pour vous dire qu'il s'agissait de ma première fanfiction ^^ Depuis j'espère avoir grandement progressé... cependant, toutes mes excuses pour le style relativement simpliste. Heureusement, on s'améliore avec le temps ;-)

O°O°O

Chapitre 1

Tortuga, tortuga...

Un cri terrible déchira les ténèbres. Allongé sur un lit de paille, le jeune homme se réveilla en sueur, le cœur battant la chamade. Toujours ce même rêve ! Quand cesserait-il de le hanter ?Quand cette torture prendrait-elle fin ? Un homme au bandana rouge, un sabre couvert de sang, trois corps sans vie et une profonde souffrance explosant au plus profond de lui...

Tandis que sa respiration redevenait normale, une haine encore plus intense s'installa en lui. Heureusement que cette grange désaffectée lui offrait le luxe de la solitude car il aurait embroché le premier bougre à sa portée tant son sentiment était puissante! Se forçant au calme, il se recoucha.

En venant à Tortuga, William Turner espérait le retrouver et en finir avec toute cette histoire et pouvoir enfin se libérer de cet enfer ! Il sentit à nouveau sa rancœur monter d'un cran et serra les poings en murmurant au silence:

— Bientôt Jack Sparrow, bientôt...

O°O°O

— Un cap, capitaine ?

Le rictus qu'afficha Jack à la demande de Gibbs confirma son intuition.

— Si j'en avais un, on ne serait pas au milieu de nulle part !

—Pfff... Que fait-on alors ?

— On fait voile sur Tortuga !

Le visage du vieux loup de mer prit une expression stupéfaite.

— Quoi ? Après avoir contré les tempêtes pour récolter un fichu bout de tissu ou je ne sais quoi avec une clé dessinée dessus, on retourne d'où on vient ? Et le trésor ?

Ce fut au tour du capitaine de soupirer :

— Mon ami, sans ce fichu bout de tissu ou je ne sais quoi, il ne serait même pas question de trésor ! Maintenant, ayez l'amabilité de rejoindre votre poste afin de pouvoir nous mettre en route !

Détachant la flasque de rhum qui pendait à sa ceinture, Gibbs la porta à ses lèvres avant d'obéir.

— Quelle idée de l'avoir sauvé de la potence ! murmura-t-il. On aurait pas perdu grand chose...

De son côté, Jack se dirigea vers sa cabine. Claquant la porte, il se jeta sur son lit. Les bras noués sous sa nuque, il se remémora ses dernières soixante douze heures.

Le capitaine avait dû s'infiltrer dans une sorte de forteresse et voler ce précieux mais fichu morceau de tissu ou plus vraisemblablement, ce précieux morceau de peau séché.

Il sourit en pensant à Gibbs. S'il pouvait ne serait-ce qu'imaginer la montagne d'or qu'il y avait à la clé ! Après tout, il n'avait pas risqué sa vie pour l'honneur et la gloire. Tout le monde sait que Jack Sparrow ne faisait pas rien sans rien.

Bientôt l'or ruissellerait entre ses mains... et sur ces heureuses pensées, il s'endormit paisiblement.

O°O°O

Faisant les cent pas sur les quais, Will commençait sérieusement à s'impatienter. Mais où était passé ce foutu navire ? Cela faisait une semaine qu'il voulait partir de ce lieu maudit ! Cette Tortuga de malheur lui donnait l'impression d'être dans une prison avec ses lieux confinés et son odeur putride. De plus, Jack Sparrow ne se trouvait pas ici, cela faisait six semaines qu'on ne l'y avait pas vu !Obligé de rester à terre dans l'attente d'un vaisseau, Will avait eu le temps de tester sa patience. Mais celle-ci, mise à rude épreuve, était à bout. Cet endroit de perdition le répugnait à un tel point qu'il vivait avec une nausée constante.

— Mon gars ! Hé ! Mon gars !

Will se retourna vers la voix rocailleuse qui l'interpellait. Un vieil homme avec un bandeau sur l'œil lui faisait signe de le rejoindre.

— Oui ?

— Il paraît que t'attends un bateau ?

— C'est vrai, je dois partir. Il y a une semaine, on m'a dit qu'un navire marchand lèverait l'ancre ce jour à midi. Ce qui est étonnant car, il est midi passé et aucun signe d'un bâtiment marchand en vue !

Le vieux ricana, révélant un sourire édenté.

—C'est normal fiston. On m'a chargé de te dire qu'hier soir un des matelots un peu éméché et plutôt en colère contre son capitaine a saboté la chaîne du gouvernail ! Tu devras attendre environ quatre jours que les gars finissent de le rafistoler.

Les yeux de William s'agrandirent sous l'effet de la mauvaise nouvelle. Non ! Pourquoi le ciel s'acharnait-il sur lui, n'avait-il pas assez souffert ? Passer encore du temps sur cette île allait le rendre véritablement malade. Le jeune homme n'en pouvait plus de voir toute cette racaille, ces catins, ces criminels du soir au matin. Une puissante envie de tuer s'insinua au creux de son ventre alors que ses yeux s'assombrissaient. Ses mains se mirent à trembler de rage alors que sa bouche s'imprégnait d'un goût de sang.

Un simple pas en avant, un simple coup de dague dans l'estomac aurait suffit à terrasser le vieillard. Le plaisir malsain de sentir la lame pénétrer la chair, de voir s'épancher le nectar vital sur la terre ... mais que lui arrivait-il ? Jamais encore son corps et son esprit n'avaient eu envie d'une chose aussi violemment.

William recula vivement, les iris dilatées par la frayeur que lui même s'inspirait.. seigneur ! Comment pouvait-il ressentir une chose aussi atroce ? L'appel du carnage faisait battre ses tempes pour lui donner mal à la tête.

— Hé ! Ça va mon gars ?

Le pirate s'inquiéta de voir le visage de son interlocuteur virer au blanc.

— T'as besoin de que'que chose ?

Will recula encore, les yeux hagards puis s'enfuit à toute allure.

Il courut jusqu'au centre-ville, là où l'on trouvait tavernes et boutiques illégales. Pénétrant dans le premier bastringue, il se rua vers le comptoir et commanda une bouteille de rhum. À peine l'eu t-il entre les mains qu'il fit couler le liquide ambré dans sa gorge, s'apaisant sous la chaleur que faisait naître l'alcool dans son ventre.

Arrivé à la moitié de la bouteille, il réalisa que c'était la première fois qu'il ingurgitait plus d'une gorgée. Un sourire ironique et désabusé s'inscrit au coin de sa bouche. Ses réflexions s'arrêtèrent là quand une des filles de l'établissement pressa sa poitrine contre son bras en ronronnant :

— Ça te dirait un peu de compagnie ?

Ce contact le répugna. Ce n'était pas le fait qu'elle se prostituait qui le dégoûtait mais c'était comme si sa peau réclamait un tout autre toucher. Il brûlait d'un autre corps, d'un autre visage, d'une autre âme...

Sans répondre, il continua de porter la bouteille à ses lèvres. Malgré l'air indifférent de Will, la fille insista pourtant:

— Allez, ça ne te coûtera pas si cher ! Viens...

Sentant une nouvelle fois un accès de rage monter en lui, il se tourna brusquement vers elle. Son regard devenu noir glaça le sang de la jeune prostituée mais elle n'en laissa rien paraître.

— C'est donc ça que tu veux, une étreinte rapide dans une taverne miteuse ?

Il se leva non sans avoir lancé deux shillings à l'homme derrière le comptoir. Empoignant brutalement la fille, il l'entraîna dehors. La poussant vers l'arrière-cour, Will la colla contre un mur. D'un geste impatient, il remonta ses jupons usés sur sa taille corsetée et la fit sienne sous le soleil ardent des Caraïbes. Il mit dans ses mouvements toute la violence qui l'habitait sans se soucier de la pauvre fille.

William savait bien que ce n'était pas de plaisir qu'elle criait. Il avait conscience de lui faire mal et au plus profond de lui-même, cela l'apaisait... c'est dans la propre douleur qu'il engendrait que William Turner prenait du plaisir.

Une fois sa passion assouvie, il se détacha vivement de la miséreuse et remis de l'ordre dans ses vêtements. De son coté, elle se laissa glisser le long du mur, totalement défaite et les yeux humides.

Will, baissant enfin le regard vers elle, lui demanda:

— Quel âge as-tu ?

Une voix qui n'avait plus rien d'aguicheuse, lui répondit:

— Quinze ans...

—Et quel est ton nom ?

Une larme coula sur la joue de la jeune fille.

—Kathleen.

Sans s'attendrir une seconde, il laissa tomber quelques pièces devant elle.

— Un conseil. Tu devrais changer de métier Kathleen.

Puis tournant les talons, il partit en direction du port.

O°O°O

— Ah ! Cette bonne vieille île de la Tortue ! hum... Tortuga a toujours la même odeur !

Jack descendit du Black Pearl, son précieux plan bien caché dans une de ses poches. La lune dardait de ses rayons le port et ses environs, donnant une allure pittoresque à la cité des pirates. Se dirigeant vers son lieu favori, l'Uncle Benji's Tavern, il ne vit pas le regard qui ne cessait de l'épier.

Pénétrant dans l'accueillante salle aux relents de poissons fris et de rhum, il aperçut immédiatement l'objet de sa venue ici. Attablé, il dégustait ce qui devait être une soupe de poissons mais la couleur faisait plutôt penser à de la boue.

— Carlos ! Content de te revoir ! s'exclama-t-il.

Carlos Juanes Comtero leva la tête, un éclair de colère dans ses yeux sombres.

— Je ne peux pas en dire autant Jack, j'ai encore en travers de la gorge notre dernière rencontre !

Sparrow éclata de rire tout en s'asseyant en face de lui.

—Je te croyais doté d'un sens de l'humour ?

—Tu trouves ça drôle de te réveiller dépouillé de ton navire... et de tes vêtements !

—Holà mon ami, le bateau c'était moi mais tes vêtements, c'était cette fille ! Souviens toi, tu l'avais dégotée dans cette petite île...

Ricanant, il ajouta:

— Une tête d'ange mais un esprit de sorcière !

— hum... dis-moi Jack, tu n'es pas venu ici pour t'excuser j'imagine. Alors dis-moi ce que tu me veux ?

— Puisque tu le prends comme ça... j'ai besoin de ton aide !

Ce fut au tour de Carlos d'éclater de rire.

— Mon aide ? Mais tu ne la mérites pas !

— Tu serais bien bête de refuser ! Il y a énormément à récolter, énormément...

Une lueur intéressée s'alluma dans le regard de l'Espagnol.

— Dis-moi en quoi puis-je t'aider ?

Dépliant le morceau de peau qu'il conservait dans sa poche, il le posa devant Carlos en déclarant :

— j'ai besoin de tes talents. Reproduis-moi cette clé !

O°O°O