Une petite note avant de commencer:
J'ai écrit cette fanfiction composée d'un one-shot (et sûrement d'une autre partie comportant le PDV de Lydia à suivre ) à partir du trailer de la saison 6 et heureusement en voyant l'épisode 1, j'ai vu que ce que j'avais écrit sur mon couple favori concordait toujours. Du coup, j'ai décidé de la poster :)
Bonne lecture !
Ils avaient tous oublié.
Ils m'avaient oublié. Tous. Sauf Lydia.
Mon meilleur ami, Scott, ressentait bien un vide, mais il ne pouvait l'expliquer. Sans doute pensait-il avoir manqué la date limite pour rendre un devoir, ou alors oublié quelque chose à la clinique vétérinaire. Se rendre compte que celui que je considérais comme mon frère ne se souvenait plus de moi et ne ressentait pas consciemment mon absence, m'avait anéantis. Nous avions vécus ensemble tant d'événements ! Des bêtises que nous faisions ensemble étant jeunes jusqu'à notre bataille contre les trois "docteurs", sans oublier sa transformation en loup-garou. Si Scott lui-même ne se rappelait pas de moi, qui d'autre?
Mon ancienne petite-amie, Malia, aurait bien voulu résister quelques temps avant de s'abandonner à son tour à l'illusion qu'avaient crées les cavaliers fantômes de mon inexistence. Avec elle aussi j'avais partagé de beaux moments, bien que notre couple n'aurait jamais pu durer, ce que nous savions tous les deux. On était bien trop différent pour cela, et la passion que nous avions initialement n'avait rapidement plus rien pour être entretenue.
Mon père, le shérif de Beacon Hills, était la vérité qui m'était le plus dur d'accepter. Il venait de perdre un fils mais pourtant il ne le savait pas. Il ignorait désormais tout de ma présence à ses côtés pendant plus de dix-sept ans, lui qui depuis la mort de maman, me chérissait plus que son travail qui lui était presque vital. Ma seule consolation était de savoir qu'il ne pouvait pas souffrir de ma disparition. Au moins, je n'avais pas à m'inquiéter de savoir s'il était assez fort pour supporter la peine puisque je m'en chargeais. Je portais le chagrin sur mes épaules fragiles, supportant les moindres souffrances jusqu'à l'instant où ma vie s'effacerait pour de bon. Ce moment terrible, je le sentais approcher à grands pas justement. A la fois trop vite pour la part d'espoir qui se nichait encore en moi, mais à la fois trop lentement selon cette voix intérieure qui hurlait à mon supplice de s'achever.
Les autres membres de la meute n'avaient eux aucuns indices sur ce qu'il se passait, continuant de graviter dans le monde comme à leur habitude. Liam, continuait de jouer à Lacrosse. Mason roucoulait avec Corey des jours heureux. Hayden apprenait peu à peu à gérer ses nouvelles capacités de loup-garou. Kira était partie et nul ne pouvait prédire si elle reviendrait un jour ou si elle arriverait à maîtriser le renard en elle. Deaton soignait toujours les animaux de la clinique, occupant officieusement ses journées et ses nuits à percer les mystères du surnaturel.
Ils avaient tous oublié.
Ils m'avaient tout simplement oublié, et malheureusement, j'étais persuadé qu'il n'y avait rien que je puisse faire contre cela.
Seulement, alors que je croyais être définitivement effacé, mon existence envolée pour toujours, elle avait prononcé mon prénom. Ces six petites lettres dans la bouche de cette jeune femme que j'aimais avaient été suffisantes pour me maintenir dans un état entre la vie et l'oubli. Elle, la jolie rousse à laquelle j'avais refusé de penser jusqu'à présent, par peur que le coup que me porterait la vérité ne soit trop violent.
Lydia.
Mon amour de lycée. Le centre de mes envies. La seule qui pouvait empêcher la panique et la terreur de l'emporter pendant mes crises d'angoisses. Ma connexion...
Lydia avait prononcé mon prénom, ou du moins le surnom de " Stiles " que je m'étais attribué. Ce seul acte, auparavant anodin, avait suffit à me tirer de cette obscurité. Soudainement, je n'étais plus avec les cavaliers noirs, ni avec les autres oubliés. J'étais aux côtés de Lydia, mes yeux rivés sur ses prunelles inquiètes. Je ne pouvais dire si ce que j'avais l'impression de vivre actuellement était réel ou le fruit de l'imagination de la personne désespérée que j'étais en cet instant, mais au fond, est-ce que cela importait réellement ?
Je pris un peu de recul avant de m'approcher à nouveau d'elle. A peine un pas en arrière avait suffit à me faire regretter le fait de m'éloigner. Lydia était tout ce qui me restait de ma vie, je ne pouvais pas la perdre et je ne le voulais pas non plus. C'était au-dessus de mes forces.
-Est-ce que c'est bien toi? Articula-t-elle en cherchant ses mots avec peine.
Lydia venait de m'ôter les miens de la bouche: je m'apprêtais à lui poser l'exacte même question. Je devinais grâce à son air hébété mais aussi sa question, qu'elle était tout aussi perdue que moi. Comment pouvait-on se retrouver l'un en face de l'autre, entourés uniquement par le vide et rien d'autre? Comment cet instant à deux pouvait possiblement être en train de se dérouler? Nous n'étions pas dans les mêmes dimensions : elle parmi les vivants, moi parmi les oubliés.
-Je suis sûrement en train de délirer, murmurais-je en tendant toutefois la main vers son visage, espérant que ce contact ne me prouve le contraire. Tu vois ce qui arrive quand tu n'es pas là pour veiller sur moi, plaisantais-je en essayant d'adopter le ton léger et taquin que j'employais si souvent.
Un sourire triste masquait probablement mes traits fatigués, mais il n'était qu'un faible leurre, insuffisant à la berner. Elle me connaissait trop pour que je ne lui cache quoi que ce soit.
-Stiles...Marmonna-t-elle en regardant mes doigts qui lui effleuraient les joues. Je...Je n'ais pas pu résister. J'ai...
Elle balbutiait et ne semblait pas arriver à mettre des mots sur ses pensés mais je ne lui en tenais pas rigueur. On était tous les deux perdus, incertains de ce qui était en train de se passer. Se pouvait-il que ce soit notre connexion qui nous permettait de communiquer ensemble? Ce lien invisible que Deaton avait été le premier à nous prêter lorsque Lydia avait dû me plonger dans cette baignoire glacée était-il à l'oeuvre? Je ne voyais aucune explication autre à notre échange.
-...Je t'ais oublié. Après qu'ils t'aient enlevé dans la voiture...Je t'ais complètement oublié, Stiles ! J'avais promis que non, j'étais déterminée à ne pas le faire et pourtant...Je ne pouvais me rappeler de cette nuit...
Je compris rapidement que les sanglots qui la parcouraient n'étaient pas le résultat de la joie de m'avoir retrouvé, du moins pas entièrement. Elle portait en elle une grande culpabilité, si forte qu'elle la forçait à se renfermer sur elle-même, restant paralysée sur place.
-Je ne sais pas comment cela a pu arriver...J'aurais dû l'écrire sur un morceau de papier, faire n'importe quoi pour ne pas...
-...Arrête, Lydia, susurrais-je à son oreille d'une voix tout juste assez forte pour surplomber la sienne. Rien de tout ce qui arrive n'est de ta faute et je ne dis pas uniquement cela pour te rassurer. Je le pense vraiment.
La jolie rousse inclina la tête avant de se pencher en avant et de se laisser aller contre mon torse. Ce simple contact, réel ou irréel, avait suffit à me donner des frissons. Je l'aimais depuis si longtemps...
-Ce moment où j'ai été enlevé par les cavaliers fantômes...Est-ce que tu te rappelles de...ce que je t'ais dit?
Ce n'était sûrement pas très judicieux de ma part de parler de cela maintenant. La menace était toujours plus qu'imminente et assez méconnue pour ne pas l'ignorer ou la mettre de côté une seule seconde. Cependant, tout le monde avait le droit d'être stupide de temps en temps.
-Euh...
C'était la seule réponse qui était sortie de sa bouche. Elle me donnait l'impression de vouloir me cacher quelque chose ou au contraire de ne pas oser me le dire. Peut-être avait-elle tout oublié de ce que je lui avais dit?
«Non. Je ne le supporterais pas. Pour la première fois, j'ai osé lui avouer mes sentiments, non au travers de mes actions mais avec des mots. » Regrettais-je sans le lui dire pour autant.
J'avais dû arriver au point où d'être effacé à jamais avant de pouvoir lui avouer ce que je ressentais. Jamais la même occasion ne se représenterait. Jamais peut-être je n'aurais à nouveau le courage de tout lui révéler. Avant, j'avais toujours placé Lydia sur un piédestal et je ne mettais jamais senti assez important pour l'approcher. Mais depuis que nous faisions tous les deux partis de la meute de Scott, nous nous étions rapproché au point de devenir dans un premier temps meilleur ami. Mais depuis que je n'étais plus avec Malia et que Parrish avait quitté la ville, notre relation avait évolué. Nous n'en étions pas réellement conscient au départ, jusqu'à ce que les gestes que nous faisions avant en tant qu'amis ne prennent progressivement une autre signification. Un frôlement de main devenant une caresse, un câlin se voulant au départ rassurant, des mots de plus en plus doux...
-Non. Je ne me souviens de rien, finit par me dire Lydia, d'un ton étonnamment neutre.
Je poussais un long soupir, attristé de voir que ma confession ne valait plus rien, bien que ce n'était pas de la faute de Lydia mais celle des cavaliers fantômes. Ma main retomba mollement le long de mon corps en même temps qu'elle relevait la tête pour planter son regard dans le mien.
-Enfin, c'est ce que j'avais prévu de te dire, avoua-t-elle en éveillant ma curiosité, manifestée par un froncement de sourcils. Seulement, ce n'est pas vrai. En même temps que ton prénom m'est revenu en mémoire, tout le reste...Tous nos souvenirs communs...Tout redevenait clair dans mon esprit.
-Mais pourquoi est-ce que tu me mentirais ? Répondis-je aussi blessé que stupéfait.
Je ne l'aurais jamais fait, sauf pour son propre bien. Avant de ne lui en tenir rigueur, j'attendais d'écouter ses explications. C'était Lydia, elle ne faisait jamais rien sans avoir une bonne raison.
-Je...Je n'étais pas sûr de pouvoir être à la hauteur de l'amour que tu me portes, admit-elle en baissant le regard vers ses pieds tandis que j'écarquillais les yeux. Mais, je suis prête à essayer. Toi et moi, même si je ne peux pas prédire la tournure que prendra cette relation, j'ai le sentiment que tout ira bien.
Chacune de ses paroles éveillaient en moi un nouveau flot de pensés. Tout d'abord, je ne pensais pas que je pouvais à mon tour l'intimider ! Mieux encore, elle se projetait avec moi, non en tant qu'amis mais comme un couple !
-Tout ce qui me manque maintenant, c'est toi à mes côtés, conclut-elle en glissant sa main dans la mienne, ses doigts s'entremêlant délicatement aux miens.
-Je serais là, lui répondis-je en faisant une promesse que je n'avais aucun moyen d'être assuré de tenir.
Cependant, je savais déjà que je mettrais toutes mes forces au service de celle-ci. Pour elle. Pour moi. Pour nous.
Je penchais lentement mon corps en avant à mesure que le sien se pressait contre le mien. Pendant un bref moment j'eus la sensation qu'elle était bien présente de façon matérielle, la chaleur dans sa poitrine se répandant jusqu'à moi. Mon souffle se déplaçait sur son visage en faisant virevolter ses longues mèches rousses. Je la vis fermer les yeux et je jetais un dernier coup d'œil à sa bouche s'ouvrant petit à petit avant de faire de même. Au moment où nos lèvres se frôlaient enfin...
...j'ouvrais les yeux.
J'étais toujours dans le repère des cavaliers fantômes avec bon nombre des autres oubliés. Toujours en train d'attendre pour que mes amis viennent me chercher. Seulement, il y avait une différence depuis que je m'étais connecté à Lydia.
Je savais qu'elle était plus proche de moi que jamais.
