A/N : Cette histoire est inspirée d'un fait réel. Elle ne prend pas en compte l'épilogue du T7 et la chronologie du canon est décalée, l'action se passe de nos jours en 2012. Bonne lecture
Ce matin-là au Terrier, l'ambiance n'est pas à la fête. Et pourtant, une semaine plus tôt, le monde des sorciers a vu la fin de la plus terrible période de son histoire, si l'on excepte bien sûr la Chasse aux Sorcières du XVIIème.
Harry Potter a vaincu Lord Voldemort, le plus grand Mage Noir de tous les temps. Mais les dégâts sont terribles : tant de sorciers et Moldus ont perdus la vie pour leurs différences. Parmi eux figurent Lupin, Tonks et Fred Weasley, trois des personnes les plus chères pour Harry et ses amis.
Le deuil est profond chez les Weasley. George est inconsolable. La perte de son frère jumeau est comme une moitié arrachée de lui-même. Il est très peu présent au Terrier. Il a surtout été vu à l'enterrement national de tous les morts pendant la Seconde Guerre des Sorciers. Harry n'oubliera jamais les mots prononcés par Kingsley, désigné la veille nouveau Ministre de la Magie par le Conseil des Sorciers du Ministère, et les larmes de George et sa famille :
''Fred Weasley manquera à notre monde. Sa famille, ses proches, à nous tous. Il aimait la vie, il aimait rire, il aimait donner de la joie à tout le monde. Il a subi l'infamie et la cruauté. Mais pour toujours, il sera présent dans nos cœurs. Qu'il repose en paix et laisse à tous le souvenir de la jovialité et de l'humour. Au revoir, Fred.''
Les autres Weasley essaient au mieux de masquer leur chagrin mais la tristesse est générale. Se sentant de trop, Harry a proposé de les laisser tranquille quelques temps mais Molly Weasley a insisté pour qu'il reste auprès d'eux :
''Tu ne dois pas te sentir coupable, mon chéri. Même si le prix à payer a été terrible, tu as sauvé le monde des sorciers. Grâce à toi, nous sommes libres pour de bon. Tu es notre héros à tous. Je te considère comme un de mes fils et puis, j'imagine quand même que tu te sens mieux ici que chez ton oncle et ta tante.''
Molly ne croit pas si bien dire. Car peu après, Harry se connecte sur l'ordinateur – il a apprit à s'en servir grâce à Hermione qui l'a apporté de chez ses parents – puis sur Facebook et quelle n'est pas sa surprise lorsqu'il découvre une demande d'ajout de nulle autre que son cousin Dudley. S'il y a bien quelqu'un qui est le moins susceptible de le considérer comme ami, c'est bien lui. Il n'a pas eu de nouvelles des Dursley depuis un an et leur départ et jusque-là, il ne s'en portait pas plus mal. Curieux, Harry accepte. Dudley étant connecté, il lance aussitôt une discussion privée qu'Harry n'aurait jamais pensé avoir un jour avec son cousin.
''Harry, j'ai appris ce que tu as fait et je n'en reviens pas. Je crois que je me suis trompé sur toi.''
''T'es sérieux ?''
''Oui. Je réalise à quel point j'ai été immonde avec toi pendant toutes ces années. J'ai cru mon père et je sais maintenant que j'étais dans l'erreur. Tu es quelqu'un de bien, Harry.''
Harry n'en revient toujours pas. Dudley, qu'il a toujours considéré comme la personne la plus détestable qui soit, au même titre que Drago Malefoy et bien sûr Lord Voldemort, affirme se repentir et lui demande pardon. Harry en est sûr. Dudley ne ment pas. La dernière fois, il a même montré des signes de changement. Il lui répond donc :
''Je te crois, Dudley.''
Son cousin lui raconte ensuite que, à la manière d'Ebenezer Scrooge dans Le Chant de Noël de Dickens, il a décidé de changer en bien et ne veut plus jamais être la grosse brute dont le seul plaisir est de frapper les autres. Harry est convaincu qu'il est sincère.
Harry n'est pas au bout de ses surprises : Dudley lui fait ensuite une demande toute aussi surprenante.
''Harry, est-ce que tu pourrais… me présenter à tes amis ? Tu sais, ceux qui étaient tout le temps avec toi à la gare, le grand roux et la fille aux cheveux bruns…''
''Ron et Hermione.''
''Oui voilà. J'aimerais apprendre à les connaître. Ils ont l'air sympa.''
Harry réfléchit. Il ne lui a connu jusque-là aucune autre relation amicale que sa bande de décervelés qui lui a tant fait la misère durant son enfance. Curieux, Harry dit :
''Et ta bande ? Piers, Dennis, Malcolm et Gordon ?''
''Oh ! Ne me parle pas d'eux. Ce ne sont que des imbéciles. Quand je leur ai raconté ce que tu as fait et que je voulais me faire pardonner, non seulement ils ne m'ont pas cru mais en plus ils m'ont rit au nez. Piers a dit : ''Quoi ? Tu veux sympathiser avec ce bouffon à lunettes de Potter ? T'es malade, mon vieux !'' Là, j'ai compris pour de bon comment je me suis lourdement trompé.''
''Je vois… écoute, Dudley, je leur en parlerai. Je ne te garantis rien car ils ne savent de toi que… enfin tu vois. Mais je vais essayer. D'accord ?''
''D'accord. Merci, Harry.''
Juste après s'être déconnecté, Harry en parle à Ron et Hermione. Ils sont tout aussi surpris mais acceptent néanmoins ; sous certaines conditions pour la jeune femme.
''Je voudrais d'abord le rencontrer en vrai,'' dit-elle. ''Au moins pour être sûre.''
''Hermignonne, rien que ce qu'il a dit à Harry prouve sa sincérité, non ?''
Hermione parait agacée.
''Je n'aime pas beaucoup le virtuel, voilà tout. Ron, tu connais Calogero ?''
''Heu… non.''
''C'est un chanteur français que j'ai découvert en concert pendant des vacances en France. Dans une de ses chansons, il dit : ''c'est le vice et le virtuel. Et il a raison.''
Harry et Ron savent qu'Hermione est très méfiante envers Internet. Elle a refusé de créer un compte Facebook, ce dont Ron n'hésite pas à se moquer.
''Je ne connais rien à la musique moldue, Hermi…''
''Arrête de m'appeler comme ça !''
''Bon bref, on va le rencontrer ou non ?'' dit Harry pour mettre fin à la querelle.
''Oui. Au moins, nous serons sûr.'' dit Hermione. ''Et puis, ça nous changera les idées. L'ambiance ici est trop morose.''
Le soir, Harry annonce à Dudley sur Facebook leur venue prochaine à Privet Drive. Ils doivent le retrouver dans deux jours au parc de la ville.
