Chamane

Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas.

Résumé : Suite à un accident, Maiko peut voir les auras et les esprits. Tatsuha l'aide à gérer ce pouvoir. Fans de TatsuhaxRûichi passez votre chemin.

Pairing : TatsuhaxMaiko, EirixShûichi

Note Fans de TatsuhaxRyûichi, passez votre chemin. Oui, j'adore les couples hétéros, ET ALORS ? J'aime bien le yaoï mais à petite dose, trop de yaoï tue le yaoï selon moi.

Note 2 : Cette histoire fait référence au roman Éternels, d'Alyson Noël.

Chapitre premier

Maiko ouvrit les yeux et vit que son réveil allait sonner dans une seconde. Elle désactiva l'alarme.

- Preum's ! déclara-t-elle avec un sourire.

Parfois, l'alarme la tirait d'un sommeil profond et c'était désagréable. Mais là, ce n'était pas le cas. Cette nuit, elle avait bien dormi et la journée s'annonçait agréable. Elle s'étira de tout son long et se leva.

Première chose à faire le matin, manger. Elle en avait besoin. Aussi, elle s'empressa de descendre les escaliers pour retrouver ses parents attablés à la cuisine, en robe de chambre légère. Les journées s'étaient réchauffées en ce mois de mai. Maiko leur adressa un sourire rayonnant.

- Bonjour !

- Bonjour, ma chérie, répondirent ses parents d'une même voix.

Sans se départir de son sourire, elle alla les embrasser et se mit à table. Son père la regarda d'un air amusé.

- Tu es de bonne humeur, ça fait plaisir.

Maiko acquiesça.

- Oui. C'est une belle journée.

Sa mère l'observa avec un sourire ému.

- Tu es notre petit rayon de soleil. Avant, nous en avions un deuxième.

Maiko fronça les sourcils.

- Maman ! Ne fais pas comme si Shûichi était mort !

Sa mère renifla.

- Tu as raison. Mais on ne le voit plus du tout.

Maiko soupira. Sa mère avait raison. Quant à elle, elle communiquait parfois avec lui par mail mais c'était toujours elle qui devait le relancer. Pour lui, tout tournait autour d'Eiri Yuki. Depuis deux ans qu'ils étaient ensemble, jamais Shûichi ne l'avait présenté à sa famille. Jamais Maiko n'avait pu parler à son idole. Il lui semblait savoir pourquoi. Son aîné avait peur, croyant sans doute que ses parents réagiraient mal à son homosexualité.

Hikari, sa mère, sembla deviner les pensées de Maiko.

- Nous sommes ouverts. On ne lui reproche pas d'être homosexuel, n'est-ce pas, Seichiro ?

Le père de Maiko leva le nez de son journal et acquiesça.

- Tout à fait. Même si j'aurais préféré qu'il nous ramène un beau brin de fille.

Maiko ne put dissimuler un sourire. Sa mère, elle, devait penser le contraire et aurait aimé que son fils lui présente un jeune homme beau à tomber par terre. Les propos de cette dernière le lui confirmèrent.

- Hé bien moi, j'aurais aimé qu'il nous présente ce jeune homme. Nous sommes sa famille, après tout ! Et nous l'avons élevé dans la tolérance. Je ne lui reproche pas seulement de ne pas avoir osé nous le présenter mais d'être trop centré sur sa relation et sa carrière pour penser au reste.

Maiko se mordilla nerveusement la lèvre. Elle avait beau adorer son frère, elle ne pouvait pas donner tort à sa mère. Cette dernière posa des petits croissants dorés et du chocolat chaud devant elle.

- Je suis désolée. Je joue les mauvaises langues. Oublie ça et régale toi, ma chérie.

Maiko esquissa un sourire.

- Merci, maman.

Sur ces mots, elle attaqua son petit déjeuner, lequel était délicieux.

Une fois rassasiée, Maiko se sentait en forme et avait oublié la pointe d'amertume qu'avaient suscité les propos de sa mère. Ils n'avaient pas ébranlé sa bonne humeur. Elle fit une toilette rapide, brossa ses longs cheveux châtains et se maquilla légèrement. L'été approchant, elle opta pour une petite robe bleue. Elle n'oublia pas de prendre une veste car les températures étaient fraîches le matin.

Ensuite, elle vérifia son sac, passa ses bretelles sur son épaule et redescendit.

- Bonne journée ! lança-t-elle à ses parents.

Elle quitta la maison et se rendit à l'arrêt de bus le plus proche. Elle n'eut pas à attendre longtemps avant que son moyen de locomotion arrive. Une fois montée, elle se laissa aller à réfléchir. Elle était souvent de bonne humeur, ce qui était inévitable pour elle l'été, d'autant plus qu'elle était d'un tempérament joyeux, comme son frère. Cependant, cela ne l'empêchait pas d'avoir des problèmes.

Son petit ami, par exemple.

Ryuhei était délégué de classe, il était plutôt mignon et adorable. Intelligent, sans avoir un balai dans le derrière comme Shûichi l'aurait dit. Malgré sa position, il lui arrivait de contourner les règles. Maiko et lui s'entendaient bien.

Pourtant, quelque chose n'allait pas. Cela faisait plus d' un an qu'ils étaient ensemble et ils n'étaient pas encore passés à l'acte. Maiko était vierge et elle ne se sentait toujours pas prête. Peut-être l'aurait-elle été avec quelqu'un d'autre. Mais pas avec Ryuhei. Même quand elle l'embrassait, elle ne ressentait rien de particulier.

Certes, Ryuhei, en parfait gentleman, ne lui avait jamais fait aucun reproche sur cette relation platonique qu'ils entretenaient. Mais cela devait le frustrer et cela ne lui convenait pas, à elle. Son absence de désir envers lui ne pouvait signifier qu'une seule chose : Ce n'était pas le bon. Elle aurait aimé qu'il le soit. Il était gentil, intelligent, attentionné. Mais elle devait se rendre à l'évidence. Elle n'était pas amoureuse de lui.

Maiko était quelqu'un d'honnête et elle savait que cette situation ne pouvait plus durer. Aussi, il ne lui restait plus qu'une solution. Rompre.

Cette décision devint une détermination, au fur et à mesure qu'elle surveillait les arrêts de bus. Elle allait rompre quand elle le verrait.

Elle se faisait plus de souci pour lui que pour elle. En effet, malgré cela, elle n'était pas malheureuse. La vie qu'elle menait la satisfaisait, elle avait des amis, de bons résultats scolaires et si elle obtenait son bac- le contraire aurait été surprenant- elle irait à l'université et ferait plein de nouvelles rencontres. Elle espérait seulement que Ryuhei resterait son ami. Car c'était ainsi qu'elle le considérait. Comme son meilleur ami.

Le bus s'arrêta devant le lycée et Maiko en descendit. Elle se dirigea vers le portail de l'établissement, où se trouvaient sans doute certains de ses amis. Elle n'avait jamais eu de difficultés à avoir une vie sociale et n'avait jamais souffert d'une mauvaise réputation, mais depuis que Shûichi s'était fait connaître comme chanteur de Bad Luck et amant de Eiri Yuki, elle était devenue très populaire.

Arrivée à la grille, elle salua quelques amies. Celles ci lui demandèrent si son frère était bien rentré des États-Unis, ce qu'elle confirma. Ensuite, elle se dirigea vers le groupe d'amis du président de l'association des élèves à qui elle devait se confronter. En s'approchant, elle n'aperçut pourtant pas son petit-ami.

L'un d'eux l'aperçut et lui fit un signe.

- Hey ! Maiko !

Maiko lui adressa un sourire. Les autres se retournèrent vers elle et s'écartèrent pour lui faire une place dans le groupe.

- Salut les gars. Vous n'avez pas vu Ryuhei ?

Tous secouèrent la tête et l'un d'eux, Sakamoto, prit la parole.

- Non, mais je peux le remplacer, ma jolie.

Maiko esquissa un sourire.

- Désolée mais cela ne va pas être possible.

Sakamoto esquissa un sourire désabusé.

- J'aurais au moins essayé !

- Je voulais lui parler, murmura Maiko. C'est important.

Sakamoto remarqua son air soucieux.

- C'est grave ?

Maiko soupira.

- Question de point de vue. Mais il doit être le premier au courant.

Les amis de Ryuhei promirent qu'ils passeraient le message et elle prit congé d'eux.

Après les cours, elle reçut un SMS de Ryuhei.

« Ne prends pas le bus ce soir. Attends moi devant le lycée à 17h. »

Maiko consulta sa montre. Il lui restait une demi-heure devant elle. Elle se rendit en étude et relut ses fiches pour le bac. Elle avait bien assimilé le cours. La demi-heure passa vite. Quand elle se rendit devant le lycée, son cœur battait à tout rompre. La rupture serait difficile.

Ryuhei l'attendait près d'une voiture, ses cheveux châtains ondulés flottant au vent, ses yeux marrons d'un éclat chaleureux derrière ses lunettes. Maiko eut un pincement au cœur.

- Salut.

L'intéressé lui sourit.

- Désolé de ne pas être venu aujourd'hui, je prenais des leçons de conduite. J'en ai profité car je n'avais pas cours.

- Pas de souci. Ça se passe bien, au volant?

Ryuhei acquiesça.

- Oui. Je suis bon conducteur. Tu voulais me parler ?

Maiko hocha la tête.

- Oui.

Il déposa un baiser furtif sur sa joue.

- Je t'écoute.

Maiko prit une profonde inspiration et se lança.

- Ryuhei, je pense que nous devrions cesser de sortir ensemble. Pas en tant qu'amis, mais en tant qu'amoureux.

Il ne réagit pas tout de suite. Il resta quelques instants silencieux et peu à peu, son sourire s'évanouit. Son visage était incrédule.

- Tu... as vraiment dit cela ?

Maiko hocha la tête.

- Oui.

L'expression de son visage changea.

- Tu me quittes ?

Maiko acquiesça.

- Oui, répéta-t-elle.

Il la regarda alors d'un air suppliant.

- J'ai fait quelque chose qui t'a déplu ? Tu étais distante, ces derniers temps, mais je ne pensais pas que...qu'est-ce que j'ai fait ?

Maiko secoua tristement la tête.

- Tu n'as rien fait de mal.

Il fronça les sourcils.

- Alors pourquoi ?

Maiko prit son courage à deux mains pour lui répondre.

- J'ai réalisé que je ne suis pas amoureuse.

Elle avait néanmoins de l'affection pour Ryuhei, aussi l'expression de désespoir sur son visage lui fut un supplice.

- Je vois. Je ne peux pas lutter contre cela.

Maiko le regarda avec douceur.

- Je suis tellement désolée.

Ryuhei lui sourit tristement.

- Ne le sois pas. Tu ne peux pas commander tes sentiments alors tu as fait ce qu'il fallait faire. Tu n'as rien à te reprocher.

La compassion qu'elle éprouvait à son égard redoubla.

- Je t'apprécie énormément. Et j'aimerais vraiment que ce sentiment soit de l'amour. Faute de mieux, j'aimerais être ton amie.

Ryuhei opina du chef.

- Bien sûr.

Elle sortit son portable, s'apprêtant à contacter ses parents afin qu'ils viennent la chercher.

- Hé bien, on se voit plus tard ? Suggéra-t-elle à Ryuhei. À moins que tu préfères être seul pendant un certain temps.

Son ex petit ami secoua la tête.

- Non. Laisse-moi te raccompagner chez toi.

Le front de Maiko se plissa. Elle était soucieuse.

- Ryuhei, je ne veux pas prendre de risques. Tu n'es peut-être pas en état de conduire.

Il réussit à sourire.

- Ne t'en fais pas pour ça. Je tiens le coup. Et mon moniteur d'auto-école sera avec nous. Il attend dans la voiture.

Maiko hésita encore un peu.

- Tu veux bien qu'on soit amis ? Alors laisse-moi l'être en te rendant ce service.

Maiko céda. Elle faisait confiance à Ryuhei et la présence du moniteur la rassurait.

- D'accord.

Ryuhei esquissa un maigre sourire.

- Merci.

Ils montèrent dans la voiture, Ryuhei au volant, Maiko à l'arrière, puisqu'elle devait laisser la place de devant au moniteur. Ils se mirent en route.

Au moment même où la voiture démarra, Maiko eut un mauvais pressentiment. Elle regrettait d'être montée dans cette voiture. Elle ne savait pas pourquoi, c'était irrationnel. Alors qu'ils roulaient depuis une dizaine de minutes, elle s'aperçut que le moniteur était de son avis.

- Ryuhei, arrête-toi tout de suite, ordonna-t-il.

Pas de réponse.

- Ryuhei, arrête toi. Je vais prendre le volant.

Ryuhei continua de rouler.

- Merde, Ryuhei ! Tu es aveuglé par tes larmes !

La voiture dérapa et un bruit de klaxon se vit entendre. Tout se passa très vite. Il eut un impact violent, des bruits de verre brisé et Maiko percuta quelque chose de dur. Elle ressentit une douleur fulgurante au crâne. Puis elle perdit connaissance.

Tout était noir autour d'elle. Elle ne voyait rien, et ne souffrait plus. Soudain, elle se sentit incroyablement légère et elle comprit qu'elle quittait son corps. Était-elle en train de mourir ? Cela la perturbait moins que cela ne l'aurait dû. L'obscurité s'estompa peu à peu pour être remplacée par un voile de lumière dorée. Irrésistiblement attirée par ce voile, elle le traversa. Elle se retrouva alors dans une vaste et magnifique clairière fleurie. Elle se baissa et cueillit une fleur. Celle ci semblait réelle, mais trop belle pour appartenir au monde qu'elle avait quitté. Maiko se trouvait-elle au Paradis ?

Elle n'en était pas sûre. Elle avait le sentiment que ce n'était pas son heure. Elle avait besoin de réponses. Elle devait parler à quelqu'un. Cependant, la clairière était déserte. Elle devait quitter les lieux.

À peine eut-elle formulé cette pensée qu'un bruit de sabots se fit entendre, ainsi qu'un hennissement. Elle se retourna et sourit.

- Bonjour, toi.

Un superbe cheval blanc se trouvait au seuil de la clairière et la regardait. Il semblait l'attendre.

- Je suis censée monter sur ton dos ?

En guise de réponse, le cheval fléchit ses pattes et s'inclina de façon à ce qu'elle puisse monter sur son dos. Elle n'était jamais monté à cheval même si elle en avait rêvé plusieurs fois et là, cela lui semblait tout naturel. À peine l'eut-elle chevauché que l'animal se redressa et elle s'agrippa à sa crinière pour ne pas tomber.

- Tu vas m'emmener auprès de quelqu'un qui aura des réponses ?

À ces mots, le cheval s'élança hors de la clairière. Ils traversèrent la forêt superbe et vivante et rapidement, débouchèrent sur des ruelles qui menaient à une ville. Maiko descendit du cheval et continua à pied. Alors qu'elle passait près d'un café, quelqu'un l'interpella.

- Maiko.

Elle se retourna et vit une jeune femme attablée devant une orangeade. Elle avait un visage familier à Maiko mais celle ci n'arrivait pas à la remettre.

- C'est vous qui m'avez parlé ? s'enquit-elle.

La jeune femme hocha la tête. Elle semblait soucieuse.

- Qui êtes-vous ? Comment connaissez-vous mon nom ?

La jeune femme sourit et son visage se creusa de rides, ses cheveux blanchirent.

- Tu me reconnais mieux, ainsi ?

Maiko poussa un cri de surprise.

- Grand mère !

Elle s'approcha d'elle et elles tombèrent dans les bras l'une de l'autre. Puis Maiko lui posa la question qui lui brûlait les lèvres.

- Sommes-nous au Paradis ?

Sa grand mère sourit.

- Quelque chose d'approchant. C'est un lieu de transition, même si ceux qui ont « traversé le pont » peuvent y retourner. Mais tu n'es pas morte et tu dois rejoindre ton monde. Ton heure n'est pas venue.

Maiko se détacha de son étreinte. Voulait-elle rentrer ? À peine eut-elle formulé cette pensée que le visage tuméfié de Ryuhei apparut devant ses yeux.

- Maiko, murmura-t-il.

Un sentiment d'horreur l'envahit. Était-il mort à cause d'elle ? Elle ne voulait pas vivre avec cela. Malheureusement, sa grand mère disparut, ainsi que le paysage paradisiaque, pour faire place à l'obscurité. Maiko se sentit alors lourde comme une pierre et chuta dans les ténèbres.

Elle poussa un hurlement.

Son propre cri la réveilla.