Bonjour, les amis !

Avant toute chose, je voudrais prévenir que cette histoire est une interprétation très libre. Pas au point d'être une alternative, mais il y a tout de même un personnage de mon crû qui vient bouleverser l'histoire, la fille de Béatrix Lestrange, vous l'aurez compris.

Par conséquent, si vous êtes allergiques aux histoires un peu décalées, passez votre chemin, celle vous énervera et j'en serais désolée. D'ailleurs j'en profite pour dire que ma fic ne tiendra pas compte de certains éléments de l'histoire originale, comme vous vous en doutez.

Autre chose, rating M mérité, même si pas omniprésent.

Enfin, les personnages (sauf un :) )et le domaine appartiennent bien sûr à JKR.

Tout cela étant dit, je vous souhaite une excellente lecture ;)


Prologue : Vega Sandre Lestrange

Il est des caractères entiers, trop tranchés pour être équilibrés. Le terreau des héros et des bourreaux. Capables du pire comme du meilleur.

Une averse d'été. Le soleil terminait de se coucher paresseusement, et la pluie claquait doucement sur les vitres. Les cris de Beatrix déchiraient cette douce musique. Douleur ou jouissance ? Personne n'en savait rien. La seule chose qu'on savait, c'était que la folle venait d'accoucher d'une petite fille. C'était le dix-sept juillet 1980.

– Elle s'appellera Vega Sandre Lestrange, murmura Beatrix.

Ainsi naquit la fille unique de Beatrix Lestrange, un peu plus d'un mois après le fils de Narcissa, Drago.

Vega était une enfant très calme, particulièrement docile et montrant de véritables prédispositions pour la magie. Elle parlait peu, cachant son visage rougissant derrière ses cheveux de jais, contrastant fortement avec son teint d'albâtre. Tout le contraire de son cousin Drago, qui, adoré par sa mère, avait tout le monde à ses pieds. De parents, elle n'en avait pas vraiment : Bellatrix et Rodolphus Lestrange étaient à Azkaban depuis sa plus tendre enfance. Les Malefoy l'avaient recueillie, ne pouvant se résoudre à laisser une Sang-Pur aux bons soins d'un orphelinat crasseux.

– Vega, qu'as-tu donc à rêver ?

La fillette se glaça. La voix de Lucius Malefoy avait toujours eu cet effet sur elle, doucereuse, glissante, dangereuse…

– Rien, mon oncle.

Drago lui lança un regard narquois.

– Apparemment, Vega, tu es distraite, ce soir.

Vega retint un soupir elle détestait cet imbécile de cousin. Toujours à la titiller, lui mettre une araignée dans les cheveux, à l'insulter d'orpheline.

– Je pensais à ce livre que j'ai lu, sur les potions. Je veux préparer ma rentrée à Poudlard.

– C'est une initiative fort louable, constata Lucius. J'espère que tu fais de même, Drago.

– Bien sûr, Père, mentit Drago avec aplomb. C'est même moi qui ai conseillé à Vega d'agir ainsi.

Quand Lucius eut le dos tourné, il lui lança ce regard méprisant dont il avait le secret, avec ses sourcils arqués, qu'il haussa. Le garçonnet n'avait jamais eu grande affection pour sa cousine. Sous prétexte qu'elle était une Sang-Pur – ce qu'il était lui-même, bordel ! – , on l'adulait.

Drago ne comprenait pas les regards d'admiration que lui lançaient ses parents. Cette déférence inconnue le dérangeait profondément. C'était lui, que ses parents devaient admirer. Or, ils faisaient l'inverse : ils lui disaient de prendre exemple sur elle. Il ne comprenait pas bien ce qu'ils trouvaient à sa cousine. Elle était timide, maladroite, pas spécialement rusée.

Et pourtant. Drago sentait bien que ses parents l'admiraient. Eux, si exigeants, si difficiles. Le petit blond se rendit compte qu'il la regardait avec insistance et morgue, voyant l'air contrarié qu'elle arborait. Une petite mine gênée, s'obstinant à regarder ailleurs.

C'était bien la chose qu'il détestait le plus, chez sa cousine Vega : cette lâcheté. Une ombre craintive se promenait toujours sur son visage pâle, n'inspirant que mépris à Drago, qui avait une disposition naturelle à l'arrogance, l'extrême fierté et l'amour de soi.

Vega avait toujours eu conscience de ce mépris, que Drago n'avait jamais caché, mais dans son cœur de petite fille, avide de l'amour que ses parents n'avaient pu lui donner, elle n'avait jamais cessé de croire qu'il n'était pas si mauvais. Après le dîner, alors qu'elle était dans son lit, à se retourner. Le lendemain aurait lieu sa rentrée. A Poudlard. Une école de magie. Où il y aurait tout plein de personnes comme elles.

Elle sourit : elle allait enfin avoir des amis. Drago ne l'avait jamais aimée, mais bientôt, elle allait avoir des nouveaux après tout, se dit-elle, son cousin se sentait peut-être aussi seul qu'elle. Et elle, dans tout ça ? Avait-elle jamais fait un geste vers lui ? Il n'était pas amical, mais elle non plus n'avait jamais fait un pas vers lui. Peut-être était-ce sa façon à lui d'être timide, qui se cachait derrière son agressivité ?

Ni une, ni deux, Vega décida d'aller le trouver. Elle traversa les couloirs sombres de la demeure des Malefoy, jusqu'à la chambre du petit prince de la maison. Evidemment, il ne dormait pas. Elle frappa doucement.

– Entre, Pleurnicheuse.

Comment savait-il que c'était elle ?

– Bonsoir, Drago.

Il ne répondit pas, la dardant d'un regard hostile.

– Bon, tu vas parler ou tu retournes dormir ? J'étais occupé, là.

C'est ce qu'avait constaté Vega avec un sourire : il lisait le livre de Potions, acheté précédemment sur le Chemin de Traverse. Ainsi, elle avait quand même fini par l'influencer.

– En fait, expliqua-t-elle, je venais pour te dire que…

Elle s'interrompit : comment présenter la chose ?

– Que ?

– Nous pourrions être amis, dit-elle en rougissant. Je sais que tu ne m'aimes pas des masses, mais ça pourrait changer. On va aller à Poudlard, et on est cousins…

– Oui, certainement, dit Drago avec un sourire distrait.

En fait, il lui parlait par réflexe, observant le tissu blanc qu'elle tenait dans sa main. Un mouchoir de soie, offert par sa mère avant qu'elle n'allât à Azkaban. Elle le tenait toujours contre elle, et crispait les doigts dessus quand elle était angoissée, ou contrariée.

– Vraiment ?

– Oui, dit Drago, reprenant ses esprits. Tu sais, j'ai réfléchi aussi. Et je suis désolé, si parfois je t'embête.

« Parfois » était un adorable euphémisme, mais Vega était bien trop contente pour le relever.

– Oh Drago ! dit-elle avec un sourire sincère.

Drago remarqua que ce devait être la première fois qu'elle lui souriait. Du moins, avec de la vraie joie.

– Pourquoi tiens-tu toujours ce mouchoir ? demanda-t-il.

– C'est celui de ma mère, dit Vega en le caressant avec tendresse. La seule chose qui me reste d'elle.

– Elle te manque ?

– Oui. Même si je n'ai aucun souvenir d'elle, elle me manque terriblement. Et parfois, confia la jeune fille, j'ai l'impression que tout l'amour de ma mère est dedans. Je veux dire… Comme si elle l'avait choisi ce doux pour me dire qu'elle m'aime malgré la distance. Touche comme il est doux.

Malefoy fit bien plus que le toucher. Il lui arracha. Choquée, elle ne put que rester immobile, bouche bée, tandis que d'un geste vif, il le déchirait à l'aide de ses dents, avant de terminer de le mettre en lambeaux à la main.

Puis il ricana devant son air ahuri.

– Quoi tu croyais vraiment que moi, j'allais être ami avec toi ? Et pourquoi, je te prie ? Laisse-moi rire ! lâcha-t-il, joignant le geste à la parole.

Les yeux inondés de larmes, Vega le fixa un long moment. Drago cessa soudainement de rire, intrigué. Les yeux bleus de sa cousine n'étaient plus que des abîmes… de haine. Plus de peur ou de douleur seul demeurait un concentré de détestation intense et de colère brûlante.

– Ouh la, elle est pas contente, la Pleurnicheuse.

Soudain, Malefoy perdit son sourire, au profit d'un rictus de terreur : les yeux de Vega étaient rouges. Rouges.

Il n'eut pas le temps de ratiociner davantage : un bruit tonitruant retentit et le petit Malefoy fut projeté contre le mur d'en face, alors que l'ensemble des meubles prenait feu. Vega sentit le vertige l'envahir, puis ce fut le noir total.

Sens le courroux enflammer tes veines, fille du glorieux péché,

Sens la haine envahir ton âme de sa justesse bienfaitrice

Et noie tes crimes dans le sang des Impurs

Vega se réveilla en sueur. Cette voix… Elle regarda autour d'elle. Il n'y avait rien. Personne. Qui avait parlé ? Elle respira de grandes bouffées d'air. Elle se souvenait petit à petit de ce qui s'était passé. Drago, son mouchoir… sa colère, une colère sans fond, puis le feu…

– Tu es réveillée, ma chérie ?

Vega frissonna en entendant la manière dont le mot « chérie » avait été prononcé par Narcissa Malefoy. Il y avait tant de dégoût… et de crainte.

– Que s'est-il passé ? demanda Vega. Il y avait du feu…

– Oui, du feu, coupa Narcissa plus abruptement qu'elle ne l'avait voulu.

S'apercevant du raidissement de sa nièce, la femme blonde plaqua un sourire sur son visage, et un baiser sur le front de Vega.

– Tu as été sujette à une émotion forte – Drago t'embêtait – et tu as usé de magie.

– Et comment ! commenta Lucius en entrant. Le fait que tu aies pu lancer une telle décharge du fait de ta colère est une preuve que tu seras une grande sorcière. Une formidable sorcière.

– Comment va Drago ?

– Il n'a rien. Un peu secoué, et quelques ecchymoses, mais il n'a rien. L'important, c'est que tu as un potentiel énorme.

Vega était confuse, tiraillée entre plusieurs sentiments. Le soulagement de ne pas avoir tué son cousin, la déception de ne pas l'avoir blessé davantage, la honte d'éprouver le sentiment précédent, et surtout, le malaise… Dans quelle famille de tarés était-elle donc ? Le père qui se réjouissait qu'elle eût foutu une raclée et une trouille mémorable à son fils…

Etrangement, Drago, qui écoutait la petite conversation des trois autres derrière la porte, pensait la même chose que sa cousine alitée. Elle avait tenté de le tuer et ce fait ne choquait personne. Au contraire, son père avait balayé d'un sourire les terribles blessures qu'elle lui avait infligées. Tout ça pour un mouchoir stupide, offert par une hystérique ! Et Lucius n'hésitait pas à féliciter la petite folle – qui tenait de sa mère, sans nul doute – alors que lui-même souffrait le martyre – oui, le martyre ! –, sans que personne ne s'en souciât. Même sa mère était près de l'intruse.

Il détestait Vega. Il la haïssait, elle, qui derrière ses airs de sainte-nitouche, avait la plus grande des perfidies, et lui avait volé sa famille, telle un coucou introduit clandestinement dans un nid étranger.

Au final, elle gagnait toujours. Il ne la laisserait pas faire. Il lui ferait payer.

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La rentrée arriva finalement. Vega la vit passer d'un air absent, spectatrice de sa propre vie, jusqu'au moment fatidique : la répartition entre les Maisons. Elle n'avait aucune préférence personnelle. Lucius ne jurait que par Serpentard, mais elle n'en avait cure. Une chose seule lui importait : ne pas être orientée vers la même que son cousin. Lorsqu'elle entendit le Choixpeau envoyer Malefoy vers Serpentard, elle comprit quelle Maison elle devait éviter.

L'appréhension commença à monter en elle. Rassure-toi, se morigéna-t-elle, il y a soixante-quinze pourcents de chance pour que tu sois satisfaite. Oui, et puis, d'après ce qu'elle avait compris, la Maison dépendait du caractère. Elle n'avait rien de commun avec ce crétin de Malefoy. Et puis, elle aimait étudier… peut-être irait-elle à Serdaigle. L'idée lui plut.

– Gryffondor, dit le Choixpeau.

Un jeune garçon brun avec des lunettes se réjouit, avant de rejoindre ses semblables. Harry Potter, le seul à avoir résisté au Seigneur des Ténèbres. Lucius parlait du Seigneur de Ténèbres comme de Dieu, et de ce « damné Potter » comme d'un monstre. Vega n'avait pas d'avis. Quand vint son tour, sa gorge se noua.

Le Choixpeau se tut durant quelques secondes, comme hésitant. Le cœur de Vega battait à lui percer la poitrine.

– Ser…

Daigle, daigle, daigle, daigle, s'il te plaît Choixpeau, daigle…

– …pentard.

Vega retint ses larmes à grand-peine. Apparemment, elle n'avait pas le courage des lions, pas l'intelligence des aigles… mais la ruse des serpents.

Vous finirez à Serpentard

Si vous êtes plutôt malin,

Car ceux-là sont de vrais roublards

Qui parviennent toujours à leurs fins (1)

Elle alla rejoindre ses nouveaux camarades, dont son cousin, couverte d'une huée inattendue. Apparemment, son ennemi juré n'avait pas perdu de temps pour s'entourer de sbires, déjà à sa botte. Vega sentit la moutarde lui monter au nez.

– Malefoy, tu t'es trouvé des copines ? railla-t-elle. Parce qu'avec la tronche de bougie allumée que tu te traînes, t'as bien besoin de conseils, question look. D'ailleurs voici le premier : arrête de plaquer tes cheveux comme s'ils allaient s'envoler ça te donne l'air d'un coton-tige imbibé de pisse.

Le visage de Malefoy se crispa, tandis que les rires fusaient, dans les autres Maisons, et parmi quelques rares Serpentards.

Alors ainsi, elle était Serpentarde ? Soit. Elle serait Serpentarde. Mais la pire de toutes.

La pire


Alors, verdict ? Je continue, c'est bien ? J'abandonne, c'est nul ? Envie de connaître la suite ou s'en fout complètement ? Je continue ou j'arrête le massacre ?


Note

1) Extrait d'une chanson du Choixpeau, vous l'aurez reconnu (Source : WikiHarryPotter)