LA DERNIERE MARCHE, selon le film portant le même nom, et Le dernier jour d'un condamné (Victor Hugo)
Le bourreau s'en était retourné dans son bouge ;
Et la peine de mort, remmenant ses valets,
Juges, prêtres, était rentrée en son palais,
Avec son tombereau terrible dont la roue,
Silencieuse, laisse un sillon dans la boue,
Qui se remplit de sang sitôt qu'elle a passé.
L'Echafaud, La légende des siècles (1859-1883), Victor Hugo
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Quatre ans déjà que nous nous sommes séparés, il y a sept ans que nous avons fait connaissance.
De simples dates,
de simples chiffres.
Mais que signifient les chiffres à ce stade de la vie ? A un stade où on a atteint un point de non retour ?
Ils ne servent plus à rien, sauf
pour un compte à rebours.
J'en ai besoin. Si je ne compte plus, je me perds.
Dans mes illusions.
Dans l'incertitude
Dans l'inquiétude.
En comptant les jours
les heures
les minutes
je repose pied à terre, je retourne à la réaliter
Ma réalité.
Celle qui fait que j'attends.
Que les heures passent, que les minutes se terminent
les yeux toujours rivés sur la trotteuse de l'horloge,
qui avance telle un couperet.
Mais ce temps est relatif.
Il reste une semaine
ni plus
ni moins.
La dernière semaine après le dernier appel.
Une semaine, c'est court.
Surtout comparé à ce qui m'attend après.
La mort est éternelle . . .
Je ne suis pas innocent.
Je ne suis pas coupable.
Mon innocence, je l'ai perdue dès ma plus tendre enfance.
Encore faudrait-il qu'elle ait été tendre.
Ce n'est pas le cas.
La tendresse est un mot dont je n'ai appris le sens tard.
Et que je n'ai jamais appliqué.
Je n'en ai pas eu l'occasion
ou le courage.
Du pareil au même.
Quand à ma culpabilité, elle me l'a été faite par AB.
Mauvais endroit.
Mauvais moment.
Donc coupable
Je ne m'innocente pas,
au contraire.
J'aurais pu éviter ça.
Mais le destin a voulu que ce soit moi et pas un autre.
Deux âmes damnées,
une condamnée.
Deux personnes présentes au crime,
une seule dans cette cellule froide.
Où est l'autre ?
Il n'a tout simplement jamais été censé exister.
Tout ça par les bons soins de Grand-père.
Elle est belle la famille !
Ou plutôt était, puisque la lignée s'éteindra en même temps que moi.
Il ne me reste plus qu'à espérer qu'un jour la vérité soit dévoilée . . .
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Kai referma le petit carnet qui lui servait de journal intime.
Depuis peu.
Depuis deux heures seulement.
Depuis qu'on avait prononcé sa sentence.
Il était seul, les gardiens restaient dans le couloir, lui accordant un peu d'intimité.
On traite toujours avec respect les condamnés à mort . . .
Ses yeux se posèrent sur la grande horloge qu'on lui avait accoré.
Ils doivent savoir à présent . . . les médias n'auront pas pu s'empêcher de diffuser l'affaire, depuis que mon dernier rempart de secret est disparu avec Voltaire. Et eux ? Qu'en penseront-ils ?
Il se rallongea sur sa couche, tout en prenant soin que ses menottes ne s'accrochent pas à quelque chose.
Il ferma les yeux, et plongea dans un sommeil
sans rêves
sans espoirs.
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Beyville, Japon
-Allez Tyson, fais un effort veux-tu ?
-Je veux bien essayer mais je ne te promets rien.
-Courage gamin. C'est ton dernier entraînement.
Tyson raffermit sa prise sur le sabre.
Grand père voulait savoir où en était son petit fils,
et il ne serait pas déçu.
Il commença à attaquer de front.
Mais Tyson esquiva
d'un pas sur le côter
et utilisa la garde du sabre pour repousser
la lame adverse.
Grand père fut repousser
Tyson en profita pour placer
doucement
son propre katana sous la gorge
du vieil homme.
-Tu es vaincu, lui dit le jeune homme, sans pour autant changer de position.
Le vieillard hocha la tête.
-Il faut bien qu'à un moment l'élève bas le maître.
-Et ce moment est arrivé senseï.
-A présent je ne suis plus ton senseï. Tu as grandi Tyson. Et gagné en expérience et en maturité.
En signe de soumission, Mr Granger laissa tomber son sabre au sol.
Tyson recula alors
conscient de ce que cela impliquait.
Depuis la séparation des Bladebreakers, le jeune garçon avait beaucoup changé.
Oubliée la casquette,
envolée la tête brûlée.
Ses cheveux étaient à présent dignes de ceux des samouraïs de sa famille
descendant jusqu'aux hanches.
Ses yeux bleus brillaient toujours de malice
de détermination
mais une lueur
plus posée,
plus réfléchie
avait aussi fait son apparition.
Grand
muscler
changements effectués
mais le cœur n'est plus à prendre
il en a déjà pris un autre.
Grand père ramassa son sabre et s'apprêta à le ranger
quand des pas précipités se firent entendre.
La porte s'ouvrit
brutalement
pour laisser une jeune femme
essoufflée
apparaître sur le seuil.
De taille moyenne
brune
yeux marron.
-Hil ? demanda Tyson.
-Ty ! Grand père ! Il faut que vous veniez voir ça !
Les deux concernés se regardèrent
intrigués
par l'attitude étrange de la jeune fille.
Ils la suivirent dans le salon,
pressés
curieux
inquiets.
La jeune fille prit la télécommande et monta le son.
Et au fur et à mesure que le son montait
les visages se décomposaient
blêmissaient
le sang quittait les joues.
Les mots ne parvenait que rarement
à l'esprit des trois personnes.
Hiwatari
Oh non . . .
Pas lui . . .
viol . . . meurtre
Comment ?
Pourquoi ?
Pas Kai . . . pas lui . . .
condamne
Kai . . . qu'est ce qui s'est passer ?
Explique !
à mort
A mort . . .
A mort.
A mort !
A MORT !!!
-Non . . .
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Las Vegas, Nevada, Etats-Unis
Bruit de vaisselle brisée
respiration coupée
pas précipités
yeux fixés
sur un petit écran de télévision.
Max Tate.
21 ans.
A son domicile.
Vient d'apprendre une terrible nouvelle.
-Non . . .
Grand
blond
yeux bleus
silhouette fine.
Plus le gentil jeune homme qu'on connaisse.
Il s'est promis à quelqu'un mais n'est pas encore tenu d'accepter.
Cette personne ne luiappartient pas totalement.
Pas encore.
Max reste paralys
devant les images qui défilent
devant ses yeux.
Devant le pays entier.
Devant le monde entier.
Un garçon.
A peine plus vieux que lui.
Déjà sur le point de mourir.
Kai Hiwatari
Mais qu'est ce qu'il a fait ?
accusé de viol et de meurtre
Qu'est ce qui est arriver ?
Tu n'aurais jamais fait ça !
aujourd'hui condamne
Mais pourquoi es-tu aux Etats-Unis ?
Pourquoi ? Pourquoi n'as-tu rien dit ?
à mort.
Mort . . . je refuse ! Tu n'as rien dit . . .
JE CROYAIS QU'ON ETAIT TOUS AMIS !-Max ?
La porte qui s'ouvre.
Quelqu'un vient d'entrer.
Max de sa torpeur et pleure.
-Qu'y a-t-il ?
-Emilie . . . regarde . . .
La jeune rousse porte son regard sur le téléviseur.
Et elle voit.
Puis pleure à son tour,
blême.
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Village des White Tigers, Chine.
Enfants qui courent.
Oiseaux qui chantent.
Eau qui ruisselle.
Quoi de mieux . . .
Ray est allongé dans l'herbe.
Il regarde les nuages passer
sans se douter un instant de ce qui se passe
à l'autre bout du monde.
Il ferme les yeux.
Il se souvient
de tout les souvenirs agréables qu'il a.
Son enfance
le beyblade
son équipe
leur séparation
la dernière fois qu'ils se sont vus.
Plus de nouvelles depuis.
Mais peut être aurait-il mieux valu que ça reste ainsi . . .
Un nom
répéter
crié . . .
le sien.
-Ray !!!!
-Hm ?
-Viens voir !
L'homme exécute ce qu'on lui a demander
et suis la femme dans
la seule maison
avec l'électricité.
Tous sont la
son ancienne équipe
ses amis
sa famille.
Alors il pose les yeux
sur l'appareil maudit
et ne bouge plus.
Kai Hiwatari
accusé de viol et de meurtre
a aujourd'hui été juger
et condamner
à la peine capitale :
la peine de mort.
Ray ne bougea pas.
Le temps semblait s'être arrêté.
Pas lui ? Pas Kai ????
Il n'a rien dit
plus de nouvelles
plus de temps,
du temps qu'il te reste
à vivre ?
-Oh non . . .
L'homme s'effondre.
Son capitaine
son coéquipier
son ami . . .
Condamner
A mort.
