Disclaimer : L'univers et les personnages ne sont pas à moi.


Prologue: Enfer

Pas besoin de gril : l'enfer, c'est les Autres Jean-Paul Sartre


Harrisson James Potter, Héritier de la Maison Potter, Sang Mêlé, sauveur du monde sorcier, premier être connu ayant survécu à l'Avada Kedavra et sans doute l'enfant sorcier anglais de sa génération ayant risqué de perdre le plus de fois la vie en seulement deux ans. Jalousé, admiré, adulé même - il vivait au 4 Privet Drive, dans le placard sous l'escalier.

Il aurait aimé être ce que le professeur Rogue croyait qu'il était. Un enfant choyé et arrogant. Ah ! Cette idée le faisait rire. Il se demandait vraiment comment quiconque pouvait le regarder vraiment et croire cela. Il n'était pas arrogant, à l'inverse, il manquait sans doute d'un peu beaucoup de confiance en lui. Il n'était pas choyé, les loques qui lui servaient de vêtements en témoignaient, ainsi que les bleus sur son corps, mais ça, son professeur de potions ne pouvait pas le voir. Il espérait fort qu'il ne soupçonnait leur existence. Hedwige huhula, enfermée elle aussi dans un espace trop petit pour elle. L'oiseau et sa cage trônaient sur sa modeste table de nuit avec une espèce de majesté. Il s'approcha de la cage pour caresser ses plumes d'un blanc d'ange à travers les barreaux. L'animal ronronnait presque et ça le fit sourire. Elle était tout ce qui lui restait de beau dans cette maison. Il soupira et se rassit sur son lit. Ses vêtements étaient tachés de sang mais il n'avait pas la force, autant physique que morale, de sortir de son placard. Il soupira encore et se dit qu'en fin de compte, la richesse de sa famille à laquelle il n'aurait pas accès avant ses dix sept ans ne l'importait que peu. Ce qu'il aurait désiré, c'était de l'amour. Ça faisait Poufsouffle dit comme ça, mais c'était vrai. Fatalement vrai. C'était ce qu'il avait cherché à Poudlard et il n'était pas peu fier des amis qu'il s'était trouvé, malgré leurs défauts. Mais cela n'empêchait pas à l'été si attendu par les autres enfants, d'être si horrible pour lui. Il avait longtemps cherché un coupable autre que lui même et son "anormalité" et à son arrivée dans le monde sorcier, Voldemort avait été celui tout désigné. Oh oui, il en voulait à Voldemort. Beaucoup. Le mot n'était pas assez intense. Mais la douleur, elle, était telle qu'elle entravait sa recherche pour en trouver un plus adéquat.

- GARÇON !

Et personne ne voulait le croire quand il disait que ce n'était pas lui qui cherchait les problèmes, mais les problèmes qui venaient d'eux-mêmes à sa rencontre.

Voilà que "Tante" Pétunia agrippait violemment le tissu qui le recouvrait avec un dégoût visible et le trainait dans la cuisine. Elle était d'une grande laideur, avec ses traits déformés ainsi. Petit comme il était, son cou et son corps d'une grandeur et d'une maigreur démesurés frappaient encore plus. Il ignora la douleur et les critiques tout aussi virulentes de sa tante pour avoir été obligée de venir le chercher afin qu'il prépare leur petit déjeuner. Elle avait pourtant entendu son oncle le battre hier soir. Il en était certain, car il n'avait pas pu s'empêcher de crier. Il se demandait s'il aurait survécu jusqu'ici sans sa magie qui le guérissait partiellement. Mais quelle question, c'est elle qui avait amené les coups. Elle était la plus belle et la plus horrible chose qui lui soit arrivé. Mais ça changera, un jour, il pourra partir, il pourra être heureux dans un monde merveilleux...

Une gifle de Pétunia Dursley le ramena à l'instant présent. Ses moldus n'avaient pas de pitié.

À se demander c'était qui, les monstres.


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