Chapitre 1
Goodbye
Pdv Brennan:
Lorsque je me suis réveillée ce matin-là, j'ai eu comme une sensation étrange à la fois de bien-être et en même temps comme une sensation de gêne. J'ai ouvert les yeux pour découvrir que je n'étais pas seule dans une chambre qui n'était pas la mienne. Prise de panique à la vue d'une chambre que je ne connaissais que trop bien, je me suis tournée pour voir mon partenaire allongé nu à mes côtés, les yeux encore clos, et le mouvement régulier de sa poitrine. Son bras était enroulé autour de mon corps et sa main possessive était posée sur mon ventre, soudain, très réveillée, les souvenirs de la nuit que j'avais passée avec lui me revenaient, et dieu quels souvenirs...
La soirée organisée par l'Institut avait été très réussie. J'avais demandé à Booth de m'accompagner même si je sais qu'il n'est pas très à l'aise dans ce genre de soirée. Il avait accepté sans problème, pour l'occasion Angela m'avait fait acheter une superbe robe de soirée, ni trop sage, ni trop osée, parfaite en fin de compte.
Booth, lui, avait loué un smoking et l'avait agrémenté de sa boucle de ceinture «Cocky» ; il était venu me chercher au laboratoire et la soirée avait alors commencé.
Après plusieurs verres, Booth m'avait traînée sur la piste où nous avons dansé jusqu'à ce que je lui dise qu'il était temps pour moi de rentrer ; il devait être aux alentours de trois heures du matin. Booth, en parfait gentleman, a refusé de me laisser partir seule et a pris le taxi avec moi. Son appartement étant plus proche du lieu où se déroulait la soirée que le mien, le chauffeur l'a déposé et Booth m'a proposé un dernier verre, son sourire charmeur aux lèvres, j'ai accepté avec plaisir.
À peine avait-il poussé la porte de son appartement pour me laisser entrer que je me suis sentie plaquée contre le mur par Booth. Ses yeux brillaient d'une intensité extrême ; je ne l'avais jamais vu regarder qui que ce soit comme ça ; c'était un regard plein de désir. Oui, Booth brûlait de désir pour moi et, sans réfléchir, j'ai plaqué mes lèvres contre les siennes et s'en est suivi un ballet endiablé, nos dents s'entrechoquaient, alors qu'il forçait de sa langue l'accès à la mienne, accès que je lui donnai dans un profond soupir de plaisir. Booth a fermé la porte avec son pied avant que je ne passe mes mains sous sa chemise pour finalement la lui arracher littéralement. Aucun de nos gestes n'était tendre, nous étions guidés par le désir, l'envie de l'autre et rien d'autre. Il a passé ses mains sous mes cuisses et m'a portée jusqu'à sa chambre. Après m'avoir déposée sur le lit, il m'a déshabillée avec lenteur et douceur, comme si j'étais la chose la plus précieuse du monde. Il m'a longtemps observée avant qu'à mon tour je ne le déshabille, il s'est positionné et il est enfin entré en moi et a commencé à bouger. Seuls les soupirs et les gémissements retentissaient dans l'appartement, lorsque que le plaisir nous emporta, il murmura mon prénom à mon oreille. Nos corps étant épuisés, alcoolisés et repus de l'autre, il m'a serrée contre lui et m'a chuchoté tendrement un léger «Je t'aime Bones». Je me suis crispée et tendue ; non, je n'avais pas entendu ses mots qui me font si peur, ce n'était rien, juste du sexe, pas de sentiment, les sentiments gâchent tout.
Des centaines de questions me passent par la tête, je peux entendre mon cerveau travailler à toute allure, même si c'est impossible, j'en ai l'impression, qu'est-ce-que je vais faire ? Partir, il n'y que ça comme solution, partir loin de lui, loin de tout.
Je me lève en prenant garde de ne pas le réveiller, je ramasse mes affaires alors que le soleil se lève paresseusement ; je jette un dernier regard à cet homme, mon ami, mon partenaire, mon amant d'un soir...
Goodbye Brown eyes
Je me rhabille lentement et quitte l'appartement, je hèle un taxi et rentre chez moi. Je regarde l'heure, 4h47, trop tôt pour appeler Angela, je m'assois sur le canapé et les souvenirs de cette nuit reviennent me hanter. Mes joues s'empourprent rien qu'en y repensant. Finalement Booth avait raison, il est possible de briser les lois de la physique, cette nuit Booth m'avait appris à faire l'amour, «making love» pas «making sex», comme il me l'avait dit une fois au Dinner. Pour la première fois, je m'étais sentie entière, je n'avais fait qu'un avec Booth. C'est pour ça que je devais partir. Booth m'avait susurré qu'il m'aimait, mais moi, est-ce-que je l'aimais ? Était-ce l'amour qui nous avait réunis cette nuit ou juste un abus d'alcool et l'ambiance pleine de frivolité ?
Je me suis torturée des heures, qui écouter...
Mon cœur qui me criait d'aller le retrouver et de lui dire que je l'aimais, ou mon cerveau qui lui m'ordonnait de prendre le premier avion et de partir loin de lui ? Mais qu'est-ce-que c'est l'amour ?
Avec Booth je me sens bien, complète. Avec lui je n'ai pas besoin de me cacher, je peux être vulnérable, il m'a ouverte au monde et a brisé mes remparts, c'est mon ami.
Il m'a toujours épaulée et soutenue, il m'a protégée de moi-même et des autres, c'est mon meilleur ami.
Il a pris des risques pour moi, il a frôlé la mort, c'est mon partenaire.
Et cette nuit, il a obtenu un nouveau statut, celui d'amant. Mais amant de cœur ou amant d'un soir...
Goodbye sunshine
Trop de questions me hantaient. J'ai donc pris une douche, je me suis habillée et je suis partie me réfugier dans ma seconde maison : l'Institut Jefferson, le seul endroit où j'arrive à réfléchir, le seul endroit qui me protège du monde. Lorsque je suis arrivée; Micah, le veilleur de nuit, était là et m'a saluée :
M- Bonsoir docteur Brennan, ça faisait longtemps que vous n'étiez pas venue ici en pleine nuit.
T- Bonsoir Micah. J'ai besoin de réfléchir et il n'y a qu'ici que je me sens bien.
M- Je vois, un nouveau livre ou une affaire en route. Ne restez pas trop tard Doc.
T- Non, ne vous inquiétez pas, je vais juste dans mon bureau.
Je me suis assise à mon bureau et j'ai pris 5 feuilles de papier :
Une pour Camille, ma lettre de démission. Si je devais partir, j'aimerais autant qu'elle ne me retienne pas. Le docteur Saroyan était devenue avec le temps une bonne amie et je tenais à lui expliquer mes motivations, sans trop de détails. J'écrivis simplement qu'à cause d'un problème personnel (Booth ? un problème personnel ?) je me retrouvais dans l'obligation de partir à l'étranger.
Mon équipe de «fouines», ils avaient le droit de savoir. Malgré le fait que Camille soit la patronne sur le papier, chacun savait que c'était moi la véritable chef d'équipe, Hodgins, Sweets (oui, il faisait partie de notre équipe, malgré ce que Booth disait) les internes, M. Bray, M. Nigel-Murray, M. Vaziri, M. Edison, M. Fisher et Mlle Wick, tous pouvaient savoir que je partais sans grande chance de revenir. Camille devait, après mon départ, engager trois internes. J'avais cette année pour que M. Bray reste déposer de l'argent pour financer trois nouveaux anthropologues, j'avais pensé à Clark, Wendell et Daisy qui, malgré le fait qu'elle soit agaçante, s'était révélée très brillante. Hodgins, lui, devrait probablement consoler Angela.
Angela, ma meilleure amie. Je lui expliquai tout, où j'allais, quand je partais, où me joindre. Elle avait le droit à toute l'histoire sans les détails salaces, le pourquoi de mon départ, le bonheur et la joie que Booth m'avait prodigués et ma fichue peur.
Max, mon père. Il fallait que je le prévienne. Je ne voulais pas qu'il tue Booth, c'est pourquoi j'avais précisé longuement que Booth n'y était pour rien et que c'était moi qui partais, il comprendrait.
Et enfin une lettre pour Booth, pour lui dire de ne pas me chercher, jamais. J'ai écrit des choses ignobles, des choses que je ne pensais pas pour qu'il oublie plus vite, comme lui dire que je ne l'aimais pas, qu'il allait m'abandonner, que je le détestais, que plus jamais je ne voulais le voir, que j'étais mieux sans lui. Je savais que ça lui briserait le cœur comme dit Angela, mais c'était le prix à payer pour qu'il m'oublie et que je l'oublie.
Je me levai et déposai ma lettre de démission dans le bureau de Camille avec celle pour les «fouines», celle pour Angela ; elle les verra quand je serai dans l'avion. Booth, lui, la recevra d'Angela et mon père également.
Je salue Micah et rentre chez moi. Mon billet est réservé, je pars demain à 4h47, je laisse mon appartement tel quel, Angela viendra de temps en temps vérifier qu'il n'y a pas de problème.
Je dois préparer mes valises, bientôt je serai loin de lui.
I have to go, but I love you so...
Pdv Booth :
En me réveillant ce matin-là, je ne m'étais jamais senti aussi bien, en effet cette nuit Bones et moi avions fait l'amour. La soirée avait été arrosée et j'avais même réussi à la faire danser, puis elle était montée à l'appartement. Elle était tellement belle avec sa robe noire qui dessinait les contours de ses courbes parfaites, ses cheveux relevés dans un chignon lâche et ses yeux, elle a des yeux que personne d'autre n'a. Lorsqu'elle est triste, ils sont d'un gris terne, mais lorsqu'elle est heureuse, ils pétillent et sont d'un bleu quasi transparent.
Je l'avais plaquée contre le mur et l'avait regardée plein de désir, elle avait eu un sursaut de surprise et avait fondu sur mes lèvres. Nous avions commencé un baiser langoureux. J'avais fermé la porte avec mon pied avant de la soulever et de la porter jusqu'à ma chambre ; ma chemise était restée sur le sol de l'entrée. L'air malicieux qu'elle avait à cet instant avec ses cheveux en bataille n'a fait que décupler le désir que j'éprouvais pour elle, mais je devais être délicat et tendre, je devais lui faire l'amour. Un jour, au Dinner, je lui avais expliqué la différence entre «making love» et «making sex» aujourd'hui je voulais le lui montrer. Je l'ai déshabillée comme si j'enlevais les pétales d'une fleur précieuse. Et nous avons fait l'amour, nos corps s'accordant parfaitement l'un à l'autre, dieu qu'elle était belle ! Je voulais garder en mémoire chaque parcelle de sa peau, son odeur. On aurait dit qu'elle avait été créée pour moi. Un jour, elle m'avait expliqué la théorie de Platon sur les âmes sœurs, et bien je pense qu'il avait raison, elle est ma moitié.
Le désir nous a emporté et j'ai susurré son prénom, épuisé, je lui ai dit que je l'aimais avant de la coller à moi et de m'endormir. Lorsque j'ai voulu la rapprocher de moi ce matin, je n'ai senti que les draps froids à côté de moi. Déçu de voir qu'elle n'avait pas pris la peine de me réveiller, je me suis assis dans le lit avec son parfum, qui enivrait encore mes sens lorsque j'ai reposé la tête sur l'oreiller où elle avait déposé sa tête quelques heures plutôt. Mais après tout c'était Bones, et je l'aimais pour ça, parce qu'elle ne connaît absolument rien aux grands classiques du cinéma, parce qu'elle a cette façon de dire «je ne vois pas ce que ça veut dire», parce que malgré tout elle est sensible et vulnérable, parce qu'elle est magnifique et intelligente, mais surtout parce qu'elle est Tempérance Brennan avec moi et pas le docteur Brennan, ni même Bones.
Je jette un coup d'œil au réveil pour voir qu'il est 6h47. Deux solutions me recoucher ou bien m'habiller et aller voir ma Bones à l'Institut. Après mûre réflexion, j'opte pour la première solution et me rendors en pensant encore une fois à Bones.
Je dis au revoir à la ligne, et bonjour à elle et moi.
Goodbye...
