Tous les personnages canons ne m'appartiennent pas et sont la propriété de JK Rowling.

La Fille de Nurmengard est une fiction faisant partie du Multivers Parfum-Potter, un regroupement de nombreux auteurs se basant sur une fiction d'Ywena : Le Parfum des Arums.

Oubliez l'épilogue du septième tome.

Ywena écrit une saga sur la NextGen à Poudlard, Renouveau.

Zeidra Senester propose une série s'installant à BeauxBâtons, dans le même plan spatio-temporel.

Allan Edem s'envole vers le Japon.

DreamerInTheSky offre sa version des faits quand à l'époque d'Harry Potter, tout en collant au canon. Puis présente les Marchands de Secrets.

Il y a sûrement d'autres auteurs qui y écrivent. D'autres qui arrivent.

Et puis me voilà. Tiph l'Andouille (admirez le pseudo siouplé... Longue histoire). Mon histoire commence à Nurmengard. La prison créée par Grindelwald. Plus précisément, elle portera sur les gardiens de l'édifice de l'époque: les Chevaliers.

Certains personnages que j'utiliserai appartiennent au Multivers, mais il n'est pas nécessaire d'avoir tout lu pour la suivre. Même si c'est bien sûr chaudement recommandé.

Merci à Zeidra pour ses corrections et ses conseils, ainsi qu'à HisalysRose pour être mon Sushi préféré ;)

Bonne lecture :)


Prologue

Bulgarie. 1998.

De simples Moldus ne verraient que la Mer Noire. Pour les plus observateurs, un fin brouillard pourrait danser à sa surface, vers l'horizon, oblitérant les rayons du soleil. Ils n'entendraient que le silence qui faisait la renommée de la région. Pas un oiseau qui gazouillait. Pas de petits animaux s'aventurant sur les langues de sable pour se chauffer au soleil. Quelques touristes épars profitaient d'ailleurs des derniers rayons du soleil de l'été pour peaufiner leur bronzage avant la fin des vacances. Il ne serait pas dit qu'ils rentreraient de Bulgarie avec le même teint de peau maladif que les employés sous-payés qui avaient dû rester travailler. Avoir l'air d'être partis aux Caraïbes avec un budget dix fois plus petit, voilà tout ce à quoi ces vacanciers aspiraient.

Paraître. Ils ne savaient que faire semblant. Tromper, mentir, voler, saccager, brûler. Des sauvages.

Si ces Moldus avaient eu la chance d'être des sorciers, ils auraient vu s'élever une tour immense sur une petite île constituée de rochers noirs, affleurant à peine à la surface de l'eau. En s'approchant, un sorcier aurait pu noter l'inscription qui s'étalait en toutes lettres au-dessus de la grande porte ouvragée. Pour le plus grand bien. Mais avant de pouvoir lire cette devise, il aurait été averti de l'endroit où il se trouvait grâce aux cris qu'il aurait entendus. Le doux silence des Moldus n'existait pas. Seule la douleur, la peur et la mort avaient leurs entrées à Nurmengard. Et le sorcier qui venait d'atterrir sur la petite île les connaissait parfaitement pour les prodiguer autour de lui.

Des suppliques retentissaient à l'intérieur, les cris de douleurs mélangés aux larmes des prisonniers et les hurlements des torturés à qui on ne laissait aucun répit rebondissaient sur les pierres noires et lisses de l'édifice, pour terminer leur course en une douce musique à l'intention du nouvel arrivant. Un frisson le saisit. Il aimait ça. Cette odeur de terreur qui lui emplissait les narines.

D'un simple coup de baguette il sécha sa cape. L'air était encore plus humide qu'en Écosse. Il se retourna impatiemment vers la porte toujours fermée et siffla. Il n'aimait pas attendre.

Enfin la prison s'ouvrit sur un long corridor et un homme d'une quarantaine d'année, le crâne rasé et tatoué, l'accueillit.

- J'ai failli attendre.

- L'argent ? demanda le garde, faisant peu de cas de la remarque qui venait de lui être adressée.

Le sorcier serra sa baguette dans sa main avant de se détendre.

- Je le donnerai à Dominik en personne. Lorsque j'aurai eu ce pour quoi je suis venu.

Le garde grogna une réponse avant de faire demi-tour. Le sorcier lui emboîta le pas. Le corridor, aussi noir que le mur extérieur, serpentait à l'intérieur de la prison. Le but affiché était évident : perdre quiconque essayant d'entrer – ou de s'enfuir – sans autorisation. Ils s'arrêtèrent devant une porte identique à la multitude qu'ils venaient de passer et le garde frappa trois coups brefs avant de l'ouvrir. Le sorcier s'arrêta au milieu de la pièce, détaillant son environnement. Le bureau avait été décoré avec goût, dans des tons plus clairs et colorés que le reste de la prison. Dominik Bruņinieks se leva de son fauteuil pour saluer l'arrivant.

- Jedusor.

Les yeux rouges du sorcier se rétrécirent jusqu'à ne former qu'une fente et il siffla presque.

- Je suis le Seigneur des Ténèbres. Lord Voldemort.

- Bien sûr…

Dominik n'avait cessé de sourire depuis l'entrée du plus redouté Mage Noir de son temps et ses yeux verts clairs pétillaient de malice. Il congédia le garde d'un signe de la main et referma la porte derrière lui d'un simple mouvement du poignet. Nul besoin d'un bout de bois pour pratiquer la magie, tel était son avis. Voldemort le regarda faire sans rien dire. Il savait reconnaître des bons sorciers lorsqu'il en voyait un et ce Dominik exsudait de magie. Après tout, n'avait-il pas battu l'ancien chef des Chevaliers de Nurmengard pour prendre sa place ?

Ces Chevaliers étaient les gardiens de la prison. Ils jouissaient d'un grand pouvoir en Bulgarie et d'une renommée plus grande encore. Un corps d'élite d'une certaine manière. Si habiles que leurs activités les plus lucratives passaient inaperçues aux yeux de leur gouvernement. Car si les Chevaliers de Nurmengard étaient des gardiens de prison, ils étaient surtout des mercenaires, des traîtres à leur pays. Prêts à vendre père et mère contre un bon prix. Accompagné d'une séance de torture si nécessaire.

Aussi, l'air débonnaire de Dominik Bruņinieks incitait à la prudence. Il ne pouvait se mettre les Chevaliers à dos. Car si l'un d'eux disparaissait, un autre prenait aussitôt sa place. Et la chasse au sorcier était un de leur sport favori. Il n'y avait pas de place pour la faiblesse ou les sentiments ici.

Voldemort choisit donc de sortir une grosse bourse de sa cape et la posa sur le bureau.

- Votre paiement.

Dominik ne prit même pas la peine de vérifier la somme que venait de lui déposer le Mage Noir. Après tout, la confiance allait dans les deux sens. Et l'un comme l'autre savait qu'il valait mieux en rester aux politesses d'usage…

- Suivez-moi et ne me perdez surtout pas. Nous n'avons pas le temps de rechercher les âmes égarées.

…Même si Dominik semblait assez enclin aux railleries. Le Seigneur des Ténèbres lui lança un regard qui aurait glacé d'effroi n'importe lequel de ses Mangemorts avant de le suivre dans le dédale de la prison. Le Chevalier marchait d'un pas élastique et il aurait pu allègrement distancer son invité s'il l'avait souhaité. Mais ce n'était pas dans son intérêt de perdre une aussi bonne entrée d'argent.

Ils marchèrent ce qui aurait pu paraître des heures, tandis que Dominik lui expliquait que dans cette partie de la tour, le temps était comme distendu pour que les prisonniers aient l'impression que leur supplice ne finissait jamais. Les cris, à peine camouflés par les portes fermées, retentissaient d'un bout à l'autre du couloir, parfois accompagnés de rires qui appartenaient sans aucun doute aux tortionnaires. L'odeur rance de la sueur, mêlée aux effluves d'urine et de fèces flottait tout autour d'eux, les accompagnant dans l'ascension de la prison.

- Désolé si l'odeur vous incommode, on essaye de leur apprendre à faire pipi au pot, mais il semblerait qu'ils aient encore du mal à appréhender le concept…

Le Mage Noir ne s'embarrassa pas à répondre. Tout juste se fendit-il d'un haussement d'épaule pour montrer le peu d'intérêt qu'il portait aux explications de son guide. Celui-ci ne parut pas s'en émouvoir et continua de discourir sur sa prison pour le reste du chemin.

Dominik s'arrêta enfin sur le dernier palier. Ils étaient arrivés devant la plus haute cellule de la tour de Nurmengard.

- Il est derrière cette porte. Je vous attendrai ici. Vous avez 15 minutes. Passé ce délai, vous serez seul.

Le Seigneur des Ténèbres acquiesça et sourit brusquement. Il sentait que la fin de sa quête était proche… Grindelwald devait avoir la réponse qu'il recherchait à tout prix. Il disparut dans la petite cellule et Dominik referma la porte. Ce qui allait se passer ne le regardait pas.

Il redescendit donc d'un étage et croisa l'un de ses gardiens. Une des séances de torture venait de se terminer. Le pauvre sorcier qui venait de la subir était traîné par un deuxième gardien, incapable de se remettre sur ses jambes. Les yeux hagards, il murmurait une lente litanie qui sembla agacer celui qui le tirait. Le gardien balança son prisonnier contre l'un des murs du couloir pour le faire taire.

- Doucement Alex ! S'il meurt il ne pourra plus souffrir. Et tu sais qu'on est payés pour ça…

- Pardon chef, s'excusa le susnommé avant de pousser le corps inconscient dans la cellule face à lui.

- J'ai 15 minutes de pause, vous voulez une cigarette ? leur proposa-t-il en tendant un paquet Moldu. Lui, la pureté du sang il s'en fichait pas mal. Sangs-Purs ou Nés-Moldus, face à l'emprisonnement et aux sévices qu'ils subissaient ici, rien ne les différenciait. Et s'il ne travaillait généralement que pour les Anciennes familles d'Europe, c'était parce qu'elles étaient les seules à pouvoir se payer le luxe d'employer les Chevaliers de Nurmengard. Leurs tarifs étaient exorbitants, mais c'était aussi l'assurance d'un travail parfaitement réalisé et d'une discrétion à toute épreuve. Vous vouliez faire passer quelque chose d'un pays à un autre alors que c'était impossible ? Tuer votre paternel pour hériter plus rapidement ? Créer et séquestrer un cocatris pour d'obscures expérimentations ? Tout ceci sans que les autorités ou quiconque ne soient au courant ? Vous aviez vos hommes.

Alex refusa la cigarette proposée tandis que l'autre gardien l'acceptait. Ils se dirigèrent vers une des meurtrières dessinées dans le mur face à eux et se posèrent à même le sol.

- Comment va votre fille Dom ? Ça va lui faire quoi ? Cinq ans ?

- Six ans, Alex, six ans… Ça passe beaucoup trop vite, dit-il en secouant la tête. Elle pourra bientôt apprendre à se battre. Elle devra devenir meilleure que moi si elle veut survivre. En attendant, Slepkava est mon petit rayon de soleil...

Et il embrassa le collier en forme de demi-lune qu'il avait autour du cou.

Les deux gardiens frissonnèrent. Dominik Bruņinieks était à leur tête depuis deux ans déjà et pourtant, personne ne savait vraiment ce qu'il pensait. Un instant sérieux comme la mort, prêt à vous découper la peau en de parfait petits carrés et l'instant d'après rieur et rêveur, à la limite de l'enfant turbulent. Dominik était bizarre et de ce sentiment était né la peur. Puis, bien après, il avait eu le respect de ses pairs. Parce qu'il était extrêmement talentueux. L'un des meilleurs chefs qu'ils aient eu. Et les contrats qu'ils obtenaient en étaient d'autant plus juteux.

Terminant sa cigarette en silence, il écrasa le mégot contre les pierres froides avant de le balancer par la meurtrière. Il admira sa chute parmi les vagues noires qui frappaient les rochers en contrebas quelques secondes puis se détourna. Il fallait récupérer le Mage Noir anglais.

A peine arrivait-il devant la porte de la cellule de Grindelwald que Voldemort en sortit. Les pupilles rouges sang et la respiration saccadée, le Lord était en colère.

- Vous n'aurez qu'à disposer du corps.

Dominik soupira. Ils n'étaient pas ses larbins… Il s'abstint toutefois de commentaire, voyant quelques volutes de fumée noire tourner autour des mains du sorcier.

- Venez, je vous ramène à la sortie.

- En fait, j'aurais un autre travail à vous confier… D'ici quelques mois je pense. J'ai préparé une avance si cela vous intéresse. 200 Gallions aujourd'hui, le décuple le jour-même.

Les yeux du Chevalier étincelèrent.

- Quel travail ?

- Aider un de mes serviteurs russe à faire passer de gros colis en Angleterre.

La mention d'un russe fit dresser l'oreille de Dominik. Travailler avec des sorciers d'Europe de l'Est était toujours plus intéressant qu'avec des Rosbifs. Seigneur des Ténèbres ou pas.

- Accordé.

La descente parut beaucoup plus rapide que l'ascension pour le Lord anglais et ils se retrouvèrent bientôt dans le bureau du Chevalier. Une nouvelle bourse apparut et rejoignit sa sœur jumelle, dans l'un des tiroirs.

- A bientôt Lord.

Le Mage Noir pinça les lèvres mais ne réagit pas. La marche jusqu'au bureau avait au moins eu le mérite de lui laisser le temps de se calmer. Il aurait tout le temps de passer ses nerfs sur l'un de ses prisonniers en rentrant ou sur l'un de ses Mangemorts qui ne l'aurait pas assez satisfait.

Oui. Cette idée lui plaisait bien. Il était temps qu'ils se rappellent qui il fallait craindre.

A peine était-il sorti de l'enceinte de la prison qu'il disparut dans un tourbillon de fumée noire.

- Bon débarras, marmonna le gardien de l'entrée.

Dominik ne put que lui donner raison. Il n'aimait pas les anglais.

- Va sortir le corps de Grindelwald. La Manticore a faim.


Quelques mois plus tard...

Dominik Bruņinieks. Un nom qui pouvait faire trembler le plus puissant des Chevaliers de Nurmengard. Un nom qui se chuchotait dans la haute société sorcière, au plus noir de la nuit. Un nom qui faisait frémir ses cibles avant que le coup fatal ne soit porté. Un nom que les tempêtes portaient avec passion au-delà des frontières.

C'était un nom qui faisait peur. Il avait été un homme important. Le plus grand Chevalier de sa génération. Le Capitaine.

Mais le passé était de mise depuis la veille. Il avait fait affaire avec un Lord anglais qui avait échoué, entraînant Dominik et les Chevaliers dans sa chute. Et les échecs n'étaient pas autorisés.

Leur couverture explosée, l'élite des combattants Bulgares allait devenir une bande de mercenaires activement recherchés.

Alors, en ce jours honni, Dominik Bruņinieks brûla tous les dossiers sensibles de Nurmengard pour protéger les siens, regardant les flammes danser d'un air songeur. Qu'allaient-ils devenir ? Qu'allait-il devenir ? Pour le moment, il était encore leur Capitaine, mais combien de temps avant que les Chevaliers ne le considèrent comme inutile ? Avant qu'un des jeunes ne décide de prendre sa place ?

Il entendait les cris d'alerte malgré la porte fermée, les policiers Bulgares débarqueraient dans une quinzaine de minutes maximum, le temps qu'ils abaissent toutes les protections de la prison de Nurmengard.

Calmes malgré l'urgence de la situation, les Chevaliers restaient maîtres de leurs émotions, résultat d'un entraînement à la hauteur de leur réputation. Infernal. La découverte de leur duperie allait porter un coup très dur à la Bulgarie… Le pays venait de perdre ses meilleurs éléments.

Vérifiant d'un dernier coup d'œil que toutes traces de leurs actions avaient disparues, Dominik ouvrit la porte de son bureau d'un simple geste du poignet et se joignit à ses hommes. Ils n'étaient que deux à connaître leur lieu de repli et c'était ce savoir qui le maintenait en vie pour le moment.

Un effleurement sur son épaule lui rappela que tous n'avaient pas perdu foi en lui.

Arrivés dans les sous-sols de Nurmengard, les Chevaliers s'arrêtèrent devant une cellule fermée par une rune futhark. Dominik s'avança et posa sa main au-dessus, attendant le déclic familier. Les Chevaliers entrèrent en file indienne derrière leur Capitaine et se placèrent de part et d'autre de l'imposant animal tapis dans le fond de la pièce.

- Tout le monde est là ?

Silence.

- Allons-y.

Dominik approcha sa main du collier qui retenait la bête prisonnière et, à peine effleuré, ils disparurent.

Lorsque la police Bulgare entra enfin dans Nurmengard, seul le silence effrayant et les rires déments des prisonniers leur parvinrent. Les Chevaliers étaient partis depuis longtemps.


Je tiens encore à remercier sincèrement Zeidra pour m'avoir permis de rejoindre le collectif d'auteur du Multivers, qui me conseille et corrige mes chapitres, les uns après les autres, sans jamais désespérer... Ce qui n'est pas une mince affaire, vous pouvez me croire !

A bientôt pour la suite,

Tiph'