Ça fait depuis un petit moment que ce one shoot vraiment très court me trotte dans la tête, mais jusqu'à présent, je n'avais jamais trouvé le temps de l'écrire. Et hier soir, le flash soudain, à deux heures cinq du matin alors que j'oscillais dans cet espèce d'univers entre sommeil et réalité. Le résultat ? Ce qui suit, écrit sur un coup de tête en pleine nuit.
Il y a un corps.
Un corps blanc qui flotte dans le courant.
C'est un homme. Plutôt jeune. Ses yeux sont verts, ils sont tournés vers le ciel. Ses cheveux sont blonds.
Ou peut être rouges.
Quelle est cette tache sur son visage ? Qui s'étend sur sa peau blafarde.
Du sang ? Sans doute.
Qui se mêle à la transparence qui l'entoure.
Je n'aime pas l'eau.
Ce corps… je crois qu'il s'agit du mien.
A demi immergé dans l'eau claire de cette rivière.
Je n'aime pas ça.
Qu'est ce que je fais là ?
Pourquoi suis-je si blanc ? Si pâle et si immobile ?
Pourquoi y a-t-il autant de sang ?
Pourquoi ai-je mal ?
Pourquoi je n'entends rien ? Pas même le murmure de mon cœur. Pas même le ronronnement du torrent.
Je comprends.
Je suis mort.
Et il n'y a que du bleu où se posent mes yeux.
Et des taches blanches. Cotonneuses ou difformes, filandreuses ou compactes.
Nuages.
Je les aime. Ils me ressemblent. Libres et sans entraves.
Comme moi.
Mais un nuage peut il chuter ? Peut il se noyer ?
J'aimerais vraiment savoir pourquoi je suis là.
Je me souviens un peu. Que s'est il passé déjà ? Nous nous sommes disputés je crois. Encore une fois.
Nous ne sommes pas frères pour rien.
Mais dis moi, qu'est ce que je fais là ?
Quel était le sujet déjà ? De cette énième confrontation ? Une histoire stupide sans doute.
Des insectes ? Non… je ne crois pas.
J'ai du mal à tout rassembler. Que faisions nous, dis moi ? Pourquoi étions nous sur ce rocher ? Pourquoi étions nous là ?
Mes vêtements sont tachés, et pleins d'eau. C'est froid…
Nous nous promenions peut être ? Je ne sais plus… Tu voulais m'avouer quelque chose je crois. Quelque chose d'important pour toi.
Qu'est ce que c'était ?
En rapport avec moi…
Qu'est ce que c'était ?
Que tu m'aimais ?
Moi je ne t'aime pas. Pas comme cela du moins. Pas comme tu aurais voulu.
Je t'aime comme un frère. Parce que c'est ce que je suis. Ni plus, ni moins. Et c'est déjà bien, tu ne crois pas ?
Mais toi, ça ne te plaît pas.
Ça y est, je me souviens. C'est à propos de cela que tu as crié.
C'est pour cela que tu as hurlé, et que la fureur a déformé tes traits.
Pourquoi as tu crié? Etais tu donc si en colère? Qu'est ce que j'ai fait, pour entendre ta voix enfler si loin dans l'air?
je t'ai juste répondu.
Ca ne t'a pas plu.
L'eau est froide. Je n'aime pas cela. Je m'y enfonce encore plus. J'ai si froid…
Pourquoi suis-je ici ? Au milieu de cette rivière si claire, qui n'a pas besoin de mon sang pour la souiller. Je heurte les rochers qui émergent, laissant une trace sanglante sur la pierre grise, comme une preuve de mon passage.
Elle n'a pas besoin de moi dans son lit, je n'ai rien à y faire.
Je ne suis pas à ma place.
Et pourtant je suis là.
Petit nuage tombé bien bas.
Je me rappelle.
Je crois que j'ai eu peur. Peur de ta voix, de ton visage et de ta colère.
Peur de toi.
J'ai fait un pas en arrière, et mon pied a ripé sur la pierre.
J'ai glissé.
Ou bien est ce toi qui m'as poussé ?
Je vous avais prévenu que ce n'était pas très long, mais j'ai pris beaucoup de plaisir à l'écrire. Tout particulièrement la dernière phrase, qui m'ai venue presque immédiatement.
Disclaimer : aucun des personnages ne m'appartient, à mon grand désarroi d'ailleurs. Ils sont la propriété de notre vénéré maître Kamijyo Akimine.
