Bonjour !
Me revoilà avec une nouvelle fic qui fera autant d'émules sinon plus que la précédente, du moins je l'espère ^^. Comme on m'a presque supplié pour que je la poste, je le fais. Je souhaite avant tout remercier tout ceux qui ont lus ma fic précente : Sirius Black, vous avez dit Sirius Black ?
Pour les petits nouveaux (^^), c'est en quelque sorte la grande soeur de cette fic. Elles peuvent bien sûr se lire indépendament.
Je vous préviens tout de suite, mon OC est folle, méchante et cynique mais elle a un bon fond ( très enfoui, je vous l'accorde ^^).
Ce premier chapitre est très long, 13 pages sur Word mais les prochains sont plus courts, enfin, je crois.
Valà, alors, dîtes moi ce que vous en pensez, je croise les doigts pour qu'elle plaise autant que la grande soeur ^^.
C'est trop banal d'être sentimentale :
Résumé : Lisaëlle Dunning est une Gryffondor apparemment comme les autres. Elle est douée sans être surdouée, jolie mais banale, et surtout elle est amoureuse de Rémus Lupin…Quoi ??! Même pas vrai ! Moi ? Amoureuse de ce crétin hypocritement parfait ?! Plutôt crever ! Et c'est là que s'arrête la ressemblance entre Lisaëlle et les autres Gryffondors. Car Lisaëlle déteste Rémus autant qu'elle l'aime. Même pas vrai ! RL/OC.
Chapitre I :
Dîtes à mes amis que je m'en vais…herm, j'ai pas d'amis
Lisaëlle Dunning, septième année à Gryffondor, était, ce qu'on pouvait appeler une curiosité de la nature, un exemple frappant d'illogisme pur. Tout son être n'était qu'un gigantesque paradoxe mais, se disait-elle, elle avait au moins le mérite de s'en rendre compte. Si elle n'avait pas été si réservée, ou pour être plus exacte, si peu intéressée par les autres, elle aurait peut-être eu la chance d'avoir de véritables amis sorciers pour lui assurer le contraire mais ce n'était pas le cas – elle avait bien deux ou trois vieux potes moldus mais ils ne se voyaient plus depuis longtemps -. Cependant, Lisaëlle ne s'en formalisait pas. Elle songeait avec cynisme que les amis n'apportent que des embrouilles, et, pensait-elle, la jeune fille s'en créait assez toute seule pour en rajouter d'autres. Le principal illogisme qui la caractérisait se résumait en un seul nom : Rémus Lupin. Membre de la célèbre bande des Maraudeurs, comprenant, en plus du susmentionné Rémus Lupin, James Potter, capitaine de l'équipe de Quidditch, Sirius Black, le chouchou de ses dames et Peter Pettigrow, le…euh…le goinfre de service ? Bref, la principale anormalité de Lisaëlle avait pour nom Rémus Lupin. Effectivement, dans toute sa jeune vie, Lisaëlle n'avait jamais vu quelqu'un qui faisait tout pour être aussi parfait. Mais quant elle disait parfait, c'était totalement, parfaitement parfait. Voilà, c'était le mot, « parfaitement parfait ». Et s'il y a bien quelque chose qui horripilait la jeune fille, qui la faisait sortir de ses gonds plus qu'autre chose, c'était bien la perfection. Certains psychologues diraient certainement qu'elle souffrait d'un manque de confiance en elle ou d'un quelconque complexe d'infériorité. Or, même si cela pouvait effectivement être le pourquoi de cette haine envers la perfection, là n'était pas la raison principale de sa rancune contre les gens « parfaits ». Non, la raison était tout autre mais aussi toute simple. Sa mère, Miranda Lancial était une femme qui ne tolérait rien d'autre que la perfection. Cette femme avait fait vivre un enfer à sa fille pendant près de 10 ans, lui apprenant à marcher avec des livres sur la tête pour avoir un port de reine, la privant de nourriture lorsqu'elle avait le malheur de poser les coudes sur la table et d'autres petits détails qu'elle préférait oublier. Elle avait donc du vivre dix ans avec cette femme avant qu'elle ne divorce et s'en aille enseigner à Beauxbâtons, pour le plus grand bonheur de sa fille. Ainsi, donc, Lisaëlle avait la rancune tenace et tout ce qui se rapprochait de près ou de loin d'une espèce de perfection, était aussitôt soumis au dédain de Lisaëlle. Et Rémus Lupin, qui semblait croire être la perfection incarnée, n'y avait pas échappé. L'histoire aurait pu s'arrêter là, si Lisaëlle n'avait pas été un paradoxe né. En effet, quelle n'avait pas été sa surprise, son étonnement, lorsqu'en cinquième année, elle s'était rendue compte qu'elle n'était ni plus ni moins tombée amoureuse de lui ! Ce qui faisait qu'elle le haïssait, faisait également qu'elle l'aimait à la folie. Mais, surtout, il ne fallait jamais dire ça face à elle, car la jeune fille entrait aussitôt dans une rage noire. En effet, la jeune fille, si elle s'en était rendu compte en cinquième année, avait immédiatement censuré toute pensée d'affection envers le jeune homme et le haïssait silencieusement davantage chaque jour. Il lui semblait se souvenir, ce jour là, qu'elle était tranquillement entrain de descendre les escaliers menant à son dortoir, lorsqu'un imbécile du nom de James Potter, ayant vu, l'objet de ses fantasmes descendre les escaliers susmentionnés, n'avait rien trouvé de mieux à faire que de grimper sur les marches, les transformant ainsi en toboggan vertigineux. Lisaëlle, entrain de lire à cet instant là, ne l'avait pas vu venir et avait trébuché violemment, tombant durement dans les escaliers pour s'écraser quelques mètres plus loin, la tête sur le carrelage. Si cela avait bien fait rire quasiment tout ceux qui se trouvaient dans la salle, seul Rémus Lupin, alors préfet à cette époque, avait été inquiet pour elle. Sonnée comme elle l'avait été, Lisaëlle s'était laissée conduire jusqu'à l'infirmerie par le susmentionné préfet, et il avait certainement du se dire qu'elle était folle à lier, car la jeune fille avait du raconter des choses sans queues ni têtes. Bref, cet excès de gentillesse, alors que tout le monde s'était mis à se moquer – hormis Lily Evans, la cible de James Potter qui était d'ailleurs sa petite amie depuis l'année passée, qui engueulait magistralement Potter – avait fait que Lisaëlle était tombée amoureuse du Préfet. C'était une histoire bête mais les faits étaient là. Dès qu'elle avait repris ses esprits, la jeune fille avait tôt fait d'enrager plus encore contre Lupin et s'était mise, depuis ce jour-là, à réfuter, tout sentiment envers le Préfet. On aurait pu tenter de la convaincre que ce sentiment n'était pas forcément une chose mauvaise mais Lisaëlle restait persuadée que Lupin voulait se faire passer pour quelqu'un de parfait, seulement, elle n'était pas dupe : personne n'était parfait et c'était donc de la mauvaise foi, oui, Lupin était hypocrite. Et par Merlin, qu'est-ce-qu'elle pouvait bien haïr les hypocrites ! Et, se disait-elle, même s'il n'avait pas été parfait, elle n'aurait eu aucune chance, alors autant ne pas se voiler la face et mieux valait le détester plutôt que d'être comme les bécasses qui lui couraient après. Les Maraudeurs étaient des canons, des modèles de beauté, du genre les mannequins qu'on voit dans Sorcière Hebdo, bref, ils étaient des dieux vivants – Pettigrow mis à part, quoiqu'on aurait peut-être pu le rapprocher de Vulcain, oui, elle savait, elle était méchante et cynique – et elle n'avait rien qui puisse attirer le regard d'un dieu. Il n'y avait qu'à voir les petites amies des deux premiers. Lily Evans, une rousse au caractère volcanique qui avait durement résisté à James Potter pendant trois ans et demi avant de finalement lui tomber dans les bras. Nirvana Prewett, une magnifique brune, quoiqu'à la famille étrange, mais par Merlin, qu'est-ce qu'elle pouvait être belle ! Une carrure de princesse, un visage magnifique, bref, tout ce qu'il fallait pour la lier à Sirius Black. Et, elle, au milieu de tout ça, ridiculeusement banale. Un peu trop grande pour une fille, les cheveux trop incertains – elle entendait par là, le fait que ses cheveux étaient une fois blond platine et raides, pour être le lendemain, blonds miel et ondulés -. A vrai dire, la seule chose qu'elle aimait chez elle, c'était ses yeux. Les yeux qu'elle tenait de son grand-père paternel, décédé alors qu'elle avait seulement douze ans, décès qui l'avait rendue encore plus cynique. Son grand-père avait été, dans sa vie, une figure de constance, une figure d'amour intense. Par Merlin, qu'il avait pu adoré sa petite fille. Il fallait dire que lorsqu'on a une mère qui passe son temps à vous hurler d'être parfaite, un père qui passe son temps au bureau, préférant fuir sa détestable femme et une fille trop peu intéressante, et un grand-père qui vous aime à la folie, vous lui redonnez cet amour au centuple, trop heureuse de vous sentir aimée, quelque part. Bref, ses yeux étaient les siens. D'un bleu lumineux, électrique, un bleu magnifique, le bleu d'un ciel d'été. Et c'est bien connu, les dieux ne tombent amoureux de vous à cause de la couleur de vos yeux. Ainsi donc, pourvue comme elle l'était, comment aurait-elle pu, dans une autre vie où elle aurait été saine d'esprit, séduire Rémus Lupin ? C'était comme si vous vouliez aller sur la lune mais que vous n'avez qu'une paire d'échasse pour y parvenir. Pas besoin d'être un génie pour comprendre : c'est foutu. Alors, si l'échec est certain, pourquoi tenter ? Pourquoi tenter alors que vous êtes certain d'échouer ? Pas besoin de se ridiculiser davantage. Alors, on continue sa vie et on oublie Rémus Lupin. Du moins, cela aurait été le paradis, si sa vie avait été ainsi. Car si Lisaëlle avait réussi à faire taire sa voix romantico-niaise, comme elle la nommait, elle ne pouvait empêcher son cœur de battre plus fort lorsqu'il se trouvait tout près, elle ne pouvait pas s'empêcher d'avoir des frissons lorsqu'il parlait, bref, lorsqu'il était là, son côté, habituellement très enfoui de jeune fille romantico-niaise reprenait le dessus et elle devenait pathétique, encore une chose qu'elle détestait. Lisaëlle soupira, secoua la tête et avança, zigzaguant entre les élèves de Poudlard qui restaient tous plantés là, en plein milieu du hall de gare.
- Ils attendent le déluge ou quoi ? gronda Lisaëlle en regardant sa montre. Presque dix heures.
Elle devait se dépêcher et trouver un compartiment vide avant que quelqu'un ne rapplique. La jeune fille grimpa dans le train et entra dans le premier compartiment vide qu'elle eut trouvé. Soulagée, elle soupira et se mit à fixer l'extérieur, le quai de la gare bondé et tout ses imbéciles qui hurlaient tous plus fort les uns que les autres pour mieux se faire entendre. La jeune fille décida alors de se concentrer sur autre chose. La Gryffondor était d'ailleurs très forte pour ça. Elle s'enfermait très facilement dans sa bulle.
La trotteuse de l'horloge de la gare avait des ratés et le cadran commençait sérieusement à être sale. Un pigeon était entré dans le hall et avait déjà manqué à plusieurs reprises de se prendre un panneau d'affichage en pleine poire. Deux filles de Poufsouffle couraient après un chat et la jeune fille se mit à plaindre le chat. Elle comprenait sa fuite, si les deux énergumènes qui lui couraient après, étaient ses maîtresses. Pauvre chat. Ca y est, l'oiseau s'était finalement pris la pancarte en pleine tronche. Son vol se fit plus chaotique avant que le pigeon ne reprenne ses esprits et ne sorte finalement du hall. Lisaëlle posa ensuite ses yeux sur un couple qui la révulsa immédiatement. La fille était à Poufsouffle et le garçon à Gryffondor. Il semblait à la jeune fille qu'ils s'embrassaient à moins qu'ils ne fassent un échange de chewing-gum ou de salive…Berk…Elle grimaça. Lisaëlle arrivait à se dégoûter toute seule. Même pas besoin d'amis. Elle ricana et aurait peut-être entendu la porte de son compartiment coulisser si elle n'avait pas été si profondément entrain de se moquer de ce couple – « Vous voulez une bavette ? » se demandait-elle silencieusement - . Les personnes l'appelèrent plusieurs fois, sans obtenir de réponse, puisqu'elle était trop profondément enfermée dans sa bulle. Finalement, l'une des personne se décida à s'approcher. Lisaëlle sursauta violemment lorsqu'elle sentit une main se poser sur son épaule. Elle se retourna et manqua de hurler de surprise en reconnaissant Rémus Lupin. Mais qu'est-ce-qu'il faisait là ???! Pourquoi de tous les compartiments fallait-il qu'il vienne dans le sien. La jeune fille analysa que les lèvres du Gryffondor remuaient et se dit qu'il était peut-être temps de rebrancher le son.
- Quoi ???! fit-elle d'une voix abrupte, le regard noir de reproches. Le jeune homme déglutit, certainement à cause du regard qu'elle lui lançait.
- Euh…Désolé de te déranger mais…il y a plus place et on…
- Prenez ce compartiment ! fit-elle d'une voix froide en se relevant brusquement et en prenant bien soin de ne pas toucher Lupin. Elle se dégagea un passage et sortit rapidement du compartiment, sous les yeux éberlués des Maraudeurs et des deux filles qui les accompagnaient. Lisaëlle avança rapidement, faisant fi de la voix de Black qui semblait lui dire de rester. Sans attendre qu'on vienne la chercher, la jeune fille entra dans les gigantesques toilettes mixtes et s'enferma dans la plus grande des cabines. Elle soupira de soulagement, se laissa choir jusqu'au sol avant de voir qu'elle n'était pas toute seule. Assis par terre, dans la même position qu'elle, un Serpentard aux cheveux noirs qui semblaient sérieusement avoir besoin de voir un shampoing, la fusillait du regard.
- Dégage ! gronda le Serpentard. Lisaëlle fit la moue et jeta, méprisante :
- C'est pas marqué ton nom, ici, je crois ! Et si tu ne voulais pas être dérangé, t'avais qu'à fermer la porte !
- Dégage ! réitéra-t-il. J'étais là le premier !
- Oui, peut-être, mais, maintenant, je n'ai aucune intention de bouger, fallait fermer la porte !
Le Serpentard jura dans barbe et la fusilla du regard. Lisaëlle ne s'en préoccupa pas et tenta de faire abstraction du fait que Rémus Lupin avait posé sa main sur son épaule. Son épaule à Elle ! Sa partie romantico-niaise jubilait, limite à sauter partout et à cause de cette stupide partie d'elle-même, elle avait une furieuse envie de vomir. Lisaëlle fouilla dans son sac, à la recherche de quelque chose de précis. Elle en sortit d'abord un livre de Potions, offert par son grand-père que le Serpentard s'empressa d'attraper.
- Hey ! s'exclama-t-elle, outrée. Pas qu'elle était contre de prêter, mais il aurait pu demander !
- Où tu as trouvé ce livre ? s'émerveilla-t-il, comme si Lisaëlle lui avait montré l'emplacement des Mines du roi Salomon.
- Mon grand-père était inventeur, il avait pas mal de trucs…Et il adorait les potions.
« Pourquoi je lui racontes, ça, moi ?! » se demanda-t-elle en fouillant à nouveau dans son sac pour en sortir un tout petit engin que son grand-père lui avait bricolé, tandis que le Serpentard feuilletait le livre, les yeux brillants.
- Je…peux te l'emprunter ? s'enquit-il, dans une grimace, comme si cela lui coûtait de faire preuve d'une pareille politesse.
- Bah, si tu fais attention et que tu me le rends, aucun problème ! lança Lisaëlle. « Mais qu'est-ce qui me prend ???! » Certainement que ce n'était qu'un peu de pitié qui remontait à la surface puisqu'en face d'elle, assis dans la même position qu'elle, se tenait ni plus ni moins que Severus Rogue, le souffre-douleur des Maraudeurs – sauf de Lupin, puisque ce dernier ne faisait jamais de tord à un autre élève puisqu'il était si parfait. C'est bon, elle le détestait à nouveau.
- Tu es sérieuse ? s'exclama-t-il, un soupçon d'incrédulité et de méfiance mêlées.
- Oui, mais t'as intérêt à y faire attention ! ajouta-t-elle tandis qu'elle mettait de petits ronds de plastiques noirs dans ses oreilles, des petits ronds qui étaient rattachés à l'invention de son grand-père par un fil.
- Mais qu'est-ce-que tu fais ? s'exclama-t-il tandis qu'elle appuyait sur un bouton.
- Hein ?! Ah, ça ?! J'écoute de la musique.
- T'es débile ?! Tout le monde va savoir qu'on est ici si tu mets de la musique !
- Mais non, c'est une invention de mon grand-père…Il trouvait ça dommage qu'on ne puisse pas se balader en écoutant de la musique alors il a inventé ça ! dit-elle fièrement en montrant le petit tube de plastique qu'elle tenait dans sa main. Le Serpentard fronça les sourcils, incrédule. Lisaëlle soupira et lui tendit l'invention de son grand-père. « Bon sang, mais qu'est-ce que je fous ? D'abord le livre, ensuite, mon truc-à-musique ! Je deviens folle ». Méfiant, Rogue la dévisagea et mit les deux ronds dans ses oreilles, de la même façon qu'elle l'avait fait et Lisaëlle appuya sur un bouton, ce qui eut pour effet de déclencher la musique et de faire sursauter le Serpentard. Il resta coi quelques instants avant de lui rendre son « truc-à-musique, comme elle l'avait dûment nommé ». Lisaëlle remit alors les ronds en plastique dans ses oreilles et chercha la musique qu'elle voulait écouter. Heureusement, son grand-père avait vécu assez longtemps pour lui inclure les musiques des Beatles, son groupe préféré. Certes, c'était un groupe moldus, mais après tout, elle l'était à moitié, à cause de son père. En fait, son grand-père sorcier, celui qu'elle aimait tant, avait épousé une Moldue, moldue qui lui avait donné deux fils, le premier Richard, sorcier et auror de son état et Jethro, le père de Lisaëlle, moldu et expert en assurance. Ainsi, dans ses oreilles retentirent les paroles de la célèbre « Lucy in the sky with diamonds ». Le Serpentard la regarda, interloqué, quelques secondes avant de reprendre avidement sa lecture. Lisaëlle ne sut pas trop ce qui lui prit mais elle lança, nonchalamment :
- Au fait, j'm'appelle Lisaëlle Dunning !
- Severus Rogue…dit-il en retour sans lever les yeux du livre. Lisaëlle ne s'en formalisa pas et continua d'écouter sa musique tout en fixant le carrelage des murs des toilettes qui avait été d'ailleurs très mal posé. Des pas se firent entendre et les deux occupants clandestins des toilettes se figèrent. Rogue sortit sa baguette et murmura un sortilège informulé qui eut pour effet de fermer la porte de leur cachette sans bruits. Impressionnée, Lisaëlle haussa les sourcils avant de se remettre à la contemplation du carrelage. On tenta d'actionner la poignée mais la porte resta fermée. Les intrus repartirent et Lisaëlle changea de morceau pour tomber sur « Can't buy me love ». Ils passèrent près de trois-quarts d'heure ici avant que Rogue ne relève la tête et ne dévisage Lisaëlle.
- Quoi ? fit celle-ci d'une voix tout à fait correcte. Presque polie, même si on considérait le ton sur lequel elle avait parlé à Lupin.
- Je me demandais… pourquoi tu t'es enfermée ici ?
- Ah…A cause de…On m'a viré de mon compartiment et j'avais pas envie de me retrouver avec des gens que je ne connaissais pas.
Il haussa les sourcils, et Lisaëlle fit le lien. Après tout, elle ne le connaissait pas plus.
- Je n'avais pas prévu que quelqu'un squatte déjà ici, mais, à tout réfléchir, tu es de meilleure compagnie que ceux qui m'ont virée…
« Mais qu'est-ce qui me prend ??! Depuis quand je fais des compliments aux gens que je connais pas ? Aux gens tout court, d'ailleurs ! Allô Ste-Mangouste, on a une malade sérieusement atteinte, là ! ».
- Et, c'est qui, ces gens ? s'enquit-il, étonné mais surtout incrédule.
- Les Maraudeurs.
Il plissa les yeux et eut un regard mauvais.
- Quoi ?
- Te fous pas de moi, tu vas le regretter, Dunning !
- Je me fous pas de toi, je peux pas les blairer, point barre !
- Toutes les filles les adorent ! fit-il en prenant une voix aiguë et cruche, tout en mimant des guillemets avec ses doigts. Lisaëlle ne put s'empêcher de rire et contra :
- Alors, c'est que je ne dois pas être une fille…Je commence sérieusement à débloquer, je devrais peut-être me faire soigner.
Il afficha un air qui montrait qu'il était tout à fait d'accord avec sa remarque. Puis, il fronça les sourcils.
- Et, qu'ont-ils bien pu faire pour que tu les détestes ?
- Bon, j'admets, Pettigrow m'a rien fait, mais il est idiot, alors… Ensuite, Potter est un imbécile arrogant, Black ne vaut pas mieux et…Lupin, est un hypocrite qui se croit au-dessus des autres tellement il se veut « parfait ». La jeune fille eut une grimace si probante que Rogue sourit, convaincu.
- Les filles comme toi sont en voie de disparation…marmonna-t-il.
- Les filles comme moi ? répéta Lisaëlle, pas sûre que ce soit un compliment.
- Les filles censées. Précisa-t-il, ce qui fit rire la jeune fille.
- Ouais, j'ai remarqué, aussi. Rigola-t-elle.
Et il reprit sa lecture tandis que Lisaëlle répétait silencieusement : « I don't know why you say goodbye, I say hello ». Peu après, la jeune fille demanda :
- Et toi, pourquoi tu squattes ici ?
Il releva la tête et la scruta, cherchant certainement s'il pouvait réellement lui dire avant de marmonner d'un air las et de reprendre sa lecture :
- Potter !
- Ah…
C'est à cet instant que Lisaëlle et Severus entendirent des voix qu'ils reconnurent bien vite.
- …un nouveau ! T'imagines si je dois choisir entre Peterson et…Peterson ! faisait la voix plaintive de Potter.
- Et tu crois que tu en trouveras un autre ? Parce que l'année dernière, Timson était pas mal… lança la voix de Black.
- Ouais, mais je suis sûr qu'on pourrait trouver mieux ! grommelait Potter. Enfin, il était tout juste potable…Parce que Peterson, niveau renvoi de cognard…Ah, ça, il sait frapper… mais pas viser ! L'année dernière j'ai failli me prendre je ne sais combien de fois un cognard en pleine tronche !
Lisaëlle comprit enfin de quoi ils parlaient. Quidditch, évidemment ! Quel autre sujet de discussion pourrait-il y avoir dans la bouche de Potter ? Pas qu'elle aimait pas le Quidditch, au contraire mais, quand même…
- Certes mais…
- C'est pas vrai ! C'est encore occupé ! coupa Potter. Hé ! Le gens, t'a bientôt fini ou faut que j'aille à l'autre bout du train ?
Lisaëlle regarda Rogue qui lui fit signe du regard de répondre. Offusquée, Lisaëlle secoua la tête. « Non, mais, il se croit où, lui ? Je vais pas lui répondre, il va me faire la causette, après ! »
- Hé ?! Y a quelqu'un ? Tu pourrais répondre, au moins !
- Dégage ! lança la voix de Lisaëlle. « Mais merde, j'aurais pas pu la fermer ?! »
- Attends un peu, c'est toi, la fille de tout à l'heure ?!
« Eh Merde ! Je le savais bien qu'il fallait que je la ferme ! ».
- Dégage ! fut la seule réponse qu'elle consentit à lui donner.
- On voulait juste savoir si on pouvait squatter ! lança Black. On t'a pas virée !
- Dégagez ! reprit Lisaëlle.
- Tu pourrais être plus polie, on l'est, nous ! fit Potter, la voix sèche.
- Et quelqu'un t'a demandé de l'être ? nargua Lisaëlle. Foutez-moi la paix !
- J'aimerais bien aller aux toilettes ! intervint Potter.
- Tu comptes aussi me virer des chiottes ! souffla-t-elle.
- Parce que tu squattes ici ? fit-il, éberlué.
- Mais est-ce-que je t'ai demandé de me parler ? se plaignit-elle. Va faire chier quelqu'un d'autre !
- Piouff…La gentillesse ne va pas t'écorcher ! grommela Black.
- Pourquoi je serais gentille ? marmonna Lisaëlle plus pour elle-même que pour être entendue. Malheureusement, Black avait vraisemblablement une excellente ouïe.
- Bah, peut-être parce qu'on est dans la même maison que toi ? ironisa-t-il.
- Ah bon, j'ai du mal lire le règlement, on doit être gentil avec ceux de notre maison ? C'est marqué où ? railla-t-elle. Les deux amis restèrent sans voix et Potter lança :
- Même si tu ne nous apprécies pas, ce n'est pas la peine de nous parler comme ça, on est pas tes chiens ! Et si notre…train de vie ne te plaît pas, pas la peine de t'en prendre à Rémus !
Lisaëlle ne put retenir un ricanement mauvais et Black lança :
- Quoi ? T'aime pas Rémus non plus ? On peut savoir ce qu'il t'a fait ?
- Vous savez que ça s'appelle du harcèlement, ce que vous faîtes ?
Elle les entendit soupirer et ils partirent. Lisaëlle, soulagée de ne pas avoir à s'expliquer sur son comportement releva les yeux pour voir que Rogue la dévisageait, cherchant à savoir le fin mot de son comportement. Lisaëlle sentit une intrusion dans sa tête et ferma immédiatement son esprit. Fulminante, elle le fusilla du regard, lui arracha son livre des mains et sortit rapidement des toilettes. Elle n'était pas nièce d'Auror pour rien ! Elle savait comment pratiquer l'occlumencie ! Lisaëlle s'éloigna alors, le plus loin possible du compartiment dont elle avait été spoliée et des toilettes qui recelaient un futur mangemort en puissance. Elle s'arrêta devant l'une des portes de sortie de wagon et fixa l'extérieur pour tâcher de se calmer. Mais apparemment, ce n'était pas sa journée car on lui fonça dedans. Lisaëlle baissa la tête et fusilla la Poufsouffle du regard, Poufsouffle qui se trouvait être celle dont s'était moquée Lisaëlle, alors qu'elle courait après un chat.
- Désolée, je t'avais pas vue…chuchota-t-elle, les joues rouges.
- Pas grave. Répondit Lisaëlle. « Franchement, je deviens trop gentille ! ». La fille sembla perdre de sa gêne et sourit. Oui, elle n'était franchement pas belle mais il y avait quelque chose d'attachant en elle. « Mais qu'est-ce qui m'arrive à moi ? »
- Tu…Tu n'as pas de compartiment ?
« De quoi j'me mêle ?! »
- Non, on m'a virée ! dit-elle dans un faux sourire. "Tu. Es. Complètement. Maboule."
- Ah…Tu veux venir avec nous ? On est que quatre, y a de la place !
« Venir avec toi ? Pour quoi faire ?! Me retrouver dans un compartiment de Poufsouffle cinglées ? Parce que, c'est bien connu, les Poufsouffle sont folles ! »
- Euh…
- Allez ! Viens ! fit la fille en la tirant par le bras pour l'amener jusqu'à un compartiment un peu plus loin. Elle ouvrit la porte d'un coup de pied et lança d'une voix chantante :
- J'ai trouvé un chaton perdu !
« Un chaton ???! Mais, elle se prend pour qui, celle-là ???! Non mais, oh ! » Lisaëlle eut un sourire forcé et elle détailla avec étonnement les personnes qui occupaient le compartiment. Un garçon de septième année qui était à Poufsouffle également, il avait les cheveux bruns coiffés en pics sur le sommet de son crâne, grâce à un sort, les yeux d'un vert lumineux et s'était assis dans une position nonchalante. Il leva les yeux vers elle et fit un signe de tête. Ensuite, face à lui, se tenait une fille de Serdaigle, de septième année, elle aussi, qui se cachait derrière des cheveux noirs. Elle avait de petites lunettes rectangulaires qui dévalorisaient ses yeux bleus foncés, et en plus de ça, elle ne semblait pas connaître l'existence d'une pince à épiler. La Serdaigle lui jeta un timide coup d'œil avant de rougir comme une pivoine et de se mettre à fixer avec insistance, ses lacets. La dernière personne était le sosie parfait de celle qui avait enlevé Lisaëlle. Toutes les deux à Poufsouffle et certainement, vu leur taille en cinquième année. Elles ne pouvaient être que des jumelles. Leurs cheveux bruns étaient coiffés de la même manière et leurs yeux étaient d'un gris foncé qui, malgré le fait qu'il rappelait la couleur du béton, était plutôt joli.
- Euh, ma voici ma sœur, Annabel, mon cousin Aaron et une copine, Kate…Moi c'est Alicia…Et…toi ?
- Lisaëlle…répondit la Gryffondor. Z'êtes sûr que ça vous dérange pas ?
« C'est pas vrai ! Parce que tu comptes rester là ? C'est pas possible ! Je deviens folle ! Kssss ! Vade Retro Satanas !"
- Aucun problème ! sourit le dénommé Aaron en tapotant le siège de sa main. Lisaëlle s'assit entre lui et Alicia, celle qui l'avait kidnappée.
- Alors, tu es en quelle année ? s'enquit Annabel en souriant comme une délurée.
- Septième…
- Nous en cinquième…On passe nos buses cette année…répondit Alicia. La misère ! firent les deux sœurs en chœur.
- Eh ! Nous on passe nos Aspics ! lança joyeusement le garçon. C'est dix fois plus dur !
Lisaëlle sourit brièvement, un faux sourire qu'elle arrivait à rendre sincère, elle ne savait trop comment. Elle avait vraiment l'impression de ne pas être à sa place, ici, mais en même temps, ce n'est pas comme si elle avait un endroit ou aller! « Je deviens aussi folle que ma mère ! »
- Peut-être, mais toi, tu es bon partout, Aaron ! souffla Kate d'une petite voix, les yeux brillants. Lisaëlle devina immédiatement que Kate en pinçait sérieusement pour le dénommé Aaron, qui lui, ne semblait pas du tout s'en apercevoir.
- Ah, ah ! rigola-t-il. Certes, certes mais quand même…Vous n'êtes pas trop mauvaises non plus, les filles !
- Dis, tu es à Gryffondor, tu dois connaître les Maraudeurs…
- Ah…eux…se plaignit Lisaëlle.
- Quoi ? Tu ne les aime pas ?! s'exclama Aaron, stupéfait, se redressant de tout son séant.
- Nan, ils me soûlent ! J'aime pas les imbéciles arrogants…
- Ah…fit Annabel. Tu ne saurais pas si Pettigrow aurait une petite amie ?
- Pettigrow ? répéta avec dégoût sa jumelle. Lisaëlle fronçait les sourcils, une grimace de dégoût sur le visage.
- Bah, faut bien commencer au bas de l'échelle, si tu veux aller avec Potter ou Black !
- Herm…Pour Potter et Black, c'est foutu ! fit observer Lisaëlle. Ils sont raides dingues de leurs copines… "Sors de ce corps, Démon ! Toi et Moi on est pas la même personne ! Depuis quand tu donnes des conseils aux gens ???!"
- Je croyais que tu ne les aimais pas…comment ça se fait que tu saches ça, alors ? demanda Aaron.
- C'est ça, l'ennui avec les Maraudeurs, c'est que même si t'en a rien à faire de ce qu'ils racontent, ils parlent tellement fort que tu ne peux qu'entendre leurs conneries !
Aaron éclata de rire et jeta un coup d'œil à ses cousines avant de dire, l'air franchement pas désolé :
- Pas de bol, faudra trouver d'autres pigeons !
- Pigeon toi-même ! bougonna Annabel en lui lançant un coussin dans le visage, ce qui augmenta son éclat de rire. Ils passèrent la journée ainsi et Lisaëlle resta la plupart du temps silencieuse, ne répondant qu'aux questions qu'on lui posait et ce n'était pas plus mal. Lorsqu'il fut temps de descendre du train, Lisaëlle sut immédiatement que les Maraudeurs n'avaient aucune intention de la laisser les détester tranquillement dans son coin. En effet, à peine étaient-ils descendu du train qu'ils l'épièrent et chuchotèrent entre eux d'une manière tout sauf discrète.
J'espère que les nouveaux lecteurs se manifesteront...
Bye, à la prochaine ( bientôt, normalement)
