CATEGORIE: ROMANCE/HUMOUR

COUPLE (s : Oscar/ANDRE

REVIEWS:Avec plaisir, bonnes et mauvaises mais pour les mauvaises soyez construtifs, toutes reviews bêtement méchante et gratuite sera supprimée.

RATING: Adolescent

DISCLAIMER: Lady Oscar ( la rose de Versailles) appartient à son seul auteur Riyoko Ikeda et TMS .Je n'en ai pas les droits. Ceci est une fiction écrite par un fan pour les fans qui n'a aucune autre intention que de distraire et n'en retire aucun bénéfice. : .

Chapitre 1

Oscar venait de s'enfuir de la galerie des glaces laissant Fersen à son étonnement. Elle ne vit pas celui-ci la suivre.

Leur sortie ne passa pas inaperçue. Toute la cour, se demandait ce qui avait bien pu se passer.

La jeune femme pleurait devant la fontaine.

« Oh Fersen comme il est doux et cruel de vous aimer » dit t'elle en larmes.

« Ainsi donc, Oscar vous m'aimez » dit Fersen qui était à quelques mètres d'elle. Elle se retourna bouleversée.

« Vous… » dit t'elle horrifiée.

« Oui… »

« Oubliez cela Fersen. Oubliez cette folie qui m'anime. Je n'ai pas le droit d'aimer ni d'être aimé »

Elle voulu s'enfuir mais Fersen l'a rattrapa par le bras.

« Lâchez moi » implora t'elle.

« Oscar » dit Fersen en la tirant vers lui.

Elle le regardait interrogée. Il la fixait intensément.

« Que faites vous ? »

En guise de réponse, il déposa ses lèvres sur les siennes. Elle se laissa faire quelques instants puis réalisant ce qui se passait, rompu le baiser et sans réfléchir gifla le Comte.

« Pardonnez moi Oscar, je me suis laissé emporter. Je… » dit Fersen perturbé de voir Oscar si belle, si féminine ainsi que d'avoir entendu sa confession.

« Laissez moi , maintenant Fersen. Vous aimez la Reine »

Fersen était troublé.

« Le cœur vacille si facilement Oscar. Vous êtes si belle »

La jeune femme se sentit rougir mais décida de partir. Elle ne savait que faire ni que penser.

« Au revoir, monsieur, il me faut rentrer »

« Oscar, mon amie, vous accepterez de me revoir ? »

Elle fit « oui » de la tête et disparut le cœur battant dans la nuit.

Elle rentra discrètement. Malgré tout André l'entendit revenir. Il ne sortit pas de sa chambre. Plongé dans ses pensées . Oscar était allée au bal en femme pour séduire Fersen. Heureusement que le beau suédois se mourrait d'amour pour la Reine sinon, il aurait été moins tranquille. Il s'inquiétait cependant, pour son amie. Rien de bon ne pouvait résulter de cette démarche.

Le lendemain, ils se croisèrent mais évitèrent de parler de la soirée de la veille. Oscar était rêveuse et absente. Elle avait décidé de ne pas se rendre à Versailles avant quelques jours. André se plongeait dans la lecture, et le soin des chevaux.

Pendant ce temps à Versailles, on ne parlait que de l'inconnue qui avait séduit le comte de Fersen. Il ne fallu pas plus d'une heure pour que la nouvelle ne parvienne aux oreilles de Marie-Antoinette. Madame de Polignac ayant prit soin de relater les faits.

« Ils ont même été aperçu s'embrassant dans les jardins » dit la comtesse omettant soigneusement de parler de la gifle.

La reine était bouleversée.

« Savez vous qui est cette femme ? »

« Non, tout le monde se pose la question, elle était cependant d'une grande beauté et monsieur de Fersen semblait envouté. »

« Laissez moi, madame de Polignac. Je souhaite me reposer avant les audiences »

« Bien majesté » dit Julie en se retirant.

Une fois seule, Marie Antoinette s'écroula sur son siège. Les larmes coulaient. Elle n'ignorait pas que Fersen avait des maitresses. Elle s'en était faite une raison, elle-même était mariée. Ils ne se voyait pas souvent. Mais, jamais il n'avait été indélicat au point de séduire d'autres femmes ici, à Versailles. Comment avez t'il osé ?

« Oh Fersen, pourquoi ? Pourquoi me faire cela, ici sous mon toit ? »

Elle se mit à pleurer. « Suis-je entrain de vous perdre… ? » Une fois épanchée de ses larmes et calmer . Il ne lui vint plus qu'une chose en tête : Qui était cette femme ?. Elle se leva. Personne ne pouvait entrer à Versailles, encore moins à un bal, sans décliner titre et identité. L'avantage d'être Reine, était qu'elle avait l'accès aux registres des invités contrairement aux autres.

Sans plus attendre, elle alla voir la personne qui était en charge de cette tâche.

« C'est une personne qui n'ai jamais venu auparavant. Vous avez sans doute du la remarquer » dit t'elle.

« Oui, majesté. » dit l'homme en montrant le registre. « Il s'agit d'une parente du colonel de Jarjayes. La comtesse Françoise de Jarjayes »

La reine fronça les sourcils. Se pouvait t'il qu'elle fut une sœur d'Oscar ? Une cousine ?.
« Faites venir, le colonel dans mon boudoir » demanda t'elle.

« Le colonel a signifié son congés pour quelques jours »

« Comment ? Mais pourquoi n'ai-je pas été mis au courant ? »

« Son écuyer par contre, viendra dans l'après midi, prendre ses affaires ».

« Très bien. Alors dès qu'il sera là, convoquez le dans mes appartements » ordonna t'elle.

Apres deux heures d'audiences interminables. La reine rentra dans ses appartements. Sa fille lui sauta dans les bras.

« Oh, tu es là mon trésor. Et où sont tes frères ? »

« Avec Madame de Jarjayes » dit la petite fille.

Madame de Jarjayes. Pourquoi n'y avait t'elle pas pensé plus tôt ? Elle fit demandé la présence des ses fils et de la comtesse. Après quelques banalités échangées. La reine entra dans le vifs du sujet.

« Non, majesté aucune de mes filles n'est sur Paris en ce moment. D'ailleurs elles me manquent. Nous ne voyons jamais la famille , ni du coté de mon mari , ni de la mienne qui est originaire du sud de la France. »

« J'en suis désolée. Dites moi, madame, j'ai cependant entendu parler d'une comtesse Françoise de jarjayes ? Cela vous dit quelque chose ? »

« Françoise ? Oh non, il n'y a pas de Françoise… A vrai dire , il y a bien un François c'est le deuxième prénom de mon fils, Oscar. Mais pas de Françoise. »

Un frisson parcourue Marie Antoinette . Elle n'y avait pas pensé. Etait ce une coïncidence ? Oscar était une femme après tout. Cela lui semblait pourtant bien improbable. Oscar et Fersen ? Non. Impossible. Le colonel ne se comportait pas en femme et ne lui ferait jamais d'ailleurs une chose pareille.

« Voulez-vous que je me renseigne, Majesté ? »

« Non. C'est inutile. Je vous remercie d'avoir pris soin de mes enfants. Je vais profiter d'être un peu seule avec eux »

Madame de Jarjayes se retira. Malgré tout, le doute envahit Marie Antoinette. Elle ne pouvait pas demander à sa dame de compagnie. C'était trop délicat et puis madame de Jarjayes avait l'air sincèrement surprise.

Elle soupira. Il restait André. Elle le verrai sous peu. Il était toujours avec le colonel. Lui saurait. Oui, mais il lui était aussi extrêmement fidèle. Il était du genre à ne pas craindre la Reine pour défendre son maitre. Et elle ne voulait pas le menacer. Ce n'était pas son genre. Elle décida donc, d'opter pour une autre stratégie. Comme disait souvent son ami Julie « il faut savoir prêcher le faux pour connaitre la vérité ».

Alors qu'André arrivait à Versailles. Oscar recevait un messager de Fersen l'invitant à diner.

A peine, le jeune homme fut t'il arrivé que l'on mena dans les appartements de la Reine. Il ne comprenait pas pourquoi la Reine voulait le voir lui.

Marie Antoinette était debout. Il fit la révérence.

« Majesté »

« André, c'est un plaisir de vous revoir. Comment allez-vous ? »

« Très bien. »

« Je vous ai fait venir pour une raison précise. Je n'ai pas l'intention d' y aller par quatre chemins. Dites moi, pourquoi Oscar est t'elle venue au bal séduire monsieur de Fersen ? »

Le cœur d'André bondit. Un frisson d'horreur le parcourut. La Reine avait été mise au courant. Il paniquait.

« Répondez-moi » demanda t'elle le cœur battant. La reine avait remarqué l'air pâle de l'écuyer de son colonel. Elle avait comprit que cette inconnue était bien Oscar. « Le mieux, majesté, serait de lui demander » avoua André.

« Cela, je ne le peux » dit t'elle en se laissant tombant sur la chaise suite à la confirmation qu'elle venait d'avoir . « Savez vous, combien je me sens trahie. Oscar était la seule à qui je me confiais sur mon amour pour Fersen. Celle a qui je faisais passer les messages. Et voila que j'apprends qu'ils ont dansés ensemble , ici même. Qu'ils se sont embrassés. »

La dernière phrase choqua André au plus haut point.

« Comment ? Non, c'est impossible » dit t'il.

Il serra les poings. La colère montait. Comment cela avait t'il pu se produire ? N'était t'il pas censé n'aimer et ne voir que la reine. Les larmes commençaient à lui monter aux yeux mais il ne les laissa pas couler.

« C'est pourtant ce qu'il s'est passé » confirma la Reine qui remarqua la profonde peine qui animait son invité.

Ce dernier se ressaisit. L'inquiétude que la Reine puisse punir Oscar demeurait toujours en lui.

« Majesté. Qu'allez-vous faire ? »

« Ne vous inquiétez pas. Que puis je faire ? Ne suis-je pas moi-même , une femme mariée. Je n'ai aucun droit sur monsieur de Fersen. » dit t'elle la voix tremblante. « Dites moi seulement, si vous le savez, pourquoi Oscar a-t-elle agit ainsi ? Si vous saviez comme cela me peine » elle aussi avait les larmes aux yeux.

« Je crains , Madame, comme vous le savez, que les sentiments ne se contrôlent pas ni ne sont régis pas la raison ».

« Elle l'aime… » cette fois, La reine laissa couler ses larmes. « Pourquoi, André. Pourquoi , elle ? La seule personne en qui j'avais confiance ? Pensez- vous que monsieur de Fersen ? Oh mon dieu, suis-je en train de le perdre ? » sanglota t'elle.

« Je peux comprendre votre peine, mais ne blâmez pas Oscar ,d'avoir un cœur de femme. Quant à monsieur de Fersen, je sais tout l'amour qu'il a pour vous et… »

« Oui, mais nous nous voyons si peu. Je ne me suis jamais faites d'illusions. Mais cette fois, c'est trop dur. Oscar n'est pas n'importe qui. Ni pour moi, ni pour lui. Cela doit donc être sérieux pour qu'ils en ignorent tous deux la douleur que cela me cause. »

La reine porta les mains à ses yeux. La vie était si dure pour elle. Elle venait de perdre l'amour de sa vie ainsi que la personne en qui elle avait le plus de confiance en ce monde . Il ne lui restait donc plus que ces enfants. Mais même là, louis joseph avait une santé si fragile.

« Majesté… » dit André troublé de voir la Reine s'effondrer ainsi devant lui.

Pendant ce temps, Oscar monta dans le carrosse qui devait l'emmener chez Fersen. Elle avait mis sa plus belle tenue masculine. Elle avait songé à mettre une robe cependant elle ne se sentait pas à l'aise et beaucoup trop exposée dans un vêtement de femme.

Son cœur battait à tout rompre. Qu'allait donner cette soirée ? De quoi allaient t'ils parler ? Qu'allait t'il faire ? A cette pensée, elle se sentit rougir. Allait t'il encore l'embrasser ? A vrai dire, elle était impatiente mais en même temps terriblement angoissée. Elle songea un instant à demander au cocher de faire demi tour mais n'en fit rien.

Elle arriva enfin . Fersen l'accueillit avec un large sourire. Au fond de lui ravit qu'elle fut venue mais déçut qu'elle ne fut pas vêtue d'une robe. Elle était si merveilleuse et envoutante habillée en femme.

Au moment même où Oscar franchissait le seuil de la porte des Fersen, André franchit celle du château des Jarjayes. Il apprit par Grand-mère qu'Oscar était partie diner chez monsieur de Fersen.

La nouvelle bouleversa André qui partit directement se réfugier dans sa chambre. C'était un cauchemar et il allait se réveillé. Oscar et Fersen étaient t'il devenus fous ? Il repensait à la Reine et ses larmes. Et lui dans tout cela ? Il se sentait trahi et abandonné aussi. Depuis qu'il était rentré, il était hanté par l'image de son Oscar embrassant Fersen. Il donna un coup de poing à son oreiller. Dire qu'au moment présent , elle était avec lui.

De son coté , La reine épuisée, était avec son époux.

« En effet, vous êtes bien pâle » constata Louis XVI

« Je vous le demande. Laissez moi dans ses conditions , retourner à Trianon. »

« Cela va encore provoquer un scandale » dit t'il.

« Quoi que je fasse, provoque un scandale ; monsieur. Mais j'ai besoin de ce repos »

« Très bien, par contre Louis joseph, ne vous rejoindra que dans deux jours »

« Oh merci Louis »

Elle se blottit dans ses bras et l'embrassa. C'était là pour le roi, amoureux de sa femme, un inestimable trésor.

Quelques instants plus tard, un messager entrait dans le bureau du général de Jarjayes.

« J'apporte un message du Roi »

« Je vous écouté. »

« Par ordre du roi, La présence de Madame de Jarjayes est requise pour accompagner la Reine qui se retire pour une durée indéterminé avec ses enfants à Trianon »

Le général acquiesça. C'était un grand honneur. « De plus, leurs majestés requièrent que l'écuyer André Grandier soit retiré de votre service et mise au leur . Il accompagnera également La reine à Trianon. Il est assuré de voir ses gages revus à la valeur de sa nouvelle fonction. »

La dernière partie du message surpris considérablement le général et ne le ravit pas. Cependant c'était un ordre royal.

« Très bien » dit le général. « Je ferai le nécessaire ce soir »

Pendant ce temps, Oscar et Fersen dinaient tranquillement.

« Dites moi, Oscar, ma question va peut être vous sembler trop direct, mais depuis quand me portez vous de tels sentiments ? »

« Fersen, je ne saurais vous dire exactement… Peut être après que vous soyez revenu de Suède et que vous m'avez sauvée. Je me suis rendue compte combien vous m'avez manqué. » dit Oscar troublée.

« Je vous dois la vérité ma chère Oscar. Je ne sais plus que penser depuis hier. Je me suis souvent demander à quoi vous ressembleriez si vous aviez suivi le destin de votre nature…Et hier… » dit Fersen pensivement. « Vous m'avez donné la réponse. Oscar j'aimerai fait connaissance avec la femme que vous êtes et que vous avez toujours caché. »

« Vous savez, cette femme, je ne la connais pas moi-même » dit Oscar pensive.

« Il se fait tard Oscar, Je vous propose de rester ici. »

« Comment ?» fit la jeune femme choquée.

Fersen perçut l'embarras.

« En tout bien tout honneur, cela va de soit » dit t'il amusé. « Oscar vous ne m'avez pas cru capable de vous… »

Elle était rouge maintenant. Il se mit à rire.

« Demain, nous pourrions faire une promenade à cheval et pique niquer. Qu'en pensez vous ? »

« Ce serait une excellente idée » dit Oscar.

Elle vivait dans un rêve. Demain, elle serait avec le suédois et il semblait qu'il lui faisait la cour.

« C'est parfait. Lydie va vous montrer votre chambre. »

Le général de jarjayes lui rentra pour annoncer la nouvelle à sa femme et André.

« Comment monsieur ? » fit André choqué.

« C'est un ordre de leur majesté. Vous quitterez dès demain avec madame mon épouse le château pour rentrer au service de la reine »

« Mais »

« Suffit André. Nous n'avons pas le choix. » .

Le général laissa le jeune homme perplexe. Il n'allait tout de même pas réellement quitter le service d'Oscar ? Madame de Jarjayes était à ses cotés.

« Quelle formidable opportunité pour vous André. Votre vie va changer auprès de la Reine. »

« Je ne vois vraiment pas ce que je vais pouvoir apporter à la Reine ? A vrai dire, je ne comprend pas sa requête. Je n'ai aucune envie de quitter Oscar ! » dit t'il.

« Elle vous expliquera. J'en suis certaine ».

« Général, il faut faire quelque chose » dit André

« Il vous faut obéir mon enfant ! Ce sont les ordres. Vous partez demain matin.»

Le général quitta la pièce sur ses mots. Il descendit à la cuisine. Grand-mère qui avait tout entendu entamait déjà sa deuxième bouteille.

« Sers moi une bouteille également, j'en ai bien besoin » dit t'il.

« Général, je ne comprend pas »

« Nous sommes deux ! Les caprices de cette Reine me dépasse »

« Comment osez vous monsieur parler ainsi de la Reine ? Vous si prompt à… »

« Laissez moi me lâcher de temps en temps. Que vais-je devenir sans André ? »

« Comment ?»

« Où plutôt que je vais-je faire d'Oscar si André n'est plus là pour veiller sur elle ? Oh mon fils n'est pas un incapable mais si j'ai voulu qu'il entre dans la garde royale c'est aussi parce que je savais qu'avec lui pour la protéger, elle ne risquait rien. Ce petit est raisonnable. Il donnerai sa vie pour elle et il sait parfaitement le conseiller maintenant, il part, laissant mon fils sans sa protection. »

« Votre fils, votre fille, n'y perdez vous donc jamais votre latin ! Tout cela est de votre faute ! » râlait Grand-mère.

« Il va falloir que je repense entièrement son avenir…Certains n'ignorent pas sa vraie nature. André était sa ceinture de chasteté. Le rempart imprenable »

« L'alcool commence déjà a faire effet monsieur »

« Donnes moi une autre bouteille. » ordonna l'homme.

« qu'allez vous donc faire ? »

« Pour l'instant, me saouler. Je verrais demain pour les décisions importantes. ».

Le lendemain, André et Madame de Jarjayes quittèrent le château pour Trianon. Monsieur de jarjayes ne s'était pas réveillé. Il cuvait tout le vin bu en compagnie de Grand-mère.

André avait les yeux cernés. Oscar n'était pas rentrée de la nuit. Cette idée le rendait fou. Jamais il n'avait éprouvé de la jalousie jusqu'à présent. Fersen n'était pas une menace à ses yeux. Mais aujourd'hui tout était différent. Il avait embrassé Oscar. Elle avait passé la nuit chez lui. Une tempête naissait en lui. Peut être valait t'il mieux qu'il parte après tout. Il n'aurait pas su rester impassible au retour de la jeune femme. Lui d'habitude si calme, aurait déchainé sa colère et toute sa jalousie naissante.

« Savez- vous André, que nous ne seront que trois , vous, la Reine et moi ? Bien sur , il y aura les enfants aussi »

« Comment ? »

« Oui, ca va nous faire pas mal de travail. Le général m'a dit qu'il n'y aurait aucun serviteur. Je m'inquiète de cette situation peut commune. Et puis, je ne sais pas cuisiner… » avoua Madame de Jarjayes .

« Ne vous inquiétez pas. Grand –mère m'a appris toutes ses recettes. Mais êtes vous sûr ? Aucun autre domestique ? »

« Oui, et pas d'autres invités non plus. La Reine aurait souhaité une retraite complète. »

André blêmit.

« Ca va nous faire beaucoup de travail »

« Oui… ».

Au même moment, Oscar se réveillait.

Oscar était de très bonne humeur. C'était une belle journée. Fersen l'attendait et à peine il la vit qu'il la salua d'un baise main . Son premier . Rosalie lui en avait déjà fait, mais en aucun ce n'était la même chose.

Fersen était prévenant. Il l'aida même à monter à cheval alors qu'elle n'en avait pas besoin. Il l'aida à descendre également lorsqu'ils arrivèrent à l'air de pique nique près d'un lac. Les cerisiers étaient en fleur.

Le comte coupa une fleur et l'offrit à Oscar. Elle rougissait. Il la traité comme une femme. Elle en était bouleversée.

« Je ne vous ai jamais vu autant rougir » fit Fersen flatté.

« C'est que je n'ai pas l'habitude d'être traité avec tant de délicatesse… C'est étrange »

« Je vois, mais dites moi Oscar, j'ose espérer tout de même une fois à votre château vous avez le droit à quelques égards dû à une femme…Il est vrai que quand je suis venu cela ne m'est pas apparu mais sans doute à cause de ma présence. »

« Non, je n'ai aucun privilège rattacher à ma vraie condition. Même pas dans l'intimité. » Elle soupira. Elle s'avoua qu'elle aurait aimé qu'il en fut ainsi. C'était si agréable de se laisser un peu bercer.

« Oh ! » fit t'il étonné. « J'aurais au moins pensé qu'André ferait preuve d'un peu de galanterie avec vous ».

Elle éclata de rire.

« Oh là non, lui avec mon père serait bien le dernier de tous à agir ainsi avec moi. Croyez-moi, il n'a jamais ignoré que j'étais une femme mais il ne m'a jamais traité comme l'une d'entre elle. »

« Eh bien… Je dois vous avouez que moi, je ne savais pas réellement comment agir avec vous au début. Vous savoir femme… avec une vie d'homme. »

« Quand j'y pense c'est faux… »

« Quoi donc ? »

« André, il me traitait avec toute la galanterie dûe à ma nature quand j'étais petite. Au début, il refusait de se battre avec moi. Il comprenait pas qu'il devait me traiter en petit garçon. C'était très drôle. Grand –mère l'encourageait à me considérer comme une fille et mon père lui criait dessus parce qu'il me ménageait. Le pauvre. Il était perdu. » Oscar était rêveuse . Elle arracha une petite marguerite.

« J'imagine pour un enfant ca ne doit pas être facile à comprendre »

« Il m'avait même fait un collier et un bracelet en marguerite. J'étais très contente. J'ai l'impression que cela remonte à une éternité. Puis on a grandi et tout comme je l'ai moi-même comprit. Nous avons tout deux oublié ma condition de femme. Je devais avoir environ 12 ou 13 ans quand je suis devenue un garçon à ses yeux. Il m'a considéré différemment. Il n'avait plus aucun geste qui pouvait s'apprêtait à ma vraie nature. Je pense que les raclées de mon père ont fini par avoir raison de son obstination. Il en est allé de même pour moi. Il était plus difficile de cacher ma nature quand j'étais petite. Je ne comprenais pas et l'innocence aidant je me laissais aller . Tout comme lui. »

Fersen était pensif. Il aurait aimé connaitre, la petit fille Oscar.

« Savez-vous que si je sais danser les pas féminins d'un menuet c'est grâce à lui. J'avais à peine dix ans . Et lui il en avait marre de faire la femme. Donc ;quand nous nous retrouvions seul, En cachette de tous, on en profitait pour échanger les rôles. C'était un temps béni. Tant de bêtises et d'insouciance. »

Le jeune homme se mit à rire.

« Vous voulez dire qu'André connait les pas de danse de la femme ? Vous le conduisiez ? »

« Oui » sourit t'elle.

« C'est vrai que c'est un coup dur pour un petit garçon. André je connais un de tes secrets. Un Jour il faudra que je lui propose une danse. » pouffa T'il.

« Oh non ! ne lui demandez pas cela. Il va se vexer. En plus de savoir que je vous l'ai raconté. Après il va mettre une semaine à me reparler… »

« Vous exagérez sans doute. Il est tout de même à votre service et pas l'inverse. »

« Pas du tout. C'est un boudeur né, doublé d'une tête de mule quand il s'y met. Quant à mon service certes, mais mon père lui a donné une grande liberté comme celle de me remettre à ma place où de me raisonner si il le fallait. C'est bien simple, en ce qui me concerne, j'ai souvent l'impression que mon père ne jure que par lui. « André vous ferez ceci. André je compte sur vous pour qu'Oscar cela. André que pensez vous qu'elle ceci… »

« Vous m'en apprenez, je ne pensais pas que le général et lui avait ce genre de relation »

« Si si… Mais je sais qu'André à ses propres idées et que si il juge que mon père lui demande des choses inacceptables, il n'interviendra pas en sa faveur. C'est quelque chose que j'apprécie. Son honnêteté. Même si parfois, il dit des choses que je me passerai bien d'entendre. Il ne mâche pas ses mots. Mais c'est aussi très appréciable. Je peux toujours compter sur lui . »

« Oui, il m'a l'air de quelqu'un de raisonnable. »

« Oui, il a souvent raison d'ailleurs. Il est si posé. Alors que petit garçon, il était plus turbulent et passionné avec l'adolescence il a perdu ce coté enflammé. » regrettait Oscar.

Fersen se leva.

« Que direz vous du promenade à cheval en amazone ? » dit t'il en lui tendant la main pour l'aider à se relever.
Elle se mit à rougir.

« Vous croyez que c'est bien raisonnable ?»

« Je vous l'ai dit, je veux découvrir la femme qui est en vous et une femme monte en amazone. Vous ne l'avez jamais fait non plus ? »

« Non, pas depuis toute petite. Une fois , le cheval d'André a prit la fuite. Je devais avoir neuf ans. Nous sommes rentrés sur mon cheval . Il m'a fait monté en amazone. Où c'est moi qui est décidé de faire comme cela pour changer, je ne m'en souviens plus très bien. En rentrant on a été vu par mon père et il nous a corrigé comme il se devait. »

« Je vous promet que cette fois, la fin sera heureuse. »

Une fois sur le cheval. Le cœur battant , Oscar se blottit contre Fersen. Le feu au joue de sentir ce torse si musclé et si ferme contre elle.

« Vous êtes bien ? »

« Très bien »

« Je vais vous montrer un très bel endroit. » dit Fersen .

Le cheval trottait . Oscar se sentait femme ainsi et cela lui faisait du bien. Elle repensa au souvenir qu'elle venait de raconter au beau suédois.

André la regardait avec douceur.

« C'est bon Oscar ? Tu ne vas pas tomber ? »

« Non vas y »

« J'espère que mon cheval est rentré au château sinon, je vais encore avoir des ennuis » dit t'il.

Soudain, le petit garçon mit le cheval au galop. Ce qui l'avait déstabilisée. Elle se cramponna à André.

« Mais ca va pas d'aller aussi vite ! » cria t'elle.

« Oh pardon, Oscar »

A ce souvenir, elle laissa échapper un petit rire.

« l'idiot » pensa t'elle « j'aurai pu tomber ». Elle serra Fersen qui mit son cheval un peu plus au galop .

Oscar avait passé une après midi charmante. Elle était sur le chemin du retour. Plus elle se rapprochait du château moins elle avait envie de rentrer.

Ce n'était pas tant que Grand-mère allait lui reprocher d'être restée chez le Suédois sans avoir prévenu qui la dérangeait. Après tout elle était majeure. Mais bien plus de devoir affronter André et son coté « père la morale ». Elle l'avait évité en revenant du bal. Elle n'aurait pas cette chance cette fois. Elle l'entendait d'ici. « Mais enfin, Oscar, reprends toi. As-tu pensé à la Reine ? »

Ah… La Reine, non, elle n'y avait pas songé. Elle voulait penser à elle pour une fois. Mais voilà, il lui gâcherait son moment. Elle soupira. Comment avait t'elle pu faire cela à la Reine ? « Tu te rend compte si ton père apprend… ». « Et que compte tu faire maintenant ? Comment vas-tu te sortir de là ? Oublies tu que tu es colonel de la garde royale. Tu as des devoirs et »… « Oh tais toi André » pensa t'elle.

Elle descendit du carrosse et grand-mère se rua vers elle.

« Te voila , enfin ! Mais cela ne va pas de ne pas prévenir ! j'étais folle inquiète ma petite » dit la vieille femme en tordant son mouchoir.

« Comme tu vois, tout va bien »

« Oscar, ca ne se fait pas , une jeune femme comme toi passer la nuit chez un homme ,toute seule !! » gronda t'elle.

« Je suis fatiguée Grand-mère » dit t'elle en espérant rejoindre sa chambre avant qu'André n'arrive pour une séance de morale à laquelle elle ne pourrait pas échapper.

Le général de jarjayes franchit la porte.

« Enfin vous voilà »

« Père ! » fit Oscar surprise. En effet , le général n'était pas sensé être au château.

« Oscar, comment cela se fait t'il que vous soyez rester chez ce Suédois pour la nuit ? » Le général n'appréciait pas Fersen, pour la simple et bonne raison que les rumeurs le disait amant de la Reine et que c'était tout simplement insupportable. Une Reine de France fricotant avec un pâle suédois. Comment sa fille pouvait t'il avoir de telles fréquentations ?

« Monsieur de Fersen est un ami » dit t'elle.

« Vous devriez mieux les choisir… » dit t'il. « De plus vous êtes parti sans André »

« Il n'était pas invité » rétorqua t'elle.

« Vous savez pourtant que vous ne devez pas faire un pas sans lui ! »

« Je suis une adulte. Je n'ai pas besoin d'un chaperon !»

« Alors la nouvelle va vous combler de joie » dit le général en fronçant les sourcils.
« Quelle nouvelle ? »

« André n'est plus au service de la famille de Jarjayes à partir d'aujourd'hui. La Reine, la rattacher au sien »

L'annonce était si étrange qu'Oscar se mit à rire.

« Ce n'est pas drôle Oscar. Je ne plaisante pas »

« C'est impossible ? Vous vous moquez » dit t'elle incapable de concevoir que cela pouvait être la vérité.

« Je n'ai pas d'humour Oscar, vous devriez le savoir depuis le temps »

La jeune femme tourna la tête vers grand-mère.

« C'est vrai ma petite. Il est parti ce matin avec ta mère pour Trianon »

« Comment ? Mais pour combien de temps ? Quand va-t-il revenir ? Et pourquoi ? »

« Il ne reviendra pas. Ce n'est pas un prêt ! » criait le général .

Oscar devint pâle.

« Mais enfin c'est absurde ! Pourquoi sa majesté veut t'elle d' André à son service ? »

« Allez savoir ! Après la Suède, elle veut peut être revenir au français pour l'intégrer à sa ferme ! »

Grand-mère et Oscar fixaient le général abasourdi.

« Ne me regardez pas comme ça ! J'ai aussi le droit d'exprimer mon mécontentement sur cette affaire ! »

Il repartit sur ces mots.

« Ton père est très contrarié Oscar. La décision de la Reine ne lui plait pas du tout. »confia grand –mère.

« C'est absurde. » dit Oscar. « Je pars de ce pas pour le Trianon. Je veux une explication »

« Oscar, tu ne peux pas faire cela … »

Le colonel n'écoutait pas et quelques secondes plus tard, sortit à brides abattue direction Versailles.

Pendant ce temps , André et Madame de Jarjayes étaient au petit Trianon. Ils attendaient la Reine. Ils avaient fait les lits. Avaient veillés à ce que tout soit prêt pour son arrivée.

« Dire que nous allons devoir gérer tout cela à deux » soupira André.
« Ce n'est plus de mon âge » dit madame de Jarjayes.

André se demandait si Oscar était rentrée où si elle passerait une seconde nuit chez le beau Fersen ? Il avait envie de défigurer le suédois. Remarquerez t'elle son absence ?

Enfin, La Reine entra avec ses deux enfants . Ils précipitèrent dans les bras de madame de Jarjayes.

« Je suis contente, André que vous soyez là. »

« Majesté. J'avoue que votre requête m'a surpris »

« Allons dans mon boudoir voulez vous j'ai a vous parler. »

Une fois dans la pièce, La reine fit signe à André de s'asseoir. Il obéit.

« Je suis désolée André ,de vous avoir ainsi prit au dépourvu. Mais j'avais besoin de quelqu'un avec qui je puisse parler. Quelqu'un qui connait mes tourments. Je n'en puis plus. » dit t'elle alors que les larmes commençaient à couler. « Tout ceux en qui je croyais m'abandonnent et me trahissent, l'amour s'éloigne de moi chaque jour que Dieu fait. Qu'ai-je donc fait pour mériter cela ? Je n'étais pas destinée à être une Reine. Je n'ai pas été élevée dans ce sens. Je suis si malheureuse. André. Je n'ai plus que vous »

« Madame… » dit André touché et surpris.

« Je sais que c'est égoïste de ma part. Mais vous serez bien traité et très bien payé . De plus je sais et j'apprécie votre franchise. Vous m'avez évité de porter une robe d'une couleur « d'enterrement », il y a bien longtemps » dit t'elle avec un faible sourire ;

André se souvenait de ce jour où Rose Bertin était venue, il y a de cela des années et que la jeune reine lui avait demandé son avis.

« Je suis à votre service »

« Soyez plus, soyez mon ami… » implora t'elle.

A suivre

voila le chapitre 5, J'espere que ca vous a plu

Oscar arriva au petit Trianon. Il était gardé par des hommes de son régiment.

« Colonel » dit Le sergent de Noailles . « Que se passe t'il ? »

« Je dois voir la Reine. Laissez-moi entrer » demanda t'elle d'un ton ferme.

« Impossible mon colonel. Nous avons ordre de ne laisser entrer personne. Pas même vous »

« Comment ? » dit Oscar contrariée et surprise.

« Annoncez au moins ma présence. »

« Nous ne pouvons pas mon colonel. Nous avons eu des ordres strictes ».

Qu'importe, si elle ne pouvait pas voir la Reine, elle pourrait demander à voir sa mère où André.

« J'aimerai alors parler à ma mère ! c'est urgent »

Les soldats se regardèrent.

« Attendez ici » dit le sergent.

Quelques instants plus tard. Madame de Jarjayes arriva. Oscar descendit de son cheval pour entrer mais le chemin lui fut barré. C'est donc sa mère qui franchit la grille pour rejoindre sa fille.

« Mère ! Comment allez-vous ? »

« Oscar ? Bien mon enfant, mais que faites vous ici ? »

« Je voulais voir la Reine. Je ne comprend pas. Pourquoi a-t-elle prit André à son service ? Qu'est ce que cela signifie ? » dit t'elle en colère.

« Calmez vous Oscar. Je ne le sais pas moi-même »

« Pourquoi ne veut t'elle recevoir personne ? »

« La reine veut être seule. Il n'y a que les enfants, André et moi avec sa majesté »

« Tu n'en sais pas plus ? »

« Non »

« Mère, faites venir , André. Dites lui que je l'attend. Je veux le voir . »

« Très bien. Mais il te faudra attendre. Il est en ce moment même avec la reine. »

« J'attendrais le temps qu'il faudra »

Une heure plus tard, André passa les grilles. Elle se précipita vers lui.

« André ! comment vas-tu ? » dit t'elle d'un ton qui aurait pu faire croire que le pauvre sortait de prison.

« Mais très bien Oscar » dit André calmement. Mais dès qu'il avait vu Oscar ,son sang ne fit qu'un tour. Il était en colère contre elle.

« Pourquoi la reine t'as t'elle prit à son service ? C'est insensé. »

« La reine à besoin de repos et d'amis » dit t'il froidement.

« Que lui est t'il arrivé ? » demanda Oscar inquiète.

« Deux personnes chère à son cœur l'ont trahi »

Oscar avait peur de comprendre.

« Que veux tu dire ? »

« Tu as très bien compris. Toi et Fersen. Elle sait tout »

Le cœur d'Oscar bondit. Elle était horrifiée.

« Tu lui as dit ! » reprocha t'elle.

« Pour qui me prends tu ? » rétorqua André furieux qu'elle puisse pensé cela de lui « Tu crois que tu peux batifoler avec Fersen à Versailles sans être vue ! » dit t'il en haussant le ton « Tu es plus idiote que je ne pensais ».

Oscar serra les poings.

« Ne t'en fais donc pas. Sa majesté ne t'en veux même pas. Elle est juste très déçue et très affectée. Pour ma part, je suis très heureux d'être à son service. Parce que tu me dégoutes Oscar »

« Quoi ! Comment oses tu dire ça. Je n'ai rien fait de mal »

« Tu crois sincèrement ce que tu dis ! Tu batifoles avec Fersen, tu trahie la Reine. Et tu n'as rien à te reprocher ? »

« Pourquoi n'ai-je pas le droit à un peu de bonheur moi aussi ? Est ce si mal de vouloir être ce que je suis réellement ? J'en ai assez de cette comédie. » criait t'elle.

« Ton bonheur Oscar ? Au détriment des autres ? Je te préfères quand tu joues à l'homme. Au moins lui est droit et honnête. La femme que tu es n'est qu'une intrigante doublée d'une femme facile » dit André d'un ton glacial.

Cela fut trop pour Oscar. Elle gifla magistralement André. Il ne bougea pas d'un millimètre.

« Comment peux tu dire ça ? »

Elle le prit pas le col. Elle était en rage.

« Je n'ai rien fait de ce dont tu parles ! » hurlait t'elle.

Il retira ses mains de son col.

« Ne me touches pas . Tu pues son parfum. »

Il y avait tellement de dédain dans la voix d'André que ses paroles eut l'effet d'un coup de poing pour elle.

« Je ne veux plus te voir Oscar. Continues donc ta vie de femme de peu »

Il la laissa sur ses mots et les soldats refermèrent la grille. Elle retenait ses larmes. Elle monta sur son cheval et laissa ses larmes coulaient une fois éloignée.

« De quel droit tu me juges ? Vas donc au diable » hurla t'elle.

De sa fenêtre, Marie Antoinette avait observé la scène. Elle ne savait que penser de ce qu'elle avait vu comme elle n'avait rien plus entendre de la conversation. Cependant, elle était choquée de la gifle donnée par Oscar . Le colonel lui avait toujours paru raisonné. Elle découvrait son officier sous une nouvelle facette.

Elle voulait savoir ce qui s'était passée. Elle alla à la rencontre d'André. La joue du jeune homme était rouge vif. Son visage était fermé.

« Tout va bien André ? » demanda la Reine.

« Oui, majesté »

« J'ai assisté à votre dispute… Si vous voulez parler . Je suis là vous savez. Je me rend compte que je ne connais rien de ce qui vous lie au colonel. J'ai entendu dire que vous aviez été élevé ensemble. Oscar me l'a mentionné une fois… »

« Oui, nous nous connaissons depuis la petite enfance . »

« J'ai du mal à imaginer le colonel à l'âge de ma fille. »

« Oh, elle n'était pas comme ce qu'elle est devenue » dit t'il amèrement. « Sachez que je suis le premier à désapprouver son comportement . Ce n'est pas l'Oscar que je connais. »

« J'aimerai un peu plus en connaitre sur vous. Cela vous direz de me raconter votre enfance avec Oscar en m'aidant à préparer des Kässpaetzles »

« Des quoi ? » dit André

« Une spécialité autrichienne. »

« Vous savez cuisiner ? »

« Oui, je n'ai pas reçu une éducation comme les autres. Je vous l'ai dit. J'étais la petite dernière de la famille . J'avais une grande liberté et personne ne pensait à l'époque que je deviendrai Reine de France . De plus si nous devons compter sur la cuisine de Madame de Jarjayes , nous allons mourir de faim » dit t'elle en souriant

André esquissa un sourire.

« Je vous suis »

De son coté, Oscar était enfin rentrée. Les cruelles et injustes paroles de son ami raisonnaient dans son esprit. Comment avait t'il pu lui dire des monstruosités pareilles ? La seule chose pour laquelle il avait raison, elle du le reconnaitre, était qu'elle n'avait pas pensé une seule seconde à la Reine . Elle se sentait mal par rapport à sa majesté. Mais la traiter de femme facile. Le sang d'Oscar ne fit qu'un tour. Certes , elle s'était laissée un peu aller avec Fersen mais en tout bien tout honneur. Elle n'aurait jamais… D'ailleurs, elle n'y avait jamais pensé à cet aspect. Tout restait très innocent. Et lui pensait qu'elle s'était donnée comme cela ? Quelle insulte !

Elle qui était encore vierge à passer trente ans. Elle soupira. Elle ferma les yeux et essaya de s'imaginer nu dans un lit : Fersen s'avançait vers elle. Il retirait sa chemise dévoilant une musculature parfaite. Elle fixait ce torse. Elle ne voyait plus que cela. Dans ce fantasme, nue sous les draps . Elle se sentait fragile. Elle était une femme , face à un magnifique torse masculin. Son cœur battait , entre peur qu'il s'approche et l' irrésistible désir qu'il s'approche. Elle leva la tête pour voir le visage de Fersen qu'elle imaginait être particulièrement tendre et doux mais son esprit prit un malin plaisir à y mettre la visage d'André : dur et implacable lui répétant « Tu pues son parfum »

Elle ouvrit de suite les yeux pour faire fuir l'image. Elle avait besoin d'un bon verre de cognac voir même de la bouteille pensait t'elle.

Elle venait à peine de sortir de sa chambre qu'elle croisa son père.

« Ah Oscar. J'allais vous voir justement. J'ai a vous parler. »

« Qui a-t-il père ? »

« A partir de demain et pour environ une a deux semaines. Je vous accompagnerai à votre travail. Un peu comme le faisait André. Mais pas réellement non plus. Disons que j'ai décidé de vous évaluer sur le terrain »

Cauchemar fut le premier mot qu'il lui vint en tête.

« Comment ? Mais Père ? M'évaluer après presque 15 ans de service ? Ca n'a pas de sens ? »

« Je n'ai pas eu le temps de le faire avant » affirma le général d'un ton sec. « Ne discutez pas. A partir de demain je serai votre ombre. »

C'était pour l'instant la seule solution qu'avait trouvé le général. Il ne pouvait se résoudre à laisser son fils qui était une fille, seule toute la journée avec un régiment entier d'hommes dont pour certains connaissaient sa véritable nature. Dieu sait ce qu'il pourrait lui arriver. De plus, il voulait voir comment elle maitrisait la situation. Il ne voulait pas briser la carrière de son fils mais sans André à ses cotés. Il serait peut être obligé de la rendre à sa vie de femme. Il ne trouverait personne pour remplacer le jeune homme. Il ne ferait pas confiance.

« Bien père »

Oscar se dit que finalement, en plus du cognac , il lui faudrait du whisky. Comment allait t'elle se sortir de tout cela ? Récupérer la confiance de la Reine ? Gérer ses sentiments et sa peut être nouvelle relation avec Fersen ? Supporter son père toute la journée durant ? sans compter André… Elle ne savait pas quoi faire avec ce dernier : Continuer de l'envoyer rôtir en enfer…Essayer de lui faire comprendre qu'elle n'avait rien fait qui puisse la déshonorer ? Mais surtout , le récupérer à son service . Aucun doute que l'idée farfelue de son père avait germée avec son changement de service. Problème , comment faire pour approcher et la Reine et André ? Ce dernier lui avait d'ailleurs signifié qu'il ne voulait plus la voir.

Pendant ce temps. André avait apprit aux cotés de la Reine à préparer des Kässpaetzles tout en lui racontant ses souvenirs d'enfance. La reine avait elle-même confié quelques souvenirs à celui ci

« C'est vraiment délicieux » dit André

« Demain, je ferais du Bauernschöpsernes »

« Je ne sais pas ce que c'est mais ca me donne l'eau à la bouche »

Madame de Jarjayes observait avec surprise, la grande complicité qui s'était installée entre la souveraine et le jeune homme qui dévorait avec grand appétit.

Après une nuit difficile Oscar fut réveillée en trombe par son père. Une demie heure avant son heure habituelle de réveil.

« Levez – vous Oscar, vous devez vous préparer »

« Père… Il n'est pas encore 6h… »

« Je sais ,mais il mieux de partir en avance mon fils. Au cas où nous rencontrerions des embuches sur le chemin ».

Cela commençait bien pensait t'elle. Bien évidemment, ils arrivèrent une demie en avance au château de Versailles et Girodel surprit n'était pas prêt.

« Votre lieutenant se laisse aller »glissa Monsieur de Jarjayes à l'oreille de sa fille.

« Je ne compte pas le réprimander alors que c'est nous qui sommes en avance. Il aurait été prêt à l'heure dite comme toujours »dit Oscar avec un air pincée.

« Monsieur de Jarjayes, c'est un honneur »dit Girodel avec un large sourire.

« Général » reprit le père d'Oscar.

« Le général, va nous assister pendant plusieurs jours » dit Oscar.

L'homme dévisageait le lieutenant depuis qu'il était arrivé. Il pensait qu'il aurait surement était prêt dans les temps si il ne passait pas autant de temps derrière son miroir à se coiffer.

« André n'est pas là ? » demanda Girodel

« Non, il est au service de la Reine à présent » répondit Oscar avec un ton sec et énervée.

« Oh ! c'est une très bonne opportunité pour lui » fit le lieutenant sans cacher sa joie.

Monsieur de jarjayes remarqua tout de suite en Girodel les signes d'un prédateur. Il était fort à parier pensait t'il, que le jeune militaire n'avait qu'un seul rêve déshonorer sa petite fille et qu'il allait devoir subir une attitude de lèche cul de sa part.

Quelques temps après, le père et la fille étaient au bureau de cette dernière.

« Que faisons nous ? »

« J'ai des papiers à faire père… »

« Bien… Dites moi que fait André dans pareille situation ? »

« Il lit »

Monsieur de jarjayes remarquait, en effet, un livre , sur la petite commode.

« La nouvelle Heloïse ? Vous l'avez lu ? »

« Non »

« Vous savez de quoi cela parle ? »

« Non »

« André vous a dit si cela était bien ? »

« Père, André ne me parle que d'un livre que lorsqu'il en a achevé la lecture ! Puis je travailler ? »

« Faites mon enfant »

Ce fut donc avec le plus grand sérieux qu'il débuta la lecture du livre sans savoir ce qu'il l'attendait. Il alluma sa pipe.

« Père, pourriez-vois ne pas fumer dans mon bureau , cela m'incommode »

« Ah »

Il éteignit sa pipe.

Il lisait en tapotant du pied. Mais comment André faisait t'il pour rester ainsi à lire ? Il était un homme d'action. Il s'était donné deux semaines. Elles allaient être longues.

Une heure plus tard. Le général fut demandé par son ami le Duc de Breuil. Avec soulagement enfin, Oscar put se détendre et se relâcher sur sa chaise. Deux semaines comme cela, à devoir être imperturbable, le militaire le plus rigoureux de la terre pour donner le change à son père allait être long.

Elle profita de l'absence de celui ci pour faire un petit tour dans les jardins. De sa fenêtre, Fersen l'aperçut. Il décida de la rejoindre. Deux minutes plus tard, il venait à son rencontre.

« Oscar »

« Oh Fersen. Comment allez vous ? » dit t'elle.

« Très bien mon amie. Si vous saviez comme vous m'avez manqué. Puis je espérer un autre diner demain ? »

« C'est là une aimable invitation. Mais j'ai tant de soucis »

« Des soucis ? »

« Oh Fersen . La reine sait pour nous. Je me dois de vous le dire »

Cela lui faisait étrange de dire « nous » . Y avait t'il réellement un « eux » ?

Le visage de Fersen blêmit instantanément ; Comme si soudain, il venait de réaliser toute l'horreur et la portée de ses actes. Oscar n'était point surprise de le voir ainsi pâlir.

« De plus, elle a prit André à son service et me voilà affublé de mon père toute la journée durant … »

« Comment à t'elle prit la nouvelle Oscar ? »

« Mal, je le pense. André m'a dit qu'elle était bouleversée… »

« Oh ma reine… Comme j'ai honte… Oscar pardonnez-moi … Je dois être honnête , j'ai toujours des sentiments pour elle , mais quand je vous vois... Je ne sais plus où j'en suis. Je dois lui parler pour en avoir le cœur net »

« La Reine n'est malheureusement pas très accessible. »

« Oui, elle est à Trianon. Je l'ai appris ce matin. »

« Je vous avouer monsieur de Fersen que je ne sais plus non plus quoi penser ? . Mais je suis d'accord sur une chose. Il nous , me faut parler à la Reine également. »

« Je comprend. Nous pourrons faire les meilleurs choix, qu'une fois ceci fait »

Un garde royale arriva.

« Colonel de Jarjayes. Le roi demande d'escorter le prince Louis joseph jusqu'à sa majesté la Reine ? »

« Très bien. J'arrive »

C'était l'occasion de parler à la Reine. Elle n'avait pas bien préparer ce qu'elle allait lui dire. Mais , il fallait qu'elle s'amende. Elle verrait peut être aussi André. Son cœur se serra. Il lui semblait plus dur et douloureux de devoir affronter son ami d'enfance que La reine.

Oscar était arrivée avec le jeune prince aux portes de Trianon . Elle avait passé un agréable moment en sa compagnie. Il était si doux et gentil sans compter qu'il lui vouait une admiration sans borne. Le carrosse franchit les grilles.

La Reine et Madame de Jarjayes accompagnées des deux enfants royaux étaient à l'entrée. Le jeune prince bondit de la calèche dans les bras de sa mère.

« Majesté » dit sobrement Oscar en saluant sa Reine. Quand leurs regardes se croisèrent. Le colonel se sentit mal à l'aise. La reine qui d'habitude était si sensible, ne laissa pas paraitre sa tristesse.

« Colonel, j'ai a vous parler. Madame votre mère va vous conduire dans mon boudoir ».

« Très bien ».

Tout en suivant sa mère, la jeune femme se demandait où se trouvait André.

« Mère, je ne vois pas André ? Où est t'il ? »

« Dans les jardins. »

« Comment va-t-il ? » demanda t'elle d'une petite voix.

« Très bien. C'est un ravissement de l'avoir parmi nous. C'est une jeune homme vraiment merveilleux , intelligent et attentionné »

« Si vous le dites » dit Oscar amer.

« De plus, il s'entend harmonieusement avec la Reine. Je n'ai jamais vu sa majesté si joyeuse. »

« Je suis heureuse de l'apprendre » mentit Oscar qui commençait à être énervée d'entendre tant de compliments sur celui qui l'avait insulté la veille. »

Une fois au boudoir, Madame de jarjayes laissa sa fille seule. Elle était nerveuse. Qu'allait t'elle dire à Marie Antoinette ? Elle tournait en rond dans la petite pièce et s'approcha de la fenêtre. Elle vit André se tenir au milieu des roses. Son cœur bondit. La reine le rejoignit et il lui baisa la main . Elle lui souriait et il faisait de même. Il lui proposa son bras . Marie- Antoinette accepta celui-ci.

« Ils ne vont tout de même pas se promener ! » maugréa t'elle. « Je vois , elle veut me faire attendre… ». Soudain elle vit la Reine et André rirent. Elle serra les poings.

« Faut surtout pas vous gêner pour moi ! » dit t'elle tout haut. André cueilli une rose et l'offrit à sa majesté. La reine l'accepta avec un large sourire et lui murmura quelque chose à l'oreille qui le fit rougir.

« Je rêve ! Mais a quoi jouent t'il ses deux là ? C'est indécent. Regardez moi ça, il joue au joli cœur… Il me dégoute vraiment. Et c'est moi qu'il insulte. Quel petit arrogant. »

Elle continuait de les observer. Les paroles de sa mère raisonnaient dans son esprit.

« Non, mais quel acteur !Il est en train de battre des records de galanterie… » Oscar n'aimait pas voir André si prévenant devant une Marie Antoinette minaudant sans cesse. Il n'avait jamais été ainsi avec elle.

« Normal c'est une femme… une vraie » pensa t'elle. Oscar repensa à ce soir là, où elle avait mis la robe. Elle se trouvait très belle et Grand-mère était en admiration. Elle se tenait en haut des escaliers quand les deux femmes entendirent André parler tout haut.

« Oscar en robe, mais elle aura l'air ridicule » avaient entendu Oscar et Grand-mère.

« Ne l'écoute pas, ce n'est qu'un idiot »dit grand-mère. « Allons André, viens voir notre Oscar » cria t'elle .

« Oui, oui … J'arrive » dit André en riant.

Oscar n'avait eu qu'une envie, l'étrangler mais dans cette robe. Les mouvements étaient plutôt réduits.

La Reine et André étaient en grande conversation.

« Quel impertinent . « Elle aura l'air ridicule » ! » répétait t'elle. Cependant, elle ne savait pas comment interpréter son regard lorsqu'il la vit ainsi en femme. Il avait l'air étonné … de la bonne manière. Mais bon, le lendemain, le monsieur n'avait pas été plus attentionné. Au moins Fersen avait été conquis. Et c'était ce qui importait après tout.

« Oh mon Dieu, Fersen… Qu'allons nous faire ? »

Une fois tirée de ses pensées. Elle vit que Marie-Antoinette n'était plus avec André. Elle était en chemin. André leva la tête et vit son amie le regarder par la fenêtre. Elle eut un faible sourire en sa direction. Il lui tourna le dos.

Il était toujours fâché. Son cœur se serra.

« Qu'est ce que j'en ai a faire de ce goujat » pensa t'elle.

La reine entra dans son boudoir.

« Excusez moi de vous avoir fait attendre Colonel »

Oscar s'éloigna de la fenêtre pour saluer sa souveraine.

a suivre