Auteur : Aria6

Traduction : Ariani Lee

Disclaimer : Cette histoire n'est plus disponible sur le site car l'auteur a décidé d'en faire un projet original dans le but de le publier. Elle m'a néanmoins fait la grâce de m'autoriser à le traduire malgré tout. Les personnages extraits du jeu Kingdom Hearts appartiennent à leur créateur, et ni Aria6 ni moi-même ne tirons d'autre profit de cette fiction que vos reviews 

Résumé : Un esprit ancien est piégé dans une maison, obligé de veiller sur la famille... Il dort en attendant son retour.

Pairings : AkuRoku, SoRiku

Rating : M (Oui, les filles, y aura un lemon. Maintenant on arrête de baver !)

Titre original : Spirit of Fire

Note de l'auteur: Le rythme de publication sera de une fois par semaine , mais ce sera probablement de dimanche en dimanche.

Bêta lecture: Lily[u]. ma bêta-lectrice et surtout amie. Je souhaite lui dédier ce travail, et remercier l'équipe de FFnet qui nous permet de rencontrer des gens formidables ^-^

Esprit du Feu

Chapitre 1

.VIII.

Le feu était le ventre de ma mère.

Un reflet blême du vrai feu, et pourtant, la chose la plus réconfortante que j'avais jamais ressentie. En fait, c'était plus réconfortant que le vrai feu... Ce feu était trop intense, trop prompt à s'échapper et à jaillir autour de moi. Ce feu-ci était calme, un feu fait pour réchauffer, et peu importait à quel point l'amertume de mes sentiments pour son créateur était devenue profonde, je ne pouvais pas détester le feu lui-même. J'aimais le feu.

J'ai vécu à l'intérieur du feu, heureux et détendu, pendant un temps interminable. Mais un jour, j'ai à nouveau senti le tiraillement, et j'ai grondé. Comment osaient-ils m'invoquer à nouveau ? Ils ne savaient donc pas ce que je pourrais leur faire ? Que quelqu'un de son sang revienne ici...

Je leur ferais payer. Ça pourrait prendre des années, mais ils souffriraient. Je n'oublie jamais, et je ne pardonne jamais.

.XIII.

- Roxas, Sora ! Venez m'aider à déballer ça !

Roxas soupira, levant les yeux de son carnet en entendant sa mère appeler.

Il n'avait pas voulu déménager. Et surtout, il n'avait pas voulu déménager dans une baraque glauque et perdue au milieu de nulle part. Mais quand grand-oncle Jacob était mort, ils en avaient hérité, ainsi que de la plus grand partie de sa fortune, et leur mère leur avait fait quitter la ville très rapidement. D'une certaine façon, c'était une bonne chose - l'endroit où ils vivaient en ville était carrément nul comparé à cette espèce de manoir. Mais laisser derrière eux tous leurs amis et la ville, ça avait été dur... Qu'est-ce que les gens pouvaient bien faire ici ? A part surfer ? Ceci dit, c'était cool de surfer...

- Roxas !

Grimaçant, il se sortit du tas laineux dans lequel il était installé et descendit les escaliers. Il y avait une tonne de déballage à faire.

- Passes-moi un seau d'eau !

Roxas regarda autour de lui, surpris par cette demande... Et vit le feu vif qui brûlait dans la cheminée... Au milieu de l'été ?

- Tout de suite, maman.

Il s'en alla chercher l'eau, sans guère se soucier de la manière dont le feu s'était allumé là. Même si c'était bizarre. Pourquoi est-ce que quelqu'un leur aurait allumé du feu au beau milieu de l'été, dans une maison qui était vide depuis des années ?

Mais quel intérêt ? Il avait des choses bien plus importantes auxquelles penser qu'un feu. Comme par exemple, comment est-ce que les autres allaient réagir à l'école, face à lui et Sora, et à leur absence de nom de famille...

.VIII.

... Deux qui ne sont pas du sang, et un qui en est. Qu'est-ce qu'ils viennent faire ici ? Ils ne comprennent donc pas ce que je pourrais leur faire ? Ce que je vais leur faire ? Ils ont oublié ? Ils m'ont oublié ?

Une minute, qu'est-ce qu'elle fiche, elle ?

...

Elle essaye d'éteindre mon feu. Je suis mortifié, médusé, stupéfait... C'est intéressant. Il faut que je regarde ça. Combien de temps elle va mettre avant de comprendre ?

Ils m'ont vraiment oublié. Voilà qui pourrait être... distrayant.

.XIII.

- Roxas, apportes-moi de la farine !

Roxas s'en alla chercher de la farine à sa mère, jetant au passage un coup d'œil torve au feu dans l'âtre. Il crépitait avec entrain, alors qu'ils avaient versé trois seaux d'eau dessus. Roxas n'avait aucune certitude quant à l'endroit où l'eau était partie, mais il était clair que sa mère était dans une de ses « humeurs ». C'était très facile de la contrarier.

C'était une petite femme avec des cheveux bruns et ébouriffés et des yeux bleus. Elle ressemblait beaucoup à Sora. Elle savait être douce et gentille... et aussi exigeante et dure. Ses sautes d'humeur empiraient avec les années, mais Sora et Roxas avaient appris à les gérer. Et ils l'aimaient. C'était simplement plus facile de suivre le courant, peu importait à quel point les choses devenaient dingues.

Après lui avoir donné la farine, il s'assit et prit son bloc-notes. Il n'avait rien à faire dans les autres pièces, et puis elle aurait...

- Roxas, prends l'extincteur.

- Oui maman.

Roxas soupira pour lui-même et partit chercher l'extincteur.

Combien de temps est-ce que ça allait encore durer ?

.VIII.

Combien de temps est-ce que ça va encore durer ?

Je pourrais peut-être les garder comme animaux de compagnie ? C'est hilarant.

.XIII.

- Roxas, va chercher le prêtre pour un exorcisme !

- De quoi ?

Roxas cligna des yeux, brusquement sorti de sa rêverie diurne. Sa mère se retourna vers lui, l'air féroce.

- Ou alors un de ses sorciers de cette ville ! C'est un feu-démon ! Rien ne l'éteindra !

- Mais maman... Je crois que la ville est trop petite pour...

Il s'arrêta en voyant l'expression de sa mère.

- Je me mets en route tout de suite.

- Je n'en doute pas.

Elle claqua la porte derrière elle, et Roxas soupira en se mettant sur pied. Il l'entendit crier après Sora. Au moins, ça le ferait sortir de la maison. Quand elle était comme ça, il était inutile d'essayer de discuter avec elle. Il s'assura qu'il avait bien sa carte sur lui.

Il pourrait en avoir besoin. C'était une bonne chose que grand-oncle Jacob leur ait laissé beaucoup d'argent. Quand elle chopait une araignée au plafond, l'argent n'avait plus aucune importance. Roxas se rappelait très bien la fois où on les avait presque expulsés.

Avec un peu de chance, ça n'arriverait plus. Avec un peu de chance.

.VIII.

Ou peut-être que je pourrais la rendre folle ? Apparemment, il n'y a pas grand-chose à faire. Là déjà, elle devient dingue et je n'ai même rien fait.

Cool.

Oh, le blond est parti. Ah, c'est celui-là qui est de son sang. Le seul à être protégé de ma colère. Qu'est-ce qu'elle l'a envoyé chercher ? Un exorciste ?

C'est à hurler de rire !

.XIII.

- Hum, je cherche un exorciste, dit Roxas d'une voix lasse au shaman qui était assis sur son fauteuil à bascule. Le vieil homme tourna la tête et fronça les sourcils en regardant le garçon blond.

La ville était aussi petite et peu animée que ce à quoi il s'était attendu. Il avait fallu qu'il demande, mais il ne lui avait pas fallu longtemps avant de trouver les seuls mages de la ville... Une équipe père/fille qui s'occupait de charmes météo et de bénédictions pour les cultures.

- On fait pas les démons. Va donc parler au prêtre.

Le vieil homme agita une main avec désinvolture, et Roxas s'efforça de ne pas perdre patience.

- Je l'ai déjà vu. Il m'a dit qu'il était occupé, et que c'était vous qu'il fallait que je voie.

Le vieil homme grommela, puis se leva de son fauteuil.

- Il a dit ça ? Trou du cul. Bon, entre. Il fait trop chaud ici pour parler affaires.

Il amena Roxas dans la maison.

- Je suis Murphy, au cas où tu ne le saurais pas déjà. Kairi est sortie. Pour quelle raison peux-tu bien avoir besoin d'un exorciste ? Y a pas de démons dans cette ville.

- Hé bien...

Roxas soupira et cligna des yeux, alors que le vieil homme lui servait un verre de limonade avant de le lui tendre.

- Merci, monsieur. En fait... ma mère et moi, on vient de s'installer dans la grande maison qui est sur la colline. Malheureusement, elle est indisposée par le feu qu'il y a dans la cheminée. Elle essaye de l'éteindre mais ça ne marche pas, et elle dit que c'est un feu-démon.

Roxas haussa les épaules en prenant une longue gorgée de sa boisson.

- C'est clair que c'est bizarre, mais je ne pense pas qu'il y ait de quoi s'inquiéter.

Si ça n'avait dépendu que de lui, ils auraient ignoré ce feu. Il ne causait aucun problème, il ne chauffait même pas vraiment la maison.

- Hmm. Un charme de flammes perpétuelles ? Dit le vieux sorcier. Peut-être que je pourrais le défaire. On va y jeter un coup d'œil.

Il fouilla dans un râtelier et y prit un long bâton de marche.

- Personne n'a habité cette maison depuis, oh, au moins cinq siècles. Mais elle à toujours été dans ta famille d'après ce que j'ai entendu. Il paraît qu'elle a été abandonnée parce qu'il y a eu des drames, là-haut.

Roxas cligna des yeux.

- Vous voulez dire qu'il y aurait des fantômes ?

Voilà qui était intéressant. Le vieil homme rit, produisant un son grinçant et un peu déplaisant

- Il pourrait y avoir quelque chose. Des fantômes ? J'en doute. De temps en temps, il y a un crétin qui essaye d'entrer dans cette maison, ou des enfants qui font des paris, et après, ils font tous des cauchemars. Ceci dit, ce ne sont sûrement que des rumeurs... Et puis... Quoi qu'il en soit, tu verras bien.

Ça ne plaisait pas à Roxas d'entendre ça. Il y avait quelque chose dans la maison ? Mais quoi ?

- Alors...

Murphy regarda le feu de près, avant de secouer la tête négativement.

- Je ne vous demanderai pas d'honoraires pour avoir examiné ceci. Je ne peux rien faire.

- Quoi ? Vous ne pouvez pas l'exorciser ? Demanda la mère de Roxas d'une voix coupante, et Murphy soupira.

- Comme je vous l'ai dit. Ce n'est pas un feu-démon. C'est un charme de flammes perpétuelles, un sort de magicien. Mais il est puissant, il a été exécuté par un maître beaucoup plus habile que moi et il est lié à la maison elle-même. Seul un grand maître pourrait le défaire, et aucun ne le ferait, peu importe le prix que vous pourriez offrir.

La mère de Roxas semblait prête à protester, mais Murphy ajouta sur un ton sans réplique :

- Ce serait une perte de temps. Cette chose est tout à fait inoffensive.

- Inoffensive ? Pourquoi un sorcier ferait-il une chose pareille ?

Roxas devait admettre qu'elle marquait un point, là. Ça serait pratique en hiver, mais l'été, c'était parfaitement inutile. Murphy haussa les épaules.

- Un vieux sorcier gelé ? Quelle qu'en soit la raison, ce n'est pas la peine d'essayer de vous en débarrasser. Contentez-vous de vivre avec.

Il traîna les pieds jusqu'à la porte, ignorant le reniflement de la jeune femme. Roxas ne dit rien, mais il espérait en silence que sa mère serait raisonnable. Sinon, ils risquaient de se retrouver pauvres à nouveau, et très rapidement.

- Oh, peu importe !

Elle se détourna, exaspérée.

- Stupide feu. Je suppose qu'on n'a qu'à le laisser là. Je vais commencer à faire à souper.

Roxas poussa un gros soupir silencieux, soulagé, et Sora passa la tête à la porte.

- Je trouve ça sympa.

Sora entra dans la pièce et regarda le feu qui crépitait en souriant.

- C'est joli... Je pourrais regarder ça pendant des heures.

- Ouais, moi aussi.

Roxas sourit à son frère, puis plongea lui aussi son regard dans les flammes.

Était-ce un effet de son imagination, ou bien le feu avait l'air content ? C'était son imagination, sans aucun doute... Mais c'était chouette quand même.

.VIII.

Oh. Ils pensent que mes flammes sont jolies. Personne n'avait jamais dit ça de moi.

Ça ne va pas m'empêcher de leur faire du mal, mais je n'ai pas besoin de le faire tout de suite. En plus, je suis inconstant, c'est dans ma nature... Peut-être que je ne leur ferai rien.

Faut voir, c'est tout.

.XIII.

- Ugh ! Grogna Roxas.

Il essayait de changer une ampoule. Le tabouret sur lequel il était monté était branlant et n'arrêtait pas de bouger. Puis tout à coup, deux mains le saisirent et le stabilisèrent.

- Merci, Sora.

Roxas ne regarda pas en bas, concentré qu'il était, occupé à visser l'ampoule dans son support.

- De rien.

Roxas cligna des yeux au son de cette voix qui n'était qui n'était clairement pas celle de Sora. C'était une voix masculine et chaude, un peu rauque. Comme si son propriétaire avait respiré de la fumée pendant longtemps... Roxas baissa les yeux et aperçut brièvement une masse de cheveux rouges, une paire d'yeux verts et un sourire en coin, juste avant que l'ampoule ne s'allume, l'éblouissant. Quand il regarda à nouveau, l'homme était parti... Et Roxas sauta pour ne pas tomber avec le tabouret qui avait commencé à vaciller.

- Qu-qui... ?

Il tourna sur lui-même, lentement, en essayant de comprendre où l'homme était parti... mais il n'y avait rien. Les portes étaient toutes fermées. C'était comme s'il s'était évaporé. La seule chose qui bougeait dans la pièce était le feu qui crépitait toujours dans sa cheminée.

Était-ce son imagination, où le feu se moquait-il de lui ?

.VIII.

Je commence à trouver très amusant d'avoir été oublié. Il faut que je voie jusqu'où je peux aller comme ça... Bien sûr, pour faire ça, il faudra que je lui fasse porter une de mes pierres. Hmmm...

Je devrais essayer avec le pendentif. J'ai cet objet en horreur... Mais maintenant j'ai envie de sortir de la maison.

Est-ce que je m'ennuyais, à vivre dans le feu ? Peut-être bien.

Bien, ça va être intéressant.

A suivre !