Titre : La fin de quelque chose
Base : FullMetal Alchemist, animeverse
Genre : rupture
Couple : Winry / Sciezka
Rating : G / K
Timeline : post-série
Spoil éventuel : épisodes 43-51 ?
Disclaimer : si j'avais des droits sur l'anime, Sciezka n'aurait pas quitté Riesenburg... mais c'est Square Enix qui décide.

oOo

Winry s'étira, posa son crayon. Assez pour ce soir, elle n'arriverait à rien de bon en s'entêtant. Elle abandonna là les plans du futur automail. Comme chaque fois qu'elle s'attelait à un nouveau travail, elle avait encore passé bien trop de temps dans son atelier ; il était sans doute trop tard pour souhaiter bonne nuit à sa grand-mère et Al. Elle espérait ne pas déranger Sciezka en allant se coucher.

Sciezka… Sciezka était peut-être déjà endormie ? non, probablement pas. Elle devait l'attendre, un livre à la main, et peut-être trouver le temps long.
Winry se hâta de grimper l'escalier et ouvrit lentement la porte de sa chambre, veillant à ne pas la faire grincer –oui, elle remettrait de l'huile demain sans doute. Si les plans de l'automail pour Wrath ne lui faisaient pas oublier.

Sciezka était bien là, Sciezka était toujours debout, Sciezka l'attendait.

Ce que Winry n'aurait jamais imaginé, c'est qu'elle était en train de préparer sa valise.

Winry cligna des yeux, incrédule. Quand elle voulut demander ce qui se passait, c'est une toute petite voix étranglée qui sortit de sa bouche.

« Je retourne à Central, répondit simplement Sciezka, d'une voix basse, assourdie.
- Non ! »

Sciezka soupira.

« Je n'ai pas le choix.
- Mais…
- Il faut que je rentre.
- Quand ?
- Le plus tôt possible. J'ai reçu un appel du Lieutenant Ross cet après-midi, quand tu n'étais pas là… »

Pourquoi ? hurla intérieurement Winry. Mais elle ne voulait pas entendre la réponse. Elle s'était imaginée que Sciezka resterait pour toujours avec elle. Elle avait réussi à oublier qu'elle l'avait emmenée à Riesenburg presque de force, pour la protéger des Homoncules.

Maintenant que les Homoncules avaient disparu, qu'elle ne risquait plus rien du côté de l'armée, Sciezka allait retourner à son ancienne vie. Elle allait regagner la Cité du Centre, sa vie normale, les livres qu'elle avait dû abandonner dans son départ précipité.

« Je ne veux pas… murmura Winry.
- Je n'ai pas le choix, répéta Sciezka.
- Mais si !
- Non. Je dois y retourner.
- Tu peux rester… »

Sciezka secoua la tête.

« C'est impossible.
- Si je te le demande ?
- Ce n'est pas si simple…
- Pourquoi retournerà Central ? pour rejoindre l'armée ? c'est si important ?
- Je dois gagner ma vie. Je dois aider ma mère. Et pour ce qui est de l'armée… maintenant que le pouvoir est aux mains du Parlement, ce n'est plus ce que j'appelle un problème de conscience. Ma vie est là-bas.
- Et moi ? »

Sciezka avait la gorge nouée. Elle attendait cette question. Ce n'était pas de gaîté de cœur qu'elle s'en allait.

« Tu serais prête à quitter Riesenburg et m'accompagner à Central ? »

Winry ouvrit la bouche pour répondre… et ne dit rien.

« Je dois m'occuper d'Al… et Mlle Rose, aussi… et je ne peux pas laisser Grand-mère… »

Winry serrait les poings en silence, impuissante à ordonner ses pensées tourbillonnantes. Sciezka boucla sa valise, fixée sur sa tâche, gardant elle aussi un silence douloureux.

« Pourquoi partir ? tu pourrais rester. La vieille bibliothécaire de Riesenburg aura bientôt besoin d'être remplacée… on pourrait même faire venir ta mère. On a toute la place qu'il faut.
- Winry, ma mère ne quittera pas sa propre campagne.
- Quoi que je dise, tu partiras ?
- Ça ne m'enchante pas, mais je dois y aller. Je… je veux que tu saches que j'ai été heureuse que tu me considères comme un membre de ta famille.
- Mais c'est vrai ! »

Sciezka faillit protester, puis se ravisa. Ce n'était pas à elle de faire semblant de connaître mieux que la jeune fille concernée ses propres sentiments. Quoiqu'elle puisse en penser… le cœur serré, elle se pencha sur sa valise, faisant semblant de la vérifier pour essayer de ne pas pleurer. Si elle regardait à nouveau Winry dans les yeux, elle ne répondait plus de rien.

Winry tourna les talons et s'enfuit en courant, se réfugiant dans son atelier pour cacher ses larmes. Elle sanglota sur ses plans inachevés, ruinant le travail déjà accompli.