Hello!
Je n'ai rien posté de tout l'été, par flemme ou par manque de temps, je ne saurai le dire.
Mais me revoilà avec une nouvelle fic, que je vous avait annoncée dans mon dernier one-shot. Elle sera plus longue que "Réconciliation", et plus dure (il suffit de regarder les genres).
Disclaimer: Les personnages de Fullmetal Alchemist ne m'appartiennent pas, ils sont le fruit de l'imagination de Hiromu Arakawa.
Je n'ai plus qu'une chose à dire:
Enjoy!
Mercredi 23 juin 1920
"Je suis désolé."
Le chirurgien fixait le général Roy Mustang, qui vit dans son regard ce qu'il redoutait depuis le coup de fil de Fuery. Il sentit ses jambes trembler mais ne flancha pas. Il affirma autant que possible sa voix avant de demander :
« Je peux la voir ? »
Le chirurgien hocha la tête et invita Roy à entrer dans la pièce qu'il venait de quitter. Avant de passer la porte, Roy se tourna vers les hommes présents : Havoc, Breda et Fuery. Il vit le soutien qu'ils lui apportaient, même s'ils semblaient à leur limite. Fuery, le plus sensible d'entre eux avait déjà les larmes aux yeux. Roy entra dans une salle aux murs blancs occupée par de nombreuses machines médicales. Un lit d'hôpital trônait au milieu. Aucune des machines n'y était reliée. Roy s'approcha du lit, de la forme couverte d'un drap qui reposait dessus. Avec appréhension, il souleva légèrement le drap. Des cheveux blonds apparurent, puis des yeux clos sous un front blanc, des lèvres pâles. Le brun découvrit le corps jusqu'à l'épaule, dont la peau blanche le frappa. Il distinguait à peine les deux cicatrices qui se trouvaient sur le cou et l'épaule. Il tâtonna pour trouver la main à travers le drap. En touchant la main inerte et froide, il fut terrassé par la criante vérité. Ses jambes se dérobèrent sous lui et il tomba à genoux. D'une main tremblante, il caressa les cheveux si doux avec lesquels il adorait jouer. Son regard effleura les paupières fermée qui cachaient des yeux capables de tellement d'expressions, et les lèvres, qu'il avait eu le privilège de voir sourire et d'embrasser quotidiennement ? Ce corps, qu'il connaissait par cœur pour l'avoir parcouru des nuits durant, était immobile et froid. Tout cela n'était plus. Riza Hawkeye était morte.
Roy sentit un vide se creuser en lui. Sa plus forte raison de vivre avait disparu. Il s'effondra intérieurement, le chagrin laissant sa marque dans son cœur, le submergeant. Mais Roy se maîtrisa, se convainquit de ne pas verser une larme tant qu'il ne serait pas seul. L'infirmière qui entra à ce moment-là aurait pu seulement voir sa mâchoire se contracter et ses sourcils se froncer.
Il savait qu'il aurait dû être plus ferme, refuser que Riza mène cette mission à cause de son état. Il lui avait seulement demandé d'être prudente, de ne pas aller au cœur de l'action pendant l'opération. Riza et son équipe devaient procéder à l'arrestation de braconniers. Havoc lui avait raconté la mission pendant que les équipes de chirurgie tentaient de sauver Riza.
III
Le début de l'opération s'était bien déroulé. Les militaires avaient surpris les quatre hommes alors qu'ils réparaient leurs pièges, tous rassemblés dans leur cabane forestière. Ils avaient été menottés et désarmés, avant d'être conduits près des fourgons militaires, où Riza était restée pendant que les « heurs » avaient lieu. Elle avait laissé Havoc s'occuper de l'arrestation en elle-même, restant à l'abri tout en dirigeant les opérations. Puis lorsque les militaires et leurs prisonniers étaient arrivés, elle était sortie de sa voiture pour surveiller. L'incident était survenu peu après, au moment où les braconniers montaient à bord des fourgons. Le dernier avait profité d'un moment de flottement pour bousculer le soldat qui l'escorter et lui prendre son arme de service dans son étui. Avant de tirer, au hasard dans le groupe de militaires, une unique fois. Il avait été immédiatement maîtrisé et conduit dans le fourgon. Mais le hasard avait fait mouche, touchant Riza au flanc droit. Elle s'était affaissée contre sa voiture, les mains pressées sur sa blessure. Alors que les soldats voyaient leur colonel blessée, désemparés, elle s'était exclamée :
« Lieutenant Breda, je vous confie la suite, continuez l'opération ! Terminez-la correctement ! Sous-lieutenant Fuery, appelez l'hôpital et prévenez le général de l'avancement des opérations ! Capitaine Havoc, vous conduisez ma voiture !
- Bien mon colonel ! »
Chacun s'était exécuté. Fuery, à la place passager de la voiture de Riza avait contacté l'hôpital pour les prévenir de l'arrivée d'une blessée dans la demi-heure, pendant que Havoc aidait la jeune femme à entrer, après lui avoir prodigué les premiers soins.
« Fuery, dites-leur aussi mon état, et que le travail a commencé, avait dit Riza, grimaçant de douleur.
- Quoi ? S'étaient exclamés les deux officiers, incrédules.
- J'ai commencé à accoucher ! »
Jean était monté dans la voiture avec un juron. Le bébé était censé arriver deux mois plus tard, mais le choc avait déclenché les contractions. C'était mauvais, très mauvais. Le blond avait démarré la voiture et était parti pied au plancher, suivi par les fourgons, que la voiture de fonction avait rapidement distancés. Fuery avait appelé Roy pour lui annoncer le succès de la mission.
« Mais nous avons rencontré un problème, monsieur, avait-il ajouté.
- Quel genre de problème ? Un blessé ? avait demandé Roy.
- Une blessée. Le colonel a reçu une balle qui ne lui était pas destinée en particulier, et les contractions ont commencé à cause de sa blessure, qui semble sévère. Je vous le dis tout de suite, elle n'était pas à côté des prisonniers quand c'est arrivé.
- Merde ! Dépêchez-vous de venir ! »
Roy avait raccroché juste après.
Au mépris de toutes les limitations de vitesse, doublant sans vergogne les autres voitures, Havoc avait foncé vers East City. Ils étaient arrivés à l'hôpital, où Riza avait été prise en charge par les chirurgiens et sages-femmes pendant que les deux militaires retrouvaient Roy pour lui raconter plus en détail ce qu'il s'était passé. Ils avaient été rejoints une heure plus tard par Breda.
L'opération avait duré trois longues et douloureuses heures, pendant lesquelles Roy s'était imaginé tous les scenarii possibles, du meilleur au pire, celui-ci impliquant la mort de Riza et de son enfant, leur enfant. Et le pire était arrivé.
III
« Monsieur Mustang… »
Le chirurgien s'était tourné vers Roy après avoir parlé avec l'infirmière. Roy se leva pour faire face à son interlocuteur.
« Nous pensons que vous voudriez la voir, continua le médecin.
- Voir qui ? »
La voix de Roy lui sembla éteinte, sans conviction.
« Venez, je crois que ça vous fera un peu de bien. »
Le brun suivit donc l'homme et la femme à travers l'hôpital, traversant des couloirs, montant des escaliers, jusqu'à l'entrée d'un énième service. La porte était ouverte, mais en voyant les sourires, les familles, en entendant les pleurs, il comprit qu'il s'agissait de la maternité. Il comprit aussi qu'il n'aurait plus jamais la chance d'entrer dans ce service pour y être heureux d'apprendre une bonne nouvelle. Le médecin le mena jusqu'à une salle fermée. Il était indiqué « Néonatologie » sur la porte. Une trentaine de couveuses occupaient la pièce, et des machines médicales ronronnaient, chacune reliée à un lit. Dans chacune des couveuses reposait un bébé, minuscule, fragile, mais vivant, chaud, avec un avenir à construire. Tout ce que n'était plus Riza, songea amèrement Roy. L'infirmière attira son attention sur l'une d'entre elles en particulier. Roy s'approcha, le cœur battant.
« La voici, dit doucement la jeune femme. Nous voulions vous présenter la fille de Riza Hawkeye. Votre fille. »
Roy acquiesça, la gorge nouée. Cette petite chose rose, sans pouvoir, qui dormait dans sa couveuse, ce bébé, était le fruit de son amour avec Riza. C'était une vie, une précieuse existence. Le militaire passa la main par le trou de la paroi, et doucement, effleura du doigt le visage de sa fille, qui bougea légèrement et attrapa le doigt qui se présentait à elle. Toutes les résolutions de Roy se brisèrent à cet instant, et il tomba de nouveau à genoux, le visage ruisselant de larmes. Il était accablé par la perte de la femme qu'il aimait, avec qui il aurait voulu passer le restant de ses jours. « Tu as survécu à trois homonculus, une blessure quasi-mortelle, et une balle perdue a fait ce que tout le reste avait échoué à faire intentionnellement. Je n'ai pas pu te dire adieu, seulement d'être prudente. Tu es partie, mais tu m'as laissé un cadeau que je chérirai tant que je vivrai. » Les pensées de Roy étaient focalisées uniquement sur la femme de sa vie et la fille de sa vie. Il oublia l'hôpital, il oublia la mission, il oublia l'armée. Il n'était plus qu'un homme qui venait de perdre un trésor et était devenu père. A travers ses larmes, il voyait la vie, l'espoir. La minuscule petite fille ouvrit les yeux, de magnifiques yeux gris, et Roy plongea dedans son regard d'obsidienne. Il s'y perdit, comme il s'était perdu dans les yeux ambre de Riza.
« Elinor, murmura-t-il. Tu t'appelleras Elinor. Tu seras l'apaisement de mon chagrin, la paix apportée à mon cœur, l'espoir pour mon futur. »
En décidant du nom de sa fille, Roy se jura qu'il la protégerait de tout mal, de toute menace, et que pour cela, s'il le fallait, il atteindrait le sommet.
J'entends d'ici vos réactions, je vous vois venir (ne vous gênez pas pour me le dire) !
Et bien je vous dirai seulement: wait and see pour le prochain chapitre.
