Cet OS a été réalisé dans le cadre d'un jeu du FoF. Il fallait le réaliser en une heure d'après le thème Ennemi.

Hésitez pas à me MP pour plus d'informations.


.

(i love this secret language that we're speakin', say it to me, let's embrace the point of no return)

Il y tant de choses que l'on ne contrôle pas. La météo. La couleur des yeux ou des cheveux. Les années qui passent, et les rides qui se tracent. La chaleur d'un corps contre le sien. Et puis, il y a les choses que l'on subit. L'identité de ses parents. La trahison. L'abandon. Il subit sans arrêt les jeux déséquilibrés de la vie, incapable de poser le poing et d'affirmer qu'il est contre : non. Bras en croix, assis sur l'asphalte refroidissant – il attend que tout se passe.

Recroquevillé sur sa couchette, le regard perdu dans le futur, il se sent pourtant maitre de la situation. Il peut contrôler ses sentiments, et altérer ses jugements. Pour la première fois depuis qu'il est né, peut-être, il ne subit plus – il décide. Il ne se laissera plus faire.

Non.

.

Il cligne des yeux, et le lendemain matin, elle est là. Dans ses bras, la touffeur de son corps collé au sien, les cheveux détachés et cet air candide qu'elle aborde lorsqu'elle dort. Il referme les yeux, et niche son nez dans sa tignasse éparpillé sur l'oreiller. Son odeur lui envahit les narines, et il en aspire une longue bouffée. Les effluves de son parfum fruité et de sa peau rouillée se mélangent, offrant un cocktail molletonné. Il laisse ses doigts courir sur sa peau dénudé, traçant ses veines et dessinant des étoiles dans sa chair tannée. Lentement, il remonte ses doigts pour les nouer avec les siens. Elle bouge doucement dans le sommeil, mais ne se réveille pas, et il souffle de soulagement.

Si elle a le malheur d'ouvrir les yeux, il sait qu'elle va s'en aller. Qu'elle va lui jeter un regard aigri et s'excuser du bout des lèvres. Il ne veut pas de ses excuses, ni de ses promesses, et de ses départs précipités. Amants la nuit, ennemis la journée, ils passent leur temps à se chercher. D'abord, pour être le premier à tuer l'autre, pour faire gagner son camp et mettre un terme à cette stupide guerre. Ensuite, pour être celui qui dominera l'autre. Entre eux, tout n'est que fatalité, désir et gravité entremêlé où chairs essoufflés et dents assoiffés se rencontraient pour un ballet de charme risqué. Un jeu triqué qui n'avait aucune possibilité de se finir sans calamité.

Lorsqu'elle ouvre les yeux, plongeant son regard noisette dans le sien, anthracite, il sait déjà ce qu'elle va dire. Elle dit toujours la même chose, et pourtant, elle finit toujours par revenir.

« Nous sommes ennemis, Ben. Cette relation ne nous mène à rien. »

Elle se lève, et il observe son corps exquis avant qu'elle se rhabille rapidement. Lorsqu'elle se retourne, son regard est différent. Il n'est plus doux, ou suppliant, ou gémissant. Il est dur, marqué par la guerre et les irrégularités. Elle a souffert, et dieu qu'elle en porte les cicatrices. Et Ben chérit chacune de ses cicatrices, comme il chérit leurs nuits enchanteresses, et la fougue de cette tigresse.

Elle ramasse son sabre laser abandonné au bord du lit, rattache ses cheveux désordonnés, et s'en va. Alors qu'elle passe la porte, elle jette un dernier coup d'œil à son amant, nu et prostré dans les draps désordonnés.

« C'était la dernière fois. »

Elle traverse l'embrasure de la porte, et Ben se recouche en souriant. Elle dit toujours cela.

Marchant vers le soleil, elle redevient la pilleuse d'épave, la meneuse de la Résistance, la dernière des Jedi.

S'enfonçant dans les ténèbres, il redevient Kylo Ren, le nouveau Supreme Leader, le guerrier qui allait tout changer.

Ennemis, hein.


C'est 3 heures 39 du matin, je sais même pas si cette histoire a vraiment un sens. Tout ce que je sais, c'est que je vais aller dormir.

J'espère que vous allez aimer ! ~

Bisouuuus !