Titre : La famille Echizen
Auteur : Vegetal
Bêta-lecteur : Je n'en ai pas (vu le peu de fois où j'écris, je ne vais pas déranger quelqu'un pour ça), donc si vous voyez des fautes, n'hésitez pas à me les signaler en commentaire. La relecture ne fait pas tout.
Rating : K+
Disclaimer : Je me prosterne devant Konomi Takeshi et ne revendique pas du tout avoir créé ces excellents personnages.

Note(s) : Ca fait longteeeeeemps que je n'ai pas écrit sur le fandom PoT. (je reviens aux sources) J'espère que les personnages ne seront pas trop OOC… C'est une fanfiction « tranche de vie », comme mentionné dans le résumé, donc ne vous attendez pas à un scénario de fou. Je me suis relancée il y a quelques temps avec NPoT et ça m'a remotivé pour écrire. Au vu du premier chapitre, je vous laisse deviner que les chapitres 113 et 114 de NPoT m'ont particulièrement inspirée x). Je trouve aussi que le fandom manque de fanfictions sur la famille Echizen. J'espère être à la hauteur, ces personnages-là ne sont pas mes préférés, d'où ma crainte d'être un peu OOC.

Ce chapitre se focalise sur Ryoma et Ryoga, qui ont respectivement 5 et 10 ans dans ce chapitre et le prochain. Même si l'âge de Ryoga n'a pas été révélé, je l'imagine bien être en troisième année au lycée et d'avoir donc 5 ans d'écart avec son petit frère.

En attendant votre verdict, bonne lecture !


Chapitre 1 : Frères, partie 1

Sur un court de tennis, sous le soleil californien, deux enfants se préparèrent à échanger quelques balles, le plus petit jetant quelques coups d'œil curieux à celui plus âgé, le dos tourné en train de tâter le cordage de sa raquette. Si l'enfant fut perturbé par le nouveau venu, il s'efforça de ne pas le montrer. Une demi-heure auparavant, son père venait de le présenter à celui qui serait maintenant son frère. Ryoma avait encore du mal à digérer la nouvelle, ne sachant pas ce que cela signifiait d'avoir un frère, du haut de ses cinq ans d'existence.

L'enfant réfléchit quelques secondes aux autres familles qu'il connaissait de par ses camarades d'école et n'en conclut pas grand-chose. La majorité d'entre eux avaient toujours connu leurs frères et sœurs depuis le début, alors que le sien venait juste de débarquer dans sa vie. Il devait bien admettre que l'explication de son père quant à son apparition soudaine était entrée par une oreille et sortie par l'autre. Celui-ci leur avait conseillé de jouer au tennis pour faire connaissance. Pas sûr que cela ait le résultat escompté…

La première impression qu'il avait eu de son nouveau frère n'avait pas été très bonne (d'où se permettait-il de l'appeler par ce surnom ridicule ?) et la prochaine n'allait pas tarder à la confirmer. Le plus âgé – Ryoga – l'interpella pour qu'il se place afin de recevoir son service. La suite de leur jeu fut absolument horripilante pour le plus jeune. Ryoga ne jouait pas du tout sérieusement avec lui, s'amusant à réceptionner la balle entre les deux jambes, à faire des lobs improbables et à taquiner « Chibisuke » sur ses faiblesses. Si c'est cela d'avoir un frère, Ryoma voulait bien résilier le contrat de fraternité tout de suite.

- Hé, joue sérieusement !

Son nouveau grand frère le dévisagea avec de la moquerie apparente sur son visage, peu impressionné par son brusque accès de colère.

- Faisons un vrai match ! Un vrai !

- Aha, impossible, répondit aussitôt Ryoga, hilare. Tu es bien trop faible, Chibisuke.

- Ce n'est pas vrai, répliqua Ryoma, vexé. Allez, faisons un vrai match !

- Lorsque tu seras plus fort alors.

- Et pourquoi tu ne verrais pas par toi-même si c'est le cas ?

Deux secondes passèrent avant que Ryoga n'éclata de rire et ne prit son petit frère par le cou pour l'assaillir de chatouilles, ce qui eut pour effet de sortir Ryoma de sa frustration et de rire lui aussi à gorge déployée. Ryoga n'avait pas été refroidi un seul instant par son arrogance et en avait même été plutôt amusé. La méfiance temporaire de Ryoma envers ce nouveau membre de la famille s'estompa avant de laisser place à une nouvelle petite querelle pour le convaincre de faire un vrai match, comme les grands.

Ils n'eurent pas le temps de continuer à jouer, leur père les appela pour dîner. Ils accoururent vers lui et une fois dans la cuisine, s'installèrent à table. Tout le long du repas, Rinko et Nanjirou firent en sorte de mettre Ryoga à l'aise. Si l'enfant appréciait cette attention, il savait déjà qu'il n'aurait aucun mal à s'intégrer et à faire partie de la famille. Il adressa un grand sourire à Ryoma, qui le lui rendit timidement. Ils ne remarquèrent pas les regards attendris que leur lancèrent les deux adultes, heureux de voir les deux jeunes garçons s'entendre bien aussi vite.

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Les jours passèrent et le lien entre les deux frères se tissa petit à petit. Malgré sa frustration de ne pouvoir jouer un match avec son grand frère, Ryoma l'adorait et le suivait partout où il allait. Les yeux remplis d'admiration, il se laissait entraîner dans les pires bêtises (cette course poursuite par le chien de la voisine pour quelques oranges resterait à jamais dans sa mémoire), mais n'en restait pas moins collé constamment à Ryoga. Si celui-ci avait d'abord apprécié l'intérêt croissant qu'il avait fait naître chez son nouveau frère, il finit par se lasser de la présence incessante de Ryoma à ses côtés. En effet, celui-ci s'était fait de nouveaux amis dans le quartier et il n'avait guère envie d'avoir son petit frère sans arrêt dans les pattes. Ils se trouvaient tout deux sur la route, et Ryoga avait bien eu l'intention d'aller rejoindre ses nouveaux amis. Seul. Si Ryoma n'avait guère capté les signes d'agacement de son grand-frère, ce dernier le lui fit enfin comprendre sèchement :

- Ca suffit, cesse de me suivre partout !

Interloqué, le plus jeune ne comprit pas tout de suite ce qu'il avait fait de mal. Alors qu'il allait ouvrir la bouche pour répliquer, Ryoga continua :

- Va te faire tes propres amis toi aussi ! On n'a pas besoin d'être tout le temps ensemble, je ne serai pas toujours là avec toi !

Si les paroles de Ryoga étaient dangereusement prophétiques, il ne pouvait malheureusement pas le savoir. Mais cela heurta Ryoma, dont la vision se troubla brusquement à la montée des larmes. Après tout, il n'avait jamais vraiment eu d'amis et n'avait jamais construit de relation durable avec aucun enfant de son âge. Ryoga était le premier avec qui il s'entendait aussi bien, en-dehors de leur point commun avec le tennis. Et plus qu'un ami, c'était son frère ! Cela lui semblait naturel de tout partager avec lui, de faire les quatre-cent coups, d'aller partout ensemble, de tout se dire… Ce rejet soudain l'atteignit plus que de raison. Le regard presque méchant que lui adressa Ryoga n'arrangea rien. La rivière de larmes déborda d'un seul coup et ses jambes finirent par piquer un sprint tout aussi soudainement sur le chemin du retour vers la maison. Il crut entendre la voix de son grand-frère l'appeler, mais il n'en eut cure.

Une fois arrivé dans la chambre qu'il partageait avec son frère, il s'effondra sur le lit, la tête enfouie dans son coussin. Les larmes continuaient à jaillir dans un flot qui ne semblait jamais se tarir. Ryoga venait de toucher un sujet sensible et de réveiller les craintes de Ryoma quant à son ancienne solitude. Pas que cela l'ait dérangé d'être seul, mais il commençait à s'ennuyer et dans ses vaines tentatives d'approche des autres, il lui arrivait d'être un peu… suffisant.

De plus, il n'avait presque personne avec qui partager sa grande passion, le tennis, et pire encore, un adversaire à sa taille. Il ne pouvait même pas se targuer d'avoir affronté Ryoga, qui s'obstinait à refuser tout match sérieux avec lui sous prétexte qu'il était encore bien trop nul. Son père, n'en parlons pas. Le vieux prenait un malin plaisir à l'humilier de temps à autre pour élever son esprit de compétition et prenait parfois un peu trop les choses à cœur en lui lançant quelques diatribes bien senties.

Il avait donc trouvé en Ryoga un ami, un rival aussi bien sûr, mais surtout la personne sur laquelle il pouvait le plus compter. Ce soudain revirement de comportement le faisait se sentir abandonné.

Sa mère, alors dans la salle de séjour en train de se reposer, l'avait vu débouler dans tous ses états et était finalement monté voir ce qu'il en était. Une fois arrivé dans la chambre, Rinko vit son fils prostré dans un coin du lit, le coussin pressé contre lui, les yeux humides. Ce dernier hoqueta brusquement quant il la vit sur le palier de sa porte, visiblement peu ravi qu'elle soit témoin de son moment de faiblesse. Rinko ne put s'empêcher de sourire intérieurement, amusée par l'orgueil de son fils. Elle alla s'asseoir à ses côtés sur le lit et lui demanda d'une voix douce ce qui n'allait pas. L'enfant prit quelques inspirations afin d'empêcher sa voix de trahir ses émotions.

- Nii-chan ne veut plus jouer avec moi…

Rinko haussa les sourcils, visiblement surprise. Ryoga avait toujours mis un point d'honneur à passer tout son temps libre avec son petit frère et il n'y avait pas l'ombre d'un doute quant à son affection. Que s'était-il donc passé ? Ryoma répondit vite à sa question sans qu'elle n'eut besoin de demander :

- Il… Il a des nouveaux copains et… il veut que j'en ai aussi… Mais…

Et sa voix fut brisée sous la nouvelle avalanche de pleurs. Il n'avait pas besoin de rentrer dans les détails, Rinko connaissait très bien les difficultés sociales de son fils. Elle avait tenté plusieurs fois de l'emmener chez un psy pour débloquer le problème, sans succès. De plus, l'obsession de son fils pour le tennis était aussi un frein à son développement et cela commençait à l'inquiéter. Si elle n'avait pas vu l'entreprise de Nanjirou de transformer son fils en un futur champion de tennis comme un danger, elle commençait malheureusement à en voir les effets pervers. Ryoma n'était pas spécialement timide, mais il restait introverti et il se lassait très vite quand une discussion ne tournait pas autour de son sujet principal. Tout ceci combiné avait abouti à une construction quasi-inexistante de relations avec autrui.

Quant à Ryoga, c'était l'inverse. Elle avait très vite cerné le garçon, qui était extraverti et demandait beaucoup d'attention. Il était un boute-en-train naturel, pas craintif pour deux sous et avait toujours le mot pour rire. Depuis son arrivée, les repas s'étaient égayés et même Ryoma avait commencé à y mettre du sien. Les deux jeunes garçons étaient devenus extrêmement complices. Mais compte tenu de la personnalité de Ryoga, elle comprenait que le garçon veuille s'évader un peu et faire de nouvelles rencontres. Cette dispute aurait même pu arriver plus tôt…

C'est pour cela qu'elle ne voulait pas s'en mêler, cela ne ferait qu'aggraver la situation. Elle passa affectueusement sa main dans les cheveux de son fils et lui dit avec un sourire qui se voulait rassurant :

- Ne pleure pas, ton frère a sûrement besoin de se faire de nouveaux amis, mais ce n'est pas pour autant qu'il t'abandonne ! Je suis sûre que d'ici ce soir, tout ira mieux et que vous jouerez à nouveau ensemble.

Ryoma baissa les yeux, peu convaincu et l'esprit encore perturbé par sa dispute avec Ryoga. Sa mère mit fin à ses doutes d'une manière assez simple :

- Allez, accompagne-moi dans la cuisine, tu auras droit à ton Ponta préféré !

Les yeux de Ryoma perdirent un peu de leur tristesse pour laisser place à une lueur d'envie, soudainement très intéressé par la perspective de pouvoir se faire consoler avec sa boisson préférée.

Il n'en fallait décidément pas beaucoup à un enfant pour reprendre du poil de la bête.

Toutefois, Rinko ne se doutait pas qu'elle avait tort pour la suite des évènements. Le soir-même, Ryoga rentra assez tard, après le dîner, les vêtements en vrac et salis par la terre, ce qui lui valut la réprimande de son père. Rinko n'intervint pas, se sentant encore peu légitime quant à sa nouvelle position d'autorité dans la vie de Ryoga. Si celle-ci était sa belle-mère, la mort de la mère biologique de Ryoga était encore récente, et elle ne voulait pas s'imposer comme sa nouvelle figure maternelle. Elle préférait laisser le temps faire les choses. Elle se contenta donc d'observer de loin Nanjirou donner la punition à son fils : pas d'oranges jusqu'à demain soir – le point faible de Ryoga était facilement atteignable. Le garçon fronça les sourcils, mécontent, mais au vu du regard déterminé qu'il conservait toujours en se dirigeant vers l'escalier, Rinko se doutait qu'il n'allait pas accepter la punition ainsi. Il fallait songer à mettre les oranges à l'abri pour cette nuit…

Une fois à l'étage, Ryoga se dirigea vers sa chambre. Il entrouvrit doucement la porte pour ne pas réveiller son frère, déjà au lit depuis un moment. Il se changea discrètement et allait se faufiler sous les draps quand un détail attira son attention. La couverture de son frère était à demi par terre, laissant son ventre à l'air. Ryoga grommela contre la fâcheuse manie de Ryoma de bouger constamment dans son sommeil et alla la remettre tout doucement en place. Il observa un instant le visage de son frère dans la pénombre. Celui-ci avait la bouche à demi-entrouverte, et il aurait pu jurer qu'il apercevait un filet de bave s'écouler tranquillement sur son menton. Il pouffa discrètement, amusé, et passa un bout du drap au coin de sa bouche pour l'essuyer. Il regrettait un peu sa colère de tout à l'heure à son encontre, mais il n'avait fait qu'exprimer ce qu'il ressentait et n'avait pas pu juger de l'effet que ses paroles avaient eu sur Ryoma, en-dehors de sa fuite précipitée. C'est donc ainsi qu'il alla au lit à son tour, bien déterminé à retourner avec ses nouveaux amis le lendemain – et à attraper une orange aussitôt les adultes le dos tourné. Il ne pouvait décemment pas survivre sans son fruit préféré !

::::::

La nuit passa, et le matin se leva, les rayons du soleil perçant l'obscurité à travers les rideaux. Ryoma mit plus de temps que d'habitude à se réveiller, les yeux engourdis par le sommeil et encore lourd des larmes versées la veille. Il s'extirpa de sa couverture et resta un moment assis sur le bord du lit, pensif. Les souvenirs de sa dispute avec Ryoga lui revinrent brusquement à l'esprit. Il eut un sursaut de réflexe et fixa son regard sur le lit vide de son frère. Celui-ci s'était déjà levé depuis longtemps. Il ne savait pas quelle attitude adopter face à lui. Il n'arrivait pas à savoir si Ryoga lui en voulait ou si sa mère avait raison, si ce n'était qu'une passade…

Son ventre commença à protester et à réclamer le petit-déjeuner qui lui était normalement dû. Avec un soupir, il sortit de la chambre et alla directement à la cuisine, espérant n'y trouver personne. Son souhait fut exaucé. Ni son père, ni sa mère, ni Ryoga n'étaient présents. Aucun bruit ne se faisait entendre dans la maison, ce qui lui indiqua que sa mère était sûrement parti au travail, son père fourré il ne savait où et son frère devait sûrement être avec ses nouveaux amis. Son cœur se serra. Il allait donc être seul toute la journée…

La journée passa vite. Son père revint en fin de matinée et ne se décarcassa pas pour le déjeuner. Des pizzas furent commandées et le repas se déroula en silence. Nanjirou n'avait décidément pas la tête à le taquiner aujourd'hui et c'était tant mieux. Ryoga n'avait pas pris la peine de revenir mais son père ne semblait pas s'en inquiéter. Quand Ryoma lui demanda pourquoi, il lui répondit qu'il avait eu un peu de monnaie pour aller s'acheter un sandwich avec ses copains. Il ne répondit rien mais son humeur s'assombrit considérablement.

Il passa l'après-midi sur le court à lancer des balles contre un adversaire invisible. Alors qu'il commençait à se lamenter sur son ennui, il aperçut son frère au loin, une orange à la main. Oubliant leur dispute de la veille, il se précipita vers lui, trop heureux de le retrouver.

- Nii-chan ! cria-t-il en agitant les bras.

Le concerné tourna la tête vers lui, signe qu'il l'avait entendu. Seulement, celui-ci ne semblait pas partager son enthousiasme. Son visage restait impassible. Ryoma ne sembla pas le remarquer :

- Nii-chan, on joue ensemble ?

- Tu as passé toute ta journée à la maison ?

Interloqué et ne comprenant pas où il voulait en venir, Ryoma hocha la tête en guise d'affirmative. Son frère sembla soudain préoccupé.

- Pourquoi tu ne vas pas te faire des amis ?

La conversation alla vers une direction qui ne plut absolument pas à Ryoma. Il savait aussi qu'il allait se faire tirer les oreilles s'il répondait franchement. Sa mère lui avait passé un savon dont il se souvenait encore quand il avait osé expliquer que les autres étaient ennuyeux et qu'ils étaient nuls au tennis. Il choisit donc de tempérer ses propos :

- Ils ne m'intéressent pas.

Ryoga comprit qu'il parlait des enfants du voisinage et fronça les sourcils. Il y avait pourtant ce garçon à peine plus âgé que Ryoma, le petit frère d'un de ses nouveaux amis, qui avait l'air plutôt sympa, et il ne comprenait pas pourquoi ça ne collerait pas avec lui… Il allait lui proposer de le rencontrer, mais Ryoma le prit d'avance :

- Je ne les aime pas. Aucun.

Il ne savait pas si c'était la fatigue mais Ryoga commençait à perdre patience. Bon sang, qu'est-ce qui n'allait pas ? Ryoma avait visiblement envie de changer de sujet car il reposa la question de tout à l'heure :

- On va jouer ?

- Pas ce soir, soupira-t-il. Je suis un peu fatigué…

Trop fatigué d'avoir joué avec tes copains plutôt qu'avec moi, pensa avec amertume Ryoma, mais il ne révéla pas son trouble à voix haute. S'il n'avait jamais compris ce que c'était que la jalousie, il la vivait maintenant de plein fouet. Jaloux de voir son frère préférer la présence de ses nouveaux amis à la sienne. Il se sentait soudainement inutile.

Ryoga avait certainement envie d'en finir avec cette conversation car il se dirigea vers la maison, pressé d'aller récupérer des oranges supplémentaires en cachette. Le reste de la soirée se déroula avec chacun des garçons dans son coin, ce qui finit par interpeller les deux adultes. Les deux enfants ne semblaient pas s'être disputés et pourtant, une distance s'était créée entre eux. Ne sachant pas trop ce qu'il en était réellement, ils ne s'en préoccupèrent pas trop et retournèrent vaquer à leurs occupations.

Les vacances d'été allaient bientôt se terminer et cela faisait une semaine que les deux frères ne se parlaient qu'occasionnellement. En-dehors des entraînements de tennis qui les obligeaient à jouer ensemble, Ryoga allait retrouver ses copains aussitôt et Ryoma… continuait d'être seul. Ryoga rentrait tout le temps en fin d'après-midi, laissant à Ryoma le temps de s'ennuyer et son humeur s'assombrir de jour en jour. Un beau matin, Ryoma en eut assez. Il décida de sortir de la propriété et de s'aventurer dans la rue. Pas qu'il ait spécialement changé d'avis sur la question de se faire des amis ou non mais il avait besoin de prendre l'air. Il se sentait s'étouffer petit à petit par l'atmosphère pesante qui régnait sans Ryoga dans les alentours.

Il fut soulagé de constater qu'il n'avait jusqu'à présent rencontrer personne. Mais sa joie fut de courte durée alors qu'il tournait dans une rue, il tomba nez à nez sur d'autres enfants. A en juger par leur apparence, ils étaient bien plus âgés que lui. Par déduction, ce devait être les amis de Ryoga. Il ne pouvait pas tomber mieux…

Les gamins eurent l'air de le reconnaître aussi car un mec blond un peu plus imposant que les autres finit par briser la glace :

- Hé, tu ne serais pas le petit frère de Ryoga par hasard ?

Ryoma ne répondit pas. Il scanna la bande et fut alarmé de ne pas y trouver son frère. Pourtant, celui-ci était bien parti ce matin… L'enfant qui venait de parler le jaugea de façon peu discrète avec une moue sur le visage. Il reprit :

- Hé, t'es sourd ?

- Arrête, Kevin, tu vas lui faire peur, lui signala un autre enfant, brun aux cheveux mi-longs. D'ailleurs, Ryoga n'est pas avec toi ? demanda-t-il en s'adressant cette fois-ci à Ryoma. On ne l'a pas vu ce matin…

Ryoma fit non de la tête. Il se demanda où son frère avait bien pu disparaître et ses acolytes semblaient se poser la même question. A la réponse qu'il reçut, le brun se gratta la tête, l'air ennuyé.

- Il n'en fait toujours qu'à sa tête… Au pire, allons au skate park sans lui…

Si les autres enfants semblaient approuver l'idée, le dénommé Kevin en avait apparemment une autre en tête :

- Josh…

Le brun se retourna, attendant la suite. Kevin sourit d'un air carnassier, qui ne disait rien qui vaille :

- Et si on s'amusait un peu avec « Chibisuke » ?


Aha, je triche, le chapitre ne devait faire qu'un, mais rien que ce que vous venez de lire fait près de 3 500 mots, et je ne voulais pas vous le rendre indigeste. La suite devrait venir dans deux ou trois jours. Quant aux autres one-shots, je ne peux malheureusement rien promettre. J'espère avoir la motivation de continuer – et surtout l'inspiration !

Si l'envie vous prend, laissez-moi une petite review ! ^^