Saluut ! ^o^

Ça faisait super longtemps que je n'avais pas posé un clic sur le site en tant qu'auteure! Je fête mon retour en fanfare avec une fanfiction sur Uta no prince-sama, la première que je poste sur ce fandom. En tout cas, bienvenue à moi-même et bienvenue également à VOUS, chers lecteurs. (enfin, lectrices surtout) Bon, je ne vais pas trop m'attarder et m'attaquer de suite au vif du sujet.

Pairing: Tokiya/Otoya. (je vous laisse deviner qui est au-dessus...)

Rating: M. Ce premier chapitre est une parabole de Jésus comparé à ce qui arrive dans le deuxième. Tiens, tant que j'y pense ! Je préviens tout de suite: halte aux homophobes ! ALERTE YAOI ! Ici, on parle de...Ça et ci, plus d'autres choses... plutôt explicite entre hommes. x)

Disclaimer: Les personnages ne m'appartiennent évidemment pas (dommage hein... Qu'est-ce qu'on aurait pu se marrer!) et reviennent au studio BROCCOLI.

Que dire de plus ? Je ne conseille pas aux âmes sensibles de s'aventurer par-delà cette avertissement. En effet, j'aborde des sujets "graves" (wouah, je me sens trop mature ._. ) avec un jargon assez crû. Même si je fais preuve de légèreté et d'humour à certains moment, ne vous inquiétez pas, cela ne va pas durer. Pour ce que ça intéresse, je n'ai pris ni de drogue ni avant, ni pendant, ni après avoir écrit cette histoire. J'en ai jamais pris en gros . XD Je me base juste que sur quelques recherches google à propos du sujet et... un peu sur mon imagination, je l'avoue. Donc, je ne suis pas une toxico ou un docteur spécialisé là-dedans et il se peut que ce ne soit pas une copie fidèle de la réalité. (en fait, même la réalité est subjective vu que les effets de ce genre de produit diffèrent selon la personne)

Bref après son long et ennuyeux discours, tata Usagi vous laisse apprécier en paix.

Bonne lecture, mes petits choux ! ^^


«- Kanpai ! »

Les verres s'entrechoquèrent et leurs tintements furent couverts par les rires joyeux. Durant une seconde, le silence régna. Tous se régalait du rafraîchissement proposé. Otoya porta le liquide doré à sa bouche et trempa timidement ses lèvres dans la boisson pétillante. Il l'avala par petites gorgées. Les bulles lui piquaient la langue et cette fraîcheur lui glaçant la gorge contrastait avec l'aigre chaleur que répandait l'alcool dans son estomac.

Otoya fixa le fond de sa flûte remplie et il s'immergea dans le monde de ses pensées. Il remonta une heure en arrière et se remémora le miracle qui se produisit à ce moment là. Il ferma les yeux et se concentra afin de revivre pleinement ce rêve qui n'en était pas un. Il se rappelait parfaitement de leurs voix chantant à l'unisson. Les paroles proclamaient leur amour et leur passion commune pour la musique. Il était lui-même ébloui par toute cette splendeur. Les feux des projecteurs les bénissaient de ces lumières aux mille couleurs. Son nez était encore émoustillé par le mélange stimulant de leurs parfums et de la sueur qu'ils avaient transpiré pour offrir cet incroyable spectacle. Ses membres étaient engourdis. Les conséquences de cette chorégraphie complexe et intense persistaient à travers sa fibre musculaire. Le simple souvenir des hurlements de la foule conquise suffisait à accélérer de nouveau les pulsations de son cœur. Au fond de sa bouche, le champagne se confondait avec le goût de la fierté et de la victoire.

Tout son être, tous ses sens vibraient de ce sentiment et de cette joie qui ne voulait pas le quitter. Le travail efforcé avait fini par être récompensé. Le public avait été réceptif au cœur et aux espoirs qu'il avait placés dans cette représentation crucial pour cette carrière d'idole. Ils avaient tout donné. Ils avaient su faire la différence face à leurs rivaux pourtant pas des moindres, Heaven. Et cette glorieuse réussite, Otoya la devait presque entièrement à ses amis et partenaires : les STARISH. Son sourire s'élargit un peu plus. Un cri euphorique le ramena subitement à la réalité. Il tourna la tête vers la source de cet étrange cri s'apparentant à celui d'un petit animal apeuré.

Le contenu des verres penchés de Natsuki et Shou menaçaient de se déverser sur le sol. Natsuki enlaçait un Shou, au bord de l'étouffement. Le pauvre Shou essayait de le repousser, mais y mettait moins de vigueur que d'habitude. Cette fois-ci, il riait de bon cœur et répondait presque à cette étreinte forcée. Le roux pouffa. Ils ne devraient pas s'agiter comme cela avec des verres à la main. Mais pouvait-on vraiment restreindre une telle fougue après un moment pareil ?

Au contraire de ce duo, Masato et Ren sirotaient calmement leur boisson installé dans le fauteuil. Masato, le dos droit et l'air sérieux, déplorait le comportement de son ami d'enfance assis face à lui. Il ne disait rien mais le foudroyait des yeux. Le blond buvait sans aucune pudeur, la bouche collée contre l'ouverture de la bouteille en verre. Le saxophoniste s'étendait sur le canapé et déversait le flot de champagne restant au travers de sa gorge. Il soutenait ce regard rempli de reproches et lui adressa un clin d'œil aguicheur. Il s'était lui-même octroyé le droit de la finir car c'était une des brebis de son troupeau qui leur avait généreusement offert cette boisson de qualité. Il suffisait d'une signature et d'un sourire pour qu'elles tombent toutes dans ses bras.

Ils buvaient tous, appréciant ce champagne de qualité offert par une de leurs admiratrices. Ils n'avaient pas la majorité pour consommer ce produit mais qu'importe ! C'était LEUR soir et pour cette fois, le président fermera les yeux. Les senpais quant à eux leur avaient laissé l'établissement afin de célébrer cette victoire, les considérant à présent respectueusement comme leurs égales. Ils s'étaient donc installés dans le salle de vie commune et fêtaient cet événement entre eux. En somme, tout n'était que célébration et joie. Pourtant, le sourire bienveillant de Otoya se fana subitement. Ses yeux s'étaient posés sur un couple. Un duo qui cette fois, le plaisait beaucoup moins. Le dérangeait même.

Un peu plus loin, Haruka et Tokiya s'échangeaient des mots tout bas, ayant l'air intimement proche. Cette allègre flamme de vie délaissa ses prunelles rubis. Dans un coin de la grande pièce, elle lui parlait et il l'écoutait attentivement, la couvant d'un regard bien trop tendre et affectueux à son goût. Elle répondit à son sourire. Le roux ne rompait toujours pas le contacte visuel. À l'abri des regards, le ténébreux avait tendance à se laisser facilement aller. Otoya n'arrivait pas à détourner son visage. Tokiya saisit soudainement la main de la jeune fille et y déposa un baiser furtif. Ittoki déglutit, mais cette boule qui lui entravait la gorge ne disparut point. Il s'infligeait cette torture pour se guérir de ses propres sentiments qui le tuaient à petit feu. Au final, cette cure forcée n'avait fait qu'empirer son mal.

Otoya en était même devenu malade. Malade de cette pitoyable comédie auquel il assistait, impuissant. Il aurait voulu les séparer et changer la donne. Il aurait voulu enlever cette personne pour qu'elle n'accorde ses faveurs qu'à lui seul. Il aurait voulu réécrire l'histoire et modifier les paroles de cette chanson triste et répétitive. Il se serait alors déclarer et aurait vécu une éternelle histoire d'amour avec lui. Cependant, il renonçait bien vite face à ce large fossé qui les séparait. Il préférait s'éloigner de lui que de poser un pied dans cet effrayant vide. Cet effrayant vide qu'était le rejet. Le rejet de ses sentiments, de ses préférences. Il implorait le ciel afin d'obtenir ce courage qui lui manquait cruellement. Il baissa la tête. Toutefois, il continuait de les observer. Pas aujourd'hui. Pas demain. Peut-être un jour, probablement jamais. Il l'aimait mais ce n'était pas suffisant. Alors il déclarait forfait sans même s'être lancer dans la bataille. Il justifia son écrasement face à cette insurmontable difficulté. Toujours la même phrase. Toujours la même excuse, résonnant dans son esprit torturé.

« Je devrais me réjouir de son bonheur et chasser mes idées noires. »

Il se réconfortait en vain. S'embourbait dans des conseils qu'il n'était pas capable de suivre. Le bonheur de l'autre passe avant le sien. Ce dicton ne résolvait rien. Elle ne calmait ni sa frustration, ni sa douleur. Elle l'enfonçait, reflétait son désespoir. Cette phrase ne l'aidait pas, elle ne faisait que l'attrister. Et au milieu de cette tristesse, tourbillonnaient mille et une questions auquel ils ne trouveraient aucunes réponses, aucunes alternatives. Jusqu'à quand cette façade tiendra-t-elle ? Combien de temps durera cette hypocrite gentillesse ? Comment en était-il arrivé là ? Il soupira. C'était là, la seule chose qui faisait taire un instant ses problèmes. Pitoyable était bien le qualificatif de sa situation.

Cecil rayonnant comme toujours, vint à sa rencontre. Le roux ne réagit pas, insensible à cette aura bien trop lumineuse pour son humeur qui ne s'y prêtait pas vraiment. Il entendit un vague commentaire sur sa mine triste. Il l'enlaça rapidement afin de dissimuler sa peine, lisible sur son visage. Et il lui chuchota que tout allait bien. S'adressait-il à Cecil ou à lui-même ? Il n'aurait su répondre à cette énième question.

Il se sépara de lui et lui offrit un sourire pour calmer l'inquiétude de son ami. Un sourire qui ne voulait rien dire. Rassuré, Cecil continua de déblatérer ses prières dédiées à ses muses. Il partageait ses impressions et ses sentiments à propos du spectacle. Ittoki ne l'écoutait déjà plus. Il pouvait toujours les apercevoir au dessus de son épaule. Aucun des deux ne semblaient parler. Les mots étaient épuisés alors, ce silence romantique comblait le manque de répliques.

Haruka avait gardé sa main dans la sienne. Il eut un pincement au cœur et sa lèvre en trembla légèrement. À la tristesse, s'ajoutait la jalousie. Il l'enviait. Il voulait être aimé par cette personne. Prendre la place spéciale qu'occupait la jeune fille dans son cœur. Cette émotion embrouillait son esprit, le plongeait à nouveau dans son propre monde. Ce monde qui n'était peuplé que de lui. Que de Ichinose Tokiya.

C'était insensé, monstrueux même. C'était un homme son ami avant tout. Il bafouait leur relation, la démantelait petit à petit. Inconsciemment, Ichinose avait dérobé son cœur. Otoya ne l'en blâmait pas. Loin de là. Au début, il avait accusé le ciel de tous ses maux. Le destin pouvait parfois se montrait injuste et distribuait les dons de manière inégale. Il avait rassemblé tant de qualité en un seul humain. Il y avait tant à énumérer, tant à dire, tant à... admirer. Une beauté mystique, une voix rauque et talentueuse, une subtile gentillesse... Or ce que retenait Otoya de cette liste par-dessus tout, c'était ce sourire à en faire damner les anges. Ce sourire précieux et rarement exhibé, tel un trésor d'une valeur inestimable. Tous les cadeaux du ciel semblaient avoir béni un unique être. Si bien que Ittoki en était venu à l'idolâtrer.

Se rendre compte de ses sentiments était une chose... Les combattre en était une autre. Il avait déposé les armes depuis bien longtemps. Il n'avait jamais mérité ce dieu vivant. Il commettait une faute impure en espérant un quelconque miracle. Quand cela avait-il commencé? Le roux ne saurait le dire. Peut-être depuis le premier regard. Ou même avant. Il aimait bien penser que la plume du destin avait écrit cette romance qui finirait bien tôt ou tard. Ridicule. Les contes de fées ne faisaient pas partie de cette réalité. De plus, il s'agissait toujours d'un prince et d'une princesse. Cependant, cette situation mettait en scène un Dieu mortel ignorant et un amoureux fou de désespoir.

« Otoya se métamorphoserait alors en princesse et s'élancerait dans les bras de son bien-aimé »

S'inventer des histoires, voilà à quoi il en était réduit. Les histoires étaient plus clémentes que le monde réelle. Car le rôle de la princesse revenait à Haruka, et celui du prince transit d'amour à Tokiya. Ittoki ne devait pas intervenir. Il se résignait, amèrement. Le roux avait honte. Honte des sentiments qui inspiraient pourtant leurs chansons. Maintenant qu'il l'avait connu, « amour » ne rimait plus qu'avec «fléau ».

Sa poitrine lui faisait atrocement mal. Il ferma les yeux un instant, essayant ainsi d'apaiser cette douleur. Quand il les rouvrit, Haruka lâchait la main du brun. Elle se courba poliment et se retira. Son départ soulagea instantanément Otoya.

« Haruka ne reste pas avec nous ?, fit remarquer Shou.

- Elle s'excuse de nous quitter, mais elle est épuisée et elle est donc partie se coucher, expliqua le brun en s'avançant vers ses amis.

- Je pense qu'il serait plus sage de faire de même, ajouta Masato, on pourra mieux profiter de cette victoire après une bonne nuit de sommeil.

Ichinose hocha la tête en signe d'approbation. Maintenant qu'elle n'était plus là, il n'y a plus aucun intérêt de rester, pensa Otoya. Ils posèrent un à un leurs verres vides sur la table.

- Vous êtes déjà fatigués ?, se moqua Ren.

- C'est compréhensible après toutes ces émotions fortes, commenta Cecil.

- Chuis pas du genre rabat-joie mais... Je crois qu'on va suivre ce conseil. Hein Natsuki ?, poursuivit Kurusu.

- Je suis..., commença l'intéressé.

- Si ce n'est que de la fatigue !, réagit le saxophoniste, grand frère Ren peut bien arranger le coup pour faire durer la fête.

L'élévation de sa voix attira l'attention de la troupe. Il sortit de sa poche un petit paquet noir en tissu, attaché par un ruban doré. Il piocha une petite pilule à l'intérieur et l'avala sans hésiter. Il soupira d'aise et jeta le paquet en l'air, sans se soucier de son prochain atterrissage. Otoya, qui se trouvait dans la ligne de tir, attrapa le colis par réflexe. Ren lui fit signe de l'ouvrir et le roux s'exécuta. Il retira le ruban et le tissu se déplia dans la paume de sa main, révélant six petites étoiles de couleurs différentes. Les autres se rassemblèrent autour de Otoya et examinèrent le contenu de ce cadeau. On aurait dit d'inoffensifs petits bonbons.

« Vous savez ce qui vous reste à faire les gars ? Un pour chacun, prenez votre couleur préféré si ça vous chante, déclara Ren. »

Otoya savait que Ren n'était pas du genre à se promener avec des bonbons de gamin sur lui. Tout comme les autres membres du groupe, il gardait ses distances et préférait ne pas tenter le coup en premier. Le roux était quelqu'un de curieux. Curieux certes, mais du moins pas suicidaire : le saxophoniste, derrière son tempérament calme pouvait s'avérait être très imprévisible.

« Ne me dîtes pas que vous avez peur d'un peu sucre ?, s'esclaffa-t-il. »

Shou serra les poings et grogna. Il préférait encore foncer tête baissée qu'endosser le rôle de froussard. Le blond saisit une étoile rose et ouvrit la bouche. Il la porta au bout de sa langue et... il attendit. Le petit regrettait déjà son emportement et appréhendait l'ingurgitation de l'astre « en sucre ».

« C'est pas empoisonné. Je viens d'en avaler sous votre nez. »

Cette énième provocation poussa Kurusu à passer à l'acte. Il l'avala d'une traite, les yeux fermés et la main aplatie contre la bouche. Il se figea dans cette étrange posture. Quelques secondes passèrent. Il rouvrit un œil puis l'autre. Rien ne se produisit. Il relâcha la pression dans un éclat de rire à la fois embarrassé et victorieux. Les autres le regardèrent un peu anxieux mais se détendirent peu après.

« Au fait, c'est quoi ?, interrogea naturellement Shou.

- Tu poses la question après l'avoir manger ?!, s'exclama Masato face à l'illogisme de son ami.

- Un concentré de vitamines. Rien de bien méchant, faut juste savoir doser, répondit Ren. »

Rassuré par le test effectué par le petit blond, le deuxième à se lancer fut Cecil. Il s'empara prestement de l'étoile verte et le bonbon glissa en moins de deux à travers sa gorge. Puis, Natsuki choisit l'étoile dorée et la posa à son tour délicatement sur sa langue. À présent, Otoya comptait trois étoiles dans main. Il déglutit et fixa les confiseries. Le roux se résolut enfin à en soustraire une la rouge plus précisément. Le compte à rebours se déclencha mentalement... 1, 2, 2, 2... 3 ! Malgré ce retard, il finit par gober le petit cachet. Il rebondit contre son palais et s'installa sur sa langue.

« Aaaah, mais c'est amer !, grimaça Natsuki après l'avoir ingérer, Tu es sûr que c'est vraiment un bonbon ?! La forme est mignonne mais...

- C'est normal, ça ne se garde pas longtemps dans la bouche. Il faut l'avaler rapidement surtout si tu veux que l'effet vitamine soit efficace. »

À l'entente de cette explication, Ittoki l'engloutit sans plus attendre. Il cligna plusieurs fois ses yeux, s'attendant à quelque chose de prodigieux. Il n'aurait été presque pas surpris si des ailes s'étaient pointées dans son dos. Mais rien. Rien du tout à part cet arrière-goût médicamenteux désagréable. Le roux ria doucement. Il était presque déçu de ce bonbon pour le moment innocent. Néanmoins, il en restait deux à distribuer. Otoya s'avança vers le duo de taciturnes, Masato et Tokiya. Il leur présenta sa main, le sourire aux lèvres.

« Non merci, refusa froidement Masato. »

Celui-ci connaissait trop bien Ren. Après tout, ils étaient amis d'enfance, non ? Des sucreries amères : quelle bonne blague ! Masato était fidèle à lui-même et se méfiait des mauvais coups du saxophoniste, un homme bien plus trompeur que digne de confiance. Il le regarda du coin de l'œil. Il n'avait pas bougé, allongé sur le meuble. Sa nuque se reposait contre les adossoirs et ses mains s'enfouissaient sous l'arrière de son crâne. Il n'en avait pas l'air avec cet air désinvolte, cependant Masato avait un mauvais pressentiment à propos des effets de ces vitamines. Il fallait rester pour observer, lui qui tombait presque de sommeil. Il contint à un bâillement. Il n'aimait pas se comparer aux autres, néanmoins Tokiya et lui-même s'avéraient être les plus matures de la bande. La surveillance des ses amis irresponsables passait avant son propre sommeil. Il remettrait le meurtre de son colocataire à demain.

« Les choses amères ne sont pas ma tasse de thé. »

Tokiya imita Masato et déclina cette offre. De toutes les personnes ici, Masato avait toutes les bonnes raisons d'être celle la plus clairvoyante du groupe en ce qui concernait son ami d'enfance. Le chanteur le sentait fébrile et cette sensation envers ces bonbons plus que suspicieux s'était propagé jusqu'à lui. Il s'apprêta donc à partir afin d'aller se coucher.

Otoya posa le tissu et ses restes sur la table basse. Il regardait son bien-aimé quitter discrètement la pièce. Il était déçu de ne pas avoir eu une seule conversation correcte avec lui de toute la soirée. Il s'infligea une gifle mentale et se força à songer à autres choses qu'à ces pensées qui n'avaient fait que parasiter son esprit toute la soirée. Il réfléchit donc sur cette fameuse sucrerie sujette à quelque polémique. Ren parlait bien de « sucre » pourtant, Otoya avait l'impression de n'avoir rien de tel dans sa bouche. La soi-disant confiserie se révélait être insipide, quoique légèrement amère. Il n'avait jamais goûté un bonbon pareil.

« Comment ça s'appelle ?, questionna Ittoki, un air pensif plaqué sur le visage »

Ren leva les yeux, l'air de réfléchir. Il inspira longuement, laissant durer ainsi le suspens. Un rictus pervers et narquois étira sa bouche. Il articula une réponse de sa voix grave et amusée :

« - Ec-sta-sy. »

À peine le mot sorti de sa bouche, que Tokiya au seuil de porte se retourna. Il claqua la porte et revint sur ses pas, totalement paniqué. Il répéta le mot dans son esprit. Le brun n'en avait jamais vu, au grand jamais consommé. Cependant, il savait que « Ecstasy » n'était pas le nom d'une ligne de produit de la compagnie Haribo. Bien au contraire. C'était une drogue connue et pas ce qu'il y avait de plus légal sur le marché. Et il en avait donné à une bonne partie du groupe, celle la moins raisonnable bien entendu.

« - Je savais que tu étais idiot mais pas à ce point !, hurla Masato, Ton irresponsabilité n'a-t-elle aucune limite !?

- Relaxe. Prends en une et arrête de nous casser les oreilles maman, bougonna-t-il en agitant la main. »

Masato fulminait et il n'était question d'un mot en plus pour qu'il aille frapper son ami. Les autres assistaient à la scène de ménage, totalement figés. Cecil agrippa l'épaule de Shou et lui demanda innocemment :

« Ce bonbon est-il si dangereux que ça chez vous ?

- Non, Cecil-san. Le terme de bonbon n'est pas approprié, intervint Tokiya, Ren a fait quelque chose de grave. Très grave. »

Le ton du ténébreux sonnait sérieux. Son inquiétude surpassa son envie de dormir. Il réfléchissait à des solutions. Les emmener à l'hôpital ? Personne ne croira qu'ils l'ont ingéré par inadvertance. Ichinose ne voulait pas terminer cette nuit au poste de police. Appeler un senpai ou un professeur serait tout aussi dangereux il s'exposerait alors aux dangers de l'expulsion et diront adieu à leurs carrières d'idoles. Il en était arrivé à une conclusion : ils étaient livrés à eux-même. Attendre que cela passe ? Oui, Tokiya ne voyait pas d'autres solutions Le seul moyen d'éviter le pire était donc de les enfermer dans cette pièce jusqu'à ce que cette mascarade prenne fin.

« Combien de temps dure les effets ?, questionna Tokiya.

- Ça dépend des gens. 4 heures tout au plus, renseigna le saxophoniste.

- 4 HEURES ? Tu cherches à nous tuer, n'est-ce pas !?, s'écria Masato.

- Non, je fais juste en sorte de...

- De gâcher cette soirée ! Notre soirée !, coupa le pianiste.

- Ce genre de moments demande un comportement adulte et responsable, s'il vous plaît. Nous sommes assez embêtés comme ça. »

Ichinose s'interposa entre les deux afin de calmer le jeu. La colère ne mènerait nulle part. Tokiya se massa l'arrête du nez, agacé au plus haut point. Masato reprit ses esprit et coula un regard suppliant vers le plus lucide d'entre eux. « Pitié, sauve-nous ! », c'était ce que ces yeux paraissaient dire. Tokiya soupira, mais ne se plaignit pas plus du nouveau rôle adossé. Après tout, ces amis comptaient sur lui et il ferait tout ce qui était en son pouvoir afin de les protéger.

Oui, c'était ce qu'il s'était dit, il y a plus d'une heure de cela. Il passa sa main contre son visage fatigué et frotta ses yeux creusés par des cernes. Son beau discours aurait été tout autre s'il avait eu droit à un aperçu de la suite des événements. Debout et adossés au mur, Masato et lui étaient les spectateurs d'un numéro bien affligeants. Ils s'étaient éloignés dans un coin dans la pièce de peur d'être mêlés à leurs jeux infantiles. Pour l'instant rien de bien dramatique, juste douloureux à regarder. Ils étaient plus turbulents qu'à leur habitude et semblaient être retomber en enfance. Sauf Cecil, totalement plongé dans son délire. Accroupis et regroupés autour de la table basse, ils se défiaient au bras de fer.

« Si tu perds, j'aurai droit à un baiser !, déclama Ren.

- Quoiii ? Tu m'as pris pour une des tes groupies !, s'indigna Kurusu.

- Tu y ressembles Blond, petit, mignon..., énuméra le saxophoniste.

- Mais j'en ai pas des gros !, rigola le plus petit en bombant le torse.

- Ça ne fait rien et... fais gaffe parce que je vais... ! »

Ren cria de toute sa force et un bruit sourd résonna à travers la pièce. Les vibrations firent tressauter les petites étoiles. Il afficha un sourire victorieux face à la mine déconfite de son adversaire. Son bras dominait celui de l'autre sur la surface plane et dégagée de la table basse en bois. Ren avait laminé ce prétentieux qui s'était proclamé « empereur du bras de fer ».

« Aaaaah ! T'as triché, tu me déconcentrais !, s'énerva le mauvais perdant en se massant le poignet.

- Désolé, même face à un petit garçon je n'ai pas pu me retenir.

- Qui c'est que tu traites de petit garçon ?!

- Alors comportes-toi en homme et assumes ta défaite. L'heure de la punition a sonné, annonça-t-il en joignant ses mains.

- Je n'ai jamais dit que j'étais...

- Punition ! Punition ! Punition !, chantonnèrent en chœur Natsuki et Otoya en se balançant au rythme des battements de leurs applaudissement.

- Nyah ! Nyah !, miaula allègrement Cecil. »

La joyeuse troupe ignora la timide protestation de Shou. Celui-ci se tut et détourna son visage, rougie par l'embarras. Il évita ses yeux bleus et perçants. Ren se leva et s'installa sur le canapé derrière lui. Son adversaire patientait calmement et gardait cet éternel rictus en coin. Il le provoquait ouvertement. Le plus petit le regarda faire et serra les poings, posés sur ses cuisses. La tête baissée, il se leva prestement pour venir s'asseoir tout en gardant soigneusement une distance de sécurité entre eux.

« On peut pas le faire si tu es à 3 mètres de moi, se moqua gentiment le gagnant.

- Ferme les yeux alors !, ordonna rudement le plus petit.

- Tu perds et c'est toi qui donnes les ordres ? C'est le monde à l'envers ! »

Shou plaqua son index contre la bouche de son vis-à-vis, le priant ainsi de bien vouloir se taire. Surpris, Ren se laissa faire et ne put s'empêcher de penser que les choses prenaient une tournure amusante. Il accepta la condition subitement imposée et ferma ses paupières. Jinguji sentit le doigt se retirer, pour céder la place à quelque chose de plus doux et tendre. Il devina sans problèmes que cette tiédeur n'était autre que les lèvres de Kurusu. Le gagnant ne put résister à la tentation et ouvrit un œil afin d'apprécier ce gros plan sur une frimousse rouge tomate.

« Tricheur ! »

Repéré, Ren l'empêcha d'en dire plus et le renversa sur le dos. Il se glissa entre ses jambes et glissa sa main sous son t-shirt. Shou entrouvrit la bouche et le saxophoniste en profita pour approfondir le baiser. Il ne le repoussait pas, l'invitait presque à poursuivre leur activité pédagogique. Le plus petit entoura sa nuque de ses bras. Ils en avaient totalement oublié la présence de « spectateurs ». Un « waouh » admiratif s'échappa de Otoya. Natsuki ne savait plus s'il devait regarder ou esquiver cette voluptueuse scène impliquant son mignon et innocent Shou. Cecil quant à lui, continuait de miauler sans pour autant quitter l'action des yeux. Le couple se sépara au bout de quelques secondes.

« Ne faites pas des choses que vous regretteriez par la suite, grinça Masato. »

- Jaloux ?, répliqua le gagnant. »

« Idiot », murmura Masato. L'idiot en question quitta Shou qui revenait peu à peu à lui. Le saxophoniste s'empara d'une étoile bleue posée sur la table basse. Il la contempla, coincée entre son pouce et son index.

« - C'est plutôt toi qui le regretteras Masato si tu n'en profites pas. Ces petites choses ne tombent pas du ciel et c'est peut-être ta première et ta dernière chance d'en goûter une, susurra Ren.

- Ton offre ne m'intéresse aucunement, trancha sèchement son interlocuteur.

- Allez, Masa-chan !, insista cette fois Natsuki, en se dressant aux côté de Jinguji.

- Non ! »

Masato gardait sa position initiale sur le sujet. Il ne fléchirait certainement pas face aux caprices de ses amis qui n'avaient plus toute leur tête. Surtout s'il risquait de devenir aussi inconscients qu'eux après avoir avalé cette chose.

« - Masato ! Attention !, prévint Tokiya. »

Trop tard. Des bras tenaces l'avaient capturés par derrière. Le pianiste se débattit afin de se dégager de cette emprise. Rien à faire, cette poigne fourbe était beaucoup trop solide. On lui infligea alors une clé de bras dans le but de l'immobiliser pour de bon. « je le fais pour ton bien » chuchota la voix, en retenant l'explosion d'un fou rire diabolique. Il ne voyait pas son agresseur caché derrière son dos. Néanmoins, il remarqua la différence de taille considérable entre eux deux et il ne tarda pas à découvrir son identité.

« Kurusu, lâche-moi !, explosa Masato.

- À toi de jouer, Ren !, apostropha le plus petit »

Tokiya observa la scène. Il ne savait pas s'il devait aller le sauver ou attendre dans l'ombre de la pièce. S'il s'exposait, il encourait à la même situation que Masato. S'il n'allait pas à la rescousse de son ami, il risquait d'être le seul à surveiller ce jardin d'enfants. Il ne mit pas longtemps à choisir et accourut vers l'autre surveillant afin de le libérer.

Ce fut sans compter le saut surprise de Cecil. Tokiya écarquilla brièvement les yeux avant qu'une paire de bras ne cloua ses épaules contre le sol. Le pseudo-chat s'était faufilé et avait profité du moment d'absence du ténébreux pour l'attaquer. La drogue n'avait pas fait disparaître l'agilité extraordinaire de Cecil qui l'avait pris de court. L'attaquant se positionna à califourchon sur le ventre de sa victime, le piégeant pour de bon de tout son poids.

« Bien joué !, s'écria Otoya qui rappliqua aussitôt. »

En se voyant ainsi encerclé, Ichinose tenta de repousser Cecil de ses mains encore libres. Cependant, le roux captura ses poignets et les plaça au-dessus de son crâne. Le duo infernal rigolèrent bêtement, fiers de leurs captures.

« Il y a un truc que j'ai toujours voulu savoir, Tokiya. Est-ce que tu crains... les chatouilles ? »

La question de Ittoki aurait pu passer pour innocente et anodine. Sans l'expression glauque qui accompagnait cette soudaine interrogation. Ichinose se douta de ce qui allait se produire et s'apprêta à riposter. Malheureusement pour lui, ses attaquants n'attendirent pas sa réponse. Les doigts de Cecil se mirent en action et pianotèrent le long de ses côtes tandis que Otoya frôlait son cou du bout des doigts. La victime quant à elle, réagit violemment dés qu'ils commencèrent à le toucher. Il ria à en perdre haleine. Ce rire convulsif et étouffant drainait toute sa force qu'il aurait préféré utiliser pour se débattre. Le brun ne s'était jamais senti aussi ridicule. Des larmes en venaient à perler aux bords de ses yeux.

« Stoop... ahaha !... Je... tuer... ahahaha...vous...OTOYA ! »

Les menaces hachurées qui sortaient de sa bouche ne firent qu'accroître l'amusement de ses deux agresseurs qui s'en donnaient à cœur joie. Sans raisons apparentes, ils se stoppèrent net. Ichinose essayait de reprendre son souffle malgré le poids de Cecil pesant sur son ventre. Les yeux clos, il haletait bruyamment. Et un objet non identifié sauta sur l'occasion afin de se frayer un passage à travers son gosier grand ouvert. Il toussa, son corps essayant de rejeter cet intrus. Ce fut en vain puisqu'il sentait sa course lente se terminer vers son estomac. Lorsqu'il rouvrit les yeux, la première chose qu'il vit fut le sourire satisfait et agaçant du visage de Otoya penché vers le sien. Tokiya n'aimait pas du tout cette expression, celle-là même qu'il tirait lorsqu'il faisait un truc idiot sans même s'en rendre compte.

« Je t'ai donné une petite étoile violette. Tu avais l'air très fatigué, ça va te remonter, affirma le rouge. »

Le cerveau de Ichinose fit rapidement le lien entre le petit objet qu'il avait avalé et ce que venait de lui annonçait ce traître de Ittoki. Il songea brièvement aux symptômes de ses amis déjantés qui allaient bientôt s'appliquer à lui. Puis, son cerveau se transforma en un néant. Il ne recevait aucune information. Il n'en envoyait plus, non plus. Seul un ultime hurlement de désespoir résonna à l'intérieur de sa boîte crânienne.

Pendant ce temps Masato se débattait toujours, pris d'assaut par une tornade de blonds. Il scellait fermement ses lèvres, tandis que Natsuki essayait d'y glisser une étoile bleue. Shou le retenait toujours par derrière et Ren voulait le convaincre par des mots que ce serait plus simple pour tout le monde s'il obéissait et ouvrait sa bouche. Devant cette entêtement Ren finit par hausser les épaules, non pas parce qu'il renonçait aussi facilement. Loin de là.

« Je ne voulais pas à en arriver là, mais puisque tu ne me laisses pas le choix... On va te déshabiller jusqu'à ce que tu cèdes, annonça le saxophoniste. »

La panique du pianiste augmenta et il secoua vigoureusement la tête afin d'exprimer sa vive désapprobation du concept.

« Le libre arbitre ! Je suis un humain et je ne me... Bouah !

- Dans le mile !, s'exclama Natsuki. »

Le violoniste avait finalement réussi à glisser le bonbon dans la bouche de Masato durant ce court moment d'égarement. Shou le lâcha aussitôt et sa proie dévastée s'écroula, à genoux. La victime encercla doucement son cou. Il ne l'avait pas sentie passé. Mais ce qui était sûr, c'était qu'en ce moment même ce poison agissait et lui monterait à la tête en très peu de temps. Il envisagea les effets du produit sur lui. Il allait sans doute complètement changer de personnalité probablement jusqu'à en devenir comme eux. Et rien qu'à la pensée d'une telle hypothèse, une peur bleue s'empara de lui.

« Non... Ren, ce n'est pas convenable..., résista vainement Masato.

- Allez, je sais que tu en meurs d'envie, souffla Jinguji en enfouissant son nez au creux de son cou. »

« Non... Non... », murmurait inlassablement le pianiste en enfouissant ses mains à travers la chevelure blonde de son colocataire. Ses réponses pudiques contredisaient les réactions de son corps qui ne suivait que ses désirs.

Blasé, Otoya fixait le couple roucouler et se rouler des patins sur le canapé. Cette nuit se présentait plutôt bien pour ces deux là. Sur l'autre fauteuil un Shou torse nu et éreinté après toutes ses folies piquait une sieste, un élégant filet de bave s'écoulant au coin de ses lèvres. Le plus petit ne semblait pas être dérangé par les cris et rires de Cecil et Natsuki qui se courraient après à travers toute la pièce. Otoya, complètement blasé, ne s'étonnait même plus de la nudité du pseudo-chat qui sautillait dans toute la pièce. Les yeux du roux dériva vers la tige d'une pendule donnant le rythme du temps. Ses aiguilles indiquaient 3h10.

Malgré l'heure tardive, le sommeil ne le gagnait toujours pas. Le tic-tac régulier emplissait son esprit brumeux. Les voix de Cecil et Natsuki lui perçaient les oreilles. Sa vue lui jouait des tours, le monde extérieur tournait autour de lui et l'étourdissait. Il souffrait d'une légère migraine. Il porta sa main à son front humide. Il avait chaud. Une terrible soif asséchait sa gorge. Peu à peu, il redescendait sur Terre. Combien de temps sa raison l'avait-elle quittée ? 2 heures ou peut-être même plus. Cette drogue avait modifié sa perception du temps et le plongeait dans une extrême confusion. Il expira lentement afin de se calmer. Les effets persistaient, néanmoins il avait retrouvé une once de clarté. Une douche, c'était ce dont il avait besoin pour se remettre les idées en place une bonne fois pour toute. Il se dirigea vers la porte. Mais Tokiya dérangea ses plans et se planta au beau milieu de sa route.

« Otoya, pourriez-vous me renseigner... sur la nature de votre départ ?, déblatéra le ténébreux »

Ittoki pouffa. Sa phrase n'avait ni queue ni tête. Sa voix d'habitude posée produisait des vagues, entre l'aigu et le grave. Sa posture était ridicule : les bras croisées sur son torse bombée tentaient de le rendre en quelque sorte plus autoritaire et imposant. La drogue ne l'avait pas épargné non plus d'après ce que constatait Otoya.

«- Quoi cause votre amusement ?

- Je te le dis si tu me laisses passer, marchanda le roux un sourire amusé accroché aux lèvres.

- Même pour 10 millions de yen, je te laisserai pas poser un pied derrière cette porte. Vous êtes trop irresponsable pour une remise en liberté, dramatisa Ichinose, plus sérieux que jamais.

- J'ai absolument besoin de prendre une douche, supplia Ittoki. »

Le brun réfléchit un instant puis accepta l'excuse de son ami. Il imposa néanmoins une condition à ce contrat.

« Dans ce cas, laissez-moi vous accompagniez. Juste au cas où. »