Chapitre 1:

Noir. Froid. Dureté. Peur. Et surtout douleur.

Pas un seul de ses membres ne lui répondait. Sa peau et ses nerfs étaient à vif. Son sang s'écoulait le long de ses bras, de plaies béantes sur ses poignets.

Depuis combien de temps était-il ici? Il n'en avait pas la moindre idée. Trop longtemps pour son propre bien, c'était la seule chose dont il était sûr.

Il ne se souvenait plus de la lumière du soleil, de sa chaleur sur sa peau. Il avait l'impression d'avoir toujours connu l'obscurité de cette cave. Des rires et des voix familières, amicales surtout, se frayaient parfois un chemin parmi ses souvenirs, mais semblaient venir d'un rêve ancien qui s'estomperait de plus en plus. La seule voix humaine qu'il reconnaissait était celle de son bourreau. Son meilleur ami. Il y a longtemps. Aujourd'hui, il était devenu son pire cauchemar.

Il redoutait plus que tout le bruit métallique de la lourde porte tournant sur ses gonds. Cela signifiait qu'il allait souffrir et il n'en pouvait plus. Il ne se souvenait même plus des circonstances qui l'avaient conduites ici. Il se rappelait juste d'un regard empli de colère, d'un coup violent sur la tête et d'un nom prononcé avant de perdre connaissance: Tomo.

La porte s'ouvrit dans un grincement qui le fit frémir et une silhouette se découpa dans la lumière artificielle se déversant du couloir.

_ Alors Kame? Comment vas-tu?

_ Laisse-moi partir. Je t'en prie.

_ Pourquoi donc? Tu es à moi, ne l'oublie pas. Tu m'appartiens.

_ Je ferais ce que tu voudras mais je t'en prie, détache-moi et laisse-moi sortir de cette cave.

Une larme roula sur la joue du jeune homme.

_ Tu feras vraiment ce que je veux?

_ Oui.

_ Tu deviendras mon petit-ami?

_Oui.

_ Tu l'oublieras, lui?

_ Je ferais tout ce que tu souhaites pour que ça s'arrête.

_ Et bien, il t'aura fallu du temps pour céder. Tu verras, Kazuya. Tu ne le regretteras pas.

Il détacha son prisonnier, embrassant son visage avec tendresse, effaçant les traces de larmes qui roulaient sur ses joues. Lorsqu'il s'écroula, ne tenant pas sur ses jambes, il le retint et passa un bras dans son dos, l'autre sous ses genoux pour le porter à l'extérieur de la pièce humide.

En voyant sa pâleur fantomatique et les cernes noirs sous les yeux noisettes qu'il aimait tant, il se senti coupable. Mais il n'avait pas eu le choix. Kamenashi lui appartenait et il n'avait pas le droit de se tourner vers quelqu'un d'autre. Lorsqu'il allait mal étant enfant, c'était lui qui l'avait aidé. Quand adolescent il avait été victime des brimades de ses camarades à cause de son homosexualité, c'était encore lui qui l'avait soutenu. Il avait toujours tout fait pour sa tortue, elle n'avait donc pas le droit de le repousser.

Il se souvenait encore de la douleur et de la jalousie qui avaient étreint son cœur quand il s'était déclaré à Kazuya et que celui-ci lui l'avait éconduit. Ses mots avaient été tellement horribles à entendre.

_ Je suis désolé, Koki. Je t'aime énormément mais seulement comme ami.

_ On peut essayer, non? Avec le temps tu pourrais peut-être me rendre mes sentiments.

_ Ca n'arrivera pas. Je sors déjà avec quelqu'un et même si je ne veux pas te faire souffrir, je refuse de le quitter.

_Tu n'as pas le droit de me laisser Kame. Et puis d'abord, c'est qui ce mec?

_ Un ami de Jin. Yamashita Tomohisa.

_ Il n'a jamais rien fait pour toi. Il te fera souffrir. Kame.

_ C'est un risque à courir dans une relation.

La colère l'avait subjugué. Il n'avait pas été capable de la refouler. Et il s'était jeté sur Kame pour l'embrasser de force. Il voulait lui montrer qu'il serait mieux que Yamashita. Mais en se dégageant, la tête de Kazuya avait violemment heurté le tronc de l'arbre derrière lui. Comment? Pourquoi? Il ne le savait pas, mais cela l'avait brutalement sonné et avant de perdre connaissance il avait appelé cet homme que Koki haïssait tant.

N.A. Cette fic devait être beaucoup plus trash à l'origine que la version que vous allez avoir, mais, comment dire, ils m'ont pas du tout laissé faire ce que je voulais. Ils ont décidé de vous préserver un peu. Dommage. Mais je trouverais un moyen d'écrire la version que je voulais à l'origine, en changeant d'OTP, probablement.

En tout cas, j'espère que ce premier chapitre vous donne envie de lire la suite, n'hésitez pas à laisser votre avis.

Azra.

P.S. Prochain post, non pas demain, mais dimanche. Pas d'accès à mon ordi pendant deux jours.