Résurrection
Prologue
Quelques fois, il est de notre devoir de faire un choix. Même si ce choix menace notre vie. Même si ce choix risque de tout changer.
Même si des êtres chers disparaitrons. Chacun son rêve. Je vais réaliser le mien. Enfin! Chacun son tour.
Mais je vous aimerais toujours, vous qui êtes là depuis l'aube de ma nouvelle existence, quoi qu'il advienne.
Chapitre 1
Je venais de me réveiller.
Mais quelque chose clochait. Cela faisait maintenant cinq ans que le verbe « se réveiller » ne faisait plus partie de mon langage, à part évidemment pour parler de Renesmée -en effet, les vampires n'ont pas besoin de dormir- et je sentis qu'il y avait un problème.
L'odeur qui chatouilla mes narines me parut incomplète. Je ne parvenais à déterminer le nom de certains arômes, la principale raison était que je ne les sentais pas.
Malgré mon odorat qui avait apparemment beaucoup diminué, ma vision était brouillée. Je voyais comme dans un vieux film, résolution minimum.
Et là, je commençais à paniquer. Je n'étais plus un vampire. Et, j'étais au beau milieu d'une clairière que je n'avais jamais vu avant.
Et mon coeur battait. Ses battements dans ma poitrine me parurent intolérables. Ce n'était pas sensé se passer comme ça.
Ma soif avait laissé place à ma faim. J'avais FAIM.
Oh mon dieu, j'étais HUMAINE à nouveau. Je me levai d'un bond et manquais de tomber. Comme avant.
Je hurlais à m'en arracher les cordes vocales. Où était Edward ? Où étaient ils tous ? Où étais je moi même ?
Comment ?
Cette question me taraudais l'esprit.
-Comment? Comment ? Comment ? COMMENT ? COMMENT ?
Je criai. Ma gorge me faisait mal, mais pas de la façon au quelle je m'étais habituée. Je m'incitais au calme et tentais de calmer ma respiration saccadée. Respire, Bella. Un. Deux. Tr.... J'étais seule! SEULE!
Edward. L'amour de ma vie. Celui pour qui j'avais été capable de damner mon âme. Jacob, mon meilleur ami -et à présent futur beau fils-. Renesmée. Surtout Renesmée. Ma fille. Je lui aurais donné tout pour qu'elle soit heureuse. Ils n'étaient plus là.
Mais où étaient ils tous ? Avais je donc rêvé toute cette partie de ma vie ? J'en doutais. Levant le bras, je regardais la petite cicatrice blanche en forme de lune dessinée sur ma peau pale, celle que James m'avait laissée.
Un voix magnifique, mais néanmoins terrifiante, rompis le silence.
-Tu dois te poser bien des questions, très chère Bella.
Je sursautais. Regardant aux alentours,
-Aro ?
Je me rendis compte que ma question était ridicule. La voix que j'avais entendu était féminine.
-Je te croyais plus intelligente. Je dois avouer que tu me déçois beaucoup.
Sortie alors de l'ombre une femme magnifique -vampire, évidemment- habillée de noir. Ses longs cheveux bruns descendaient en cascade sur ses hanches. Ses yeux -rouges- me dévisageaient, curieux, et sa bouche était tordue en un rictus cruelle. Je l'avais déjà vu quelque part. C'était Sulpicia, la femme de Aro.
-Où est Edward ? Et Nessie ? M'empressais je de demander.
Elle sourit, dévoilant une rangée de dents blanches parfaitement alignées et incroyablement coupantes. Instinctivement , je faisais trois pas en arrière -ce qui eut pour effet de la faire éclater de rire-.
-Ne t'inquiètes pas pour eux, ils sont saufs. Ils ne sont même pas au courant de ma présence ainsi que de ton absence.
-Depuis combien de temps suis je partie ? M'inquiétais je.
-Seulement quelques heures.
-Et pourquoi suis je comme ça ?
Je montrais mon corps de frêle humaine. Mon ancienne force me manquait. La puissance de mes muscles n'était plus présente mais j'avais la faible impression qu'elle était encore là. Comme quelqu'un à qui on ampute la jambe mais qui a malgré tout la sensation que son membre n'a pas été coupé.
-A vrai dire, nous avons fait une petite expérience fort enrichissante. Nous nous sommes alliés aux enfants de la lune -elle fronça le nez en signe de dégout-, les vrais, et nous leur avons demandé de te mordre. Cela a était plus qu'une réussite. En effet, tu as gardé la même apparence qu'un vampire! C'est une avancée dans l'histoire des vampires!
En entendant ses mots, je compris qu'elle était avide de gloire et probablement complètement folle. Je me rappelais aussi qu'elle avait des millénaires d'existence. Au fil des siècles, elle avait mal tourné.
-Mais pourquoi moi spécialement ?
-Je n'en sais rien. Peut être parce que tu as tenu en échec les Volturis avec ton seul talent, qui sait ?
Voyant mon air outré, elle rajouta;
-Non pas que je prenne les intérêts des Volturis à coeur! Ne te méprend pas ! Je te déteste juste. Il n'y a aucune raison aucune.
C'en était assez. Mon esprit n'en pouvait plus. Je voulais revoir ma famille, mais pas dans ces conditions. Pas comme ça.
-Je m'en vais. Annonçais je.
Elle ne fit aucune geste pour me retenir. Son visage ne semblait contenir que la haine qu'elle éprouvait à mon égard.
Je marchais durant des heures entre les arbres, tournant en rond. Je me perdais, retrouvais mon chemin, me reperdait. Il fallait que je trouve une ville, ou quelque chose d'approchant. J'avais soif -d'eau-, je mourrais de faim. Je finis par m'allonger par terre en me demandant qu'est ce qui m'avait emmené dans cette galère.
Des mains glacées me sortirent du sommeil. J'ouvrais les yeux et les écarquillaient de surprise et de joie.
-Edward ? Soufflais je.
-Bella.... Tu sens si bon....
Je le regardais, effrayée. Il semblait complètement fasciné par mon cou. Je ne compris que quelques secondes plus tard qu'il voulait me mordre. Il approcha dangereusement sa bouche.
-Edward! Protestais je.
Il ne réagit pas et continue d'avancer inexorablement vers mon jugulaire.
-Edward! Paniquais je.
Heureusement, c'eût pour effet de le sortir de sa torpeur. Il me contempla, horrifié, et recula à vitesse vampirique vers l'arbre le plus proche.
-Je suis désolé Bella! Dit il, douloureusement.
Il souffrait le martyr. Il m'étais facile de voir ce qu'il pensait. Il était complètement désorienté.
-Est ce que je rêve ?
Sa question me fit rire nerveusement. Si seulement! Mais mon vampire préféré ne dormant jamais, il eut été impossible que ce fut un rêve.
Je le regardais et répondis négativement à sa question par un signe de tête.
-Qui t'as fait ça ? Haleta il.
-Sulpicia.... Murmurais je.
Je m'évanouis de fatigue.
