Disclaimer : pour leurs quelques apparitions, Albator, Toshiro, Clio, Doc, Tori-San ou encore Mi-Kun appartiennent à leur créateur M. Leiji Matsumoto
Les autres personnages sont à bibi
Chronologie : disons qu'il s'agit des Albator de UCHK et de SSX… bien plus tard
1.
Aldéran jeta un regard noir à son cadet.
- Hé, Aldie, ce n'est pas de ma faute si un ivrogne à embouti ma voiture ce matin !
- Et toi tu avais à faire attention à tout et tous, et à faire en sorte que ta flèche rouge de voiture de course ne finisse pas en accordéon !
- Mais bien sûr… Et avoir des yeux derrière la tête aussi ? grinça Skyrone alors que son cadet se faufilait à toute vitesse, et sans aucune prudence dans la dense circulation de la Voie Rapide menant du Centre Ville à la chic Banlieue de Paradise !
- Pourquoi pas ? Après tout, j'ai bien un chromosome doré !
- Oui, mais cela ne prouve de façon tangible que tu es bel et bien anormal et cinglé depuis la naissance !
- Tu veux vraiment à ce que je te largue là pour faire de l'auto-stop pour rentrer à La Roseraie ? Papa et maman ne sont plus là pour prendre ta défense et moi j'aurai toujours l'avantage de n'avoir repris le boulot que depuis deux mois !
- Tu es en pleine forme… Heureusement. Tu as récupéré, malgré tout, à une vitesse hallucinante.
- Six mois. Ils furent longs…
- Tu es en vie, petit frère, il n'y a que cela qui importe, pour nous tous, fit, beaucoup plus doucement Skyrone. Merci d'être venu me prendre au Labo.
- Delly va bien ?
- Elle prend du repos bien mérité chez ses parents, avec Valysse. Elle se remet doucement de l'accouchement En son absence, Saréale Chyme et moi faisons tourner le Labo de Recherches, enfin surtout cette vieille fille de Chyme qui pense toujours dur comme fer que c'est toi le Mâle Alpha et que tu es le seul digne de perpétuer les gènes de notre lignée, et qui ne digère pas la naissance de Lyavine !
- Vieille fille, mais toujours allumée, conclut Aldéran en dépassant par la droite un camion qui manqua bien de l'écraser en se rabattant sur sa bande de passage, comme le voulait le code de la route ! Mes gènes sont très bien en moi ! Et puis, Delly fait de bien beaux enfants et votre deuxième bébé est merveilleux !
- C'est vrai… Pourquoi tu sembles en vouloir à ma présence ?
- On est vendredi 13.
- Et alors ? Tu commencerais seulement à être superstitieux ? Non, tu es bien trop foldingue pour ça !
- Le Tueur au Vendredi 13 ! Tu n'as pas oublié que, l'autre soir, Ayvanère nous a parlé de celui qu'elle traquait ?
- Comment ne pas m'en souvenir : Delly en a fait des cauchemars toute la nuit, au point que j'ai cru qu'elle allait accoucher avant l'aube !
Aldéran rit doucement, un instant.
- Selon le profil dressé par Ayvi, il va donc tuer la victime qu'il affame ce soir. Et là, je vais dans la direction opposée au port où l'on a localisé sa planque mais sans plus de précisions !
- Tu redoutes donc d'être rappelé en urgence, conclut son aîné.
- Cela va arriver, c'est inévitable ! Et je ne peux pas intervenir avec toi à côté !
- Je connais tes directives. Je ne pensais pas qu'il faudrait un jour les appliquer… Je me ferai tout petit, assura Skyrone déjà beaucoup moins ironique.
- C'est le Syarte, Quai 19, emplacement 4-M, renseigna Jelka Ourosse depuis sa centrale de communication au Bureau de la Spéciale.
- J'y vais ! jeta Aldéran.
- La prochaine sortie est à 3km, fit Skyrone. A partir de là, tu pourras reprendre la Voie Rapide en sens inverse !
- Pourquoi attendre 3km ? rugit Aldéran en freinant et en dérapant vivement en opérant une courbe sèche pour faire pivoter sa berline à 180° et emprunter la bande d'arrêt d'urgence et foncer vers RadCity, remontant à contre sens les six bandes de circulation, sirène hurlante et gyrophares tournoyant.
Déjà terrorisé par la course folle, lui qui roulait toujours sous la vitesse autorisée, Skyrone dû serrer les dents pour ne pas glapir quand il réalisa que son cadet ne ralentissait nullement alors qu'au bout du Quai se trouvait le Syarte qu'aucune passerelle ne reliait à la terre !
- Heu, Aldie…
- Pourquoi aurais-je besoin d'une passerelle ? ricana encore Aldéran, en accélérant au contraire.
Et, s'envolant, la voiture franchit les quelques mètres entre le Quai et le pont du porte-containers, pour y retomber lourdement.
- Je ne bouge pas, murmura Skyrone. Pas avant que tu ne reviennes me le dire.
Torko sauta dès que son maître ouvrit la portière et il se précipita vers une écoutille.
Skyrone sursauta quand Ayvanère déboula, revolver au poing.
- Aldie est déjà là ?
- Il est descendu il y a trois minutes.
Et Soreyn la suivant de près, ainsi que Melgon et Yélyne, ils allèrent prêter mainforte à leur équipier.
L'ambulance ayant emmené la victime, le tueur menottes aux poignets, le cargo subissant la fouille des techniciens experts, Aldéran était revenu vers son véhicule.
Skyrone interrogeait l'ordinateur de bord et il releva la tête quand son cadet revint.
- Elle est foutue à quel point ? questionna Aldéran.
- Tout le bas de caisse est fissuré, tu as niqué le système électronique des roues et pour finir le coffre est enfoncé. Elle ne roulera plus jamais !
- Aucune importance, je commençais à m'en lasser ! Ayvanère, tu peux nous emmener à une station de taxis ?
- Débrouillez-vous, les frères siamois, moi j'ai rendez-vous à dîner ! gloussa la jeune femme.
- Tu as un bus à six cent mètres, rajouta Melgon. Et sois à l'heure au boulot demain matin.
- Ah, un peu d'exercice en vue ?
- On a localisé la bande qui dévalise les taxis, justement. Ils sont au hangar Hutem. Demain fin de matinée, on va leur mettre le grappin dessus, juste avant qu'ils ne partent en chasse !
- Chouette !
Tout sourire, Aldéran se tourna vers son aîné.
- Inutile de chercher à rejoindre à nouveau La Roseraie. On va à ton appart ou le mien ?
- C'est une proposition ? ! ironisa Skyrone. Non, je vais te décevoir : je vais chez moi et toi chez toi ! J'ai mon compte d'émotions, ajouta-t-il sans plus plaisanter. Et puis, pas envie d'être chez toi si on te rappelait encore en urgence !
- Froussard !
- J'avoue… Comme tu le dis souvent : ma vie est bien réglée, sans surprise, et dépourvue de tous dangers !
Aldéran ayant récupéré quelques objets dans son véhicule ainsi que les papiers, il passa son bras autour des épaules de son aîné.
- Allons donc chercher ce bus ! J'espère que tu as du cash sur toi ?
- Non, et toi ?
- J'espère qu'ils prennent les cartes de crédit…
Torko ayant fait sa dernière promenade, Aldéran l'avait ramené à son appartement.
- Garde bien les lieux, moi j'ai encore quelque chose à faire !
Tendant la main vers l'étui contenant son pistolet, il renonça, s'assurant juste qu'il avait fixé à la ceinture celui d'un long et fin poignard recourbé.
