Auteur : Plume d'Eau
Bêtalecture : Mon adorable Momo Madaraki
Collaboration: Lisez le pendant écrit par Ariani Lee
Disclaimer : L'histoire a été écrite en s'inspirant d'une expérience sociologique qui a été réalisée et dont vous avez peut-être entendu parler. Si ça vous intéresse, cherchez les termes « First Kiss » sur youtube, vous devriez pouvoir trouver sans trop d'efforts.
Sinon, rien ne m'appartient malgré toutes les prières que j'ai adressé aux dieux des fanfictions. Snif. Oh, et…

Joyeux Akuroku Day 2015 ! :)


Random Strangers – Roxas

Roxas jeta un coup d'œil au carreau de la fenêtre de sa petite chambre d'étudiant. Grommelant quelque peu, il se pencha pour attraper un petit parapluie qu'il enfonça dans son sac à dos. Une fois assuré qu'il n'avait rien oublié – porte-monnaie, baladeur, portable, convocation… – il zippa le tout, le chargea sur son dos et attrapa ses clés.

Sa porte soigneusement fermée, le jeune adulte se mit en route, quittant son bâtiment pour se diriger vers le dortoir voisin – bâtiment S. Il ne lui fallut que quelques minutes pour y entrer, monter jusqu'au deuxième étage et frapper à une des portes. Le bruit suspect mais tellement caractéristique de quelqu'un renversant quelque chose fut l'indice qu'il lui fallait pour comprendre qu'ils seraient très certainement en retard. Poussant un soupir, il ouvrit la porte sans attendre d'invitation.

- Sora !

- Q—Ah, salut Roxas ! On est déjà si tard ? Attends, je…

- …suis presque prêt. Oui. Je la connais celle-là.

Le plus blond des deux fixa son ami, qui semblait déterminé à retourner entièrement ce qui lui servait de lieu de vie, visiblement à la recherche d'un quelconque objet. Il poussa un soupir, se pinçant l'arête du nez.

- Si tu cherches tes clés, elles sont sur le rebord, à côté de moi… Je t'avais dit de les poser là pour ne pas les oublier aujourd'hui.

- Ah, oui ! Merci. Ben c'est bon alors, on peut y—

- Tu as pensé à ta convocation ?

- Ah, mince !

Un autre soupir, tandis que Sora recommençait sa mission de spéléologie. Il le regarda s'activer pendant quelques instants, presque tenté de le laisser à son désespoir – s'il rangeait un peu plus, aussi, tout cela n'arriverait pas. Pour sa part, cette convocation avait été déposée dans le bac des papiers concernant des affaires encore à classer, et il l'avait soigneusement pliée et glissée dans son sac avant de partir. Comment Sora pouvait-il être si imprévoyant avec ses affaires ?

A vrai dire, la question aurait plutôt été « comment avait-il bien pu passer la première année d'université sans problèmes ? » mais cette interrogation-là n'avait pas lieu d'être – Roxas était celui qui lui servait de tête. Perdant finalement patience, le blond s'avança pour aller ramasser un papier traînant au bout du lit, et le secoua sous les yeux de son ami.

- C'est ça que tu cherches, peut-être ?

- Ahhh ! Roxas, mon sauveur ! Tu es merveilleux, génial, absolument…

- Oui, bon, tu me feras la liste de tes qualificatifs en chemin, on est déjà suffisamment à la bourre comme ça. Bouge-toi.

Et sans plus attendre son camarade, il tourna les talons, réajustant la bretelle de son sac à dos sur son épaule. Sora ne le rejoignit que lorsqu'il eut atteint l'escalier, les joues rouges du pas de course qu'il avait adopté. Satisfait de s'être fait obéir, Roxas accéléra le pas, indiquant au châtain qu'ils devaient attraper le bus 21 pour rejoindre l'adresse inscrite sur leur convocation. Mais sitôt que les deux garçons eurent posé le pied dehors, un lourd grondement résonna dans le ciel. Roxas sentit Sora se tendre à côté de lui, et poussa un soupir, appréhendant ce qu'il…

- Oh non, mon parapluie !

… avait de toute façon oublié.
Sans rien répondre, le blond attrapa son sac et plongea la main dedans, en ressortant le parapluie qu'il avait attrapé tout à l'heure. Il se contenta de lever les yeux lorsque Sora lui jeta un regard digne d'un aveugle qui verrait la lumière pour la première fois. Décidant de ne pas perdre plus de temps que nécessaire là-dessus, il se contenta d'ouvrir son parapluie et de se mettre en route, Sora le rattrapant bien que mal pour se protéger de l'averse qui commençait à tomber.

Ils attrapèrent leur bus de justesse, sautant dedans alors qu'il s'apprêtait à démarrer. Quatre arrêts plus tard, ils rouvrirent le parapluie pour gagner le bâtiment où ils devaient se rendre, situé à trois rues de là. Ils discutaient de ce qui leur passait par la tête, Sora étant tout de même pas mal préoccupé par ce qui les attendait.

- Mais… t'imagines et si en fait on se retrouve face à face ?

- Je ne pense pas qu'ils feront ça. Après tout le but, c'est de faire ça avec un étranger. Ils doivent avoir prévu un truc pour que ceux qui viennent ensemble ne se retrouvent pas ensuite.

- Oui mais, comment ? Tu crois qu'ils vérifient les identités ? Ou alors ils ont des fichiers avec tous les amis qu'on a dans notre vie et… !

- T'arrêtes jamais de raconter des conneries ? Tais-toi va, on va arriver, tu sauras tout d'ici quelques minutes.

Le temps de traverser une route peu fréquentée et de grimper sur le trottoir, les deux comparses ouvraient déjà la porte vitrée du bâtiment. L'intérieur de ce dernier était plutôt sobre dans son apparence, un bureau face à l'entrée servant de réception. Les deux amis s'y dirigèrent, bien vite accueillis par une jeune femme à la queue de cheval brune.

- Bonjour messieurs. Vous êtes là pour la vidéo ? Puis-je voir vos convocations ? ajouta-t-elle après que ses interlocuteurs eurent hoché la tête.

Elle étudia rapidement les deux lettres – plus ou moins froissées selon l'appartenance – que lui tendirent Sora et Roxas, puis leva la tête avec un sourire. Elle leur indiqua alors du doigt la porte sur sa droite.

- Vous faites tous deux partie du groupe B. Allez patienter dans la pièce, là-bas. On vous expliquera plus en détail ce que l'on attend de vous. Passez une bonne journée !

- A vous aussi, mademoiselle.

Un autre sourire poli et les deux garçons passèrent la porte indiquée. Derrière se trouvait une petite salle d'attente qui aurait pu donner l'impression un instant à Roxas qu'il avait rendez-vous chez le dentiste. Des fauteuils qui faisaient le tour de la pièce, une table basse remplie de magazines au centre… et une plante verte dans un coin.

Un peu fanée, la plante.

Contre le mur opposé attendait un homme aux cheveux noirs, visiblement à peine plus âgé qu'eux. Il leur fit signe de s'approcher en les voyant arriver, un vague sourire jouant sur ses lèvres.

- Bien le bonjour ! Représentants du groupe B, c'est bien ça ?

- Euh… c'est ce que nous a dit votre collègue en tout cas, hésita le blond, perplexe.

- Très bien, très bien ! Alors plongez donc la main là-dedans. Vous accrocherez le badge à votre pull, ok ?

Bien qu'un peu interloqués, Sora et Roxas s'exécutèrent. Dans le sac que leur tendait le responsable, ils tirèrent chacun un badge rond frappé d'un numéro – Sora récupéra le 17, tandis que Roxas épinglait le 13 à sa poitrine. Une fois le badge sécurisé sur leurs vêtements, ils se reconcentrèrent sur les yeux malicieux du troisième homme, qui leur sourit.

- Ok ! Vous allez voir, c'est très simple. Il y a un autre groupe – le A, j'imagine que vous aviez deviné – qui rassemble les numéros 1 à 10. Un de mes collègues tirera au hasard les numéros deux par deux pour former les paires. Ces dernières s'afficheront sur le tableau, là-bas.

Il leur pointa du doigt le mur, derrière eux. Sur ce dernier était accroché une TV encore éteinte.

- On ira dans l'ordre des numéros affichés, de haut en bas dans la colonne. A chaque fois, je viendrai appeler le numéro correspondant. Vous avez tout compris ? Pas d'questions ?

- Je crois que c'est bon… Sora ?

- J'ai tout compris !

Roxas roula vaguement des yeux en remerciant l'organisateur, avant d'aller s'asseoir sur une des chaises, accompagné de son ami châtain – qui semblait plutôt calme. Sûrement le stress. Quelque part, c'était assez drôle. Après tout, n'était-ce pas lui qui avait voulu à ce point participer à toute cette étrange expérience – qui visait quand même à embrasser un inconnu ?

Les minutes s'égrenèrent, interminables. Petit à petit, la salle se remplit, les inconnus s'ajoutant au fur et à mesure que la pluie tambourinait plus fort dehors. Roxas haussa un sourcil en voyant débarquer une blonde en mini-jupe, le regard électrique, qui tira d'ailleurs le numéro 12 d'après le badge épinglé sur son abondante poitrine. Lorsqu'elle s'assit en croisant les jambes, Roxas entendit Sora marmonner à son oreille un « j'suis bien content qu'elle soit dans notre groupe ! » qui manqua de le faire pouffer de façon bien peu discrète. Une dernière participante – affublée de deux couettes qui rendaient ses yeux bleus encore plus enfantins – compléta le groupe en tirant le 18. Sitôt qu'elle se fut assise, le responsable qui était encore appuyé contre la porte s'éclipsa par cette dernière.

Il ne revint que quelques minutes plus tard – minutes que Roxas mit à profit pour essayer de défaire les nœuds que son estomac était en train d'empiler. Sora, à côté de lui, commençait à lui paraître un peu tendu. Et cela ne s'arrangea que très peu lorsque le brun revint pour allumer la TV face à eux, affichant de ce fait un tableau de dix entrées et trois colonnes. Sora était second dans l'ordre de passage – Roxas cinquième. Il était affilié au numéro 8, tandis que son ami faisait la paire avec le 6. Il tapota l'épaule de son compagnon, qui lui fit un pauvre sourire un peu pâle.

- On y est, hein ? On peut plus trop reculer ?

- Je doute qu'ils apprécient des masses si tu demandes d'arrêter maintenant, oui. Tu as plus envie de le faire ?

- Non c'est juste… que je suis stressé, j'imagine, je pensais pas passer aussi vite.

- Bah ! Dis-toi qu'au moins ce sera fait. Et puis si ça s'trouve, la 6 ce sera quelqu'un de charmant !

Le sourire de Sora se fit un peu plus affirmé – Roxas se permit alors d'y répondre. Il était en train de le réconforter mais lui-même n'en menait pas large, en réalité. C'était uniquement pour ne pas passer pour la pire des poules mouillées qu'il ne s'était pas déjà enfui en courant.

Pendant qu'ils discutaient, le numéro 15 était sorti avec le responsable aux cheveux noirs, laissant les neufs autres participants se jeter des coups d'œil un peu inquiets, certains parlant entre eux, d'autres restant aussi silencieux que possible. D'après les calculs qu'effectuait Roxas pour se tenir occupé, l'organisateur revint chercher son ami exactement dix minutes et trente-quatre secondes plus tard. Il le laissa partir avec un pouce levé pour l'encourager, regardant la porte se refermer derrière lui comme la guillotine retombe sur un condamné à mort. Sauf que pour le coup, il avait plutôt l'impression que c'était lui, le gibier de potence.

Presque trente minutes s'écoulèrent avant que le quatrième ne disparaisse à son tour derrière la porte – chaque minute augmentant encore plus la tension artérielle du blond. Ce dernier avait l'impression de passer son temps à déglutir, et d'avoir en même temps la bouche archi-sèche. Peu pratique au vu de ce qui l'attendait.

Il n'en revenait pas d'être à ce point stressé. Il n'en revenait pas, également, d'avoir accepté les délires si étranges de Sora. Ce dernier n'avait pas voulu y aller seul, en découvrant les affiches. Il avait donc fait la demande pour deux personnes, pensant y emmener Riku. Sauf que celui-ci ayant catégoriquement refusé, c'était Roxas qui s'était retrouvé avec le formulaire à remplir, puis la convocation entre les mains. Comment faisait-il pour toujours se retrouver fourré dans ce genre de catastrophe ?

Enfin, quelque chose au fond de lui soufflait que ç'aurait pu être pire.

Expirant à fond, il tenta de calmer son rythme cardiaque qui s'affolait un peu trop à son goût, fixant son regard sur la porte dans le coin. L'autre allait bientôt revenir, ce n'était pas le moment de flancher. Surtout pas devant la blonde qui ne cessait de lui balancer des petits regards mesquins, visiblement très amusée par l'état dans lequel il se trouvait. Il plaignait un peu le candidat numéro 3, qui se retrouvait affublé en neuvième position avec elle…

- Numéro 13 ?

Roxas sursauta à la voix de l'homme – qu'il n'avait pas vu revenir. Hochant la tête, il se releva à toute vitesse, attrapant son sac pour le fourrer sur son épaule. L'autre homme lui lança un regard compatissant et lui fit signe de s'engager dans le couloir qui s'ouvrait derrière la porte. Ce dernier n'était pas très long – au plus quelques dizaines de mètres et quatre ou cinq portes. Ils entrèrent dans l'une des salles sur la droite, pénétrant dans une petite loge où les attendait une jeune femme à l'élégante tresse brune torsadée. Celle-ci lui sourit doucement, l'invitant à s'asseoir sur l'unique fauteuil de la pièce.

Elle ne passa pas longtemps à s'occuper de lui, tapotant simplement son visage avec une éponge recouverte de poudre de la même couleur que sa peau. Elle sembla hésiter un instant devant ses cheveux en épi, avant de sourire encore une fois. Durant quelques secondes, elle glissa ses mains dans la masse de cheveux pour les ébouriffer un peu plus – ignorant le grognement du principal concerné. Observant son œuvre, elle finit par hocher la tête et le laissa s'extraire du fauteuil pour rejoindre l'homme aux cheveux sombres. Il lui fit retraverser le couloir jusqu'à la porte du bout. Roxas déglutit, faisant sourire l'inconnu.

- Allez, haut les cœurs !

Et avant qu'il n'ait le temps de réagir, l'autre ouvrit la porte. Derrière cette dernière se trouvait une pièce à peine plus grande que la salle où il avait patienté au début. De forme carrée, elle ne contenait qu'une caméra, une bâche pour unifier le fond de la vidéo certainement, et une autre porte.

Une autre porte qui s'ouvrit quelques instants plus tard sur un homme bien plus grand que lui, aux cheveux roux certainement encore plus indisciplinés que les siens – si c'était possible – et des yeux d'un vert acide étonnant.

Un badge indiquant le numéro 8 était épinglé à la poche de son jean.

Roxas sentit son cœur rater un battement.


J'espère que cela vous aura plu ! Si c'est le cas, une petite review ? (vous savez que je fais les yeux doux, n'est-ce pas ?)
Je tiens encore à remercier tout plein beaucoup Ariani qui a bien voulu écrire cette fic en collaboration avec moi. Je sais que tu m'as dis de ne plus me comporter comme une groupie, mais quand même, c'est comme un rêve qui se réalise..
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Et sinon, si vous avez aimé, nous vous donnons rendez-vous très bientôt pour la suite et fin de ce mini-OS ! :)