Titre : Goldfish
Rating : M
Genre : What the fuck
Pairing :Karin Uzumaki x Kakashi Hatake
Notes : Bonjour les gens ! Ah qu'est-ce que ça fait du bien de publier de nouveau ! Je reviens avec ce couple super original que m'a proposé French Grammar. Je l'adore. Cette fic va se composer en plusieurs parties et il est possible que vous n'allez rien comprendre. Entrez juste dans mon délire.
Bonne lecture :)
- Goldfish -
[Partie 1]
- Playlist -
So sad, so sad - Varsity
Goldfish – Until The Ribbon Breaks
The Fourth Floor – Bonjr & Null
It's Ok, you're Ok – Bonjr
Elle avait vu Shikamaru Nara ( un pote, un vrai) le faire plusieurs fois. Des milliers de fois même. Ça n'avait rien de sorcier et pourtant...
Karin fixait d'un air septique la tige de nicotine qu'elle tenait entre son pouce et son index. Ça ne lui semblait plus aussi impressionnant que lorsqu'elle l'avait vu entre les doigts de Shikamaru. Elle la secoua légèrement et se demanda si elle devait juste la glisser entre ses lèvres ou la coincer entre ses dents. D'ailleurs, devait-elle l'allumer avant ou après l'avoir mise dans sa bouche ?
« Putain.. » grogna Karin en décidant finalement d'enfoncer la tige molle entre ses lèvres.
Elle se rendit bêtement compte qu'elle avait laissé son briquet dans son sac, qui lui se trouvait dans le fond de son vestiaire. Elle jura de nouveau et peut-être un peu trop fort parce que sa clope s'échappa de ses lippes pour tomber sur le sol humide.
D'agacement et sans doute aussi d'un peu de honte, Karin écrasa le mégot avec son talon de toute ses forces. Pourquoi est-ce qu'elle était toujours incapable de faire des choses d'une simplicité absolue ?
Shikamaru fumait avec tellement d'aisance qu'elle avait eu envie de faire pareil. Au final elle avait été lamentable.
Elle aurait pu essayer une deuxième fois, mais sa pause était déjà terminer.
Le temps était beaucoup trop rapide.
Trop rapide pour elle.
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Karin leva les yeux au ciel face au couple qui lui faisait face. Entre deux baisers, deux mots doux, ils jetèrent un coup d'œil à la carte puis à Karin avant de lui demander : « On arrive pas à se décider entre le cake à la courgette et à la sauge et les raviolis au six légumes, que nous conseillerez-vous ? »
« Aucun des deux, ça à l'air dégueulasse. » lâcha sans même prendre de pincette la jeune femme.
Le jeune couple clignèrent des yeux abasourdis, s'échangèrent un regard avant de fixer de nouveau Karin les yeux ronds.
« Ben quoi vous m'avez demandé mon avis. » fit la rousse en haussant les épaules « Je vous l'ai donné. »
Elle travaillait depuis deux mois exactement dans ce petit restaurant vegan qui commençait doucement à s'implanter à Tokyo. Trois restaurants en ville, un à la campagne. Il fleurissait lentement.
Karin n'était pas vegan. Elle aimait la viande. La rouge même. Nan, ce petit job c'était juste pour financer ses études en pharmacologie. Juste histoire d'avoir quelque chose à se mettre sous la dent à la fin du mois.
Du coup, tous les jours, elle se rendait dans ce restaurant où les plantes vertes étaient plus présentes que les clients et où sa collègue de travail Shiho lui vantait les vertus et les bienfaits du véganisme. Il y avait aussi cet immense aquarium qui séparait les cuisines des clients et où des poissons de toutes sortes dansaient lentement dans l'eau. Il lui arrivait d'être complètement hypnotisé par leurs nages, leurs mouvements, leurs écailles, leurs yeux ronds. Il lui arrivait presque de se dire, j'aimerai bien être comme eux, je voudrais être un poisson pour nager dans un lagon bleu.
« On, hum, on va prendre les raviolis, finalement. » fit le couple et Karin appuya la mine de son crayon de bois sur le petit bloc note qui lui servait de prise de commande. « Ainsi qu'un smoothie aubergine/carotte/tomate et un jus de céleris. »
Karin grimaça légèrement et nota la commande avant d'aller vers une autre table où de nouveau un couple lui demanda des plats que pour rien au monde elle ne mettrait dans son estomac. Pour se donner un peu de courage, elle pensa à la fête qui l'attendait ce soir.
Il lui fallait juste un peu de patience.
Juste un peu.
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Deuxième pause.
Deuxième tentative.
Elle y était presque. Elle allait allumer cette putain de clope, tirer dessus ( comme lui avait conseillé Wikipédia ) et savoir enfin ce que cela pouvait faire. Karin sortit le briquet de la poche de son jean et essaya tant bien que mal de faire sortir la flamme. Elle essaya de faire rouler la petite molette avec la chair de son pouce mais aucune flamme ne sortit du briquet. Karin fronça les sourcils et secoua de toute ses forces le briquet de haut en bas.
« Pu... » elle avait ouvert la bouche et sa cigarette était tombée sur le sol. Encore une fois.
« Tu t'y prends vraiment mal. » résonna une voix grave.
Karin se tourna brusquement pour voir son patron, Kakashi Hatake l'observer les bras croisés avec un sourire en coin. Il affichait encore cet air bienveillant qu'il avait en toute circonstance. Cela avait toujours agacé Karin au plus au point. Elle le voyait très peu, il était toujours en déplacement entre ses quatre restaurants ou bien enfermé dans son bureau.
Il fit quelque pas vers elle et sortit de ses poches un paquet de cigarette. Djarum Black. Il en tendit une Karin. Celle-ci le fixa d'un air méfiant.
« Je te montre si tu veux. » lui proposa Kakashi en secouant la toute petite tige noire vers la jeune femme.
Sa proposition était assez inattendue. Beaucoup trop d'ailleurs. Karin n'aimait pas ça.
« Ma pause est terminé. » fit-elle en baissant les yeux et en plantant son briquet dans la poche arrière de son pantalon jean. « Je ferais mieux d'y aller. »
Elle le contourna sans même le regarder.
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Il faisait tellement chaud à cette soirée. Karin posa contre son front une bière tout juste sortie de la glacière et tenta d'apprécier sa fraîcheur. De la musique pop rock résonnait des quarte coins de l'appartement de Naruto Uzumaki, son cousin, et des gens qu'elles connaissaient à peine dansaient et se frottaient les uns contre les autres.
Ils la dégouttaient un peu.
« T'es déjà entrain de picoler ? » se moqua gentiment Shikamaru en arrivant prêt d'elle.
« Mêle toi de ce qui te regarde, Nara. » fit Karin en faisant rouler la boisson glacé sur sa joue puis sur sa nuque.
Shikamaru esquissa un sourire en coin, avant de coincer entre ses lèvres une cigarette. Ce geste attira particulièrement l'attention de Karin qui se mit à observer méticuleusement comment s'y prenait Shikamaru pour fumer correctement. Elle devait sans doute le regarder avec un peu trop d'insistance car à la première bouffée qu'il tira, il lui demanda « Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? »
Karin détourna subitement le regard et haussa les épaules « Nan rien. »
« Au fait, t'es pas venue en cours hier, tu veux que je te passes mes notes ? »
« Ouais ce serait cool, » commença par dire Karin avant de se reprendre « attends, tu veux plutôt parler des cours de ta meuf, tu ne prends jamais de note. »
« Touché. » approuva Shikamaru.
Ouais c'était bien connu que le Nara allait en cours comme s'il allait se recoucher. D'ailleurs Karin se demandait bien pourquoi il se contentait pas de rester tout simplement chez lui. Au point où il en était...C'était peut-être pour tenir compagnie à sa petite-amie Sakura Haruno. Une fille plutôt sympas, assez bosseuse d'ailleurs et silencieuse. Une fille que Karin aimait bien.
« Sakura n'est pas venue ? » demanda Karin en ouvrant sa bière avec ses dents pour en boire une gorgée.
Shikamaru souffla doucement la fumée de sa bouche avant de dire simplement « Elle est avec Naruto. »
« Jaloux ? » fit d'un air moqueur Karin.
Shikamaru ricana légèrement et souffla de la fumée vers Karin qui la balaya rapidement avec sa main.
« C'est pas mon genre. »
Karin arqua l'une de ses sourcils « Vraiment ? Et ça même si je te disais qu'Uchiwa est entrain de lui mater les fesses ? »
Shikamaru fronça les sourcils et se mit soudainement à chercher du regard sa copine. Celle-ci était assise sur un sofa à écouter Naruto parler bruyamment.
« Détends toi, Sasuke n'est pas là. » déclara Karin en lui pinçant légèrement l'épaule.
« Je suis détendu. » déclara Shikamaru en amenant sa clope à ses lèvres et en enfonçant l'une de ses mains dans ses poches.
Karin leva les yeux au ciel. Ce qu'elle aimait bien chez le Nara, c'est que derrière cette apparence je-m'en-foutiste, se cachait un mec perdu et vraiment pas sûr de lui. Elle aimait bien la fragilité des gens. Elle se sentait beaucoup moins seule.
« Bon, si ça ne te dérange pas, » déclara Karin en finissant cul sec sa bouteille « je vais aller me foutre en l'air. »
« Hm. » fit Shikamaru qui ne quittait pas Sakura des yeux.
« Dons si jamais l'envie de me sauver te prends, je serai du coté des boissons. »
Il ne l'écoutait déjà plus.
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Karin termina le fond de vodka qui restait dans son gobelet et se rattrapa de justesse à un mur. Le monde tanguait, il vibrait un peu aussi. Putain. Elle avait trop bu.
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La musique était trop forte, elle lui vrillait les tympans. Les personnes qui essayaient de danser la pousser d'un endroit à un autre de la pièce. Elle se laissait faire. Elle ne contrôlait plus rien. À un moment, elle sentit des bras l'encercler, des lèvres se poser sur son cou, des mains tripoter ses hanches, ses reins, ses fesses. Elle ne saurait même pas dire s'il s'agissait d'un homme ou d'une femme.
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You're just a goldfish swimming in a bowl
Stay up on the surface, nobody will know that you
You're just as scared as them
You don't know where to go
You're just a lighthouse nobody can see
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Karin tomba.
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You're just a lighthouse nobody can see
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A Goldfish
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« God, she's so hot. »
Karin émergea soudainement de sa transe et se rendit compte qu'elle était allongée sur un sol cotonneux. Elle fit glisser lentement ses doigts sur le sol et comprit qu'il s'agissait de moquette. De la moquette ? Il n'y avait pas de moquette chez Naruto. Elle papillonna vivement des paupières et vit que le monde était flou. Elle ne portait plus ses lunettes. Karin se releva légèrement et tâtonna avec ses mains un peu partout. Elle finit par les trouver du bout des doigts et s'empressa de les remettre. La tête lui tournait et elle avait un peu la nausée.
« Do you think that she can hear us ? »
Karin essaya tant bien que mal de se relever, mais le monde vibrait tellement fort qu'elle peinait à trouver l'équilibre.
« I don't know... »
Une main la retint de justesse alors qu'elle allait tomber de tout son long sur le sol et l'aida à se mettre debout. Karin allait remercier la personne qui avait, semble t-il, prit pitié d'elle et écarquilla en grand ses yeux en se rendant qu'il ne s'agissait pas d'une personne mais... d'une peluche.
« Careful sweetheart. »
Un lapin en peluche dont les yeux ronds la regardait d'un air joyeux pencha légèrement son énorme tête pelucheuse sur le coté.
« You're Karin, right ? » demanda la peluche.
Karin recula subitement et se cogna contre un énorme ourson en peluche qui ouvrit ses bras pour la recueillir. duveteux et tout doux la serrèrent fortement contre lui. Putain de merde c'était quoi ce bordel ?
« We're going to take care of you. »
Karin cria. Elle se débattit brusquement, jusqu'à ce qu'elle puisse s'échapper de son étreinte. Quelque chose de doux comme de la soie remonta soudainement le long de sa cuisse et Karin sursauta sur le coté en se rendant compte qu'un serpent, lui aussi en peluche, serpentait autour de sa jambe.
«I want to eat you. » susurra le serpent en continuant sa route vers son entre jambe.
D'horreur et un peu de panique Karin arracha la peluche de sa jambe et l'écrasa de toute ses forces avec ses pieds. Qu'est-ce que c'était que ce bordel ? Elle était entrain de rêver ou bien elle délirait complètement ?
Un peu des deux peut-être ?
Les peluches la regardaient de leur yeux vitreux. Ils avançaient d'un pas lourd et levaient leurs énormes pattes vers elle comme pour l'attraper. Karin ne perdit pas une seconde de plus, et chercha vainement une sortie.
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Karin sortit le plus vite possible de cette pièce entourait de peluche. Elle ouvrit la portée de l'entrée à la volé, dévala les escaliers et percuta même des sacs poubelles posés négligemment dans l'entrée de l'appartement. Elle devait sortir d'ici le plus vite possible. Elle s'arrêta au bout d'un moment essoufflée et se pencha en avant, les mains sur les genoux pour reprendre son souffle. C'est à se moment là qu'elle s'aperçut qu'elle était pieds nus et que ses orteils étaient tout écorchés. Elle avait dû laisser ses chaussures chez son cousin...enfin...chez les peluches...merde mais qu'est-ce qu'il s'était passé exactement ?
Ok, elle avait peut-être trop bu, ça lui arrivait souvent d'ailleurs de faire des blackout, mais quand même. La douleur des écorchures sur ses pieds lui semblaient réel. Non, c'était réellement réel. Alors, les peluches aussi ?
Mais non, ça n'était pas possible, c'était n'importe quoi. Elle devait vraiment être défoncée.
Il faisait encore nuit. Le temps était particulièrement lourd et moite. Quelques réverbères étaient encore allumés, éclairant le quartier dans lequel Karin avait pris la fuite. La jeune femme fit quelques pas, tourna sur elle-même et se rendit bêtement compte qu'elle était complètement perdue.
C'est là qu'elle s'aperçut qu'elle n'était pas dans le quartier dans lequel habitait son cousin. Des frissons la parcoururent lorsqu'elle comprit qu'elle avait été embarqué chez les peluches sans même sans rendre compte. Son cœur se mit à battre à une vitesse folle et sans même se contrôle elle hurla de toute ses forces.
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Elle marchait depuis un petit moment. Le temps exacte elle ne saurait le dire. Des perles de sueur descendaient le long de sa tempe. Ses pieds la faisaient énormément souffrir mais elle continuait d'avancer sans vraiment savoir où allait. À un carrefour dont les feux étaient rouges, un motard attendait patiemment son tour.
Peut-être qu'il pourrait lui indiquer le chemin du retour ?
Karin s'avança vers lui en courant, ignorant la douleur que lui provoquait les écorchures.
« Hé toi ! » hurla t-elle comme une folle « On est où là ? »
Le motard tourna lentement la tête vers elle. Il resta immobile même lorsque le feu tourna au vert.
Il porta ses mains à son casque et l'enleva doucement.
Karin recula brusquement lorsqu'elle vit que le motard avait une tête de cheval. Une tête de cheval, avec des yeux noirs et des grandes dents. Il lui hua quelque chose mais la jeune femme lui tourna rapidement le dos en prenant la fuite. Elle se mit à courir tellement vite, qu'on aurait pu croire par moment qu'elle volait.
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You're just as scared as them
You don't know where to go
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A Goldfish
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A bout de force, Karin finit par s'arrêter devant la porte d'une maison où elle s'essaya en ramenant ses jambes contre elle. Si elle avait été une chochotte elle aurait fondu en larme, mais Karin n'est pas une princesse. Elle posa épuisée son front contre ses genoux et ferma les yeux.
Peut-être que demain ça ira mieux.
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C'est une petite langue toute douce qui lui lécha le bout du nez qui tira Karin de son sommeil profond. Celle-ci se réveilla brusquement pour voir qu'elle était nez-à-nez avec un petit pitbull qui remuait fortement la queue. Le petit chien se mit à sauter et à japper sur le lit dans lequel elle se trouvait.
Le lit ?
Son cœur s'emballa de nouveau. En effet, elle n'était pas dans la rue, mais dans un immense lit au drap prune. Elle se trouvait dans une chambre dont la fenêtre était ouverte et dont les rideaux se levaient au fur et à mesure que le vent pénétrait dans la pièce. Ses lunettes étaient posés sur la table de chevet où se trouvait des bouquins de Stefen King et un verre d'eau. Elle les enfila rapidement et jeta un rapide coup d'œil à sa tenue. Elle portait les mêmes vêtement que la veille. C'est à dire un crop-top blanc et un jean délavé. Ses pieds lui faisaient toujours un peu mal, mais elle était capable de piquer un sprint à tout moment. Le petit chien lui lécha le bout du menton et Karin le repoussa doucement. Elle sortit du lit et à peine eut elle ouvert la porte qu'un labrador noir fit un tour sur lui-même avant de courir au bout d'un long couloir. Le pitbull couru entre ses jambes, la faisant presque trébucher et alla lui aussi au bout du couloir.
Des odeurs de canelle, de pomme et de poire emplissaient ses narines au fur et à mesure qu'elle avançait. Des pots de fleurs longeaient le mur. Karin s'arrêta devant un hortensia et le toucha du bout des doigts avant de continuer son chemin.
Le couloir donnait sur un salon lumineux et une cuisine ouverte d'où elle put apercevoir préparant du thé, son patron, Kakashi Hatake. Les chiens jappèrent et celui-ci se retourna vers eux avant de poser son regard sur elle.
Il lui fit un sourire avant de lever un mug avec sa main et de lui demander : « Thé ? »
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You're just a goldfish swimming in a bowl
