Je ne fais pas d'argent avec cette fanfic et les personnages restent la propriété de leurs créateurs.

Paring: Tony/Gibbs

Classement: NC-17

Résumé: Tony révèle un côté sombre de sa personnalité. Est-ce que Gibbs saura l'aider?

La face cachée de Tony

01 Blessé de l'intérieur

Anthony DiNozzo: agent expérimenté du NCIS, enquêteur qualifié selon ses supérieurs. Possédant dans l'ensemble un assez bon dossier professionnel, malgré ses retards légendaires et sa tendance à vouloir dormir durant les heures de boulot. Coureurs de jupons ne contrôlant pas sa libido, amateur de films et de séries télévisées, faisant passer tous ses messages avec humour et ayant beaucoup de difficultés à se fixer à un endroit pour plus de deux ans. Si l'on demande à un de ses collègues de le décrire, c'est probablement avec ces mots qu'il vous parlera de Tony. Après réflexion, il ajoutera surement que Tony a un faible pour la pizza et qu'il sucre un peu trop son café…

Mais qui est-il vraiment? Personne jusqu'ici n'a pris le temps de chercher à le savoir, de gratter cette couche visible aux yeux de tous afin de connaître ce qu'il y a dessous. Que cache le véritable Anthony DiNozzo? Tout le monde se fie à son sourire ravageur. Tony sourit, la vie est belle, il va bien. Mais quand l'est-il vraiment?

Tony a beau être un véritable moulin à paroles, si l'on fait le bilan de ses conversations à la fin de la journée, on constatera qu'en fait, il n'a rien dit de vraiment personnel. Il refuse de se livrer. Il parlera de ses exploits sexuels, comme il parle de la pluie et du beau temps. Il semble si transparent, mais ce n'est qu'une image. Il faut creuser bien au-delà pour le connaitre réellement.

Selon lui, il ne vaut pas la peine d'être connu ou reconnu. Il se méprise et se déteste depuis si longtemps... Qui pourrait bien vouloir de l'amitié ou de l'amour venant d'un être si lâche, si méprisable, si… lui?

Pensées de Tony, jeudi soir sous la douche

Ne pourrait-il pas me regarder comme il regardait cette fillette aujourd'hui? Lorsqu'il posait son regard océan sur elle, d'un seul battement de cils, le monde extérieur n'existait plus. Il souriait. Je l'ai même entendu rire avec elle.

Ne pourrait-il pas me toucher, comme il touchait cette fillette aujourd'hui? Je l'ai vu toucher sa joue alors qu'elle plaisantait avec lui. Je l'ai vu essuyer son joli petit minois barbouillé de glace à la fraise.

Ne pourrait-il pas me parler, comme il parlait à cette fillette aujourd'hui? Lorsqu'il s'adressait à elle, sa voix débordait de tendresse et de douceur, même les mots semblaient flotter dans la pièce.

Je divague. C'est l'alcool qui me fait parler ainsi. Je ne veux pas qu'il me regarde comme il regarde un enfant, mais comme on regarde un amant. Je ne veux pas non plus le voir comme un père et encore moins un comme le mien. Je veux… Je ne sais pas ce que je veux. Si, je sais, j'aimerais voir de la douceur dans son regard, dans sa voix et dans son toucher quand il s'adresse à moi. J'aimerais qu'il me considère enfin comme une vraie personne. Il n'y a que les enfants avec qui il baisse sa garde, probablement en souvenir de sa fille. Même avec Ducky, malgré leur longue amitié, il ne réussit pas à montrer ses sentiments. En est-il dépourvu?

Moi, je n'ai droit qu'aux regards froids. Qu'aux claques derrière la tête. Comme seules paroles, je récolte uniquement des: «Silence, DiNozzo!» Et ça, c'est lorsque je suis chanceux, car la plupart du temps, il m'ignore complètement et ne me parle pas du tout.

Gibbs, pourquoi agis-tu ainsi? C'est quoi le problème avec moi? Pour avoir ton attention, il faut soit être âgé de moins de dix ans ou encore porter des lulus? Dans un cas comme dans l'autre, je suis foutu! De toute façon, ce n'est pas ton côté paternel qui m'attire. J'ai déjà assez donné avec mon père! Si seulement tu aimais les hommes! Un homme!

Je dois me monter plus prudent afin de ne pas faire d'erreurs. L'autre jour, j'ai bien failli commettre l'irréparable. Je me suis laissé aller pendant un moment à rêver de Gibbs et il a choisi ce moment pour tourner son attention vers moi. Moi, qui n'aie jamais aimé personne avant Gibbs. Je n'ai pas le droit de céder aux sentiments et d'être heureux. Pas le droit d'aimer et d'être aimé. Je me demande ce que l'on ressent lorsque quelqu'un nous aime et s'inquiète de nous. L'amour, quel sentiment étrange...

Je porte mon masque d'insouciance et d'indifférence depuis si longtemps. Je dissimule mes sentiments depuis si longtemps. Je refoule mes émotions depuis si longtemps, si longtemps…

Je n'en peux plus. Il faut que tout s'arrête. Que ma tête cesse de tourner sous le poids des mensonges. Que mon estomac cesse de se tordre à la distribution de chaque sourire radieux. Que mon cœur cesse de m'oppresser à chaque vantardise prononcée. Que mon regard cesse de se voiler à chaque nuit de solitude…

Le sommeil me fuit. Mes nuits sont longues et solitaires. J'ai envie de fuir et en même temps d'être toujours près de lui. La vraie vie, ce n'est pas comme dans les films. Je passe tellement de temps à les regarder plutôt qu'à foncer. Ma lâcheté m'empêche de me faire rejeter. Des nuits entières à penser à lui. Je devrais lui signer une procuration! Le seul moment que je vis pleinement, le seul moment où je respire, c'est lorsqu'il est près de moi.

Mon bras m'élance encore! Fichue coupure! Si la journée pouvait enfin se terminer! Et la fin de la semaine aussi. Je vais me commander du chinois, une pizza et un hot dog avec une frite. Je sais déjà comment la nuit va finir. Je me rejoue la même scène chaque vendredi. Comme le pauvre paumé que je suis… Enfin, deux jours à prendre ma place! Celle qui me revient! Comme les ordures au fond des poubelles!

En fin de semaine, on est de repos, c'est une autre équipe qui assure le relais. Je vais pouvoir boire, jusqu'à me rouler par terre. Je vais ressembler à mon Père. Qui l'aurait cru. C'est bien la seule chose que je réussis à faire comme lui.

Dire que je vais voir mon Père dans une semaine. Je vais sûrement en venir à m'ennuyer de mes soirées merdiques, passées tout seul chez moi. Et ma mère, toujours aussi soumise. Je ne sais même pas si elle est capable de choisir elle-même un tube de dentifrice… C'est un choix tellement difficile, il y en a des centaines de sortes sur le marché…

Il ne manquait plus que ça, l'eau est froide! J'ai tellement rêvassé que j'ai oublié de me laver.

Tony arrêta l'eau. Il se sécha rapidement et passa doucement un chandail par-dessus son bras endolori. Un chandail à manches longues, comme ceux qu'il portait tous les jours pour travailler.

Ensuite, il regagna le salon afin de se taper un marathon de Magnum. Il prit soin de d'abord faire un détour par la cuisine, histoire de renouveler ses provisions de chips, pop corn et pourquoi pas un peu de glace à la vanille avec un coulis de caramel?

La nuit serait sans doute longue, comme toutes les autres. Le sommeil tarderait à venir. Puis la culpabilité et les crampes abdominales se joindraient à la fête. Bref, aucun changement en vue. La routine d'une nuit parmi tant d'autres. Avec un peu de chance, aux petites heures du matin, le sommeil pointerait le bout de son nez. Une heure ou deux plus tard, c'est le bruit de la sonnerie du réveil qui se fera entendre…

Vendredi, dernière journée de la semaine, journée idéale pour fonctionner à l'aide de la caféine. Parfois une petite pilule aidera, lorsque les paupières seront trop lourdes ou les claques derrière la tête trop blessantes…