Prologue.
Reila...
Ton nom prononcé comme une litanie. Il brûle désormais mes lèvres et mes yeux à chaque fois que je le prononce.
C'était le printemps, la renaissance. Nous marchions main dans la main, comme toujours.
C'était la nuit, l'habitude. Je te serrais dans mes bras, je t'embrassais, je t'aimais.
Ce fut à nouveau le printemps, ce fut une nuit puis un nouveau jour. Ce fut le néant.
Reila...
Ce fut une dispute, ce fut une réconciliation. Ce fut de nouveau l'amour, ce fut toi et moi.
C'était nous, lié l'un à l'autre sans penser aux malheurs, c'était nos vies entremêlées à jamais. On le croyait.
Reila...
Ton nom est si doux, si tendre je le répèterais indéfiniment. Tu me connais mieux que personne. Tu tiens à moi, plus que tout en ce monde. Comment pourrais-tu me faire du mal ?
Ma Reila...
Chapitre 1 : Ecrase-moi sous une montagne !
Matin d'avril, soleil radieux. Tout est beau, parfait. J'aime et je suis aimé en retour, quoi de plus merveilleux.
« Je suis heureuse de vivre avec toi. Je t'aime plus que tout. »
Ces mots sont les plus magnifiques du monde, tes yeux sont un océan où je me noie. Ta vue m'inspire de paroles lyriques, aimantes que je n'ose pas te dire.
Les nuages couvrent le soleil par intermittente. Laissez-le briller comme il se doit.
Sont-ils responsables de tout ? Ont-ils caché le soleil pour me dire que la journée serait bien plus orageuse que ce soleil laissait apparaître ?
Le téléphone sonne. Es-ce toi ?
« Moshi moshi ? »
« Oui, c'est moi. Qu'est-ce que... »
Le soleil est terne aujourd'hui. Où es-ce les larmes qui dévalent mes joues qui troublent ma vue ?
Es-ce vraiment le printemps ? Il fait si froid, que mes yeux en pleurent. Je me recroqueville dans un coin de la pièce. Je crie jusqu'à ce que je ne puisse plus.
« Reila... » Où es-tu ? Tu m'as laissé seul. Entre moi qui reste et toi qui disparais...Qui souffre le plus ? Dis-moi ma chère Reila.
Sanglots, encore et toujours qui ne se tarissent plus. Pourquoi m'as-tu laissé ici ?
« Ne pleure pas pour moi ! »
Et pourquoi ne te pleurerais-je pas ? Tu es parti. Tu m'as laissé à mes larmes. Tu t'es tuée.
Mes cris me déchirent la gorge, je veux crier ton nom encore une fois pour que tu me reviennes. Tu ne peux pas m'avoir laissé ici, tu ne peux pas m'avoir abandonné comme ça. Pas comme ça.
« Pleure, si tu le souhaites. » Je pleurerais donc. Pour toi, qui est morte. Mes larmes redoublent de violence, je me noie dans mon chagrin.
Me wo akete? Uso da to waratte misete yo... [Ouvre les yeux, et ris pour me montrer que c'est un mensonge]
Pourquoi t'être donnée la mort? C'est à cause de moi, des fans, des concerts ou à cause de nous. Tu m'aimais alors, pourquoi ?
Un autre cri déchirant. Puis encore un autre. Une mélopée triste et sanglante où seul ton nom me blesse autant qu'il me rassure. Je connais ton nom, je ne peux pas l'oublier, je ne peux pas t'oublier. J'ai si mal. Dois-je te rejoindre ? En suis-je capable ? Dois-je atténuer ma douleur ?
Mes oreilles bourdonnent, ma poitrine se comprime. Ils approchent.
« Ohayô Ruki ! »
« Bah, Ruki, qu'es ce que tu fous là ? »
« Ru...ki. Qu'est ce qui va pas ? C'est ta copine, c'est ça. »
Je ne dis rien.
« Elle t'a largué, allez faut pas t'en faire on est là nous, et puis tu t'en retrouveras une autre. »
« Non, c'est... »
Je balbutiai, ma voix tremblait, ils ne savaient pas. Mais comment pouvaient-ils m'aborder comme ça. La rage gronda en moi alors que je croyais que seule la tristesse avait survécu au choc.
« Non. ELLE EST MORTE ! »
Je hurlai, redoublant le flot de mes larmes.
Je ne voyais pas leur visage, ils étaient choqués, j'en suis certain.
« Morte... » Répétais-je plus calmement.
« C'est pas possible. »
« Tout n'est que fatalité. Être heureux se paye d'un prix sur cette Terre. »
Je me surpris encore une fois. Je pouvais réfléchir sans grand mal.
Ils me relevèrent, ils me firent m'asseoir sur mon canapé. Ils me prirent dans leurs bras, tour à tour. Ils pleuraient avec moi. Ils ressentaient cette douleur insidieuse à la différente qu'elle était bien plus éprouvante pour moi.
Aujourd'hui, le soleil filtrait à travers la masse cotonneuse des nuages. Mais la lumière diaphane me brûlait les yeux.
