NA : Voilà une histoire qui m'est venue à l'esprit récemment mais sur un pairing qui me tient à coeur depuis des années : Edward et Roy... Car qui n'aime pas les imaginer ensemble ? (Certainement pas mal de monde vous me direz, mais vous ne seriez pas ici si vous pensiez cela !)
Grande fan de FMA, je dédie cette fiction à mon amie Nora qui attend un RoyEd depuis longtemps. Cette fiction est donc basée sur FMA et certains couples et événements évoqués pourront éventuellement heurter voire choquer certains lecteurs... Néanmoins, bonne lecture !
Pairing : Edward Elric / Roy Mustang
Disclaimer : Je ne touche aucun argent en publiant cette fiction. Les personnages ne m'appartiennent pas et j'ai pris la liberté de modifier leur personnalité et l'histoire originale du manga et des adaptations.
Le Généralissime Grumman avait avec satisfaction laissé à son successeur et protégé un pays stable et en paix : les tensions de l'Etat d'Amestris avec ses voisins s'étaient en effet apaisées, Creta et Aerugo respectivement à l'ouest et au sud ayant finalement renoncé à déclarer la guerre au pays de l'alchimie après de longues et éprouvantes négociations. Au nord, le lieutenant-général Armstrong maintenait toujours ses hommes d'une main de fer, prolongeant la réputation de la forteresse de Briggs d'être imprenable : cette dernière avait tenu et protégé le pays contre l'Etat de Drachma qui avait rendu officielle sa déclaration de guerre quelques mois à peine après les événements du Jour Promis. Par suite d'efforts surhumains, les troupes de Briggs étaient finalement parvenues à sécuriser la frontière. Enfin, à l'est, le général Mustang avait fait tout ce qui avait été en son pouvoir pour réhabiliter les Ishvals et reconstruire leur zone, permettant à la population victime de retrouver son mode de vie d'avant et de pratiquer sa religion comme elle le souhaitait, en toute liberté et sous la protection du gouvernement. Le général avait réalisé l'un de ses souhaits, celui de réparer les erreurs commises par l'armée d'Amestris et conduites par les Homonculus, celui peut-être de laver ses propres crimes, et le pardon qui lui avait été accordé par la doyenne des Ishvals l'avait profondément ému.
Ayant maintenu ses relations amicales - et presque tendres - avec Grumman, Mustang devint naturellement le Généralissime en 1930 à l'âge incroyable de quarante-cinq ans, entraînant également ses fidèles subordonnés avec lui vers le haut et créant des jalousies parmi les corps militaires. Plus sérieuse que jamais mais aussi plus apaisée, le lieutenant-colonel Hawkeye continuait de protéger de toutes ses forces cet homme à qui elle avait juré sa loyauté, cet homme qui restait pour elle l'élève de son père, son seul ami masculin, et son unique amour. Les relations entre Mustang et ses subordonnés n'avaient pas changé, leurs liens s'étaient même resserrés à la suite de la guerre contre les Homonculus durant laquelle ils s'étaient découverts mutuellement sous un autre jour et avaient donné le meilleur d'eux-mêmes.
« Je crois que c'est certainement la première fois de notre histoire que notre pays n'est en guerre contre personne », constata un jour le lieutenant-colonel Hawkeye avec un sourire, entrant dans le bureau de commandement du Führer, une tasse de café à la main. La lumière matinale qui passait à travers les immenses fenêtres semblaient donner une lueur brillante à ses cheveux blonds, et rendre sa peau plus pâle encore.
Conscient du travail qui avait été effectué jusqu'à ce jour pour ramener la paix au sein du pays et aux frontières, le Généralissime répondit au sourire du lieutenant-colonel. Un doux sourire qu'il n'adressait qu'à elle, la seule femme qu'il connaissait depuis son adolescence qui n'était pas une pensionnaire de la maison de sa mère adoptive, son amie de toujours qui semblait être finalement la seule femme dont il savait tous les secrets et à qui il avait confié les siens. Cette relation platonique paraissait les satisfaire tous deux, car elle était exclusive et indestructible. L'un était perdu sans l'autre, et c'était admirable.
Alors que les deux amis savouraient ce moment de silence, la porte du bureau s'ouvrit brusquement, laissant apparaître le colonel Falman qui écarquillait les yeux, les traits tendus et le souffle déjà court – tout en lui criait sa préoccupation soudaine.
« Excellence, un appel urgent d'Alphonse Elric, annonça-t-il d'une voix forte. Je vous l'ai transféré sur votre ligne » Sa voix trahissant une inquiétude que les autres personnes présentes ne comprirent pas. Le Führer, d'abord dubitatif puis soucieux, se tourna vers le téléphone posé au bout de son bureau.
« Alphonse ? » appela le Généralissime en décrochant, surpris. Le cadet Elric ne lui avait jamais téléphoné de sa vie. Même, leurs échanges verbaux directs avaient été plutôt rares, Mustang s'adressant plutôt à son frère aîné qui avait été son subordonné pendant près de cinq ans.
« Généralissime… Je… Veuillez m'excuser si je vous dérange… »
La voix chevrotante du cadet Elric n'était pas celle qu'il avait eu l'habitude d'entendre, et Mustang fronça les sourcils, s'interrogeant sur l'état de son interlocuteur.
« Alphonse ? Que se passe-t-il ? As-tu un problème ? » s'enquit-il.
Le brun n'apprécia aucunement le silence au bout du fil, et son inquiétude grandit.
« C'est Edward… »
« Edward ? Dans quels soucis se trouve-t-il encore ? » tenta le Généralissime sur le ton de la plaisanterie, ses lèvres s'étirant en un sourire narquois qui lui était caractéristique, mais son instinct lui souffla qu'adopter ce ton était malvenu.
« Mon frère… Mon grand frère… » souffla Alphonse d'une voix entrecoupée de sanglots. « Il est… la même maladie que Maman… »
Non. Ce ne pouvait être possible, le Généralissime avait certainement mal entendu.
« Ed est en train de mourir… S'il vous plaît… Colonel… Pouvez-vous venir le plus vite possible à Resembool, avec tout le monde ? Je vous en prie… Cela le guérira peut-être, du moins lui fera plaisir… » supplia le plus jeune, le désespoir certainement aussi présent dans sa voix que sur son visage et dans son cœur.
Le Généralissime Mustang, qui avait légèrement écarquillé les yeux en entendant le grade qui avait été celui par lequel les frères Elric l'avait nommé pendant une période longue et désormais lointaine, déglutit difficilement et promit à Alphonse de venir à Resembool le soir même. Raccrochant après un soupir presque soulagé du cadet, il appela le reste de son équipe et leur annonça la mauvaise nouvelle, la voix tremblante : « Fullmetal se meurt. », et tous n'étaient jamais partis aussi vite en direction de la gare. Non, Edward Elric ne méritait pas d'être vaincu par la maladie, de mourir aussi jeune. Même à l'âge de trente-trois ans, l'ancien alchimiste aux cheveux du soleil resterait toujours le protégé de Roy Mustang.
« Il arrive, grand frère, il arrive, ne t'en fais pas… Tiens bon. » murmura Alphonse à Edward, tenant sa main et tentant presque de plus se convaincre lui-même que son aîné. Autour d'eux, leurs épouses respectives et les enfants ne pouvaient faire cesser leurs pleurs.
