DISCLAIMER : Tous les droits relatifs à l'univers de Harry Potter appartiennent à JK Rowling. Je ne fais qu'écrire une histoire parallèle dans un univers qui ne m'appartient pas et n'en tire aucun bénéfice.

A l'intention des lecteurs : Ceci est ma première et peut-être unique Fanfiction. Elle est centrée sur le personnage d'Hermione Granger et se déroule après la mort de Voldemort. L'idée développée dans ce récit occupe mes pensées depuis plusieurs années, il s'agit des changements opérés dans l'univers magique suite à l'anéantissement de Voldemort.

Quelques infos : Ce récit s'annonce plutôt "long". Je vais prendre le temps de placer le contexte, de construire l'intrigue et surtout essayer de ne rien précipiter en simplifiant exagérément les faits. Histoire de ne pas rendre le tout trop lourd, je vais m'appliquer à alterner des passages durs, ou forts axés sur l'émotionnel d'Hermione, avec d'autres plus légers (ambiance à Poudlard, scènes de vie,...) J'espère que vous serez patients que l'idée générale vous séduira.

Rating T pour l'instant qui pourrait tendre vers M. Ayant dépassé l'adolescence depuis quelques années, je ne compte pas écrire une histoire pour enfants mais souhaite préserver la sensibilité de chacun si je venais à mettre en place des scènes violentes ou à "caractère sexuel".

Bonne lecture.


En posant le pied sur le sol dur et humide de la gare de Pré-au-Lard, Hermione fut assaillie d'un ensemble flou et foudroyant d'émotions.

Au-delà du plaisir, qui l'avait accompagnée durant tout le trajet, de retourner pour une dernière année à Poudlard, en plus de la nostalgie des précédentes entrées en gare de son adolescence, par-dessus l'appréhension de voir se profiler au loin l'ombre du château meurtri qu'elle chérissait tant, bien plus forte que l'impatience qui faisait trembler ses mains à l'idée de se plonger toute entière dans l'étude de la magie, c'est la peur qui s'insinuait en elle.

La crainte de ne pas être capable de traverser la cour pavée sans trébucher sur le souvenir d'un corps étendu, de faire face aux regards convergeant vers l'amie du célèbre Harry Potter survivant et vainqueur du combat, demeurée seule dans le Poudlard Express.

Etait-elle simplement capable de reprendre son parcours scolaire comme si de rien était ? Désirait-elle vraiment retrouver la salle commune de Gryffondor sans la présence de ses deux meilleurs amis ?

Pourrait-elle suivre à nouveau le cours de potions sans regretter Severus Rogue ?

Accepterait-elle que le grand escalier la mène dans un couloir au hasard et prendre le risque d'y entendre l'écho des rires passés de Ron et Harry au milieu des détonations de sortilèges mortels lancés à tout va lors du combat final ?

Elle resserra plus fortement la main autour de la poignée de sa valise et posa le pied droit sur le quai, le regard dur en s'efforçant de faire le vide dans sa tête.

Comme bien des années auparavant, elle alla déposer sa malle dans la zone réservée aux bagages, qui seraient transférés par magie dans les dortoirs de leurs propriétaires, et se dirigea machinalement vers les diligences qui la conduiraient, grâce aux efforts des Sombrals, jusqu'au château.

- J'ignorais que tu revenais à Poudlard ! Je veux bien partager mon siège avec toi.

Sortie précipitamment de nouvelles pensées qui lui brouillaient la vue, Hermione reconnut la voix douce et rêveuse de Luna Lovegood.

En levant les yeux, elle remarqua que les quelques mois qui s'étaient écoulés depuis qu'elles s'étaient quittées, après une longue étreinte au pied de la grille de Poudlard, avaient permis aux joues de Luna de rependre leur légère teinte rosée et à ses yeux de s'adoucir, revêtant de nouveau cet air à la fois étonné et absent qui lui était propre.

Comme si elle identifiait le tourbillon d'appréhensions au sein duquel Hermione était prisonnière, elle lui tendit la main avec un sourire rassurant.

- Ne t'en fais pas, je t'apprendrai à repousser les Nargols, murmura-t-elle alors que le Sombral entamait le parcours qui les mènerait au château.

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La Grande Salle avait décidé de conserver tout son panache, reconstruite à l'identique, elle exhibait fièrement les cicatrices des combats qui y avaient eu lieu.

Le plafond magique reflétait une nuit noire et sans étoile, comme une couverture de deuil étendue en travers afin d'empêcher quiconque d'oublier.

Hermione prit une grande inspiration avant de se diriger vers la table des Gryffondor. Après une pause d'un centième de seconde, au constat du peu d'élèves assis sur les bancs, elle s'avança au plus près de la table des professeurs tout en laissant une large place pour les nouveaux arrivants qui ne tarderaient pas à franchir, comme elle l'avait fait sept années auparavant, la double porte de la majestueuse Grande Salle.

Profitant de ce laps de temps durant lequel les élèves s'installent et discutent avant la cérémonie de répartition, elle prit soin d'observer avec minutie le vide qui s'était emparé des places autrefois occupées par les élèves de Poudlard.

Ce vide était grand à en devenir gênant.

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Pour avoir livré bataille quelques mois plus tôt, Hermione savait que des élèves étaient morts en se sacrifiant au combat contre les forces du mal ou en n'ayant pas eu le temps, ou suffisamment de savoirs, pour s'en protéger.

Mais trop de places vacantes s'étendaient le long des tables, elle en déduisit que comme Harry, ces élèves avaient décidé de mettre un terme à leurs études ou, comme Ron, de les repousser d'un ou deux ans.

De toutes les maisons, Serpentard semblait être celle qui souffrait le moins de l'après-guerre. Elle ne vit là aucune ironie, aucun signe d'une sorte de victoire pour les forces du mal. Hermione savait que peu d'entre eux avaient eu le courage de joindre le combat du côté qui était le sien, ne les plaçant pas délibérément pour autant dans la catégorie des partisans de Lord Voldemort.

Après tout, la majorité des élèves étaient des enfants, rien de plus.

Des enfants précipités dans une arène où se livrait une terrible guerre, cruelle, sanglante et démesurée où des créatures des ténèbres arrachaient la vie à des êtres humains apeurés. Les plus âgés d'entre eux, qui pour certains atteignaient à peine les 15ans, prirent volontairement part à l'échange de sortilèges mortels et défensifs, espérant corps et âmes que leurs acquis scolaires et leur courage les protégeraient de la malveillance et du désir de faire mal qui habitaient leurs opposants.

Un combat inégal et perdu d'avance qui avait pourtant été remporté.

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Perdue dans ses réflexions, Hermione ne remarquait pas l'intérêt de la directrice, Minerva McGonagall, pour son élève. Ne sachant si elle devait être heureuse de retrouver l'une des meilleurs élèves à qui elle avait enseigné ou craindre, devant la pâleur de son étudiante, de la voir s'effondrer, la directrice de Poudlard se leva alors que les nouveaux élèves faisaient leur entrée, guidés par un Rubeus Hagrid à la chevelure et à la barbe toujours aussi broussailleuses.

- Quand j'appellerai votre nom, vous coifferez le Choixpeau et serez répartis dans vos maisons. Mais avant de débuter la cérémonie de répartition, le Choixpeau voudrait vous dire quelques mots.

Hermione revint à la réalité lorsque le chapeau entama une nouvelle chanson clamant la victoire des forces du bien sur celles du mal et vantant les mérites des élèves, professeurs et sorciers ayant pris part au combat durement gagné.

Pendant toute la durée du sermon musical, deux yeux ne cessaient de revenir sur l'élève de septième année alternant entre les professeurs, l'élève, le plafond, l'élève, le Choixpeau, l'élève et ainsi de suite, ne se posant jamais deux fois au même endroit. Excepté sur Hermione Granger.

De son côté miss Granger constata que la moyenne d'âge des nouveaux élèves de Poudlard avait subitement changé. Parmi les habituels enfants de 11ans quelques personnes plus âgées se dandinaient d'un air gêné. En découvrant ce groupement inhabituel, une théorie émergeait déjà dans le cerveau d'Hermione pour expliquer ce changement mais elle n'eut pas le temps de pousser sa réflexion car la directrice reprenait la parole.

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- « Avant de débuter la répartition à proprement parler et en voyant l'expression de surprise de certains d'entre vous, je pense que de petites explications s'imposent. Comme vous le savez, en mai dernier, Lord Voldemort a été anéanti lors d'un combat qui s'est déroulé au sein même de ce château. »

La directrice prit une pause devant certains hauts le cœur et expressions de surprise d'élèves incapables d'entendre le nom du redoutable mage noire.

« Alors que le combat prenait fin, celui qui avait tenté à plus de cinq reprises d'assassiner Harry Potter perdit le semblant de vie dont il était habité, déclenchant une sorte d'explosion invisible de la magie. Pour la majorité des sorcières et sorciers, cette grande libération de force magique a été ressentie comme un frisson, un soulagement lié à la disparition du célèbre mage noir. »

La directrice posa alors les yeux sur Hermione qui se redressa devinant l'importance de la suite des révélations.

« Nous ignorons si la magie libérée à cet instant était contenue par Voldemort, ou si la magie était enfuie volontairement, comme si elle avait conscience d'elle-même, mais il n'y a pas que les sorciers qui y ont été sensibles. Les créatures magiques telles que les elfes, les gobelins, les centaures l'ont ressentie également.

Ainsi… que certains Moldus… »

La réaction des élèves ne se fit pas attendre, des exclamations retentirent dans la salle, accompagnées de murmures excités et dubitatifs.

Hermione quitta la directrice des yeux et les dirigea vers les élèves plus âgés fraichement arrivés à Poudlard. Ils n'étaient pas nombreux, trois ou quatre, mais tout de même.

Ils étaient donc Moldus ? Des Moldus devenus sensibles à la magie ?

Plutôt que d'interroger McGonagall du regard, Hermione se retourna vers la table des Serdaigles pour plonger ses yeux dans ceux de Luna qui lui sourit et acquiesça, comme si elle comprenait les questions que se posait Hermione mais surtout comme si elle était déjà au fait de l'impact qu'avait eu la libération de la magie dont parlait la directrice.

« Il n'est pas si rare que des Moldus soient réceptifs à des éléments de notre monde, reprit McGonagal d'une voix forte pour faire taire les derniers murmures. Prenez pour exemple les détraqueurs qui, même s'ils ne peuvent être vus par les Moldus, peuvent avoir le même impact sur eux que sur des sorciers en glaçant l'air qui les entoure, en leur faisant revivre les moments les plus douloureux de leur existence, en allant même jusqu'à leur donner le redouté 'baiser du détraqueur'. Cependant, plutôt que d'être témoins d'un acte magique, qu'il est possible pour le ministère de faire oublier aux Moldus, ou de ressentir la présence d'un détraqueur, qui sont toutes deux des manifestations extérieures de la magie… »

La directrice mit sa phrase en suspens en fronçant les sourcils comme si elle essayait de trouver les mots justes pour expliquer vulgairement un problème éminemment complexe.

« C'est en eux que la magie libérée a raisonné. »

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Un silence assourdissant pris possession de la grande salle, même certains professeurs semblaient abasourdis comme s'ils n'avaient pas été mis au courant de la situation.

Parmi les nouveaux élèves, les plus âgés fixaient délibérément le sol alors que la majorité de leurs congénères déjà installés autour des quatre grandes tables les toisaient dans un mélange de surprise et de méfiance.

D'un réflexe qu'elle ne put contrer, Hermione leva la main à une vitesse si vive qu'elle fit sursauter les élèves assis autour d'elle.

Comme soulagée de voir une autre réaction qu'un regard hagard et une bouche grande ouverte, McGonagall l'invita, en la désignant de la main, à poser sa question.

La voix tremblante, après s'être maladroitement levée, les joues empourprées par le malaise alors que les regards se rivaient sur elle, Hermione articula péniblement

« Ils… ils ont développé des pouvoirs magiques ? »

Le visage de Luna se fendit d'un large sourire en même temps que la directrice, un peu crispée, acquiesçait du chef.

C'est là, parmi le brouhaha des exclamations des élèves, alors que chaque personne présente dans la Grande Salle accusait le coup, que leurs regards se croisèrent pour la première fois, juste une fraction de seconde, trop occupée à intégrer ce qu'elle venait d'apprendre, Hermione remarqua à peine le frisson qui courut le long de sa colonne vertébrale l'imputant trop hâtivement à la nouvelle qui ébranlait tout un chacun.

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Elle le savait, ce qui venait d'être révélé dans la Grande Salle à plus de cent cinquante élèves et d'une dizaine de professeurs marquait un tournant dans l'Histoire de la Magie.