Déclin

Chapitre 1 : Je sombre

J'ai vu dans tes yeux,

Tout ce que je n'aurais jamais voulu y voir.

Pourquoi doit on ce haïr ?

Pourquoi doit on toujours ce battre ?

Moi j'en ai marre de me battre, marre de me cacher derrière des mots et des masques, marre de ces putins de cours qui me soûlent !

Je te vois partir vers ta salle.

Ah si seulement je pouvais lâcher deux secondes ces imbéciles qui me collent aux basques à longueur de journée !

Tu t'éloignes lentement et tournes au coin du couloir.

Mon cerveau fonctionne à toute vitesse, j'aimerai tant te parler, juste une fois, être moi devant toi. Te montrer ma véritable personnalité, loin de celle que tu connais et que tout le monde connaît.

Si je pouvais… mais ces deux chiens de garde ne me laissent pas tranquilles, encore une fois mes rêves ne se réaliseront pas.

Vous les trouvez stupides ?

Détrompez-vous, ils sont pires que des pitbulls ! Seulement eux, quand vous les avez sur le dos c'est foutu, vous ne pouvez plus vous en débarrasser. Ils suivent du regard le moindre de vos gestes, épient la moindre de vos émotions, le moindre frémissement de votre visage. Et si par malheur il vous vient l'idée de montrer un léger sourire vous êtes bon pour une séance de Doloris le soir même !

Oui ils sont bien éduqués, parfaitement comme mon père veut qu'ils soient. Ils lui obéissent puisqu'il les a élevés. Aucune idée de rébellion ne traverse leur esprit. Je suis comme ma mère, prisonnier de mon nom, prisonnier de ma famille, prisonnier de mon père, retenu par les idéaux et les principes que l'on m'a mis dans la tête depuis ma plus tendre enfance. Je ne suis qu'un jouet entre leurs mains habiles, comme un pantin façonné peu à peu jusqu'à prendre vie pour exaucer tous les vœux de son maître.

Je me promène dans la salle, discutant avec les différents groupes de personnes, montrant mon éducation, prouvant que le titre familial est sauvegardé. Je prends une coupe de champignbulle et continue de voleter dans la salle, comme un papillon passe d'une fleur à l'autre. J'attends le moment où je pourrais m'enfuir, le moment de la soirée où la garde des chiens se sera abaissée. Les heures défilent et toujours je suis là, me moquant des Gryffondors et des autres maisons. Je souris aux filles qui en rougissent de plaisir et parle avec une voix froide et posée comme à mon habitude. Pansy me regarde et je lui adresse un clin d'œil qui se veut coquin. Elle s'effondre sur la table en gémissant.

Pansy, encore une idée de mon père ! Il faut préserver la pureté de la famille donc épouser une fille de sang pur ! Et pas de bol pour moi il a fallut que ça tombe sur elle ! J'aurais pas pu avoir pire ! A part Millicent Bullstrode je suppose…

Je suis seul, enfermé dans cette salle que je ne peux quitter puisque je n'en ai pas la permission. Chez moi, les quatre murs de ma chambre, certes grande me servent de prison. Une prison dorée, une cage moelleuse qui me permet de m'énerver sans que personne ne puisse m'en empêcher. Debout contre le mur, je serre les poings et les dents pour rester 'impassible'.

Honneur : 'il doit toujours primer'

Fiert : 'tu es un Malefoy et un Malefoy est toujours fier'

Inébranlable : 'quoi qu'il se produise devant toi ne montre jamais aucun sentiment, les sentiments sont la faiblesse des hommes'

Menteur : 'mentir sert toujours à un moment ou à un autre, personne ne doit savoir quand tu mens et quand tu dis la vérité.'

'Il faut être fort, sur de soi…'

Et j'en oublie …

Tous ces principes martelés dans ma tête depuis que je suis en âge de les comprendre. J'ai le droit de goûter à tout mais je ne dois surtout pas avoir de préférence.

'Ne tombe jamais amoureux … ou tu te perdras'

'Sois doué partout… je l'ai toujours ét

Ils ont tous oubliés quelque chose, je ne suis pas un robot ou un homme sous l'emprise d'un impérium et petit à petit, la carapace se fissure, le masque se détache et tombe sur le sol. Les larmes naissent aux coins de mes yeux. Je m'éclipse pour être seul. On ne doit pas voir mes larmes. Je sors de la salle, la prison est ouverte. Le papillon s'enfuit.

Je marche dans le parc, dans les couloirs mais ma douleur ne passe pas. Les larmes ne veulent pas couler ou bien es-ce moi qui ne veux pas qu'elles coulent ?

Je ne sais pas ou je vais, je rentre dans une pièce et je referme la porte derrière moi à l'aide d'un Alohomora puissant.

Il fait sombre. Je me laisse glisser sur le sol. Je me sens si mal ! Personne à qui parler, personne à qui se confier. Il paraît que ce qui ne tue pas nous rend plus fort mais je viens de comprendre : moi,  moi je suis déjà mort (clin d'œil aux fans de Kyo, je saigne encore). Je ne peux pas mourir puisque je n'ai jamais vraiment vécu ! Pas de mots à moi, pas de vie, pas d'amis, personne sur qui s'appuyer.

Et les larmes sont toujours là, elles menacent de tomber, brouillent mon regard et mes pensées. Je ferme les yeux et essaye de reprendre mes esprits. Je ne veux plus rien voir, je ne veux plus rien entendre, plus de mots, plus de gestes, plus de comédie, à cet instant je ne suis plus que moi.

Je veux que le temps s'arrête, que le jour ne vienne pas. Je veux être enfin libre, enfin moi ! Si on pouvait me comprendre tout irait si mieux ! Mais personne ne peut. Je ne suis qu'un instrument entre les mains de ma famille, je n'aie pas d'identité propre.

Je sors un couteau de ma poche. La lame est aiguisée, coupante comme une lame de guillotine. Mes larmes sont toujours là.

Je joue avec la lame, elle brille, elle m'attire, elle est si belle ! La liberté, oui je sens que c'est elle qui me libérera.

J'incise mes poignets.

Une goutte de sang perle, puis deux puis trois… Elles glissent et tombent sur le sol, forment une petite flaque.

Quatre, cinq, six…. Mon regard devient flou, je me sens si léger !

Sept, huit, neuf… je ferme les yeux, la mort approche.

Dix, onze, douze… mes idées sont plus douces, je ne pense plus à rien.

Treize… Je sombre… … …

Fin du chapitre 1