Nda : Bonjour à tous ! Ça fait bien longtemps que je n'ai pas écrit de fanfiction, mais cette idée me trottait dans la tête depuis un moment et j'ai craqué. Donc ça y est, je vous balance ces chers Sherlock et John au temps des Maraudeurs.

Je ne sais pas du tout où je vais, ni ce que je fais. Mais c'est tellement fun à écrire. J'espère que vous aimerez. Donnez-moi vos avis afin que je sache si je continue ou si je ferais mieux de garder ça pour moi et mes moments de crise !

Disclaimer : l'univers de Harry Potter appartient à JK Rowling, et celui de Sherlock à la BBC et à Sir Athur Conan Doyle. Le reste vient de moi.


John Watson regarda sa montre, anxieux. Il était 10h32, et il n'était toujours pas arrivé sur la voie 9¾. D'ailleurs il ne savait pas s'il allait réellement réussir à s'y rendre, parce que c'était la première fois qu'il y allait du haut de ses onze ans. En effet, John Watson était un né-moldu, et il n'avait appris sa condition de sorcier qu'un mois et demi plutôt, lorsque un grand homme barbu au capuchon pointu était venu frapper à la porte de sa maison pour lui remettre une drôle de lettre. Autant dire qu'il avait de quoi être anxieux.

Ses parents l'accompagnaient, mais n'étaient pas certains de savoir ce qu'il convenait de faire afin d'aller sur ce quai pour prendre le Poudlard Express, même si le vieil homme le leur avait expliqué. La voie 9¾. Jamais de mémoire de Harold Watson on n'avait entendu parler d'une voie 9¾ à la gare King's Cross. Le père du petit John avait été très sceptique lorsque ce Dumbledore s'était pointé chez eux pour leur annoncer que leur fils était un sorcier. Il avait rit et avait demandé au vieux fou de sortir immédiatement, car bon sang, ils n'avaient pas de temps à perdre avec des bêtises pareilles. Et puis, finalement, ce drôle de bonhomme – qui portait un genre de grande robe violette, ni plus ni moins – avait sorti une baguette et fait apparaître un bouquet de fleurs sur la table basse. Au bout de quelques temps et après plusieurs autres tours de magie, Harold avait fini par se laisser convaincre. Ses yeux ne pouvaient pas le tromper à ce point. Et puis sa femme, Lucy, était émerveillée, tout comme son fils d'ailleurs. Il n'y avait donc qu'une seule explication possible : la magie existait. Ou alors quelqu'un s'était appliqué à mettre sur pieds un immense canular, mais il ne voyait pas comment ils auraient pu faire apparaître un vase chinois dans son salon. Ou faire voler leur chien, Gladstone, à travers le salon.

Le vieil homme leur avait alors tout expliqué : le monde magique qui existait sans que les « moldus » ne s'en doutent, la possibilité que des enfants naissent dotés de pouvoirs bien que leurs parents n'en aient pas, le fait que chaque petit sorcier était inscrit automatiquement à l'école de magie Poudlard, dont il était lui-même le directeur. John était aux anges. Un sorcier, lui ? Oh bien sûr, il avait toujours pensé que quelque chose clochait chez lui. Certaines choses étranges lui arrivaient de temps en temps, comme par exemple cette fois où le grand Mathias avait voulu lui taper dessus à l'école, et qu'il s'était retrouvé pendu par les chevilles aux branches d'un chêne. Ou bien encore cette fois là où il était parti faire du vélo avec Harriet, et que sa sœur avait fait une chute dangereuse. Le vélo était tombé dans le fossé et s'était écrasé contre les pierres, mais Harriet, elle, avait effectué dans sa chute une trajectoire improbable et était tombée sur de l'herbe. Elle s'était fait une entorse au poignet, mais par on ne savait quel miracle, le pire avait été évité.

Ce genre d'événements s'expliquaient maintenant, et John n'avait pas caché son excitation à l'idée de découvrir le monde magique. Sa mère partageait son impatience, et avait été presque plus impliquée que lui dans ses achats sur le Chemin de Traverse. Harold et Harriet aussi les avaient accompagnés, mais ils restaient tout de même en retrait par rapport à tout ça. Méfiants, sûrement.

Toujours était-il que c'était le grand jour. En ce premier septembre 1971, John Watson se rendait à Poudlard. Et tout à coup, il se sentait bien plus angoissé qu'excité. Qu'arriverait-il s'il n'arrivait pas à passer la barrière ? S'il ratait le train ? Si, une fois arrivés, on leur annonçait que tout cela n'était qu'une gigantesque farce ? Il n'était pas sûr de pouvoir s'en remettre. Il y croyait tellement, il avait tellement envie d'y croire. Mais John n'avait pas seulement peur de tout ça, il avait aussi peur de ne pas être à la hauteur. Il ne connaissait quasiment rien au monde magique après tout, il venait seulement d'en apprendre l'existence. Il avait avalé la moitié de ses livres depuis qu'ils étaient allés acheter ses affaires pour l'école, mais une telle lecture ne remplaçait pas onze ans de vie moldue. Onze ans d'ignorance ! Jamais il ne réussirait à trouver sa place parmi les autres, c'était certain. Et puis, qu'arriverait-il s'il ne se faisait pas d'amis ? S'il était rejeté ? Ce beau rêve pourrait très vite devenir un cauchemar.

Lucy Watson posa sa main sur l'épaule de son fils, dans un geste rassurant. Il leva les yeux vers elle. Sa mère lui sourit. Elle savait très bien ce qu'il ressentait, car elle-même était angoissée. Mais elle ne devait pas lui montrer, elle devait être forte et le soutenir. Il n'y avait pas de raison de paniquer, Dumbledore leur avait assuré que les né-moldus s'en sortaient très bien à Poudlard et que les enfants étaient en sécurité au château. Elle ne savait pas vraiment pourquoi, mais elle faisait confiance à ce vieil homme. Il dégageait un tel charme, une telle énergie, une telle puissance. C'était comme se retrouver face à une personnification de la sagesse et de la connaissance. Il n'y avait pas de raison d'avoir peur. Tout irait bien.

Elle serra doucement sa main posée sur l'épaule de son fils, l'intimant de s'arrêter. Ils étaient arrivés devant la barrière que Dumbledore leur avait indiquée, située entre les voies 9 et 10. John regarda devant lui et avala difficilement sa salive avant de hocher la tête. Harold, qui poussait le chariot, s'arrêta derrière eux. Il était sceptique. Devaient-ils vraiment passer au travers ? Il avait du mal à y croire. Ils allaient simplement s'écraser dessus et passer pour des idiots, voilà ce qui allait arriver...

« Tu es prêt, Johnny ? », demanda Lucy.

John leva les yeux de nouveau, se forçant à avoir l'air sûr de lui. Malgré ses efforts, sa mère ne parut pas convaincue, et eut un sourire attendri. Elle lui prit la main.

« On y va ensemble, d'accord ? »

John se contenta d'acquiescer, avant de jeter un regard interrogateur à son père. Celui-ci comprit la question sans avoir besoin de l'entendre. « Allez-y, je vous suis. »

Et c'est ainsi que John Watson s'avança vers la barrière menant à la voie 9¾, serrant fort la main de sa mère, espérant de tout son cœur que tout ceci n'était pas un rêve.


« Lâche-moi, Mycroft. »

Sherlock Holmes marchait d'un pas vif dans le couloir d'un des wagons du Poudlard Express, son frère sur ses talons.

« J'insiste, Sherlock. Je suis certain que tu aurais tout à gagner à passer ce voyage en ma compagnie et celle de... »

« Je ne veux pas de ta compagnie, Mycroft. Je suis très bien tout seul. »

Mycroft ouvrit la bouche, mais il fut coupé par son petit frère qui n'avait pas besoin – ni envie – de l'écouter plus longtemps.

« Et non, je n'en ai rien à faire de tes camarades. Aussi importants soient-ils, je m'en contre-fiche. »

Il ouvrit la porte d'un compartiment au hasard, sur sa droite.

« Regarde !, s'écria-t-il en entrant. Ce compartiment me plaît. Il est parfait. Vide, sans personne pour m'ennuyer... parfait. »

Mycroft était entré à sa suite, et semblait agacé au plus haut point. Il soupira.

« Sherlo- » Et une fois de plus, il fut coupé.

« Non ! En fait, il ne me plaît pas du tout ! Quelque chose me gêne, attends voir... »

Le garçon fit semblant de réfléchir. « Sherlock ! », gronda Mycroft. Il détestait quand son frère faisait l'enfant capricieux. Ce qui arrivait quasiment tout le temps, en fait.

« Ah, oui ! C'est toi ! C'est toi qui me gêne ! »

Il se mit alors à pousser Mycroft vers la porte du compartiment qui était restée ouverte. Celui-ci se laissa faire et leva les yeux au ciel. Il était inutile d'insister. C'est ainsi que Mycroft Holmes se retrouva dans le couloir, à rajuster sa robe de sorcier, tandis que Sherlock Holmes lui fermait la porte au nez. A travers la vitre, il regarda son petit frère s'affaler sur la banquette, avant de secouer la tête et de s'en aller. Tant pis. Avec ou sans l'accord de Sherlock, Mycroft comptait bien s'assurer que la première année de son frère se passe du mieux possible.

Mais pour l'instant, il lui fallait préparer la réunion des préfets. Il s'occuperait de Sherlock plus tard.


John souriait à ses parents à travers la fenêtre du train. Ils étaient debout sur le quai et lui faisaient signe tandis que le train démarrait. La foule s'était pressée, tous les parents et proches voulaient absolument avoir une chance de faire un dernier signe, de crier une dernière consigne aux élèves qui s'en allaient. Parfois, John ne voyait plus sa mère, car quelqu'un lui passait devant – sa mère était petite, on disait toujours qu'il avait hérité cette caractéristique d'elle et John s'en serait bien passé d'ailleurs – mais un instant plus tard il voyait le bout de son nez émerger lorsqu'elle se mettait sur la pointe des pieds. En tout cas, le train avait démarré à présent, et le quai s'éloignait doucement mais sûrement. Ils prenaient de la vitesse, et bientôt John dût coller sa joue à la vitre pour distinguer des formes au loin. Et puis tout disparut. Ils étaient partis.

Le jeune garçon resta quelques instants le regard perdu au dehors, ne réalisant pas encore tout à fait. Ce fut la voix d'un autre garçon qui le tira de sa rêverie.

« Et voilà, soupira-t-il. On est partis. » Quelqu'un lui répondit : « Ouais. Ça y est, on va à Poudlard. »

John cligna des yeux et s'arracha à sa contemplation du paysage pour tourner la tête vers ses compagnons de voyage. Il n'avait pas fait attention à eux depuis qu'il était monté il était rentré ici car il restait de la place et que les trois garçons semblaient avoir à peu près son âge. John observa les deux d'entre eux qui discutaient. Ils étaient assis face à face et se souriaient d'un air complice, partageant l'excitation de la journée. L'un d'eux était brun et portait des petites lunettes qui contrastaient avec sa taille et son léger embonpoint, tandis que l'autre, plus petit, avait des cheveux couleur paille coupés d'une façon atroce. John se demanda si les coiffeurs sorciers avaient les mêmes méthodes que les coiffeurs moldus. Le garçon brun, qui était assis à sa droite, le regarda et lui sourit.

« Toi aussi tu es en première année ? » John hocha la tête. Le sourire du garçon s'élargit et il lui tendit la main. « Je m'appelle Mike ! Mike Stamford. Et lui – il pointa de l'index son ami – c'est Peter. »

John serra la main de Mike et lui sourit. Il était intrigué et aussi incroyablement soulagé. Mike semblait vouloir faire connaissance avec lui, et le dénommé Peter aussi. Peut-être que ça ne serait pas si difficile que ça de se faire des amis finalement.

« Moi c'est John. Enchanté ! » Il serra aussi la main de Peter, qui lui sourit à son tour. John remarqua alors que les dentistes sorciers ne semblaient pas très performants non plus. Le pauvre garçon avait les dents du haut bien trop avancées. Mais il avait l'air très gentil, tout comme Mike d'ailleurs, qui ne perdait pas de temps. Il regardait maintenant le dernier garçon, celui qui était assis juste en face de John.

« Et toi, comment tu t'appelles ? Tu es aussi un première année ? »

La voix de Mike était enjouée et agréable, mais le garçon sembla surpris et même un peu effrayé d'être tout à coup le centre de l'attention. John le détailla pour la première fois. Il était mince, plus grand que lui – même si ça n'était pas très difficile – et avait l'air fatigué. Ses cheveux châtain clair tombaient gracieusement sur son visage et John fut surpris par ses yeux. Ils étaient d'une drôle de couleur. Pas tout à fait marrons, plus clairs, plus dorés, un peu comme du miel. Ils étaient presque de la même teinte que ses cheveux. Et, malgré son air fatigué, son regard était vif et alerte. John se surprit à le regarder curieusement, et se rendit compte alors que le pauvre se sentait vraiment mal à l'aise. Il détourna le regard.

« Je... Oui. Oui, en première année. Je m'appelle Remus. »

John, qui regardait un troupeau de vache au dehors, entendit le sourire radieux dans la voix de Mike. « Oh ! C'est un beau prénom ! J'aurais bien aimé que mes parents me donnent un prénom un peu plus original que Michael, tu vois ? Michael, Mike, c'est tellement commun, on en voit partout. »

Peter s'esclaffa. « Je comprends ! Moi aussi j'en connais plein des Peter. Mais j'aime bien Peter. Ça me va. »

Mike rit lui aussi. John ne comprenait pas vraiment pourquoi ce sujet de discussion les amusait, mais en fait il était encore trop perdu dans ses pensées pour participer. Il regarda Remus, qui s'appliquait à gratter quelque chose sur son jean. John eut surtout l'impression qu'il essayait de disparaître.

« Eh, on rigole mais toi aussi tu dois en voir plein des gens avec ton prénom, John, non ? », dit Mike tout en donnant un coup de coude à John.

Peter rit et hocha la tête. « On pourrait faire un club des prénoms communs ! »

John se sentit obligé de sourire, histoire de participer un peu. « Oui, bonne idée, ça serait drôle. » Mike lui donna une tape sur l'épaule. Il se leva ensuite et attrapa un sac qui était rangé avec les valises. Il se rassit et farfouilla dedans avant d'en sortir un paquet de cartes d'un genre que John n'avait jamais vu de sa vie.

« Bon, les gars ? Ça vous dit une bonne bataille explosive ? »

Peter applaudit et laissa échapper un cri de joie.


Lily claqua la porte du compartiment derrière elle, rouge de colère. Cela ne faisait même pas une demi-heure qu'ils étaient partis, et voilà qu'ils avaient déjà des problèmes ! Décidément, ce n'était pas sa journée. Après l'histoire avec Pétunia, ces deux garçons qui les ennuyaient... Elle regarda son ami, Severus, inquiète. Il semblait encore plus énervé qu'elle en fait.

« Ces... imbéciles ! Ils verront, ils... » Il s'arrêta lorsque Lily posa gentiment une main sur son bras.

« Viens Sev, n'y pense plus. On va trouver un autre compartiment. »

Il la considéra pendant une seconde et acquiesça. Ses épaules se détendirent, et il la suivit. Le problème, c'est que tous les compartiments étaient pris, il fallait s'y attendre, mais Lily ne se démonta pas.

« C'est fichu Lily, rien n'est libre. » Elle leva les yeux au ciel, mais son sourire trahissait son attendrissement.

« Ce n'est rien Sev, on va en trouver un calme, et avec des gens plus agréables. »

Il soupira, mais elle l'ignora totalement. Foi de Lily, elle leur trouverait un coin tranquille où passer le reste du trajet ! Severus, lui, était moins optimiste, et il grimaça en voyant une bande d'ados clairement plus grand qu'eux les regarder d'un air amusé tandis qu'ils passaient devant leur compartiment. Il détestait ça. Tout le monde les prenait de haut. Il détourna le regard et rattrapa Lily, ravalant son agacement. Elle s'arrêta et montra d'un geste de la tête le compartiment à sa gauche.

« Tiens, regarde ! Ces filles ont l'air sympa, et elles ne sont que trois... »

« Non ! », s'écria Severus, et il la poussa pour qu'elle continue d'avancer. Lily gloussa, amusée. « Quoi Sevy ? Elles te font peur ? » Il ne répondit pas, mais grommela. Finalement, Severus croisa son regard, et il ne put s'empêcher de sourire. Il lui donna une petite tape maladroite sur l'épaule. « Arrête, Lily ! » Elle sembla tout à coup d'excellente humeur, et Severus ne parvint pas à masquer son sourire.

Ils reprirent leur recherche, et Lily commença sérieusement à désespérer. A chaque fois qu'elle proposait un compartiment, Severus refusait tout simplement, sans raison. Elle le prévint qu'elle allait finir par aller s'asseoir et qu'elle le laisserait dans le couloir s'il ne se décidait pas.

Ils passèrent devant un compartiment où quatre garçons de leur âge discutaient. Lily savait que Severus ne voudrait pas s'asseoir là non plus, mais elle les regarda quand même – et puis, elle était de nature curieuse après tout. Deux d'entre eux parlaient avec animation en se jetant des papiers tandis que ceux près de la fenêtre semblaient discuter d'un livre. Elle fronça les sourcils. Quelque chose... Qu'est-ce qui l'avait fait s'arrêter en fait ? Elle regarda les garçons près de la fenêtre. L'un d'eux était assez petit, avec des cheveux clairs coupés court et un nez qui lui était familier.

Severus fronça lui aussi les sourcils, agacé.

« Lily, qu'est-ce qu'il y a ? Non, je ne veux pas de ce compartiment non plus, regarde-les un peu, ils sont tellement pathé... »

« Attends Severus, je crois que j'en connais un ! », s'exclama Lily d'une voix enjouée.

Le jeune garçon écarquilla les yeux. Lily, connaître quelqu'un, ici ? Mais enfin, c'était impossible...

Elle ouvrit la porte tout en faisant signe à Severus de le suivre. Ce dernier obtempéra, intrigué.

« John ? John Watson ? C'est bien toi ? »

Les quatre garçons levèrent les yeux et regardèrent Lily, mais seul l'un de ceux assis près de la fenêtre avait vraiment l'air interloqué. Lorsqu'il reconnut Lily, ses yeux s'agrandirent.

« Lily ? Mais qu'est-ce que tu fais là ? », demanda-t-il, stupéfié, tout en se levant.

La jeune fille sourit de toutes ses dents, contente. Cette journée qui avait si mal commencée semblait avoir à cœur de se rattraper. Après avoir réussi à faire sourire Severus, voilà qu'elle retrouvait un copain de colonie de vacances ! Elle s'avança vers John et le prit dans ses bras. Le garçon semblait un peu surpris mais il lui rendit son étreinte en riant. Severus serra les dents, regrettant déjà de ne pas avoir accepté de s'asseoir dans le compartiment précédent.

Les trois autres garçons regardaient l'échange avec curiosité.

« Ça alors !, s'exclama John. Je ne pensais pas te revoir, et encore moins ici à vrai dire ! »

« Moi non plus ! Mais, est-ce que, enfin, tes parents sont des sorciers ? » Lily n'en croyait pas ses yeux. Elle connaissait quelqu'un d'autre que Severus à Poudlard, quel soulagement ! John semblait aussi content qu'elle.

« Non, non, mes parents sont des moldus... En fait, je ne savais pas du tout que tout ça existait avant... »

« Que Dumbledore vienne te voir ?, termina Lily pour lui. Moi c'est pareil ! Mes parents aussi sont des moldus... »

Severus commençait à en avoir assez. Bien assez. Il ne savait pas pourquoi il restait là d'ailleurs. Il devrait attraper Lily par la main et la tirer hors d'ici, et ensuite ils iraient s'asseoir ailleurs, là où il n'y aurait pas d'idiots petit né-moldu qui la prendrait dans ses bras.

« … te présente Severus ! C'est un ami. Severus, je te présente John ! Il était en colonie de vacances avec moi il y a deux ans, tu te rends compte ? Le hasard fait bien les choses parfois. »

Watson lui sourit et lui tendit la main. Severus se contenta de le regarder d'un air dédaigneux et de renifler. Le garçon finit par retirer sa main, apparemment gêné, pour le plus grand plaisir de Severus. Malgré le regard courroucé de Lily, il restait assez content de lui. Watson présenta à Lily ses pathétiques camarades, et personne ne tendit plus la main ni n'adressa la parole à Severus. Lily resta une bonne dizaine de minutes à discuter avec eux, puis elle le rejoint à la porte du compartiment. Elle salua tout le monde et promit à Watson de le revoir une fois qu'ils seraient au château avant de suivre Severus dans le couloir.

Elle ferma la porte et le poussa devant elle, sans dire un mot, jusqu'à ce qu'ils arrivent au bout du wagon. Une fois qu'ils furent arrivés, elle se planta devant lui, visiblement agacée. Il y eut un silence.

« Quoi ? », demanda le garçon.

« Quoi ? Tu me demande ce qu'il y a ? C'est plutôt à moi de te le demander ! Qu'est-ce qui t'a pris ? »

Severus haussa les épaules, luttant pour ne pas baisser le regard. « Je sais pas. »

« John est un garçon très gentil, et d'ailleurs, ils ont tous l'air très gentils. Pourquoi tu les as traités comme ça ? » Elle était fâchée, mais à son ton, Severus comprit qu'elle essayait vraiment de savoir. Il détourna le regard et haussa de nouveau les épaules. « Je ne sais pas. »

Elle leva les yeux au ciel, et cette fois c'était vraiment une expression désespérée. « Sev, si tu agis comme ça avec tout le monde, ne t'étonne pas si les gens ne veulent pas être ton ami. »

« Je ne veux pas ce genre de personnes comme amis, » déclara-t-il sans pouvoir s'en empêcher.

« Sev ! Comment est-ce que tu peux... » Ils furent interrompus par la porte d'un compartiment qui s'ouvrit non loin d'eux. Un garçon en sortit, les regardant d'un air énervé. Il était grand mais son visage était angélique, comme un enfant qui aurait trop vite poussé. Ses yeux clairs semblaient les transpercer. Lorsqu'il parla, sa voix était assurée et cassante.

« Vous pourriez aller régler vos problèmes ailleurs ? J'aimerais bien pouvoir finir mon livre avant de vous l'écraser sur la tête. Merci bien, bonjour chez vous ! »

Il eut un genre de petit sourire agaçant et disparut à l'intérieur du compartiment en claquant la porte. Severus et Lily se regardèrent, stupéfaits. Et puis Lily sourit, avant de le prendre par le bras.

« Allez, viens Sev. Cette fois on va trouver. »