Disclaimers: le blablas habituels. Pas à moi les personnages, etc, etc...

Note: je m'essaye au yuri... ça donne quoi:P J'espère qu'il ne reste pas trop de fautes, j'ai fais très attention. ... Mais soyez indulgent pleaseeee...

Elles s'aimaient et c'était beau.

Imaginez...

Un café. Atmosphère enfumée, lumière tamisée. Milieu d'après-midi, les tables désertes. Au comptoir, un jeune homme contemple mélancoliquement une rousse au décolleté plongeant. Elle est seule. C'est étrange, non? Une si belle femme se fait obligatoirement accompagner d'un homme. Riche et beau, de préférence. Les pâles rayons de soleil réussissant à s'infiltrer à travers la poussière des vitres se reflètent sur ses cheveux, leur donnant mille éclats. Ses yeux sont bleu océan, son teint pâle, sa jupe un peu trop courte dévoile ses cuisses blanches. Un fantasme ambulant.

C'est le troisième café qu'elle commande. Elle attend quelqu'un, visiblement. C'est alors qu'une jeune femme brune entre dans le café. Elle n'est pas de la beauté provocante de la rousse, elle semble sérieuse, studieuse même, ses cheveux bruns coiffés à la va-vite, un bouquin sous le bras. Mais elle est belle, quand même, d'une beauté timide et sage.

Elles discutent longuement, de tout, de rien, riant bruyamment. Le jeune homme a finit par s'en aller, le serveur essuie le même verre depuis plusieurs minutes, suivant des yeux une mouche vagabonde.

Puis elles se lèvent, toutes deux, s'en vont, me laissant seul, abandonné.

A la vue de ces deux jeunes femmes, mon cœur s'est serré. J'ai eu envie de me lever, et d'aller les serrer dans mes bras. Elles m'ont touchés, sans savoir pourquoi... J'ai eu envie d'écrire leurs histoires, leurs vies. D'inventer. De jolies vies, pleines de joies, d'amour.

J'ai commencé par leurs chercher des prénoms, c'est toujours ce qu'on fait. Il y avait Miriam, Amandine, Suzanne, Ariane, Laura, Nathalie...

Puis j'ai pensé à Hermione et Ginny. Pour me racheter, peut-être.

Voilà. C'est fait, c'est décidé. ça sera Hermione et Ginny. ça sera une belle histoire, comme la leur aurait dû être... Si...

/-Hermione!

-Je suis là... Fais pas tant de bruit!

Rires étouffés.

-Hermio...

Baiser venant interrompre la fin du si doux prénom. Baiser fougueux, baiser amoureux, baiser... De femme.

-Ginny...

Soupirs. Mains dessous, mains dessus. Surtout dessous.

-Chut!

-...

-Non, c'est rien, j'ai cru...

-Tu es trop inquiète. Détend toi!

-Mais si jamais Ron...

-On s'en fout de Ron.

-Ouais. T'as raison. On s'en fout de Ron./

Mon histoire débutera un matin de printemps. Un 1er mai. C'est joli, le premier mai. Le jour timide se profile, ce premier mai là, dans la chambre d'Hermione. Elle se réveille, doucement. Six heures.

Elle vit seule, Hermione, dans un petit studio. A Paris - la vraie Hermione a toujours rêvé de visiter cette ville. Elle vit seule depuis qu'elle a quitté son petit ami, Emilio. Divergences d'opinion. Elle adorait Boris Vian et les croissants au beurre, lui ne jurait que par les films de guerre et buvait du café noir le matin, sans rien d'autre avaler. Il est évident que, dans ces conditions, un couple ne peut pas fonctionner comme il se doit.

Emilio avait quitté le studio depuis environs un mois.

Hermione n'avait pas été vraiment triste de cette rupture. Plutôt déçue. Plutôt lasse. Mais pas vraiment triste.

Ginny, elle, le premier mai à six heures, se réveillait dans les bras d'un parfait inconnu. Brun, pour autant qu'elle puisse en juger dans la pénombre causée par les tentures fermées, plutôt musclé... Elle était nue, nauséeuse et dans sa tête marchait cent vingt mille soldats.

Elle se libéra de l'étreinte lourde de l'homme qui grogna, perdu un quart d'heure à rechercher ses vêtements éparpillés un peu partout dans la pièce - elle dû d'ailleurs se résigner à faire le deuil définitif d'une chaussette noire - et partit sans claquer la porte.

Ginny allait mal, depuis quelques temps. Son mec l'avait plaquée, elle s'était faite virer de son poste de secrétaire médicale, elle avait foiré son permis de conduire et, pour couronner le tout, elle s'était engueulé avec sa mère.

Elle aurait voulu des bras pour la réconforter, des mains pour l'apaiser... Elle aurait voulu une meilleure amie, tout simplement, à laquelle on peut tout dire sans pudeur et sans honte... Une meilleure amie...

Elle avait eu beaucoup de copines, ça oui. De bonnes copines, de vagues copines, de fausses copines... Elle avait même eu quelques amies! Anita, toujours là pour elle et qui aujourd'hui était partie en Afrique, Louise qui s'était en fait avérer être une véritable garce, Morgane qu'elle voyait toujours et qui lui prêtait souvent de l'argent...

Mais de meilleure amie, ça, elle n'en avait jamais eue.

Elle s'endormit à moitié dans le métro. Elle aurait rater son arrêt si Hermione ne s'était assisse juste en face d'elle.

Ginny ouvrit les yeux soudainement, en proie à une vive émotion. Cette jeune femme... Ce regard franc et sincère, cette mèche de cheveux rebelle, ses vêtements peu soignés...

-Excusez-moi, mademoiselle...

-Oui?

-Vous avez une meilleure amie?

-Heu... A vrai dire, non, mais... On se connait?

-Non, non, mais j'espérais... Je descend ici. Donnez moi votre main.

Elle griffonna rapidement son numéro de gsm sur la paume ouverte d'Hermione.

-Appelez-moi. On pourrait se faire un ciné, un de ces jours...

Hermione n'a pas eu le temps de répondre, Ginny était déjà sortie. "Une folle... Ce doit être une folle...". Et pourtant... Les cheveux roux, les yeux bleus... L'inconnue avait tout d'un ange, d'un ange déchu, mais d'un ange tout de même. Durant toute la journée, Hermione songea, réfléchit, se tortura. Et résolut finalement d'appeller Ginny le soir même.

Ce n'était pourtant pas le genre de la sage Hermione. C'était une jeune fille comme il faut, toujours bien mise, jamais vulgaire. Elle ne s'était disputée avec ses parents que deux trois fois et cédait sa place de métro aux petits vieux. Elle était, de plus, d'une prudence excessive. Bref, pas le genre à appeller une parfaite inconnue visiblement timbrée.

Mais il est des moments dans la vie d'une femme où il faut se laisser allez à ce qu'on appelle "l'intuition féminine".

/-Hermione... Pleure pas, Hermione...

-Mais... Tu as vu comment... Oh, Ginny! J'en peux plus, j'en peux plus...

-ça va aller... Viens là, ça va aller je te dis, pleure plus, sinon moi aussi je vais pleurer...

-Gin'... T'es si gentille... Pourquoi?

-Parce que... Je t'aime, tu sais. Je t'aime.

-Mais...

-Ne dis rien. C'est comme ça. On y peut rien. Et ne me dis pas que ce n'est qu'une passade, parce que c'est bien plus que ça. Si tu savais...

-C'est pas juste!

-Qu'est-ce qui n'est pas juste?

-ça... Que tu m'aimes. Lui, il s'en fout, toi, tu m'aimes. Et moi...

-Toi?

-J'en sais rien, Gin', j'en sais rien... Prend moi dans tes bras, s'il te plaît, me lâche pas.../

Elle avait composé le numéro d'une main tremblante, à peine rentrée chez elle, sans prendre même le temps de déposer son sac. Elle avait eu une journée abominable, un mort en direct, son premier mort... Hermione faisait des études d'infirmière. Très fatiguant, très éprouvant, mais elle était déterminée, travailleuse et brillante.

Trois sonneries. "Faites qu'elle décroche...". Quatre sonneries. "Faites qu'elle ne décroche pas...". Cinq sonneries. "Je suis complétement folle...".

-Allô?

La même voix.

-...

-Allô? Qui est-ce?

-C'est... C'est moi!

-Ah! Salut! J'attendais ton appel! ça va?

-Oui... Enfin, à vrai dire, pas très bien...

-Raconte.

Et c'est ainsi qu'Hermione se retrouva à raconter à une parfaite inconnue ce qu'on pouvait ressentir quand on voyait son premier mort.

-Pas mal.

-Sans plus.

-Bah, quand même... L'idée était bonne...

-Mais pas assez développée. Et les personnages étaient flous.

-Moui. N'empêche, c'était drôle!

-Tu manges avec moi?

-Ok!

-On se louera Grease!

-Encore!

-J'y peux rien, moi, si j'adore Travolta...

Hermione et Ginny se connaissait depuis maintenant deux mois. Et elles se voyaient dès qu'elle le pouvaient, entres les horaires chargés d'Hermione et les sorties de Ginny. Elles s'entendaient bien, vraiment bien, et Ginny, qui avait toujours rêvé d'une "meilleure amie", était comblée. Qui remplissait mieux ce rôle qu'Hermione? Toujours attentive, disponible autant qu'elle le pouvait, et puis, il était si bon de pleurer dans ses bras...

De son côté Hermione, qui rêvait parfois d'une vie un peu moins rangée, remerciait Ginny chaque jour pour ce qui a ses yeux était une douce folie... Les sorties, les mecs, l'alcool... Elle n'aurait jamais goûté cela seule. Son amie cassait sa routine quotidienne avec son rire trop fort, avec sa manie de débarquer chez elle à l'improviste, avec les traiteurs vietnamiens pas cher qu'elle lui faisait découvrir, avec les fringues qu'elle la poussait a acheter... C'était un vent frais, rafraîchissant. Grisant.

Et puis, un jour...

C'était trois mois après leur rencontre, à peu près.

Ginny se sentit mal, en se levant. L'air avait quelque chose d'inhabituel, de dérangeant. C'est quand elle arriva chez Hermione qu'elle comprit le changement.

-Gin', je te présente Alexis, mon petit ami...

Petit ami. Petit ami...

Ginny n'entendit pas la suite des présentations. Elle serra machinalement la main du dénommé Alexis, sourit bravement à Hermione, et s'éclipsa, prétendant une terrible migraine...

Petit ami...

/-Les filles! Vous venez manger?

-Dis à maman qu'on arrive, Harry...

-Ok!

Un dernier baiser volé... Une dernière main passée dans les cheveux emmêlés... Un dernier "je t'aime"... Comme si on se quittait pour toujours. Pourtant, ce ne sera qu'une heure passée à faire semblant. A jouer aux bonnes copines, aux simples bonnes copine. Elles seront ensembles... Elles se lanceront des regards entendus par dessus leurs assiettes... Elles n'écouteront pas Ron, elles n'écouteront pas Harry, elles attendront le moment où elles pourront s'éclipser... Se retrouver rien qu'à deux, dans la pénombre de la chambre...

Goût d'interdit, si excitant, et pourtant si pesant. La crainte, toujours. Surveillance des yeux des autres. "Est-ce qu'ils savent...?". Et puis, toujours, la promesse. Elles l'annonceront aux amis et familles le lendemain. Ou dans une semaine. Ou le jour de leurs anniversaire...

Six mois que ça dure. Six mois que personne ne se doute de rien.

Il faudra trouver le courage...

Demain, mes cheveux ne sont pas propres, demain, il ne fait pas beau aujourd'hui, demain, je ne me sens pas en forme maintenant, demain, parce que là, je suis de mauvaise humeur...

Demain./

Elle aurait dû être heureuse pour Hermione. Elle aurait dû la féliciter! C'était son amie. Alors pourquoi pleurait-elle? Pourquoi cette colère? Elle se sentait trahie, du plus profonds d'elle même. Elle se sentait abandonnée, comme elle ne l'avait jamais été. Elle avait mal, tout simplement mal, de ce mal qui semble ne jamais plus finir, de ce mal ancré dans la chaire, de ce mal dévorant, qui fait couler l'eau des cils, qui fait hurler...

Mal.

Hermione n'était pas le genre de fille à donner le titre honorifique de "petit ami" à n'importe qui. Ce titre était réservée à celui en qui elle avait confiance. A celui qu'elle... Aimait.

Mais qu'est-ce que ça veut dire, aimer? Ginny ne savait pas, Ginny était perdue. Elle aimait Hermione, mais pas d'amour, non, parce qu'elle était hétéro, c'était exclu, évidemment. Hermione l'aimait aussi, pas d'amour non plus, elle aimait d'amour Alexis... Pas de problème, donc. Hermione restait sa meilleure amie, sa confidente.

Pourquoi donc ce sentiment si connu qui lui tordait les boyaux? C'était un sentiment atroce, qu'elle détestait ressentir, et qu'elle ressentait pourtant si souvent...

Mais jamais avec cette intensité.

Pourquoi? Pourquoi maintenant? Elle n'en savait rien. Mais c'était là, tenace, douloureux. Petite boule dure dans l'estomac, pierre dans le regard.

Elle n'était même pas jalouse du bonheur probable d'Hermione. Elle était jalouse de cet Alexis. Sans aucune raison valable! Juste... Elle aurait voulu... Etre la plus importante aux yeux de son amie. Etre l'unique, la seule qu'elle aimait vraiment. Etre celle... Qu'elle aimait tout court...

Alexis était sûrement un mec bien, puisqu'Hermione l'avait choisi. Sûrement un type sympa, ouvert, drôle. Mignon, d'après ce qu'elle avait retenu. Bien fringué, les cheveux en pétards, les yeux pétillant... Intelligent, évidemment, Hermione ne fréquentait que des gens intelligents et cultivés...

Elle ne faisait pas le poid.

-Allô?

-Ginny?

-C'est toi...!

Elle qui s'était promis d'être froide et distante, c'était raté. Il perçait dans sa voix un désespoir, une reconnaissance qu'elle même ignorait ressentir.

-Oui.

Hermione avait peur. De parler, de s'expliquer... Elle avait peur que Ginny lui en veuille, surtout.

-Ginny, je... Je me demandais si... Enfin, si... J'avais fait quelque chose de mal?

-Non...

-Ah.

-...

-Alors, pourquoi tu m'évites? Pourquoi tu n'as jamais le temps de me voir?

-Je te l'ai dit, mon nouveau boulot...

-C'est pas vrai. ça te prend pas tout ton temps, Ginny! Si tu ne veux plus me voir, dis-le moi, au moins!

-Herm'...

Supplique. Comprends-moi, parce que je ne peux pas te dire que... Écoute mon silence, tu sens comme il est douloureux?

-Répond! Qu'est-ce qui se passe?

-Je...

-Ginny... S'il te plaît... J'ai peur... De te perdre.

-Et moi, je t'ai perdue!

-C'est faux!

-Si. Il est venu, et je t'aie perdue.

-Quoi! C'est à propos d'Alexis, ce cirque?

Cette voix-ci, plus de trace d'inquiétude dans la voix. Juste de la colère. Une immense colère.

-Alors parce que j'ai un petit ami, madame me snobe! T'as peur de quoi, au juste? Que je sois heureuse? Que j'ai un mec et pas toi? Que je plaise à quelqu'un, que pour une fois on me regarde avec désir sans s'occuper de la belle rousse à côté!

-Non! Evidemment que non...

-C'est quoi, alors?

-C'est... Écoute... Tu vas me détester!

-Je te détesterais si tu me laisses, Ginny, seulement si tu me laisses...

-Très bien. Alors...

Se jeter à l'eau. Oser confier l'inavouable, transcrire l'inexprimable...

-Je veux que tu sois heureuse, Herm', je le veux de toute mes forces, mais je veux que tu sois heureuse avec moi, par moi, grâce à moi... Je veux que tu me regardes comme tu le regardes lui, je veux que tu m'aimes comme tu l'aimes lui, je veux que tu m'embrasses de toute les manières possibles d'embrasser, je veux que ce soit ma main la plus douce sur ton corps, je veux avoir ma brosse à dent à côté de la tienne dans ta salle de bain, je veux te faire sourire, et tout ça jusqu'à ce que la mort nous sépare.

-...

-Hemione?

-J'arrive.

/-...Ron?

-Hé, soeurette...

-ça va? T'as l'air... Bizarre...

-ça va, ça va.

-T'es sûr?

-Hé bien, à vrai dire... Je dois t'avouer quelque chose.

-Quoi?

-Je vous ai vu. Tour d'astronomie, 23h 30.

-Non!

-Si.

-Je... J'espère que...

-Hé bien, si cela t'angoisses, le fait que tu aies une relation avec une fille ne m'embête pas.

-Oh Ron... J'ai eu peur, j'ai cru que...

-Par contre, le fait que ce soit Hermione...

-Oui?

-J'aime Hermione, Ginny.

-...

-Et Hermione m'aime.

-Je... Ron, je ne veux pas te faire de la peine, mais...

-Je sais bien que nos relations sont un peu tendues, ces derniers temps, cependant... Je sais que tout s'arrangera. Tu n'es pour elle qu'un passe-temps, Ginny. Une expérience, rien de plus qu'une expérience. C'est moi qu'elle aime.

-Tu mens.

-A ta guise, soeurette, crois qui tu veux, je m'en fous. Sache juste qu'Hermione est à moi. Toute entière à moi. Et que tu n'y pourras rien, jamais.

-Tu dis n'importe quoi... Hermione et moi, ça ne date pas d'hier! ça fait un an, Ron. Un an qu'elle m'aime, trois ans que moi, je l'aime. C'est comme ça. Je suis désolée pour toi, mais tu as été stupide, tu as manqué ta chance, et puis c'est tout!

-JE N'AI PAS MANQUÉ MA CHANCE!

-Si!

-Idiote! Tu ne sais rien de notre relation, à Hermione et à moi... Tu n'es qu'une pièce rapportée, que la roue manquante du carrosse... Mon amour est pur. Le tien est sale, stérile... Tu t'en trouveras une autre!

-Personne ne peut remplacer Hermione.

-Tant pis pour toi, alors.

-Ron... S'il te plaît, écoute moi... Hermione et moi on s'aime!

-Faux. Vous croyez vous aimez, vous le croyez, mais vous vous trompez!

-Hermione et moi on s'aime, on est ensemble, Ron, on sort ensemble, on s'embrasse, et même plus, et ce depuis un an!

-Tiens, salut Harry!

-Ginny?

-Je...

-Ginny, qu'est-ce que tu viens de dire?

-Rien, Harry, je n'ai rien dit...

-Tu as dit qu'Hermione et toi êtes ensembles.

-Je...

-Hé bien, soeurette, tu as peur qu'il confirme mes dires?

-Crétin!

-Ginny! Reviens!...

-T'inquiètes pas pour cette pimbêche, va!

-Attend, tu saignes... Ouah, c'était la gifle de l'année!

-Pas grave...

-Ron? Pour Hermione et elle, c'était... Vrai?

-Non, bien sûr que non! Tu penses bien, Harry, Hermione nous l'aurait dit! C'est juste une petite écervelée qui prend ses fantasmes pour des réalités. ça lui passera, tu verras, je la connais.

-J'espère pour elle./

Hermione ouvrit doucement les yeux, laissant peu à peu filtrer la lumière trop vive... Elle était dans un lit aux draps bleus pâles et tout contre son dos dormait quelqu'un.

Elle avait peur de se retourner. Peur de se retrouver face à face avec Alexis, peur que tout ne soit qu'un rêve.

Et pourtant... Elle était dans la chambre de Ginny, aucun doute, et son odeur flottait tout autour... Alors elle eut encore plus peur. Peur que Ginny soit aussi nue qu'elle ne l'était, peur de devoir assumer face au monde un amour si fort qu'il ne semblait que devoir se briser. Elle se leva, doucement, et la silhouette endormie grogna. Les cheveux roux flamboyants, le bras blanc, les clavicules nues... Elle l'avait toujours su. Ginny était un ange.

Elle prépara le café, alla acheter des croissants. Et se demanda lequel de leurs deux appartements serait plus pratique pour deux.

Depuis ce jour, elles ne se quittèrent plus. Elles s'aimèrent, d'un amour passionnée, qui ne leur fit jamais défaut. Elle s'aimèrent, et c'était beau.

Voilà. C'est leur histoire, à ces deux filles croisées dans un café, qui m'ont fait penser à une amie qui m'était chère et à une sœur que j'ai tuée... C'est leur histoire, et je m'en fous qu'elles s'appellent en réalité Annabelle et Marguerite, et je m'en fous que l'une soit mariée et l'autre enceinte de trois mois. C'est leurs vies que j'ai écrite. Une partie de leur vie, et puis leur amour...

Soeurette...

Je suis un idiot. Mais tu sais, je n'ai jamais revu Hermione. Je ne me le permettrais pas. Je l'ai brisée. Par amour, oui, mais je l'ai brisée.

Si tu savais ce qu'elle a pu pleurer! Dans les bras d'Harry. Et Harry... Lui aussi pleurait. Tout le monde pleurait. Même moi, ton assassin, moi, le grand frère jaloux, le grand frère un peu fou...

Par amour. Je t'ai tuée. C'était sans doute ta décision, et bien sûr que je ne t'ai pas poussé du haut de cette tour! Je n'étais même pas là... Mais, c'est ma faute. Parce que je n'ai pas compris, qu'au lieu d'être malheureux, j'ai haï. Je t'ai haï, Ginny, si tu savais à quel point...! Pour elle. Pour son sourire, pour ses yeux, pour ses colères, pour ses rires. Oh, qui aurait pu l'aimer comme je l'aime! Je sais ce que tu dirais. Tu dirais que si je l'aimais vraiment, je l'aurais laissée en paix, et toi avec. Je vous aurais laissée vous aimer.

Mais l'amour, Ginny, l'amour tranquille qui veut le bien de l'autre, ce n'est pas pour moi. Mon amour est dévastateur, passionnel, éternel. Hermione m'appartient... Tu sais, même maintenant que tu es dans ta tombe, même maintenant que je ne la vois plus, maintenant que le monde sorcier n'est pour moi qu'un lointain souvenir, j'en suis persuadé: elle m'appartient. Tu as eu ses sourires, tu as eu ses baisers, tu as eu son corps, tu as eu son cœur... Mais son âme est attachée à le mienne. Je m'y raccroche, comme une promesse. Là-haut, on sera deux... Comme vous auriez dû l'être ici-bas...

Tu me manques, soeurette. Harry me manque. Le reste de la famille me manque. Dean, Neville, Seamus, Parvarti, Lavande... Tous me manquent. Et surtout Hermione... Son absence me vrille les côtes, j'ai du mal à respirer. C'est comme si une méduse avait pris place dans mon cerveau, elle me cause d'affreuse migraine, elle ne me laisse pas de répit, et sans cesse, elle me repasse en boucle la même image. Hermione, qui sourit, qui ME sourit... Pas d'un sourire amoureux, mais c'est déjà ça.

Pardon, Ginny. Si cela peut te consoler, je souffre le martyre, ici, à vivre comme un rat moldu... Je n'ai pas d'argent, je n'ai pas de travail, je n'ai plus d'amis... J'ai fui. A Paris. Parce qu'Hermione me parlait toujours de Montmartre, et puis Beaubourg, elle me parlait du quartier latin, des Halles... Elle aimait la France.

Personne ne sait où je suis, ni pourquoi je suis partis, et c'est très bien.

Même Hermione n'a pas compris ton suicide. Elle n'a pas compris mon "désolé". Elle n'a pas compris que ton air soucieux venait de moi, de mes lettres, de mes menaces. Et toi... Pourquoi n'as-tu rien dit? Pour me protéger? Tu devais être triste pour moi. Tu possédais ma raison de vivre, après tout!

Tu n'as rien dit... Jusqu'à la fin... Tu maigrissais, tu palissais, et plus personne ne savait que faire pour te remonter le moral. Et moi... Je riais sous cape. Je pensais que tu abandonnerais. Je n'avais pas imaginer de quelle façon...

Étais-je donc si important, Gin'? Moi qui suis habitué à l'ignorance... Dernier fils d'une famille nombreuse... C'était moi, la roue manquante du carrosse.

Étais-je donc si important? Ou était-ce plus simplement ta différence? Ta peur d'avouer un amour interdit que j'ai renforcée jusqu'à la rendre intolérable?

Pardon, Ginny... Pardon, petit sœur... Pardon de l'avoir aimée... Pardon de l'avoir tant aimée...

Tu me manques.

FIN

Réponses au review des précédant one-shot:

GredW: Merci pour ta review, même si elle est moins longue que la précédante... Youpie, jsuis dans les favoris de quelqu'un! toute épatiotionnée

Bisou tout pleins!

Vanilly: Merci pour ta review (très) gentille review qui m'a fait toute rouge et contente!

Vi, c'est rare, les ron/harry... trop rare! Mais on a fondé un comité de soutien, avec des amies, sur notre forum... mdrrrr... (ben tiens, GreW en fait partie!). On doit être, heu... 5:P

Bref, merci encore une fois le très beaucoup! ça fait plaisir quand les gens prennent la peine de laisser un ptit mot...

Atalante de tebas: (rhhooo, elle a un long pseudo, comme moi! xD)

Merci pour la review! Oui, moi aussi je préfère le premier one-shot... Les autres, faut dire que je l'ai ai écrit y a un ptit temps!