C'est ma dernière nuit, je marche droit vers ma mort. C'est une nuit sans lune, juste éclairée par des milliers d'étoiles. Et sans que je ne puisse les en empêcher, mes pensées se tournent vers toi.
Tu as toujours adoré les étoiles. Tu te souviens de ça ? Tu te souviens des nuits d'été que l'on passait allongés sur l'herbe à les contempler, les étoiles ?
« Les étoiles, Regulus, c'est magnifique. » Commençais-tu « C'est comme une lumière qui t'éclaireras toute ta vie, quel que soit le chemin que tu prends, quel que soit le camp que tu choisi, toutes les nuits, les étoiles brilleront pour toi. »
J'aimerai pouvoir encore y croire. Imaginer qu'elles au moins, ne m'en veulent pas. Ne me tiennent pas rigueur du choix que j'ai fait.
« Les étoiles, Petit Frère, c'est beau. » Reprenais-tu « C'est quelque chose de constant, de fidèle, dans cette vie de trahison, n'oublie pas ça Petit Frère, tu peux toujours compter sur les étoiles. »
J'aimerai retrouver la naïveté qui me laissait croire que les étoiles me protégeaient, tendres et aimantes, veillant sur mes nuits.
« Les étoiles, Petit Roi, les étoiles, comme moi, ne t'oublieront pas. »
Je t'avais demandé timidement de promettre de ne jamais m'oublier, de ne jamais m'abandonner, et tu m'avais promis.
Tu m'avais promis Sirius. L'as-tu oublié ?
LES ETOILES SIRIUS ! Les étoiles…
Ne les oublies pas, pas elles aussi. Tu m'as déjà oublié, moi. N'oublies pas ça ! Je t'en supplie, mon frère, souviens-toi.
Mais les plus belles étoiles, les plus scintillantes, ce sont celle qui brillent dans tes yeux mon frère.
